—Par Perrine Kempf —
Pour les 330 000 personnes sans domicile en France en 2023, les condamnations sont souvent plus sévères et leurs droits moins respectés. Un colloque sur la criminalisation des personnes à la rue a pointé cette répression systématique dont elles sont victimes.
C’est une double peine pour les personnes à la rue. En plus d’avoir à affronter les difficultés en vivant dehors et de souffrir de l’isolement, elles reçoivent des condamnations plus lourdes et leurs droits sont très souvent bafoués. Le colloque organisé le 13 juillet dernier par le Barreau de Paris Solidarité et le Barreau des rues, qui apportent une aide juridique à un public éloigné du droit, a fait la lumière sur cette répression policière et judiciaire.
À la 23e chambre correctionnelle où se déroulent les comparutions immédiates (procédure rapide où la personne est jugée immédiatement après sa garde à vue), la sévérité des peines infligées aux gens à la rue ou sans-papiers s’illustre ainsi de manière flagrante. « Les SDF et les étrangers y sont surreprésentés, explique Anne-Sophie Laguens, avocate et cofondatrice du Barreau des rues.