Depuis 2011, les associations œuvrant dans les centres de rétention administrative (CRA) alertent sur l’utilisation disproportionnée et souvent abusive de ces lieux, un constat persistant accentué par la situation critique à Mayotte.
Recours banalisé et conditions indignes
Le treizième rapport souligne la banalisation du recours à la rétention, caractérisée par des situations abusives et des conditions indignes. Le manque d’effectifs policiers génère des violences et des violations des droits des personnes retenues. Des placements en rétention s’effectuent sans examen approfondi des situations personnelles, conduisant à l’enfermement de personnes particulièrement vulnérables.
Durée de rétention allongée et droits bafoués
Les lois successives ont allongé la durée de rétention malgré des perspectives d’éloignement souvent inexistantes. En 2022, le ministre de l’Intérieur a opté pour un fonctionnement en pleine capacité des CRA, compromettant la sécurité des personnes retenues. Des droits sont fréquemment réduits ou ignorés, avec des audiences par visioconférence ou téléphone en violation des exigences légales.
Situation critique à Mayotte
En 2022, le CRA de Mayotte a accueilli 26 020 personnes, soit 63,5% des placements en rétention au niveau national. Les taux d’expulsion sont élevés (74% en 2022), et les éloignements se font rapidement.