— Par Max Rippon(*) —
Je ressens ce matin un immense besoin de t’écrire. Ces paroles simples dont je saupoudre ton corps encore tiède, tu les liras avant moi car c’est dans l’encrier commun que je trempe ma plume.
Dans ce concert de voix élogieuses qui balisent ta route vers ces lieux de silence d’où l’on ne revient pas.
Je veux garder bien au chaud l’œuf fais de ton souvenir, tiède et doux et qui a peur d’éclore avant que ne se lèvent les tapis de rosée qui pavent les déserts
Voilà que je m’adresse à toi avec le regard soumis du temps de nos enfances, les paupières lourdes de chagrin.
Pour moi, outre tes qualités d’auteur et de femme engagée, je viens ici te remercier de m’avoir accompagné, innocent, bras tremblants, mains gantées de blanc, sur les fonds baptismaux de l’oraliture, et de publier mes audaces
J’ai pu mesurer ton attentive écoute et ta douce générosité de coach convaincu de l’utilité à ne pas distraire ma voix créole de l’urgence de parler de nous
Ce 28 février, il pleuvait, je me souviens de mes pas hésitants à l’entrée de Chez Jasor, et la parenthèse de tes bras autour de mon cou, comme un silencieux tchenbé rèd, tout en présentant Raphaël Confiant, invité par tes soins à conforter mon tutorat d’écrivain face au publique.