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Considérations sur la Grande Grève de Février 2009 en Martinique

— Par Patrick Chamoiseau —
En février 2009, des milliers de martiniquais ont bloqué la Martinique durant plusieurs semaines de suite. Une telle mobilisation reste encore hors de portée des Partis politiques ou des syndicats de ce pays. Il y a là un phénomène d’apparence politique aussi considérable que celui du 22 mai 1848 dans le nord de la Martinique, lequel avait précipité l’annonce de l’abolition de l’esclavage. Seulement, le mouvement de février 2009 n’a débouché que sur une liste de « produits de première nécessité » qui s’est perdue corps et âme dans le cynisme du Marché capitaliste… Comment considérer ce paradoxe ?

Dans une interview menée par Jean Bourgault, le 15 avril 2010, pour la revue les Temps Modernes, Patrick CHAMOISEAU analyse ce phénomène aussi puissant qu’énigmatique sous l’éclairage d’un imaginaire : celui de la Relation…


JEAN BOURGAULT – Quel regard portez-vous sur le mouvement de février 2009 en Martinique ?

Patrick CHAMOISEAU – Il y a plusieurs choses :d’abord ça a été un mouvement tout à fait énigmatique. Croire qu’on pourrait dès aujourd’hui donner des explications claires et définitives et mettre tout cela à plat, enlever les plis, les ombres, l’inconnaissable, ce serait être victime d’une illusion.

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Lancement de la Chaire « Langue créole dans la justice »

 Nouveau « gadget » ou véritable entreprise d’aménagement linguistique en Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Gadget / n.m. « Objet, appareil, dispositif, projet, etc., qui séduit par son caractère nouveau et original, mais qui n’est pas d’une grande utilité. Une machine à laver très simple, sans gadgets inutiles ». (Dictionnaire Le Larousse)

À l’initiative de l’Université d’État d’Haïti et de l’Akademi kreyòl ayisyen, la Journée internationale de la langue maternelle a été célébrée en Haïti le mercredi 21 février 2024. Le thème de cette célébration annuelle était « Lang manman : kreyòl nan lajistis » et les organisateurs de l’événement ont choisi d’annoncer, pour l’occasion, le lancement de la Chaire « Langue créole dans la justice ». Les deux quotidiens francophones d’Haïti, Le Nouvelliste et Le National, ont relaté l’annonce : « L’UEH et l’AKA célèbrent la Journée internationale de la langue maternelle et lancent la chaire « langue créole dans la justice » (Le Nouvelliste, 22 février 2024) et « Plaidoyer pour l’intégration du créole dans le système judiciaire haïtien » (Le Nouvelliste, 22 février 2024).

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Adieu à Philippe Bourgade

— Par Frantz Succab —

Adieu Pipo
Juste un mauvais jeu de mots
Pour te dire
Ce n’était pas du pipeau
Le clin d’oeil.
De ton obturateur

Pas du pipeau
Mais la putain de mélodie qui en sort
Et jamais ne se taira

Nous étions quelque uns
S’en souviennent-t-ils
Les autres ?
Moi guadeloupéen
Entouré de martiniquais
Plus que frères pour la cause commune
Antinégrière
Face au BUMIDOM
Dans le même vaisseau
Appelé panier à salade
À Paris
Après « l’affaire Pelée » je crois.

Tant d’années
Moi chez moi
Toi chez toi
Perdus de vue
Jamais de coeur
Sauf récemment
Pour une aventure où tu ne seras pas

Salut aux survivants de l’époque
Adieu à toi

Frantz Succab

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Stage de steelpan avec Andy Narell

10 – 16 mars à Laborie, Saint-Lucie

Aimeriez-vous jouer dans un steel baan et découvrir un magnifique village des Caraïbes ?
Le virtuose du steel pan de renommée mondiale, le compositeur Andy Narell, animera un atelier d’une semaine pour les joueurs débutants et intermédiaires.
10 – 16 mars à Laborie, Sant Lucia
Andy Narell (né le 18 avril 1954 à New York) est un musicien et compositeur de jazz fusion américain, spécialisé dans le steel drum, dont il est l’un des plus célèbres ambassadeurs. Il est né à New York et a déménagé en Californie à son adolescence. Il a appris le steel drum à un très jeune âge dans le Queens, à New York. Son père Murray Narell était un travailleur social qui a amené le steel pan à New York dans le but de faire sortir les enfants des rues et les pousser à délaisser leurs gangs pour rejoindre des steel bands. Andy Narell, parallèlement à sa carrière solo, a été membre de divers groupes tels que le Caribbean Jazz Project, Montreux ou Sakésho et a joué avec Béla Fleck and the Flecktones.

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La responsabilité locale est certes nécessaire , mais n’est pas la panacée dans un contexte difficile.

—Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le modèle économique de la Guadeloupe et de la Martinique repose principalement sur la consommation et les services, ce qui le rend vulnérable à divers risques. Tout d’abord, une dépendance excessive à la consommation peut rendre l’économie sensible aux fluctuations des dépenses des ménages, notamment du fait de la crise inflationniste actuelle ,ce qui peut être influencé par des facteurs externes tels que les crises  économiques nationales et mondiales (COVID et Guerre) . De plus, une économie axée sur les services peut être affectée par des perturbations telles que les crises sanitaires, les catastrophes naturelles , le changement climatique , ou les fluctuations du tourisme, ce qui peut avoir un impact significatif sur les revenus et l’emploi dans le secteur des services. Les économies qui dépendent uniquement de la production ou de la consommation sont plus sensibles aux fluctuations économiques mondiales et au changement de paradigme dans la politique en matière de dépense publique. Par exemple, une baisse de la demande pour les produits manufacturés ou une réduction des dépenses de consommation peuvent avoir un impact significatif sur ces économies.

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« La Matière d’une absence » : Saint-Pierre, entre vestiges et mémoire

Samedi 24 février, au relais du Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM), l’ouvrage intitulé « La matière d’une absence » a été dévoilé en présence de ses éminents auteurs, Patrick Chamoiseau et Jean-Luc de Laguarigue. Ce livre, édité par le PNRM, offre une plongée captivante dans l’histoire de Saint-Pierre et de ses ruines, mettant en lumière le riche patrimoine culturel de la ville.

L’exploration minutieuse de l’écrivain et du photographe à travers la ville d’Art et d’Histoire a donné naissance à un ouvrage véritablement patrimonial. Ce projet, fruit de la collaboration entre les deux artistes, propose un récit unique, mêlant habilement l’imaginaire et la réalité, capturé à la fois par les mots évocateurs de Chamoiseau et les images saisissantes de Laguarigue.

Lors de la présentation, Patrick Chamoiseau a partagé son enchantement face aux photographies de Jean-Luc de Laguarigue, soulignant la capacité du photographe à rendre visible l’invisible. « La puissance de la vision du photographe permet de rendre visible ce qui n’est pas visible, or c’est l’invisible qui fait la ville de Saint-Pierre », a déclaré l’écrivain. Il a ajouté que les photos ont transformé les ruines en archives historiques, offrant une perspective nouvelle sur l’histoire de la Martinique.

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Scandale du chlordécone : les députés votent la reconnaissance de la « responsabilité » de l’État

— Par Sabrina Solar —

Ce jeudi 29 février 2024, un tournant historique a marqué la reconnaissance de la « responsabilité » de l’État français dans le scandale du chlordécone. Ce pesticide, largement utilisé dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique jusqu’en 1993 malgré sa nocivité connue depuis les années 1970, a été au cœur des débats à l’Assemblée nationale.

La proposition de loi socialiste, initiée par le député de Guadeloupe Elie Califer, a été adoptée en première lecture à l’unanimité, malgré l’abstention des groupes de la majorité. Ce texte reconnaît explicitement la « responsabilité » de l’État français dans les préjudices sanitaires, moraux, écologiques, et économiques résultant de l’utilisation prolongée du chlordécone.

Cependant, au-delà de sa portée symbolique, le texte suscite des réactions mitigées. Certains estiment qu’il ne va pas assez loin, soulignant les écueils et lacunes des plans antérieurs destinés à atténuer les conséquences de ce pesticide dans les Antilles. Des amendements ont été déposés pour élargir les indemnisations aux victimes indirectes du chlordécone, mais des critiques ont émergé au sujet du manque d’ambition du texte en termes de dépollution et d’indemnisation.

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« Mozart à 2 »  par le Malandain Ballet Biarritz

Samedi 2 mars 19h30 Salle Aimé Césaire Tropiques-Atrium

« Mozart à 2 » est une création qui puise son inspiration dans quelques pages des concertos pour piano de Wolfgang Amadeus Mozart, initialement intégrées dans le spectacle Bal Solitude en 1997. L’objectif initial était de dépeindre les épisodes amoureux au sein d’un bal, un lieu festif révélateur des solitudes lorsque l’amour n’est pas éternel. Cette production explore la métamorphose constante des sentiments, mesurant parfois l’ampleur du manque que peut engendrer l’amour.
Wolfgang Amadeus Mozart, génie instinctif du XVIIIe siècle, a laissé une œuvre prolifique oscillant entre un idéal galant empreint de légèreté et de sensualité, et des compositions plus graves reflétant les fluctuations de sa vie intérieure. « Mozart à 2 » s’attaque à cette diversité émotionnelle, transcendée par la danse.
Ce spectacle, véritable merveille, interprète le génie musical en pas de deux empreints de rêverie et d’une énergie débordante. Les variations, qu’elles soient drôles ou pathétiques, captivent l’essence passionnée du couple de manière éternelle. Les couples sur scène, évoluant sans cesse, expriment la tendre éclosion d’une symbiose ou manifestent un caractère et une intensité dramatique plus marqués.

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Franck Émile Jean-Gilles : Le pilote du sud, maître incontesté du conte martiniquais, s’est éteint à la veille de son centenaire

Nécrologie de Franck Émile Jean-Gilles (22 mai 1924 – 26 février 2024)

Franck Jean-Gilles, le légendaire conteur martiniquais au chapeau à large bord et à la moustache impeccable, s’est éteint durant le week-end à la veille de célébrer son centième anniversaire, le 22 mai prochain. Né au quartier Rollin le 22 mai 1924, il était le cadet d’une fratrie de neuf enfants et a consacré une vie entière à l’enrichissement culturel de la Martinique.

Le Pilotin du Sud, un maître du conte et un travailleur acharné

Franck Jean-Gilles, également connu sous le surnom de « Pilotin du Sud », était bien plus qu’un conteur. Né d’une passion précoce pour les récits transmis par son grand-oncle Dodo Nacitas et Gérard Bellay, il a commencé à conter à l’âge de 14 ans lors de fêtes locales. Travaillant d’arrache-pied comme ouvrier agricole, il cultivait la canne à sucre et charroyait la banane. Ses journées étaient marquées par un travail acharné, mais à la tombée de la nuit, il se transformait en un grand maître du conte qui a sillonné le Sud pour animer des veillées et participé à des événements culturels à travers la Martinique, en France, en Guadeloupe et en Guyane.

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« Le Sacre du sucre » de la Trilogie Lénablou Cie

Jeudi 7 mars à 19h30 Salle Frantz Fanon Tropiques-Atrium

« Le Sacre du sucre » transporte le spectateur au cœur d’une expérience artistique unique, enracinée dans l’histoire tumultueuse de la colonisation. Portant l’estampille de la déshumanisation subie par les corps, Lēna Blou, héritière de ce passé, explore avec sensibilité l’art de l’inattendu, de l’improbable, de la rupture et de l’imprévisible. C’est une plongée dans une esthétique où l’harmonie émerge du désordre.

Cette œuvre, intitulée « Le Sacre du sucre », marque l’émergence d’un style de vie enraciné dans la terre caribéenne. La canne à sucre devient la métaphore qui lie des hommes, des femmes, une histoire, une mémoire, une culture. Les mots associés à cette plante évoquent la souffrance et stimulent la collision des différences, rappelant les notions d’esclave/maître, Blanc/Noir qui continuent de susciter des émotions profondes.

Lēna Blou, à travers sa chorégraphie, refuse de se soumettre à la narration de l’héritage colonial. Elle danse le geste ancestral, créant un langage corporel inédit, où les influences africaines, européennes, amérindiennes et indiennes se mêlent. La danse, parfois chaotique, parfois douce comme le sirop miel, attenbd constamment une reprise, un souffle, pour ancrer la vie.

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« Sulkary » d’Eduardo Rivero / « Métamorfosis » de Narciso Médina – Cie Rakatan de Cuba

Vendredi 8 mars 19h à Tropiques-Atrium

Découvrez « Sulkary », une création emblématique de 1971 signée par le chorégraphe cubain Eduardo Rivero. Cette œuvre incarne une fusion remarquable de mouvements hautement stylisés imprégnés d’influences afro-caribéennes. Trois hommes et trois femmes évoluent avec une rigueur stylisée à travers des formations lentes et sculpturales, ainsi que des ondulations sauvages et puissantes, s’inspirant des traditions de la danse afro-cubaine.
« Sulkary » est une pièce captivante qui transcende les frontières du temps et de l’espace, transportant le public dans un voyage visuel et sensoriel. Les danseurs, par leur interprétation magistrale, créent un dialogue entre le passé et le présent, honorant les racines profondes de la danse afro-cubaine tout en explorant des expressions contemporaines.
Sous la direction de Eduardo Rivero, cette œuvre offre une expérience unique, alliant la grâce sculpturale à des mouvements puissants, et mêlant habilement tradition et innovation. « Sulkary » représente une célébration vivante de la richesse culturelle de Cuba, mettant en lumière la diversité et la puissance expressive des danses afro-caribéennes. Une invitation à plonger dans l’histoire et la créativité, « Sulkary » est un témoignage intemporel de l’art chorégraphique cubain qui continue de fasciner et d’inspirer.

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Chalvet : les faux mystères de l’hélicoptère

— Par Yves-Léopold Monthieux 

A entendre les mots utilisés pour commémorer le cinquantième anniversaire de Février 74, les anciens de Chalvet n’hésitent pas à puiser dans un large éventail de vocables pour exprimer la glorification de leurs héros et l’exécration du colonisateur. Au diable les précautions sémantiques, donc. Mais que de contradictions ! Aucune d’elles ne sera pourtant relevé par un audiovisuel complaisant, qui n’hésite pas de participer à la surenchère du vocabulaire victimaire. Maintenant que les derniers témoins s’apprêtent à s’en aller, le temps serait donc venu d’inscrire dans le marbre leur histoire des « on dit » de Chalvet.

Bilan de l’hécatombe : un mort

Le choix offert au verbe est immense, mais pourquoi choisir ? On prend tout : « abattre », « tuerie », « massacre », « assassinat », « boucherie », « carnage », « extermination ». Chacun peut se servir et prendre part au bombardement sémantique. Bilan de l’hécatombe : un mort, un blessé grave, peut-être deux, trois ou quatre blessés légers. Autant de victimes de trop, bien évidemment. Est-il permis cependant d’ajouter un autre blessé grave, au bras sectionné, échappé de justesse à la mort ?

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Un vote historique : L’IVG bientôt inscrite dans la Constitution après l’approbation du Sénat

— Par Hélène Lemoine —

Le 28 février, le Sénat français a marqué une avancée historique en approuvant massivement l’inscription de « la liberté garantie » des femmes « d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution. Ce vote crucial ouvre la voie à une étape décisive, la réunion du Parlement en Congrès prévue le 4 mars pour l’adoption définitive de cette révision constitutionnelle.

Les associations féministes ont salué cette avancée, soulignant que l’inscription de l’avortement dans la Constitution envoie un message d’espoir aux féministes du monde entier. Le Planning familial a souligné dans un communiqué que cette décision est d’autant plus cruciale étant donné que le droit à l’avortement reste gravement menacé en France et dans le monde.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a exprimé sa satisfaction face à cette « avancée immense », soulignant qu’il s’agit de la reconnaissance du droit des femmes à disposer librement de leur corps. Le Sénat a voté largement en faveur de l’inscription, avec 267 élus approuvant la version du projet de loi constitutionnelle sans modification, tandis que 50 parlementaires ont voté contre.

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« Reine Pokou », texte et m.e.s. de Françoise Dô

Vendredi 1er mars 19h30 à Tropiques-Atrium
Cie Bleus et Ardoise, La Comédie de Saint-Étienne – CDN –
Salle Frantz Fanon
Née au début du XVIIIe siècle, Abla Pokou est la nièce du roi Osseï Tutu, fondateur de la confédération Ashanti du Ghana. À la mort de son oncle, une guerre fratricide éclate au pays pour sa succession au trône. Abla Pokou se sentant en danger s’enfuit avec sa famille, ses serviteurs ainsi que ses soldats
fidèles. Selon la légende, son peuple et elle se retrouvent bloqués par le majestueux fleuve de La Comoé. La reine demanda alors à l’esprit de la rivière, quel était le moyen de passer et de sauver son peuple pour se rendre sur l’autre rive. L’esprit de la rivière exigea alors le sacrifice de ce que le peuple a de plus cher. Abla Pokou et ses fidèles comprennent alors que seul le sacrifice d’un enfant pourront leur permettre de passer. La Reine Abla Pokou sacrifia alors son enfant unique. Après la traversée, la reine se retourna et dit « Bâ wouli » qui signifie « l’enfant est mort » et qui donnera le nom à son peuple, le peuple Baoulé

Lire sur Madinin’Art : La Reine Pokou

Texte et mise en scène : Françoise Dô
D’après le roman Reine Pokou, concerto pour un sacrifice de Véronique Tadjo

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Le livre, le compagnon de la vie

— Par André Lucrèce —

Dans mon dernier livre, La Guadeloupe, la Martinique au temps du Covid-19, j’évoquais dans ces pays l’érosion persistante des contenus civilisationnels. Parmi ceux-ci, le déclin du statut du livre : fermeture de librairies, dont l’excellente Librairie Alexandre, parmi bien d’autres, disparition des revues, Études Guadeloupéennes, et la revue CARE du Centre Antillais de Recherches et d’Études, en Martinique, les revues Carbet et celles qui vont suivre, comme Archipelago, dédiée à la Caraïbe ou Chemins Critiques, revue Haïtiano-Carïbéenne, sans parler de la revue Textes, Études et Documents qui était une production de l’université des Antilles. L’exception étant celle qui a pu survivre, à savoir Les Cahiers du Patrimoine.

Quant aux conférences – les plus fructueux et les plus profitables exercices de l’esprit – qui avaient lieu à l’université, à la bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France ou dans les mairies des communes, elles se font de plus en plus rares. A cela, il faut ajouter le rôle des média. Pendant une quarantaine d’années, j’ai lu, analysé et présenté des livres dans les studios de cette maison qui aujourd’hui porte le nom de Martinique 1ère et j’ai pu mesurer l’influence des émissions littéraires sur la vitalité d’un livre.

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L’heure est plus que jamais à la mobilisation pour un nouveau modèle économique et social.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le débat entamé sur l’évolution institutionnelle met en lumière les défis économiques et sociaux auxquels fait face la Guadeloupe et plus généralement les territoires d’outre-mer. Dans ce cas de figure, et pour répondre à ces enjeux, faudrait-il au préalable cheminer «vers un consensus» sur un projet de réforme constitutionnelle permettant une autonomie et la reconnaissance qu’une nouvelle collectivité de Guadeloupe aurait une place singulière dans la Constitution, avec ses “spécificités linguistiques, culturelles et insulaires” et “son attachement à la terre”, et donc pour ce faire serait dotée de la compétence législative et réglementaire, c’est-à-dire d’une autonomie normative, dans des domaines qu’une loi organique fixerait. Tout celà est très tentant, mais à notre avis pour le moment, c’est trois fois NON NON et NON. Car tout cela s’avère prématuré en raison de la crise inflationniste actuelle et aussi in fine celle des finances publiques de la France hexagonale. Alors que le Pic de la crise n’est pas encore d’actualité, vouloir réformer les institutions c’est assumer le terrible risque que les élus déjà en piètre estime auprès de la population soient désignés comme les boucs émissaires, l’État se défaussant de toutes responsabilités sur la foi de compétences n’étant nullement de son ressort.

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« Crise » & « Tel un ange en enfer »

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Crise

Pour toi j’éprouve un sentiment
comme il se doit pour les amants
mais quand je sens que tu me mens,
je ressens du ressentiment…

Car j’ai du mal à accepter
qu’ainsi puisse un si bel amour
se dégrader au fil des jours
et la tendresse s’oublier…

Tout passe, tout lasse, tout casse
mais j’ignorai cette menace
que fait peser sur les amants
la terrible usure du temps…

Je croyais l’amour éternel
mais aujourd’hui qu’il bat de l’aile,
je crains pourtant qu’il ne s’envole
comme un oiseau ou les paroles…

Je réalise que la vie
sans toi ne serait plus la même,
alors c’est pourquoi j’ai envie
qu’on finisse avec ces problèmes
car je l’avoue : encor je t’aime !

 

Tel un ange en enfer…

J’ai passé tant de jours
à attendre l’amour
en sachant qu’un mot tendre
guérit le cœur en cendres…

J’ai passé tant de nuits
à pleurer dans mon lit
car je ne savais pas
qu’un jour tu serais là…

J’avais perdu l’espoir
et m’étais mis à boire,
pensant trouver l’oubli
au fond de quelques verres…

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Chlordéone : « Nou pa ké moli ba yo»

— Le n° 338 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Ce slogan, martelé dans le chant qui devient de fait, l’hymne du combat antichlordécone, a retenti samedi 24 février à Basse-Pointe.

Dans ce haut lieu, parmi d’autres, de l’empoisonnement au chlordécone, le Collectif Matinik Doubout-Gaoulé kont Chlordécone poursuivait son action de terrain, visant à collecter des constitutions de partie civile pour l’appel interjeté contre le non

Lieu, mais aussi à informer, à échanger, à mesurer chaque jour mieux, la réalité toujours présente de la catastrophe que certains voudraient faire passer pour une affaire réglée.

De fait, une cinquantaine d’habitants et d’habitants de la région sont venu-e-s, avec leurs pièces d’identité, pour entamer la démarche judiciaire. Les contacts faits à cette occasion ont permis de constater des taux de contamination très inégaux et parfois faramineux.

Trois jours avant, une conférence de presse suivie par Martinique 1ère et France-Antilles, a permis de rendre compte, avec la participation solidaire du maire du Lamentin, de notre soutien à la proposition de loi du député Califer, visant à faire reconnaître officiellement la responsabilité de l’État dans la catastrophe, d’évoquer, avec Sabrina Cajoly, la dimension internationale de nos actions.

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« La Périchole » : Un chef-d’œuvre satirique d’Offenbach inspiré de la vie tumultueuse de la « Perricholi »

Mardi 27 février à 21h. Direction de Marc Minkowski, m.e.s. Laurent Pelly. Sur France 4

Deux grands interprètes d’Offenbach, Marc Minkowski à la direction musicale et Laurent Pelly pour la mise en scène, excellent ce soir dans La Périchole, avec des chanteurs français qui se sont tous déjà frottés avec brio à ce répertoire exigeant.
Jacques Offenbach – Henri Meilhac et Ludovic Halévy,
La Périchole
Opéra-bouffe en trois actes créé le 25 avril 1874 au Théâtre des Variétés, à Paris(version en deux actes créée dans le même théâtre le 6 octobre 1868). Opéra enregistré le 24 novembre 2022 au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris. Nouvelle production. Coproduction Théâtre des Champs-Elysées, Opéra Royal de Wallonie, Opéra de Dijon, Opéra de Toulon, Palazzetto Bru Zane. Avec le soutien de Madame Aline Foriel-Destezet, mécène principale des opéras mis en scène au Théâtre des Champs-Elysées. Laurent-Perrier mécène de l’opéra La Périchole.
Distribution de La Périchole au Théâtre des Champs-Elysées :
Marc Minkowski : Direction musicale
Laurent Pelly : Mise en scène et costumes
Marina Viotti : La Périchole, Mezzo-soprano
Stanislas de Barbeyrac : Piquillo, Ténor
Laurent Naouri : Don Andrès de Ribeira, Vice-Roi du Pérou, Baryton-basse

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Les parutions de fin février 2024

– Album illustré MOI AUSSI JE DANSE LE QUADRILLE de la journaliste et auteure Isabelle Calabre et de l’illustratrice Colombine Majou.

– Roman LE BAL DES CLOCHARDS CÉLESTES de l’écrivain Ernest Pépin.

– Recueil de peintures CASES CARAÏBES. CARIBBEAN CABINS du peintre Paul Elliott Thuleau (ouvrage en français et anglais).

Florent Charbonnier
Éditeur Guadeloupe – Martinique – Guyane – La Réunion
0690 12 12 12 / 07 60 24 48 96
Caraïbéditions Guadeloupe : BP 110  – 97112 Grand-Bourg – Guadeloupe
Caraïbéditions Martinique : MBE 212 – Mangot-Vulcin – 97288 Le Lamentin -Martinique

– Titre : Moi aussi je danse le quadrille
– Auteures : Isabelle Calabre et Colombine Majou
– Date de sortie en librairie : 1er février 2024
– Collection : Moi aussi je danse…
– ISBN : 9782373111767
– Prix TTC métropole : 14,70  €
– Public : Tout public
– Format : 200 X 200 mm
– Paginations : 32 pages
– Résumé : Un beau soir, Anita découvre les quadrilles créoles.
Et avec ces danses, tout un pan de l’histoire des Antilles et de la Guyane…
Une nouvelle collection d’albums jeunesse, qui raconte en images toutes les danses pour les enfants d’aujourd’hui.

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À propos du transfert des 50 pas géométriques en Guadeloupe

Lettre ouverte à la population de Guadeloupe

Depuis quelques semaines, les médias communiquent sur le transfert des 50 pas géométriques à la Collectivité Régionale de la Guadeloupe au 1er janvier 2025.

L’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe (UPLG) constate une certaine confusion auprès de la population sur la nature de ce transfert et de nombreuses interrogations demeurent sur les conditions dans lesquelles ce transfert s’opère et sur le traitement des dossiers des habitants de la zone.

L’UPLG a interpellé en 2023, toutes les instances publiques, (État et Collectivités) et les parlementaires guadeloupéens sur ce dossier ; Ils sont tous restés muets.

La population doit savoir que seuls des terrains situés dans les 50 pas géométriques urbanisés ou construits seront transférés à la Région soit moins d’un quart des 50 pas géométriques). Ce qui sous-entend que l’État conserve, à travers le Conservatoire du littoral et l’ONF plus des trois quarts des espaces littoraux au motif qu’ils sont naturels.

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Le reggae perd une voix iconique : Hommage à Peetah Morgan de Morgan Heritage

C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de Peetah Morgan, le talentueux chanteur de reggae et membre éminent du groupe Morgan Heritage. Né le 11 juillet 1977 à New York, États-Unis, Peetah a laissé derrière lui un héritage musical indélébile qui a touché les cœurs de nombreux fans à travers le monde.

Peetah Morgan a consacré plus d’une décennie de sa vie à être la voix distinctive de Morgan Heritage, contribuant à certains des plus grands hymnes du reggae moderne tels que « Don’t Haffi Dread (To Be Rasta) », « Down by the River » et « She’s Still Loving Me ». Son timbre vocal unique et sa présence charismatique ont fait de lui une figure emblématique de la scène reggae, gagnant notamment un Grammy Award en 2015 pour le meilleur album de reggae avec « Strictly Roots ».

Originaire de Brooklyn, New York, Peetah a grandi baigné dans une ambiance jamaïcaine, malgré sa naissance aux États-Unis. Issu de la célèbre lignée de Denroy Morgan, il a hérité d’une passion pour la musique qui a façonné sa carrière exceptionnelle.

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Le « Liv inik an kreyol » , version numérique…

ou la permanence du bluff cosmétique au ministère de l’Éducation nationale d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Livre numérique : « Version numérisée d’un livre lisible sur tout appareil permettant sa lecture, que celui-ci soit un ordinateur […], une tablette de lecture […] ou un téléphone portable » (Termium Plus, dictionnaire terminologique du Bureau de la traduction du gouvernement fédéral canadien).

LA NOUVELLE a produit l’effet d’une monumentale déflagration dans un… verre d’eau non potable : « Le ministre de l’Éducation nationale visite Le Nouvelliste et présente la version numérique du livre unique » (Le Nouvelliste, 21 février 2024). Cet article du Nouvelliste a le grand mérite de résumer en ces termes la « pensée » stratégique et gestionnaire du ministre-vedette « missionné » à l’Éducation nationale par le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste Nesmy Manigat : « C’est une véritable révolution sur le chemin de l’équité et de l’inclusion en Haïti qui permettra à des milliers d’élèves défavorisés d’avoir accès à des contenus multimédias riches dans toutes les disciplines obligatoires du cadre d’orientation curriculaire actuel », a jugé Nesmy Manigat.

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Berlinale 2024 : « Dahomey » de Mati Diop, Ours d’or

La 74e édition du Festival de Berlin a couronné la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop, 41 ans, pour son documentaire saisissant, « Dahomey ». Le film a reçu l’Ours d’or, prestigieuse récompense qui met en lumière la question brûlante de la restitution des œuvres d’art volées en Afrique par les anciennes puissances coloniales.

« Dahomey » plonge le spectateur dans l’événement marquant de novembre 2021, lorsque 26 trésors royaux du Royaume du Dahomey ont été restitués au Bénin, leur terre d’origine, après avoir été pillés par les troupes coloniales françaises en 1892. Mati Diop, déjà distinguée à Cannes en 2019 pour « Atlantique », offre ici une œuvre magistrale qui donne une voix poignante aux statues, leur redonnant dignité, force et existence. Le récit historique se mue en une expérience mystique, allant au-delà de la simple dimension politique et financière de la restitution.

Le choix du jury, présidé par l’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o, témoigne d’une volonté de rester fidèle à la tradition politique engagée de la Berlinale. Mati Diop, dans son discours de remerciement, a souligné son refus de l’oubli, affirmant sa solidarité avec les luttes pour la démocratie et la justice au Sénégal, tout en exprimant son soutien à la Palestine.

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