— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Mortel Rafting!
On ne remonte pas le cours du fleuve du temps…
Ce n’est pas un long fleuve tranquille
avec de hauts-fonds et des îles,
il s’écoule avec l’impétuosité du torrent :
on ne peut qu’en suivre le courant
en déjouant ses rapides, ses mortels tourbillons
mais on finira dans la mer de toute façon,
celle que les Bretons nomment “mor” avec une certaine justesse…
La vie est un frêle esquif qu’il faut écoper sans cesse,
manœuvrer pour éviter de sombrer dans l’oubli profond.
Les gens, les lieux et les années
défilent à vive allure sur les côtés,
laissant à peine le temps de les graver
dans la mémoire, trop vite effacés…
En un instant, le présent se fait passé,
dévoré par un futur trop pressé de se “présenter”!
Alors, on ne peut que se laisser flotter
à la surface, par le courant dérivé inéluctablement
vers la dissolution de l’océan…