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Un récital de Célimène Daudet diffracté par le regard biaisé de Christophe Huss sur le public de la diversité ethnoculturelle

— Par Claude Dauphin, musicologue —

/Mise en contexte/

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue — L’article ici reproduit a été acheminé par le musicologue d’origine haïtienne Claude Dauphin au journal montréalais Le Devoir à la suite de la parution le 23 mars 2023, dans les pages de ce quotidien, de l’article du critique musical Christophe Huss consécutif au récital de la pianiste franco-haïtienne Célimène Daudet tenu à Montréal le 22 mars 2023. L’article de Christophe Huss s’intitule « Célimène Daudet : l’art mais la manière » et il est encore accessible sur le site Web du journal Le Devoir. Pour les lecteurs qui ne vivent pas au Québec, il est utile de préciser que le journal Le Devoir, sur son site officiel, est présenté comme suit : « Le Devoir est un média d’information indépendant, sur mobile, papier, tablette et Web. Il a été fondé le 10 janvier 1910 par le journaliste et homme politique Henri Bourassa. Le fondateur avait souhaité que son journal demeure totalement indépendant et qu’il ne puisse être vendu à aucun groupe, ce qui est toujours le cas plus de cent ans plus tard.

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Loi immigration : Bruit et fureur, mais rien de régler pour le futur !

— Par Jean-Marie Nol économiste —

Après l’adoption à une très large majorité de la loi immigration, le président Emmanuel Macron a déclaré que la France a « un problème d’immigration » mais n’est pas « dépassée ». A notre sens, il a grandement tort sur ce point ,   car le ver est déjà dans le fruit. Et puis le temps ne joue pas en faveur d’un apaisement sur la question migratoire. Bien au contraire, c’est cette problématique de l’immigration qui risque de conduire à  l’enchaînement de l’instauration d’un régime autoritaire en France.

Le professeur Stephen Smith  spécialiste des études africaines, auteur de « La Ruée vers l’Europe » pense que « L’immigration sera le sujet brûlant de la prochaine décennie ». Sa principale thèse avance que le développement économique de l’Afrique alimente les migrations massives vers l’Europe et en d’autres termes  l’idée est que la jeune Afrique y compris le Maghreb  va submerger le Vieux Continent parce qu’elle serait soumise à un « rouleau compresseur démographique » alimenté par le développement économique et la fécondité très élevée au sud du Sahara et ailleurs sur l’ensemble du continent.

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Les sages-femmes peuvent désormais pratiquer l’IVG instrumentale

Un décret publié au Journal officiel le 17 décembre 2023 élargit les compétences des sages-femmes. Elles peuvent désormais réaliser l’interruption volontaire de grossesse (IVG) instrumentale en établissement de santé sans intervention d’un médecin. Le décret précise les conditions requises, relatives à la formation exigée et aux expériences attendues pour la pratiquer.

Depuis janvier 2016, les sages-femmes étaient déjà habilitées à pratiquer l’IVG médicamenteuse. Elles peuvent désormais, sous conditions, pratiquer l’IVG instrumentale, jusque-là réservée aux médecins. C’est ce que confirme un décret du 16 décembre 2023.

Les interventions devront avoir lieu dans des établissements de santé (hôpitaux, cliniques).

Les conditions requises auprès des sages-femmes pour pouvoir pratiquer l’IVG instrumentale sont les suivantes :

  • avoir suivi une formation théorique en orthogénie ou disposer d’une expérience professionnelle significative en la matière ;
  • et avoir suivi une formation pratique (l’observation d’au moins 10 actes d’IVG par méthode instrumentale et la réalisation sous supervision d’au moins 30 actes).

L’IVG instrumentale est une technique chirurgicale. Depuis mars 2022, elle peut être réalisée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines d’aménorrhée.

  Rappel : il existe deux méthodes d’IVG : l’IVG médicamenteuse et l’IVG instrumentale.

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« Loi immigration Macron-Ciotti-Le Pen » Combattons cette loi jmmonde !

— Communiqué de la CGTM —

Mardi 19 décembre 2023, le Parlement (Sénat, puis Assemblée Nationale » ont adopté la « Loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ». Il s’agit d’un ensemble de dispositions visant à mener la vie dure ou impossible à des personnes ayant fui la misère dans leur pays d’origine, misère dont sont à l’origine des pays comme la France, puissance coloniale encore à ce jour.

Les idées fortes de cette loi, d’inspiration xénophobe, raciste, sont portées depuis des années par le Front national devenu Rassemblement national (RN). Si bien que le RN l’a votée avec une majorité de députés Renaissance de Macron et Les Républicains (LR). Marine Le Pen jubile et a même parlé de « victoire idéologique » du RN. Ce qui, malheureusement, n’est pas totalement faux …

En effet, dans cette affaire, LR va faire ses courses chez le RN, et Macron va piquer dans les courses faites par LR chez le RN. A la fin, Macron s’est donc approvisionné chez l’extrême droite RN en utilisant comme intermédiaire la droite classique LR.

A plusieurs reprises au cours de cette année (retraites, indemnisation des chômeurs, et maintenant immigration), les travailleurs ont pu constater les limites, pour ne pas dire l’impuissance du Parlement, et notamment de l’Assemblée Nationale présentée par certains comme un rempart contre les attaques dont ils sont l’objet.

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Aujourd’hui comme hier, le critère de la lutte des peuples

— Le n° 328 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

La polémique est partie dans toutes les directions.

Le président du Bénin en visite en Martinique :

Qui devait le recevoir ? Où devaitil aller ? Où ne devaitil pas aller ? Quel est son objectif ? Qu’il y a-t’il à gagner ou à perdre dans ce passage chez nous ? Étaitce un honneur ? Une indignité ? Les plumes et les micros s’affolent encore ! Les boussoles aussi !

L’affront suprême à notre dignité serait que l’exposition d’art africain que ledit président allait inaugurer, se trouvait sur l’habitation Clément, haut lieu, diton, de l’abomination esclavagiste. On est tout de même contraint de s’interroger : dans un pays qui a vécu deux siècles sous la férule, existe-til un lieu où le claquement du fouet n’a pas résonné, ne s’est pas gravé dans la mémoire historique ?

Le président césairiste de la CTM évoque les principes et la morale pour ne pas fricoter avec Bernard Hayot et « son » exposition en un lieu aussi symbolique de la souffrance des aïeux.

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Leasing social : louez une voiture électrique pour 100 € par mois !

Un décret publié au Journal officiel le 15 décembre 2023 annonce la mise en place d’une offre de leasing pour les véhicules électriques à hauteur de 100 € par mois pour les ménages les plus modestes.

Cette nouvelle offre de location concerne uniquement les voitures électriques et les premiers véhicules seront disponibles à partir du 1er janvier 2024.

Il s’agit d’un contrat sans apport initial et dont les mensualités oscillent entre moins de 100 € et 150 € pour les modèles familiaux.

Qui peut en bénéficier ?

Cette aide à la location s’adresse au « gros rouleur ». Pour en bénéficier, vous devez :

  • être majeur ;
  • justifier d’un domicile en France ;
  • et avoir un revenu fiscal de référence par part inférieur à 15 400 €.

Exemple :

cela représente environ 3 300 € nets par mois pour un couple avec enfant.

Une personne seule au Smic est éligible. 

Il faut également répondre à l’un des 2 critères suivants :

  • résider à plus de 15 kilomètres de son lieu de travail et s’y rendre avec sa voiture personnelle ;
  • ou faire plus de 8 000 kilomètres par an dans le cadre de son activité professionnelle avec sa voiture personnelle.

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La Macronie à la croisée des chemins : Une dérive inquiétante vers les idées de l’extrême droite

Le 19 décembre dernier, la commission mixte paritaire (CMP) a été le théâtre d’un revirement inattendu. Les élus macronistes, pourtant ancrés dans une ligne politique centriste, ont voté aux côtés des Les Républicains (LR) et du Rassemblement national (RN) en faveur de mesures historiques empruntées à l’extrême droite. Cet accord sur des dispositions controversées questionne profondément la direction prise par la Macronie en matière de politique migratoire, suscitant l’inquiétude au sein de la société.

Le point de bascule a été atteint avec l’adoption de la préférence nationale sur les prestations familiales. La mise en place d’un « délai de carence » de cinq ans, ramené à trente mois pour les travailleurs, avant de pouvoir bénéficier des aides sociales, a été perçue comme une rupture avec les principes républicains fondamentaux. Cette mesure, accusée de créer une « fabrique à grande pauvreté » par des voix humanitaires, accentue la précarité de milliers d’étrangers réguliers, travaillant et cotisant à la Sécurité sociale.

La dérive continue avec l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux coupables de meurtre sur des agents des forces de l’ordre.

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Le projet de loi sur l’asile et l’immigration : pourquoi il est condamnable !

Le projet de loi sur l’asile et l’immigration, prétendument intitulé « projet de loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », a suscité un tollé généralisé au sein de la société civile, des organisations de défense des droits de l’homme et des associations humanitaires. Cette critique, émanant notamment de l’intercollectif contre le racisme, pour l’égalité des droits et la justice, ainsi que d’Uni-es contre l’immigration jetable, pour une politique migratoire d’accueil (Ucij), met en lumière plusieurs aspects alarmants et profondément préoccupants du projet de loi.

Régularisation des travailleurs sans-papiers : Le projet de loi propose la création d’une carte de séjour temporaire pour les travailleurs exerçant des « métiers en tension ». Malgré cette prétendue avancée, les critiques soulignent que la liste de ces métiers ne reflète pas la réalité du marché du travail, excluant des secteurs majeurs où les personnes sans-papiers sont fréquemment employées. De plus, les nouvelles exigences, telles que la collaboration de l’employeur, pourraient rendre le processus de régularisation complexe et dissuasif, laissant de nombreux travailleurs dans une situation de précarité persistante.

La suppression de l’article 3, qui prévoyait un titre de séjour de plein droit dans les métiers en tension, est particulièrement décriée.

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L’évolution du paysage migratoire en France : entre dynamique économique et enjeux sociaux

En 2022, la France a atteint un niveau historique en délivrant plus de 320 000 premiers titres de séjour, marquant une augmentation significative de plus de 17 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres, révélés par le ministère de l’Intérieur le 26 janvier, mettent en lumière une dynamique migratoire croissante, effaçant partiellement les effets de la crise sanitaire de 2020 et 2021. Comparativement, en 2012, 193 000 premiers titres de séjour avaient été délivrés, et en 2007, ce chiffre était de 172 000. Actuellement, 3,8 millions d’étrangers détiennent un titre de séjour en France, avec l’Algérie, le Maroc et la Tunisie en tête des pays d’origine.

Bien que ces chiffres placent la France parmi les pays accueillant un nombre significatif d’immigrants, il est important de les contextualiser. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Allemagne a délivré près de 540 000 premiers titres de séjour en 2021 pour une population de 83 millions d’habitants, et le Canada a émis plus de 400 000 titres de séjour pour 40 millions d’habitants.

En 2022, l’immigration en France a été marquée par une hausse notable des flux liés à l’immigration étudiante et de travail.

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Projet de loi sur l’immigration, une figure imposée où une figure de style d’un nouveau paradigme politique ?

— Par Jean-Marie- Nol —
La problématique de l’immigration est devenue cruciale et d’une brûlante actualité en France. En effet sur cette question les acteurs politiques se livrent à une bataille sans relâche sur ce sujet qui divise profondément la société française. A mon sens, Emmanuel Macron (dont l’intelligence est très largement supérieure à la normale dixit les experts de la chose politique et publique ), a semblé finalement sous la pression des évènements récents intégré le danger de l’immigration pour la cohésion sociétale, (terrorisme, délinquance et criminalité liée à l’immigration, mineurs étrangers incontrôlables, baisse du niveau scolaire du fait de l’immigration, etc…). Ce revirement du chef de l’État est à rebours de la ligne de conduite de ses prédécesseurs qui étaient surtout obnubilés par la nécessité de la main d’oeuvre étrangère pour faire toujours et encore plaisir aux sirènes des patrons français ( Selon un ministre, la France aura besoin de l’immigration pour se réindustrialiser, estimant autour de 100 000 à 200 000 le nombre de talents étrangers nécessaires dans les dix ans à venir et Patrick Martin, patron du Medef d’enfoncer le clou : «Nous aurons besoin de main-d’œuvre venue de l’extérieur» et selon le gouvernement, l’article 3 du projet de loi sur l’immigration est fait pour eux : il facilite la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en pénurie de main-d’œuvre.

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«« Révélation ! Art contemporain du Bénin »», l’exposition explosive !

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

La déflagration provoquée par la tenue de cette exposition à atteint de plein fouet les acteurs de la vie politique, culturelle et médiatique martiniquaise. La première victime est la classe politique dans son ensemble ; elle s’est vu infligée par un chef d’État africain en exercice, le Président du Bénin Patrice Talon, une leçon de réalisme et d’ouverture d’esprit le passé est le passé, il faut gommer les rancœurs et tourner résolument son regard vers l’avenir» On est loin des sempiternelles jérémiades de nos élus qui cherchent à nous maintenir dans l’obsséssion victimaire de l’esclavage et de la traite négrière pour mieux dissimuler leur incapacité à gérer le présent et à penser l’avenir L’attitude du Président de la Collectivité Territoriale de Martinique en la circonstance est particulièrement choquante : il a été en dessous de tout! Ces déclarations comminatoires :«je m’oppose à accueillir une exposition béninoise à l’habitation Clément…j’exclus catégoriquement l’invitation …» sont pathétiques ; de quel droit formule-t’il ces oukases, se prend-t’il, tel un nouveau Poutine, comme le futur souverain d’une Martinique à sa botte?

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Le chanteur brésilien Carlos Lyra, l’un des grands artisans de la bossa nova, est mort à 90 ans

Carlos Eduardo Lyra Barbosa, alias Carlos Lyra, s’est éteint à l’âge de 90 ans, laissant derrière lui un legs incommensurable au sein de la bossa nova brésilienne. Né le 11 mai 1933 à Rio de Janeiro et disparu le 16 décembre 2023, il demeure l’un des grands architectes du mouvement musical qui a révolutionné la scène artistique dans les années 1950 et 1960.

Plongeant dans un contexte familial baigné de musique, Carlos Lyra, né le 11 mai 1936, développe une passion précoce pour cet art. Son parcours prend un tournant significatif à l’âge de 12 ans lorsqu’un accident lors d’un championnat de saut en longueur l’immobilise. C’est pendant cette période d’alitement qu’il explore divers instruments tels que le piano et la guitare, jetant les bases de sa future carrière musicale. Au lycée, sa rencontre avec Roberto Menescal donne naissance à la première académie de guitare de Rio de Janeiro, une pépinière de talents incluant Marcos Valle, Edu Lobo, Nara Leão et Wanda Sá.

L’année 1959 marque un tournant dans la carrière de Carlos Lyra avec son engagement actif dans le mouvement de la bossa nova.

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Propos sur l’âge de la colère et sur l’âge de la régression*

Par André Lucèce

Il s’agit ici d’un point de vue, reposant toujours sur une analyse, concernant la polémique qui a émergé à propos de l’exposition d’art contemporain du Bénin qui s’est tenue à l’Habitation Clément. Certains propos énoncés sous le signe de la morale et de la radicalité me semblent éminemment discutables.

Je pars du principe que les sociétés démocratiques se protègent et se développent par tout ce qui fonde une société humaniste, c’est-à-dire tout ce que nous accumulons en connaissances, non seulement en savoir-faire, mais également par les capacités d’analyse que nous accumulons. Nous Martiniquais, nous avons eu la chance d’avoir des hommes remarquables, pour lesquels j’ai le plus grand respect pour les outils intellectuels qu’ils nous ont fournis et que nous avons utilisés pour progresser.

Parmi ces hommes, dont chacun a quelques noms en tête, il y en a qui se sont battus pour acquérir les droits sociaux, mais également pour nous faire acquérir des principes moraux et intellectuels.

Parmi ceux-ci, il y a notre compatriote Frantz Fanon, auquel j’ai consacré un livre intitulé Frantz Fanon et les Antilles, l’empreinte d’une pensée.

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« Le Petit Chaperon rouge », texte de Jacob et Wilhelm Grimm, m.e.s. de Céleste Germe

20, 21 & 22 décembre à 19h / Tropiques-Atrium
Synopsis :
Le Petit Chaperon rouge est l’un des premiers contes qu’on lit aux enfants, l’un des plus connus. Un conte au charme si envoûtant que des générations d’enfants ont grandi avec lui. C’est celui-là que nous voulons faire entendre à nouveau. Pour la complexité et l’ambivalence des sujets qu’il traverse, aussi denses et noueux que les arbres centenaires, pour l’épaisseur poétique de l’histoire dont la trace perdure en de longs sillons dans nos imaginaires, pour l’imagerie : la forêt, la tâche rouge, le soleil qui éclate dans les canopées sombres.

Mais nous voulons aussi montrer une nouvelle fois Le Petit Chaperon rouge dans la version, puissante, positive et féministe des Frères Grimm, pour faire voir à quel point cette petite fille qui se promène joyeusement dans la forêt n’est pas imprudente ou naïve mais au contraire vaillante et courageuse, traversant les dangers et retournant le sort. Pour faire entendre ce récit initiatique, qui, par-delà les temps et les générations, magnifie la solidarité féminine et raille les affreux loups méchants. Pour faire redécouvrir ce conte émancipateur, beaucoup plus subversif qu’on ne le pense, qui affirme le droit au mystère, au plaisir, à la liberté et à la peur.

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Les Martiniquais ne voulaient pas des Américains

—  Par Yves-Léopold Monthieux  —

Dans sa rubrique « Mémoires sensibles » parue ce 15 décembre 2023, « « La Martinique aux Américains !«  : forte inquiétude après la Grande Guerre », France-Antilles rappelle un moment de vives inquiétudes de la population martiniquaise, daté du début du siècle dernier, qui devait prendre fin avec la départementalisation, en 1946. En effet, les Etats-Unis envisageaient de se voir céder la Martinique par la France pour prix de leur participation à la Première Guerre Mondiale. Prétention qui se renouvellera après la Seconde Guerre Mondiale. C’est la raison pour laquelle, au moins à deux reprises, le futur et dernier ministre français de la Martinique, Henry Lémery, est intervenu en vain à l’Assemblée nationale puis au Sénat afin de transformer la Martinique en département français. Les mots d’apaisement du gouvernement envers la population, notamment en mode de «  démenti ministériel « , n’avaient jamais mis fin à leurs préoccupations dont l’acmé se situera au lendemain du régime de l’amiral Robert, pendant l’occupation. La méfiance de la population pouvait alors être résumée par la boutade : « Nou lé biswi méritjen-a, nou pa lé Méritjen-a ».

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« Bienfaisante amnésie » & « Enfin libre! »

Par Patrice Mathelié-Guinlet

Bienfaisante amnésie

Les souvenirs et les objets
provenant de notre passé
sont comme autant de lourds boulets
nous enchaînant aux choses mortes,

empêchant l’âme de voler
librement vers la nouveauté,
d’ouvrir ainsi toutes les portes
de l’inconnu, l’inespéré,

ce qui fait le sel de la vie
en lui donnant son réel prix
et nous préserve de l’ennui,
des regrets, de la nostalgie…

Vivre dans l’émerveillement
permanent comme les enfants,
ouvrir au monde les yeux neufs
du tout juste sorti de l’œuf,
pas avec un regard de veuf !

Vivre entièrement le présent
en abordant chaque moment
comme s’il était le premier :
l’amnésie, c’est la liberté !

Celui qui a trop de valises
dans les sables du temps s’enlise…
Être un voyageur sans bagage
ni mémoire, quel que soit l’âge !

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Appel pressant à Patrice Talon pour la libération de Reckya Madougou et de tous les prisonniers politiques détenus au Bénin

Monsieur le Président,

La Martinique, au nom des liens intangibles qui la lie au Bénin, a la responsabilité morale de prendre position en faveur de la démocratie et des droits humains.

La situation actuelle au Bénin suscite une profonde inquiétude au sein de la communauté internationale, notamment en ce qui concerne la détérioration de la démocratie et des droits humains depuis 2016. Le Bénin, autrefois considéré comme un exemple démocratique en Afrique de l’Ouest, connaît actuellement une régression alarmante sous votre présidence, Monsieur le Président Patrice Talon.

Depuis 2016, les observateurs internationaux ont constaté la dégradation de la démocratie béninoise, marquée par des actes répressifs, des violences policières et des manœuvres visant à museler toute opposition légitime. La condamnation de l’opposante Reckya Madougou à une peine de 20 ans de prison pour des accusations de terrorisme soulève de sérieuses préoccupations quant à l’équité et à l’indépendance du système judiciaire.

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MSF suspend ses opérations à Turgeau après l’exécution choquante d’un patient

En Haïti, Médecins sans Frontières (MSF) a été contrainte de suspendre ses activités au Centre d’Urgence de Turgeau, un quartier proche du centre-ville de Port-au-Prince, à la suite d’une attaque brutale perpétrée le 12 décembre. Un groupe d’individus armés a arrêté une ambulance de l’organisation, extrait violemment un patient gravement blessé et l’a exécuté de plusieurs balles à bout portant, avant de prendre la fuite.

Cet incident a conduit MSF à analyser les causes de l’attaque et à réévaluer les risques sécuritaires pesant sur ses opérations. En conséquence, le Centre d’Urgence de Turgeau restera fermé pour une durée indéterminée. Benoît Vasseur, Chef de Mission pour MSF, a déclaré : « MSF demeure l’une des dernières organisations internationales à fournir des soins de santé dans la capitale haïtienne. Pour travailler, nous avons besoin que les structures médicales, le personnel et les patients soient respectés et protégés. Nos équipes ne peuvent pas continuer à soigner sans un minimum de sécurité. »

Les faits se sont déroulés lorsqu’un convoi de deux ambulances transportant des patients, dont l’homme récemment admis en état critique, a été attaqué à quelques mètres du Centre d’Urgence MSF.

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Toni Negri, figure emblématique de l’extrême gauche italienne, meurt à 90 ans

Le décès de Toni Negri dans la nuit du 15 au 16 décembre 2023 à son domicile parisien marque la fin d’une époque, celle d’un intellectuel engagé et figure emblématique de l’extrême gauche italienne. Né le 1er août 1933 à Padoue, en Vénétie, Negri a laissé une empreinte indélébile sur la pensée révolutionnaire et la critique marxiste.

Dès sa jeunesse, Negri s’engage dans le mouvement ouvrier, mais son départ en 1956 témoigne de son rejet de l’influence soviétique sur ce mouvement. Les années 60 le voient devenir une figure clé de l’opéraïsme, un mouvement militant cherchant à insuffler la critique marxiste au cœur des usines et sur le terrain social. Toutefois, son parcours prend un tournant tragique en 1979 lorsqu’il est accusé, à tort, d’avoir participé au meurtre d’Aldo Moro. Cette accusation le conduit à quatre ans et demi d’incarcération préventive dans des prisons de haute sécurité, une épreuve qui forgera son engagement.

Élu député en 1983, sa fuite en France grâce à l’immunité parlementaire offre un répit temporaire à cette période tumultueuse. Ses quatorze années d’exil (1983-1997) sont marquées par un enseignement émérite à l’École normale supérieure, à l’université Paris-VIII, et au Collège international de philosophie.

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L’opéraïsme : entre théorie marxiste et praxis révolutionnaire

L’opéraïsme, parfois qualifié d’« ouvriérisme », émerge comme un courant marxiste italien dissident au début des années 1960. Son origine remonte à la revue Quaderni Rossi fondée en 1961 par le socialiste dissident Raniero Panzieri, avec des figures majeures telles que Mario Tronti, Alberto Asor Rosa, Romano Alquati et Toni Negri. Ensemble, ils créent la revue Classe Operaia en 1964, symbolisant leur engagement envers la classe ouvrière.

Ce mouvement trouve ses racines dans le contexte particulier de l’Italie des années 1960, marquée par des tensions croissantes entre les revendications ouvrières et la pratique des syndicats. L’opéraïsme émerge de l’« enquête ouvrière », une méthode de « sociologie militante » menée aux portes des usines au début des années 1960. Cette approche vise à critiquer le socialisme traditionnel et à identifier une nouvelle figure, l’« ouvrier-masse », éloignée du mouvement syndical conventionnel.

L’année 1964 marque un tournant théorique majeur avec la publication du texte de Mario Tronti, « Lénine en Angleterre », qui renverse la relation entre le développement des moyens de production et les luttes ouvrières. Selon Tronti, ce sont ces luttes qui impulsent le développement capitaliste.

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Le 17 décembre 2001, Aimé Césaire et « l’arbre de la Fraternité »

Le 17 décembre 2001, Aimé Césaire plantait, à l’Habitation Clément, à l’invitation de Bernard Hayot, un courbaril, dont il rappelait la symbolique : « Le courbaril, la démarche lente, mais résolue vers l’avenir ». 12 ans plus tard, le mardi 17 décembre 2013, Bernard Hayot et Serge Letchimy rappelaient le sens de cet acte et les leçons à en tirer. Un geste plus que symbolique pour eux… Et tout un débat.

La plantation d’un courbaril !
22 juillet 2008 Actualités créoles, Un peu d’histoire

Aimé CESAIRE
Voici le texte historique lu par Aimé CESAIRE le 17 décembre 2001, à l’occasion de la plantation d’un courbaril symbolique à l’habitation Clément, à l’invitation de Bernard HAYOT.

La plantation d’un courbaril !
Un des plus beaux arbres martiniquais, menacé et sans doute en voie de disparition.
Merci à vous d’essayer de le sauver et d’en rappeler toute l’importance.
Importance réelle, économique sans doute.
Importance sociale, mais à mes yeux, plus encore importance symbolique.
Le courbaril, c’est à dire l’enracinement dans le roc s’il le faut, mais vainqueur grâce à l’entêtement et au vouloir vivre.

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« Amore », texte et m.e.s. de Pippo Delbono

— Par Michèle Bigot —

Le point de départ, pour l’écriture de ce spectacle, c’est le Portugal, c’est le Fado et une tentative de traduire la « saudade » qu’il exprime en mariant chant, lumière, couleur et danse. Incarner la poésie du fado, la faire vivre sur scène en usant de tous les moyens de l’art dramatique. La tension entre le manque et l’espoir est matière dramaturgique.

Evitare l’amore, abbracciare l’amore
« éviter l’amour, embrasser l’amour »

clame le poète, après son homologue brésilien Carlos Drummond De Andrade. Amore fait ce voyage sentimental qui partant d’Italie, nous conduit vers le Portugal en passant par le Brésil, l’Angola et le Cap-vert. Les langues romanes se combinent dans cette ode à l’amour, psalmodiée au micro par Pippo Delbonno, qui fait répondre la musique de la langue italienne aux accents mélancoliques du fado. La poésie lyrique qu’il scande mêle poèmes brésiliens, portugais, allemands, français. Tous chantent cette aspiration désespérée à l’amour, qui nous fait le rechercher tout en le craignant et souvent en le fuyant.

Pour intense et vibrante qu’elle soit, portée comme une mélopée par la voix du dramaturge, la poésie ne suffirait pas à occuper l’espace, n’était la scénographie qui l’accompagne.

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« Révélation ! Art contemporain du Bénin », à la Fondation Clément

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

Bernard Hayot, Président et fondateur de la FONDATION CLEMENT, espace muséal et historique, a invité dans ce cadre prestigieux (et aussi chargé d’histoire) de grands artistes béninois et le Président de la République du Bénin.

L’affiche de l’événement est somptueuse et a toute la magnificence de celle, en 1989 déjà, composée par l’artiste trinidadienne Carol Maugé, lors de la rencontre à l’Université de Howard, Washington DC, qui célébrait la communion extraordinaire « Fwomajé-Africobra ».

A la baguette, le téléphone en action, l’œil partout sur l’organisation qui fut remarquable, le Maître de cérémonie, l’incontournable Florent Plasse.

On a voulu transformer cette invitation en événement politique, et la violente polémique contestataire autour de cette manifestation culturelle de haut niveau pictural, intellectuel, spirituel et esthétique a révélé que certains d’entre nous, assurément de bonne foi et campés sur leurs intimes convictions, veulent nous faire accroire, en 2023, que les différences sont toujours irréductibles, alors que Bernard Hayot, notre hôte, un Martiniquais, clamait haut et fort que les différences ne sont pas des contraires.

Je ne veux retenir de l’un des contestataires, un vieux camarade de combat à Zanma, la Parole au Peuple, le MIM et l’Assaupamar, que l’image du brillant rapporteur efficace, rassembleur au moment décisif des débats sur l’adoption par le Congrès de l’article 74, qui nous gardait – malgré tout -dans le giron de la France néo-coloniale.

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La lexicographie créole en Haïti : pour mieux comprendre le rôle central de la méthodologie dans l’élaboration du dictionnaire créole

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la suite de la publication le 11 décembre 2023 de notre article « La lexicographie créole en Haïti : retour-synthèse sur ses origines historiques, sa méthodologie et ses défis contemporains », un enseignant du Cap-Haïtien nous a demandé par courriel d’éclairer plus amplement le rôle central de la méthodologie d’élaboration des dictionnaires créoles. Plus largement, cet enseignant à l’instar de plusieurs de ses collègues désire être mieux renseigné sur notre constant plaidoyer ciblant la nécessité d’exfiltrer le créole de l’univers carcéral de « l’idéologie linguistique haïtienne » afin que toute approche du créole, l’une des deux langues de notre patrimoine linguistique historique, se fasse rigoureusement et de manière soutenue sur la base des sciences du langage.

Pour mettre en perspective la pertinence de la requête que nous a adressée cet enseignant, il est utile de rappeler que –à contre-courant des dérives idéologiques des Ayatollahs du créole qui font l’impasse sur la didactique du créole et sur la didactisation du créole–, nous avons consacré à la lexicographie créole, ces trois dernières années, un total de 28 articles de vulgarisation incluant notre « Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » paru en Haïti dans le journal Le National du 21 juillet 2021.

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Lors de leurs rencontres avec Patrice Talon, Serge Letchimy et Didier Laguerre ont-t-ils évoqué le sort des prisonniers politiques détenus au Bénin?

Lors de la réception officielle du président de la République du Bénin, à la CTM, Patrice Talon a exprimé des regrets concernant l’histoire de l’esclavage, reconnaissant la part de responsabilité de l’Afrique dans cette tragédie. Cependant, il encourage la construction de liens solides sur les plans économique et culturel.

Serge Lecthimy a souligné que la dernière visite d’un chef d’État africain remontait à celle de Léopold Sédar Senghor, président du Sénégal, qui avait été invité par Aimé Césaire.

En tenant compte du passé, Serge Letchimy exprime le souhait d’établir une maison en Martinique, envisageant même une possibilité au Bénin.

Patrice Talon a exprimé son désir de voir une liaison aérienne régulière établie entre le Bénin et la Martinique.

Bien que les deux hommes soient d’accord sur l’essentiel, Patrice Talon inaugurera l’exposition consacrée aux artistes béninois à l’Habitation Clément sans la présence de Serge Letchimy. Ce dernier n’apprécie pas l’endroit, le considérant toujours hanté par les âmes tourmentées des esclaves.

Poursuivant sa visite le Président du Bénin a rencontré ce samedi matin le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre. L’entretien a eu lieu à l’Hôtel de Ville aux environs de 9 heures, où le Maire et son conseil municipal ont accueilli le dignitaire béninois.

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