Dans les territoires d’Outre-mer, la situation des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles est particulièrement préoccupante, selon un rapport de l’association En avant tout(e)s. De nombreux freins les empêchent de dénoncer cette situation : poids culturel, pression familiale, ou encore disparités géographiques.
Des femmes qui fuient la violence de leur conjoint, Yassimina Moumini, coordinatrice au CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles) de Mayotte, en accompagne au quotidien. En cette matinée de juillet, elle raconte avoir accueilli la jeune Fiona*, 23 ans. « Elle a poussé la porte de notre structure parce qu’elle n’avait plus de quoi nourrir ses deux enfants en bas âge après avoir quitté son mari qui la battait », relate-t-elle. « Elle n’avait que trois euros en poche, elle est très courageuse. »
Un récit malheureusement loin d’être isolé. À l’instar de Fiona, les femmes ultramarines sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes de violences conjugales que les femmes en France métropolitaine. En Martinique et en Guadeloupe, une femme sur cinq subit des violences conjugales, contre une sur 10 dans l’Hexagone, selon une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques).