— Par Gary Klang —-
Je ne voudrais pas que cette magnifique histoire, qui me tient tant à cœur et me touche de si près, se perde à tout jamais dans les sables du temps. Une des rencontres, qui devait mener à la chute du régime de Trujillo, se déroula chez moi à Paris dans les années 60, au 34 de la rue Gay-Lussac.
Les conjurés étaient mon oncle, Antonio Guzman, qui mit fin au trujillisme et devint le premier président démocratiquement élu de la République Dominicaine; accompagné du secrétaire général du Parti communiste et d’autres opposants à Trujillo. Ils devaient tous se rendre ensuite en Angleterre, pour rencontrer le colonel Francisco Caamano, puis à Madrid où Juan Bosch, chef du Parti Révolutionnaire Dominicain, les attendait.
La discussion allait bon train sur la tactique et la stratégie à suivre, et le Camembert, arrosé de vin rouge, alimentait les échanges, lorsque soudain on frappa à la porte. Tout le monde se tut et j’allai voir qui c’était. Sans surprise – puisqu’il venait me visiter à peu près tous le jours – je vis mon ami Gérard Aubourg, Boubou le Fou pour les intimes, tout sourire comme d’habitude.