— Par Max Casimir —
Deux blessures ouvertes dans le corps de mes souvenirs : les premiers de ses souvenirs sont bien enracinés dans le temps où tous les défis étaient envisageables..
Frank, par sympathie, tu nous permettais de t’appeler par ton prénom. Frankétienne, ton nom d’écrivain, de peintre était en gestation.
Accueillis à ton domicile dans une classe de « philo » expérimentale, tu nous a appris la beauté des nuances et l’efficacité de l’exactitude. Tes leçons érigées en méthode ont été pour nous, d’une grande utilité dans notre parcours universitaire.
Trente années plus tard, en 1994, lors de ta première visite en Martinique, j’ai été désigné par le Professeur Jean Bernabé pour prononcer les mots d’accueil à la faculté des lettres de l’ U.A.G. et j’ai encore gravé dans ma mémoire l’émotion lue sur les traits de ton visage à l’écoute notamment de ma conclusion : « quelle bonne nouvelle vous nous apportez Frankétienne ? ». Cette assimilation à un oiseau de bon augure t’allait à merveille. A toi qui dans les moments de rupture et d’incertitude a toujours su trouver les bonnes formules, les gestes bienveillants pour baliser et éclairer les chemins.