La 74e édition du Festival de Berlin a couronné la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop, 41 ans, pour son documentaire saisissant, « Dahomey ». Le film a reçu l’Ours d’or, prestigieuse récompense qui met en lumière la question brûlante de la restitution des œuvres d’art volées en Afrique par les anciennes puissances coloniales.
« Dahomey » plonge le spectateur dans l’événement marquant de novembre 2021, lorsque 26 trésors royaux du Royaume du Dahomey ont été restitués au Bénin, leur terre d’origine, après avoir été pillés par les troupes coloniales françaises en 1892. Mati Diop, déjà distinguée à Cannes en 2019 pour « Atlantique », offre ici une œuvre magistrale qui donne une voix poignante aux statues, leur redonnant dignité, force et existence. Le récit historique se mue en une expérience mystique, allant au-delà de la simple dimension politique et financière de la restitution.
Le choix du jury, présidé par l’actrice mexicano-kényane Lupita Nyong’o, témoigne d’une volonté de rester fidèle à la tradition politique engagée de la Berlinale. Mati Diop, dans son discours de remerciement, a souligné son refus de l’oubli, affirmant sa solidarité avec les luttes pour la démocratie et la justice au Sénégal, tout en exprimant son soutien à la Palestine.