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« La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain » par Anaïs Stampfli 

Anaïs Stampfli : La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain, Berne, Éditions Peter Lang, 2020. Études romanes – Série : Modern French Identities, Volume 136

(Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, New York, Wien, 2020.  454 p., 1 ill. en couleurs)

Résumé

Le roman francophone est souvent considéré comme le lieu d’enjeux stratégiques concernant la coprésence d’usages de langues. À cet égard, les Antilles présentent une situation tout à fait originale dans laquelle une « cacophonie » pourrait être envisagée, pour ce qui est des oeuvres de Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant comme un moyen d’expression des différentes tensions (narratives, énonciatives ou linguistiques) qui habitent le texte. Cependant, d’autres auteurs tels qu’André et Simone Schwarz-Bart, Maryse Condé, Daniel Maximin et Ernest Pépin adoptent une autre approche. Bien que leur écriture soit influencée par une certaine culture créole, ils livrent une différente vision de l’identité linguistique antillaise.
Cet ouvrage analyse la structure linguistique du roman antillais francophone en prenant autant en compte les différents partis pris des auteurs que la réception. Nous proposons ici une mise en perspective de l’écriture en coprésence de langues en mettant en relation les oeuvres des auteurs antillais contemporains avec des tentatives antérieures de superposition de langues.

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Vini épi mwen

— Par Daniel M. Berté —

Vini épi mwen pou fè-nou
vwayajé kon voltijè lwen
An lapot lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Volé wo kon vòlovan
An lasous lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Vansé an vwa lavérité
An lémosion lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Viv kon volan anba ek anlè dlo
An lanmè lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Valsé dan an vals a-twa-tan
An lajwa lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Vadrouyé kon vakabon
An lavi lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Vlopé épi vapè
An ladousè lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Viré an vibrasion
An lenfinité lanmou… Vini…
Daniel M. Berté 271123

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Parcoursup : découvrez toute l’offre des formations !

Dès le 20 décembre 2023, les lycéens et les étudiants qui souhaitent s’inscrire en première année d’études supérieures peuvent découvrir sur Parcoursup toutes les formations disponibles en 2024. Comment fonctionne la plateforme, quelles sont les dates à retenir ? 

Découvrir l’offre de formations

La première étape démarre pour les élèves de terminale et les étudiants en réorientation le 20 décembre. C’est à partir de cette date qu’ils pourront découvrir sur la plateforme Parcoursup l’ensemble des formations proposées et le fonctionnement du site.

À partir du 17 janvier 2024, les lycéens et les étudiants pourront ensuite s’inscrire et constituer leur « dossier candidat ».

23 000 formations sont proposées sur Parcoursup en 2024. Elles sont accessibles via un moteur de recherche permettant de retrouver, par exemple, des licences, des brevets de technicien supérieur (BTS) ou des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE).

Pour chaque formation, une fiche détaillée vous indique :

  • les dates des journées portes ouvertes ;
  • les critères d’analyse des candidatures ;
  • les possibilités de poursuite d’études après cette formation ;
  • les débouchés professionnels,
  • le statut de la formation (public ou privé) ;
  • les taux d’insertion ;
  • les frais éventuels de formation.

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Pas de convocation à l’état des lieux 7 jours avant, pas de partage des frais

Vous n’êtes pas parvenu à établir un état des lieux amiablement ? Vous pouvez faire réaliser cet état des lieux par un commissaire de justice (anciennement huissier de justice), à frais partagés moitié bailleur, moitié locataire. Cependant, le commissaire de justice doit en informer l’autre partie au moins 7 jours avant pour que vous puissiez exiger le partage des frais. C’est ce qu’a confirmé la Cour de cassation dans sa décision du 26 octobre 2023.

L’article 3-2 de la loi du 6 juillet 1989, qui tend à améliorer les rapports locatifs, indique qu’à défaut d’état des lieux amiable, ce dernier peut être réalisé par un commissaire de justice, à frais partagés. Dans ce cas, les parties en sont informées par le commissaire de justice au moins 7 jours à l’avance, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.

Une propriétaire saisit le tribunal pour obtenir de ses locataires le remboursement de la moitié du coût de l’état des lieux de sortie établi par un commissaire de justice. Les locataires refusent de signer l’état des lieux établi amiablement, et un commissaire de justice est mandaté par la propriétaire pour le réaliser.

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« La pli bèl anba la bay »

Jusqu’au 22 décembre 2023

« La pli bèl anba la bay » signifie : « La plus belle est sous le tonneau ».
Je me suis inspirée d’un conte antillais qui raconte l’histoire de deux sœurs : Joséphine et Cècène. Cècène était mal aimée. Elle était condamnée à des tâches domestiques. Mais, plus elle travaillait, plus elle devenait belle. Un jour Cècène partit travailler dans les champs. Tandis qu’elle coupait la canne, un élégant jeune homme s’approcha d’elle et lui offrit une fleur d’hibiscus. Rentrée à la maison, elle raconta à sa mère ce qu’il s’était passé.
La mère qui désirait, avant tout, marier Joséphine sa fille aînée, mit en place une stratégie pour écarter Cècène. Elle cacha celle-ci sous un tonneau. Le lendemain, lorsque le jeune homme se présenta et voulut voir Cècène, la mère lui répondit qu’elle n’était pas là et lui présenta Joséphine parée de sa plus belle robe. Á ce moment, un perroquet aux couleurs chatoyantes se mit à crier : « La pli bèl anba la bay !!! ».« La pli bèl anba la bay !!!

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Up Sapiens : l’art de l’upcycling

Devant le succès, « Up Sapiens sublimer le recyclage », la nouvelle exposition du PABE se prolonge jusqu’au 25 janvier 2024  au Créole Arts Café de Saint-Pierre.

— Par Philippe Charvein —

Célébrer l’art dans ses multiples facettes créatrices : tel est le leitmotiv de cette exposition collective, articulée autour de la question centrale du recyclage des matériaux. Le recyclage des matériaux qui s’impose comme une urgence au regard des dérèglements auxquels l’humanité est confrontée. Élément capital de cette exposition : montrer que le recyclage n’est pas uniquement une action à entreprendre en réaction aux phénomènes qui nous menacent. Il est aussi – et peut-être surtout – un art en lui-même ; susceptible de dégager et révéler la beauté et la quintessence inhérentes aux choses, aux objets dont nous ne voyons plus l’usage… choses et objets qui se réinscrivent donc dans une dynamique vitale… et salutaire.

L’art devient ainsi le modèle, la métaphore d’un art de vivre où chaque réalisation, chaque objet est individualisé, personnalisé ; cela, à l’encontre de la production de masse standardisée. Ce n’est pas seulement la nostalgie des temps anciens, où artistes et artisans étaient réunis chez un même concepteur.

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Pour une véritable autorité …

— Par Jean Gabard —

 Nous ressentons de plus en plus la nécessité de l’autorité mais le simple fait de l’évoquer fait penser à un retour en arrière, à un passé que nous avons rejeté. Alors comment trouver une véritable autorité qui, à la fois, soit efficace, et respectueuse des femmes, des hommes et des enfants ?

Il n’y a pas si longtemps encore, la femme, mise en position d’infériorité, cédait l’autorité à un homme qui avait tendance à en abuser. En s’enfermant dans le sérieux et le rigorisme, il se comportait plus en dictateur qui « faisait sa loi » pour son plaisir, qu’en père qui se contentait de la dire, pour le bien de l’enfant. En ne provoquant chez ses enfants que l’envie de se rebeller, il ne leur apprenait pas à assumer la frustration : il ne jouait pas la fonction de père et ne leur permettait pas de grandir.

La « révolte contre le père » des années 60-70 a bouleversé la donne. Aujourd’hui, parce que nous avons réagi contre l’autoritarisme et un sexisme inadaptés, la situation est souvent totalement inverse.

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« Carmen » – Opéra Martinique – FilaOFestival 2023

Du 13 au 17 décembre 2023 à Saint-Pierre. Entrée libre. Voir les horaires ci-après.

La ville de Saint-Pierre accueille le festival Filao pour une semaine artistique avec des artistes de renoms sous la direction artistique de Fabrice di Falco.
Une organisation en partenariat avec la ville de Saint-Pierre, le CNM, le comité du tourisme de Martinique, le ministère des Outre-mer, la DAC Martinique, la Fondation Orange, la collectivité de Martinique, la Fondation Clément, Chanflor et Corsair

Découvrez ou redécouvrez l’opéra CARMEN pour la première fois donné par les Voix des Outre-mer en Martinique dans le cadre du festival FILAO 2023 ! Dans le lieu magnifique du parvis des ruines du Théâtre de Saint-Pierre en Martinique, faisons revivre les pierres de cet Opéra-théâtre par la musique qui a nourri chacune de ses soirées avant l’éruption de la montagne pelée.
Une soirée avec 6 artistes lyriques de la Martinique, de la Guyane et des Outre-mer pour vibrer au fil de la musique de Bizet.
Spectacle créé en Martinique pour le festival FILAO puis à La Réunion, Guadeloupe, Guyane en 2024.

Opéra-comique en quatre actes, sur un livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après la nouvelle de Mérimée.

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Le prestigieux prix Sakharov à titre posthume à Mahsa Amini

Le 13 décembre 2023, le Parlement européen a décerné à titre posthume le « Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit » à Mahsa Amini, une militante iranienne des droits des femmes décédée en 2022 à l’âge de 22 ans. Ce prestigieux prix, institué en 1988, est remis annuellement à des individus ou des organisations qui luttent contre l’oppression, l’intolérance et l’injustice. Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne, était devenue un symbole emblématique de la résistance contre l’obligation du port du voile en Iran.

Le drame a commencé le 16 septembre 2022, lorsque Mahsa Amini a été arrêtée par la police iranienne pour non-respect du strict code vestimentaire imposé aux femmes. Trois jours plus tard, elle perdait la vie, déclenchant des mois de manifestations contre les dirigeants politiques et religieux iraniens. Ce mouvement de contestation a été violemment réprimé, entraînant des centaines de morts et des milliers d’arrestations.

Le Prix Sakharov 2023 a également été attribué à deux militantes du mouvement « Femme Vie Liberté », Afsoon Najafi et Mersedeh Shahinkar, lors d’une cérémonie poignante au Parlement européen à Strasbourg. Ces femmes, toutes deux ayant quitté l’Iran en 2023, ont représenté un mouvement qui s’oppose activement au régime iranien.

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Mumia Abu Jamal en prison depuis 42 ans : son combat en documentaire

— Par Bruno Odent —

Arrêté il y a 42 ans, Mumia Abu Jamal, membre des Black Panthers et journaliste radio, a été condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Son histoire et son combat pour la justice et la poursuite de son engagement de journaliste militant sont l’objet d’un documentaire, diffusé jeudi 14 décembre.

Obligé de poursuivre son combat, en dépit d’un état de santé qui se détériore, Mumia Abu Jamal a plus que jamais besoin de solidarité.

Depuis le 9 décembre 1981, il y a 42 ans, Mumia Abu Jamal vit derrière les barreaux, victime du système raciste des États-Unis, pour un crime qu’il n’a pas commis. Son histoire, son combat pour la justice et la poursuite de son engagement de journaliste militant sont l’objet d’un documentaire qui sera diffusé ce jeudi 14 décembre à 20 heures au Louxor, dans le 10e arrondissement de Paris (métro Barbès-Rochechouart).

Membre des Black Panthers et journaliste radio, Mumia complétait, au moment de son arrestation, ses modestes revenus en se faisant chauffeur de taxi la nuit. Au cours d’un de ses périples nocturnes, il intervient dans une altercation.

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Quand les vents sont mauvais…

— Le n° 32/ de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Dans un texte célèbre, Che Guevara a parlé de « moment illogique » de l’Humanité. Il fustgeait « la guerre de crocs en jambes » que se livraient L’URSS et la R.P. de Chine tandis que le Vietnam héroïque était « tragiquement seul ».

Aujourd’hui, alors que certains croient naïvement que le monde « multipolaire » serait la solution miracle pour arrêter l’impérialisme, un peuple martyrisé depuis plus de trois quarts de siècle, croule sous les bombes d’une armée coloniale vengeresse, poursuivant, à la face du monde, une opération génocidaire digne des nettoyages ethniques les plus odieux. Gaza et la Cisjordanie symbolisent en ce moment, la négation absolue de l’humanité, du droit des peuples et des lois internationales.

On est au delà de « l’illogique », quand un État terroriste peut se permettre d’évoquer des commandements divins pour justifier la barbarie dont il se rend coupable, sans qu’aucune des grandes puissances qui ont les moyens de lui imposer d’arrêter le massacre, ne fasse rien dans ce sens, et se rient des gesticulations dérisoires de quelques prétendus alliés du peuple palestinien.

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« Illusions perdues », adaptation du roman de Balzac par Xavier Giannoli

Dimanche 17 décembre / 21h10 / France 2
Le film a remporté de nombreux prix, dont sept César en 2022 et, parmi ceux-ci, celui du meilleur film.
Synopsis :
Lucien de Rubempré est un jeune poète idéaliste né sans fortune à Angoulême du début du xixe siècle. Sa relation avec une femme mariée de la petite noblesse locale est l’occasion de monter à Paris pour y satisfaire ses ambitions. Bientôt livré à lui-même dans cette ville trépidante et cruelle, il va découvrir que la vie littéraire, intellectuelle et artistique parisienne n’est que la façade d’un vaste système économique cynique, où « tout s’achète et se vend, la littérature comme la presse, la politique comme les sentiments, les réputations comme les âmes »1. Grâce à ses talents de critique, il entame une ascension au sein de la haute société parisienne. Mais ce système va se retourner contre lui.
La presse en parle :
Franceinfo Culture par Jacky Bornet
Xavier Giannoli a apporté le soin le plus minutieux à son adaptation, pour aboutir à ce que d’aucuns qualifient déjà de chef-d’œuvre. Avec Benjamin Voisin, Cécile de France, Vincent Lacoste, Xavier Dolan, Jeanne Balibar et Gérard Depardieu, le film tient au-delà de ses promesses.

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« Mon grand-père ce robot », de Sabine Revillet, m.e.s. Jérôme Wacquiez

Vendredi 15 décembre 19h / Tropiques-Atrium

Jacques vient de mourir et Angie, sa petite fille, est désemparée. Elle imagine qu’il s’est réincarné. Garance, sa mère, s’inquiète pour elle et se réfugie sur Facebook. Si l’on pouvait enrayer la mort, quel soulagement ce serait…
Une publicité de l’entreprise Illusion Robotic lui donne une idée. Et si l’on remplaçait Jacques par un clone robotique ? Damien son mari n’est pas d’accord, mais le robot arrive dans la famille et bouleverse les pensées et la routine de chacun. Cette “chose” s’ingère dans leurs habitudes alimentaires et s’immisce dans leurs intimités…
Et si les objets animés possédaient un cœur comme nous ? Et si la réincarnation existait ? Et si les robots captaient les présences invisibles ?

Autrice : Sabine Revillet
Mise en scène : Jérôme Wacquiez

Comment aider nos ainés ? Est ce qu’il est nécessaire que le robot puisse remplacer l’humain et va t il y arriver ? La question est d’actualité. De plus en plus de centenaires et de moins en moins de soignants dans nos sociétés occidentales. Le robot est il la solution ?

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Économie circulaire et écoles de production, une chance à saisir pour la Guadeloupe !

— Par Jean-Marie Nol économiste —

Les innovations technologiques et d’usage, accompagnées d’un phénomène de déconstruction de notre économie à la fois individualiste et communautaire, imposent une remise à plat de l’organisation de la société au niveau national et local, ainsi que la réinvention d’un nouveau modèle économique et social en Guadeloupe. En effet, l’accélération des transformations induites par le digital et l’intelligence artificielle bouleverse profondément de façon souterraine  la société et les modèles économiques établis. Bientôt plus aucun pan de la vie, aucune activité économique ne semble pouvoir échapper à la nouvelle économie façonnée par la 4 ème révolution industrielle du numérique, de la robotisation, et de l’intelligence artificielle qui se dessine déjà sous nos yeux. La faculté de ce nouveau paradigme semble de nature  à nous desiller les yeux hors des moules de l’idéalisme passéiste des intellectuels contemporains et de l’inertie des élus coupables de cécité. Peut être que cela peut nous aider à comprendre non pas l’utopie de la décroissance, pour l’heure elle a quasiment disparu, mais l’indestructible attrait pour les nouvelles technologies ( Chat GPT entre autres ), et la propension à l’enfermement de ce pays créole-du tout monde qu’est la Guadeloupe qui pourtant se prépare sans doute à une nouvelle mue.

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Presse : Dis-moi qui tu crains, je te dirai où est le pouvoir

—  Par Yves-Léopold Monthieux  —

Voilà donc, présentée sous un angle inattendu, une réflexion à propos de la controverse entourant l’interview de Jordan BARDELLA, le président du Rassemblement national, par une journaliste de Guadeloupe, Barbara ZANDRONIS, dont le patronyme est connu de longue date dans l’espace médiatique guadeloupéen, voire martiniquais. Cette jeune journaliste qui vient, à l’occasion, de se faire un prénom est connue des Martiniquais pour avoir présenté le JT de ViàATV pendant quelques mois.

Cette polémique me rappelle celle soulevée lors du passage en Martinique, en mars 2006, de Nicolas SARKOZY, alors ministre de l’Intérieur et candidat à la présidence de la République. Ce dernier avait dû renoncer à une précédente visite après que son discours sur les « bienfaits » de la colonisation avait fait de lui persona non grata en Martinique. C’est peu dire qu’il était attendu par la presse, et pas seulement, trois mois plus tard. En mode de « non… oui », procédé auquel Aimé CESAIRE nous avait habitués, la venue du ministre avait finalement reçu l’agrément du nègre fondamental. D’ailleurs, le jour de son arrivée, en un clin d’œil au ministre de la police, le quotidien martiniquais titrait sa une par un immense « Garde-à-vous ! 

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Chanté Nwel – Une tradition vibrante des Antilles à la France

Quelques dates ci-dessous!

— Par M’A —

Les Antilles et la Guyane françaises sont le berceau d’une tradition festive unique qui illumine les mois entre la Toussaint et Noël : le Chanté Nwel, littéralement « chanter Noël ». Cette célébration, enracinée dans l’histoire et imprégnée de diverses influences culturelles, réunit les communautés autour de cantiques de Noël traditionnels, de repas conviviaux, et de moments de partage qui transcendent les frontières géographiques.

Origines historiques : Un mélange culturel

L’histoire du Chanté Nwel remonte à l’époque de l’esclavage aux Antilles. Sous le joug du Code Noir, imposant la conversion des esclaves au catholicisme, naquit une fusion unique entre la culture africaine d’origine et les textes catholiques européens. Les cantiques de Noël, hérités des chansons populaires médiévales françaises, se sont ainsi imprégnés d’improvisations en créole, de sonorités de gwo ka et de la biguine en Guadeloupe, de la biguine, de la mazurka, en passant par le zouk et les refrains en créole qui  ajoutent une touche authentique, témoignant de l’évolution de cette tradition au fil du temps. créant un mélange harmonieux et vivant.

Événements et festivités : Une tradition dynamique

Les festivités du Chanté Nwel prennent différentes formes, de rassemblements familiaux à des événements publics plus vastes.

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À propos de la poésie de Lenous Guillaume-Suprice (Nounous)

— Par Alain Saint Victor —

La poésie n’est pas forcément du vers et des rimes (…). Un poème est une tentative de nous ouvrir les yeux pour voir ce qu’on ne regarde plus. Jean Cocteau

Il y a une mémoire d’au-delà de la mémoire : c’est ce qui remonte à la surface grâce à ces grands coups de sonde que constituent l’acte poétique. Aimé Césaire

Un jour, alors que je faisais part à Nounous de ma difficulté à comprendre la poésie, il m’a tout simplement répondu d’un air ponctué d’une franche candeur : « Laisse-toi aller ! »

Ce « Laisser-aller », je l’ai appliqué non sans difficulté et sans risques en lisant et relisant son dernier recueil de poèmes Nuit Rhapsodie1.

Inutile de chercher une versification qui laisse transparaître à ciel ouvert et dans sa totalité le sens du poème. Tel est l’écrit de Nounous, et dès Alcool d’une nuit et d’autrefois l’on se trouve plongé dans l’histoire qui semble celle d’une payse encastrée dans la mémoire peut-être d’un voyageur cherchant sa route, peut-être dans la conscience d’un aventurier en quête de liberté, mais en bute à de multiples obstacles :

« À l’inverse du rapprochement
sa solitude son ennui laissés
sans épanchement

À l’échelle du quotidien
ses nuits ses heures passées
à craindre des complots

Au tableau des attentes
sa fougue sa passion émasculées
à grands coups de mépris »

 

Ainsi se suivent plusieurs strophes où le poète passe en revue à l’aide de puissantes métaphores les turpitudes et affres d’une conscience éclaboussée :

« Assez souvent
on doit éteindre la clarté des oreilles
pour ne pas entendre la cacophonie des maitres
d’hier et d’aujourd’hui
en leur démoniaque huis clos
au démantèlement de son édifice à distinction »

Le poète trace et cherche sa voie dans la tourmente : avant de se (re)trouver, il doit briser les chaînes de toutes « ces nuits d’angoisse » et se débarrasser « des chiennes de puces ».

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Haïti en crise : Un nouvel appel urgent à l’aide internationale

— Par M’A —

La République d’Haïti traverse actuellement l’une des crises humanitaires les plus dévastatrices de son histoire, comme l’a exposé en détail Ulrika Richardson, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général au Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). À l’issue d’une semaine de plaidoyer en Europe, avec des étapes à Bruxelles, Berlin et Genève, Mme Richardson a présenté un tableau alarmant de la situation haïtienne qui requiert une action internationale immédiate et concertée.

La crise sécuritaire prévaut en Haïti, plongeant la population dans un climat de terreur quotidien. Près de 300 gangs, opérant principalement à Port-au-Prince, ont instauré un règne de violence extrême, touchant particulièrement les femmes et les enfants. Selon Mme Richardson, la situation est si grave que les Haïtiens estiment vivre la période la plus difficile de leur histoire moderne. Les gangs, hautement armés, forment des coalitions stratégiques, complexifiant davantage la situation.

La situation des femmes et des enfants est particulièrement préoccupante. Les gangs, en plus de recruter des mineurs pour leurs opérations, utilisent le viol brutal et collectif comme arme de guerre. Une étude menée à Cité-Soleil, une commune de plus de 240 000 habitants, a révélé que 80% des femmes et des filles interrogées ont subi des violences sexuelles et sexistes.

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Révélation choc : Les rouages trompeurs de l’industrie agroalimentaire dévoilés à l’approche des fêtes

Foodwatch (de l’anglais food : aliment et watch : garde) est une organisation non gouvernementale de défense des consommateurs. L’organisation milite pour le droit des consommateurs de se voir proposer des aliments de qualité, sans risques pour la santé et comportant un étiquetage fiable et transparent. Elle joue un rôle de lanceur d’alerte.

Le mode opératoire de Foodwatch consiste à cibler des personnalités politiques et des marques, souvent par des pétitions en leur demandant de changer leurs pratiques. Foodwatch a ainsi déjà fait reculer plusieurs grandes marques comme E.Leclerc, Danone, Vrai, Maggi (Nestlé).
Foodwatch dénonce aussi les conflits d’intérêt qui nuisent aux consommateurs. Elle a plusieurs fois épinglé Coca-Cola et de grands groupes comme Nestlé, Unilever, PepsiCo, Mars et Mondelez.

À l’approche des fêtes de fin d’année, l’association, fidèle à sa mission de dénoncer les pratiques malhonnêtes de l’industrie agroalimentaire, a mis en lumière les coulisses douteuses de certains produits phares destinés aux festivités de fin d’année. Dans son palmarès 2023, six produits sont pointés du doigt, révélant des stratégies sournoises qui laissent les consommateurs perplexes.

1. Saumon fumé Labeyrie : « Le boisé dégustation d’Écosse »

  • L’ONG dénonce une « shrinkflation » avec une réduction de poids de 10 grammes (220 g à 210 g) associée à une augmentation de prix au kilo de 19%.

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« Le Petit Fugitif », un film de Raymond Abrashkin

Mercredi 13  décembre / 18h /Tropiques-Atrium

Le Petit Fugitif (Little Fugitive) est un film américain réalisé par Raymond Abrashkin, Ruth Orkin et Morris Engel, sorti en 1953. Il raconte l’errance d’un enfant seul au milieu de la foule et des attractions de Coney Island. Il fut présenté à la Mostra de Venise en 1953.

Synopsis
Alors que leur mère est partie au chevet de leur grand-mère souffrante, Joey, un garçon de 7 ans, se retrouve sous la surveillance de son frère aîné Lennie dans le Brooklyn des années 1950. Déçu de devoir ainsi annuler une sortie à Coney Island prévue avec ses amis, Lennie invente avec eux un stratagème pour que Joey s’imagine avoir tué son frère d’un coup de fusil en réalité inoffensif. Choqué, Joey s’enfuit, saute dans le premier métro, et se retrouve à Coney Island où il errera durant tout le week-end, s’amusant dans les diverses attractions, tandis que Lennie tente de le retrouver avant le retour de leur mère.

Tournage
Le film a été tourné du 5 juillet 1952 au 1er septembre 1952 sur les lieux même de l’action, à Brooklyn et Coney Island où Morris Engel avait grandi.

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La lexicographie créole en Haïti : retour-synthèse sur ses origines historiques, sa méthodologie et ses défis contemporains

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus, pionnier de la lexicographie créole contemporaine et auteur, en 1958, du premier Lexique créole-français (Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet, fondateur de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques de haute qualité scientifique et auteur du Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti

(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

En novembre dernier, les responsables de la 5ème édition du Festival international de littérature créole (Léogane et Port-au-Prince, 5-10 décembre 2023) nous ont invité à prononcer une conférence le 7 décembre 2023 pour les enseignants de l’Asosyasyon pwofesè kreyòl ayisyen (APKA) et dont le thème retenu était « Leksikografi kreyòl defilannegiy ». En lien avec la tenue de ce festival, nous avons publié sur Rezonòdwès et sur différents sites en outremer, le 25 novembre 2023, l’article présentatif intitulé « Le « Festival entènasyonal literati kreyòl », édition 2023, au rendez-vous de ses grands défis ».

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L’éphéméride du 12 décembre

Cannibalisme : les croisés dévorent les habitants de Ma’arrat le 12 décembre 1098

Le Siège de Maarat, ou Ma’arra est survenu en décembre 1098 dans la ville de Ma’arrat al-Numan, dans ce qui est à présent la Syrie, lors de la Première croisade. Il est resté célèbre pour les actes de cannibalisme perpétrés par les Croisés, frappés par une famine.
Prologue
Après que les Croisés, dirigés par Raymond de Saint-Gilles et Bohémond de Tarente, ont assiégé avec succès Antioche, ils ont commencé un raid de la campagne environnante pendant les mois d’hiver. Les Croisés avaient été inefficaces dans l’évaluation et la protection de leurs lignes d’approvisionnement, ce qui a conduit à une généralisation de la faim et le manque d’équipement approprié à l’intérieur des armées croisées.

Déroulement
Le 11 décembre 1098, la forteresse fut prise par les croisés de Raymond IV de Toulouse, dit Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et Bohémond de Tarente, dit Bohémond de Hauteville après un siège de trois semaines. Le 5 janvier 1099, Raymond démantela la forteresse de Ma`arrat après que les croisés y eurent massacré des milliers de personnes.

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Guadeloupe : une journaliste écartée de l’antenne de RCI après une interview tendue de Jordan Bardella

Une pétition recueille déjà plusieurs milliers de signatures

Le 9 décembre dernier, un événement politique majeur a secoué la Guadeloupe lorsque Barbara Olivier-Zandronis, une journaliste de la radio RCI Guadeloupe, a été écartée de l’antenne après une interview tendue avec le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. Cette décision a déclenché une réaction en chaîne de la part de plusieurs personnalités politiques et a ravivé le débat sur la liberté de la presse.

Dans une lettre ouverte publiée le même jour, cinq élus guadeloupéens éminents, dont les députés Elie Califer, Max Mathiasin, et Olivier Serva, ainsi que les sénateurs Solanges Nadille et Victorin Lurel, ont exprimé leur indignation face à l’éviction de Barbara Olivier-Zandronis. Ils ont souligné le professionnalisme de la journaliste lors de l’interview avec Jordan Bardella, la qualifiant d' »occasion pour la journaliste d’interroger son invité en toute impartialité, sans la complaisance trop souvent de mise dans certains médias nationaux ».

Les élus ont déploré le retrait de l’antenne de la journaliste, considérant que son engagement envers une information juste et sa volonté d’exercer son métier de manière consciencieuse ont été injustement punis.

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La mort de Jean-Michel Saint-Victor dit « Zouzoul »

Dans le monde vibrant de la musique haïtienne, une triste nouvelle a ébranlé les cœurs mélomanes : Jean-Michel Saint-Victor, connu sous le surnom affectueux de « Zouzoul », a tiré sa révérence. Cette icône du Compas direct, d’abord célèbre avec les Shleu-Shleu puis au sein du Skah-Shah d’Haïti, a fermé les yeux chez lui en Floride, aux États-Unis, le dimanche 10 décembre 2023.

« Zouzoul », de son vrai nom Jean-Michel Saint-Victor, a été l’une des voix inoubliables du Skah-Shah Number One, captivant des milliers de fans de Compas au fil des décennies. Aux côtés de son complice vocal, Jean-Elie Telfort, alias « Cubano », il a été un pilier de cette formation musicale, rejoignant le groupe lors de la réalisation de leur troisième disque.

Le parcours musical de « Zouzoul » a débuté dès son plus jeune âge, né le 8 août 1945. Attiré par le chant, il a débuté dans la chorale avant de faire ses premières classes dans le modeste groupe « Les Frénétiques ». Sa destinée musicale a pris un tournant décisif lorsqu’il a été découvert par le manager Hughes Dada Jacaman le 25 décembre 1965, marquant ainsi le début de son aventure au sein des Shleu Shleu.

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Prix Nobel de la paix : emprisonnée, la militante Narges Mohammadi dénonce le «régime religieux tyrannique et misogyne»

La militante iranienne Narges Mohammadi, emprisonnée depuis 2021 dans son pays, a été récompensée du prix Nobel de la paix 2023, dimanche 10 décembre, à Oslo. Détenue dans la prison d’Evin à Téhéran, elle n’a pu assister à la cérémonie, mais ses enfants, Kiana et Ali Rahmani, ont lu son discours où elle a dénoncé le « régime religieux tyrannique et misogyne » en Iran.

Engagement sans Faille Malgré les Obstacles

Narges Mohammadi, devenue une figure emblématique du mouvement « Femme, vie, liberté », a consacré la majeure partie des deux dernières décennies à la défense des droits des femmes et à la lutte contre la peine de mort. Elle a été arrêtée à plusieurs reprises et condamnée à plus de trente et un ans de prison, ainsi qu’à 154 coups de fouet, pour ses positions courageuses.

L’histoire de Narges Mohammadi est aussi celle d’une mère prête à tout sacrifier pour son combat. Ses enfants, séparés d’elle depuis huit ans, ont reçu le prix Nobel en son nom et ont lu son message poignant exprimé « derrière les hauts murs froids d’une prison ».

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