— Par Johanna Lepeule(*), Lucie Adélaïde(*), Mathilde Pascal(*) —
Alors que le changement climatique s’accélère partout sur la planète, un nombre croissant d’études suggère que l’exposition à la chaleur, cumulée à l’exposition à d’autres facteurs environnementaux, tels que la pollution de l’air ou l’absence de végétation, peut accroître les vulnérabilités en matière de santé. Cela est d’autant plus vrai que les populations les plus exposées sont souvent aussi les plus défavorisées. Protéger au mieux la santé nécessite donc de mieux comprendre les interactions entre expositions environnementales et défaveur sociale.
Partant de ce constat, nous avons caractérisé finement l’exposition à la chaleur, la pollution de l’air et au manque de végétation en France continentale entre 2000 et 2018. Ce travail, mené en collaboration entre Santé publique France et l’Inserm, nous a permis de définir des « points noirs environnementaux » et d’en décrire les évolutions dans le temps et l’espace, tout en explorant leurs associations avec la vulnérabilité sociale.
Les populations les plus défavorisées sont aussi les plus exposées
Ces dernières années, des études menées en Europe et aux États-Unis ont révélé que les zones géographiques qui cumulent les expositions à de multiples facteurs de stress environnementaux sont aussi souvent celles dans lesquels résident les populations les plus défavorisées sur le plan socio-économique.