La situation en Haïti est devenue un véritable cauchemar, un enfer en constante aggravation, comme l’a récemment alerté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Les rapports récents et les événements des dernières années dépeignent une crise aux multiples facettes, caractérisée par la montée en puissance effrayante de la violence des gangs, une impunité généralisée et une corruption endémique qui gangrène tous les secteurs de l’État.
La crise, déjà préoccupante, s’est dramatiquement intensifiée depuis l’instauration d’un régime de sanctions en octobre 2022. Les gangs criminels ont étendu leur emprise sur la capitale et les régions environnantes, intensifiant leurs activités criminelles de manière impitoyable. Les rapports évoquent des actes de violence d’une cruauté inimaginable, tels que l’utilisation du viol comme une arme de terreur, la présence de snipers embusqués sur les toits, et même des actes d’immolation par le feu de personnes vivantes. Cette violence a atteint un niveau sans précédent, avec près de 2 800 meurtres enregistrés entre octobre 2022 et juin 2023, parmi lesquels figuraient près de quatre-vingts mineurs, selon le rapport.
L’impunité règne en maître en Haïti. Les enquêtes sur des affaires emblématiques, dont l’assassinat du président Jovenel Moïse il y a deux ans, avancent à un rythme glacial, voire stagnent.