Le 2 décembre 1923 naissait Maria Kalogeropoulos, dite la Callas, à New York. Elle est l’artiste lyrique la plus célèbre du XXe siècle. Dotée de moyens vocaux hors normes et d’un sens aigu du jeu tragique, elle demeure l’archétype de la cantatrice dont la renommée déborde encore le domaine de l’opéra.
Admirée par certains, au point que sa voix a parfois été qualifiée de « voix du siècle » après sa mort, critiquée par d’autres qui perçoivent des sonorités rauques, des aigus parfois stridents et des cassures entre les trois registres (grave, médium et aigus), la voix de Callas a été et demeure sujette à controverse. Walter Legge la décrit en ces termes : « Elle possède l’essentiel pour une grande cantatrice : une voix instantanément reconnaissable. »
Le critique italien Rodolfo Celletti considère que le timbre de Callas, vu uniquement du point de vue sonore, était laid, mais il reconnaît que son attrait résidait dans le vernis, le velours et la richesse naturelle qui permettaient à sa voix d’adopter une variété de couleurs mémorables. Selon John Ardoin, malgré le manque de beauté classique, Callas était capable de moduler le timbre et la couleur de sa voix pour la rendre plus proche du personnage qu’elle interprétait, lui conférant ainsi une individualité unique.