— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Le débat entamé sur l’évolution institutionnelle met en lumière les défis économiques et sociaux auxquels fait face la Guadeloupe et plus généralement les territoires d’outre-mer. Dans ce cas de figure, et pour répondre à ces enjeux, faudrait-il au préalable cheminer «vers un consensus» sur un projet de réforme constitutionnelle permettant une autonomie et la reconnaissance qu’une nouvelle collectivité de Guadeloupe aurait une place singulière dans la Constitution, avec ses “spécificités linguistiques, culturelles et insulaires” et “son attachement à la terre”, et donc pour ce faire serait dotée de la compétence législative et réglementaire, c’est-à-dire d’une autonomie normative, dans des domaines qu’une loi organique fixerait. Tout celà est très tentant, mais à notre avis pour le moment, c’est trois fois NON NON et NON. Car tout cela s’avère prématuré en raison de la crise inflationniste actuelle et aussi in fine celle des finances publiques de la France hexagonale. Alors que le Pic de la crise n’est pas encore d’actualité, vouloir réformer les institutions c’est assumer le terrible risque que les élus déjà en piètre estime auprès de la population soient désignés comme les boucs émissaires, l’État se défaussant de toutes responsabilités sur la foi de compétences n’étant nullement de son ressort.