—Par Jean-Marie Nol —
La Guadeloupe et la Martinique se trouvent à un tournant décisif de leur histoire économique et sociale, confrontées à des défis majeurs qui remettent en question leur modèle de développement. Héritières d’un système issu de la départementalisation, ces îles font face à des mutations profondes dans un monde en transition. Quatre écueils se dressent sur leur chemin et menacent directement la stabilité des finances publiques : une décroissance économique persistante, un éventuel changement statutaire sans ressources financières supplémentaires, le dérèglement climatique et son cortège de catastrophes naturelles, et enfin la révolution technologique portée par la robotisation et l’intelligence artificielle. Ces défis ne sont pas des projections lointaines, mais des réalités tangibles qui s’imposent dès aujourd’hui avec une acuité grandissante.Pourtant, à l’heure où chaque dizaine de milliers d’euros dépensée fait l’objet d’intenses tractations, il n’est pas inutile de prendre en compte le coût du changement institutionnel .
Longtemps soutenues par des fonds publics abondants et une forte présence de l’État français, la Guadeloupe et la Martinique voient aujourd’hui ce modèle remis en cause. L’ère de l’argent facile touche à sa fin, et la remise en question du modèle social français menace un équilibre déjà fragile.