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Hold-up sur les vieux | Documentaire de Laurence Delleur, Nathalie Amsellem

Mardi 14  Mai à 20h 55 sur Arte | 1h 30min |

— Par Sarha Fauré —

Le documentaire « Hold-up sur les vieux » réalisé par Laurence Delleur et Nathalie Amsellem offre un regard percutant sur la manière dont les pouvoirs publics européens délèguent la prise en charge des personnes âgées au secteur privé. Diffusé sur Arte et disponible sur arte.tv, ce documentaire plonge dans un voyage à travers plusieurs pays européens, dont la France, l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Danemark, pour explorer les différentes facettes de cette réalité préoccupante.

Alors que le vieillissement de la population s’intensifie en Europe, la question de la prise en charge des personnes âgées se pose avec une acuité croissante. Le documentaire met en lumière les conséquences de cette délégation au secteur privé, où le profit semble primer sur le bien-être des résidents des maisons de retraite. À travers des témoignages poignants et des analyses approfondies, les réalisatrices dressent un constat sans appel : nos aînés deviennent progressivement des marchandises, sacrifiés sur l’autel du capitalisme.

En explorant des cas concrets dans différents pays européens, le documentaire révèle les diverses dérives de ce système, allant de la maltraitance dans les établissements privés à l’exploitation des travailleurs migrants dans le secteur de l’aide à domicile.

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« Madame Hofmann », un film de Sébastien Lifshitz

Mercredi 15 mai à 19h | Vendredi 17 mai à 14h à Madiana
Festival d’Angouleme – Les Flamboyants.
Prix de la critique du festival de Valencienne.
Documentaire `| France | 1h44

Synopsis : « Bienvenue dans ma vie », cette phrase, Sylvie Hofmann la répète à longueur de journée ou presque. Sylvie est cadre infirmière depuis 40 ans à l’hôpital nord de Marseille. Sa vie, c’est courir. Entre les patients, sa mère, son mari et sa fille, elle consacre ses journées aux autres depuis toujours. Et si elle décidait de penser un peu à elle ? De partir à la retraite ? En a-t-elle le droit, mais surtout en a-t-elle vraiment envie ?
Bande annonce :

La Presse en parle :
Elle par Françoise Delbecq
Un portrait bouleversant et passionnant.

Les Fiches du Cinéma par Antoine Corte
Après le succès d’Adolescentes et de Petite fille, Sébastien Lifshitz confirme son talent de portraitiste avec Madame Hofmann, en abordant la paupérisation de l’hôpital public sous l’angle singulier d’une cadre hospitalière à la veille de la retraite.

Les Inrockuptibles par Marilou Duponchel
Si le cinéaste dépeint, par l’intermédiaire de Sylvie Hofmann, l’hôpital en crise, en manque de tout, de matériel et de soignant·es, c’est moins pour en chroniquer le chaos que pour honorer l’intelligence humaine qui lui fait face.

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L’écriture inclusive terrassée par le verdict sans appel du poète et romancier montréalais Gary Klang

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Originaire d’Haïti, le poète et romancier Gary Klang vit à Montréal depuis une soixantaine d’années. Il est un écrivain majeur de la littérature francophone haïtienne contemporaine et son œuvre comprend des recueils de poésie, des romans, des nouvelles, des essais et une pièce de théâtre (voir son dossier d’auteur sur le site île en île). Je l’ai rencontré pour la première fois à Montréal au domicile d’Anthony Phelps à la fin de mes études secondaires et depuis lors je lui voue une belle amitié et un grand respect. Attentif aux « bruissements de la langue » dont parle le sémiologue et essayiste Roland Barthes et à l’écoute du tumulte entourant divers corps d’idées sur la langue française, Gary Klang vient de faire paraître en France, dans le magazine Le Point daté du 12 mai 2024, une remarquable « Tribune » intitulée « L’écriture inclusive, connerie suprême, selon Gary Klang ». L’accroche introductive de ce texte est ainsi formulée par la rédaction du magazine : « Du Québec, l’écrivain haïtien Gary Klang nous livre sa consternation devant la « défiguration » de la langue française et la « moraline » qui le désole. 

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Adieu à Christian Escoudé, une légende discrète du jazz

Christian Escoudé, une légende discrète du jazz, a tiré sa révérence ce 13 mai à l’âge de 76 ans, dans la quiétude de Saint-Amant de Boixe, entouré de sa famille. Originaire d’Angoulême, sa vie fut une symphonie d’harmonies entre ses racines tsiganes et l’élan du jazz.

Né en 1947, Christian a été bercé dès son plus jeune âge par les mélodies envoûtantes de Django Reinhardt, grâce à son père passionné par la musique. À seulement 10 ans, il entame son voyage musical, guidé par les accords de la guitare paternelle. À 15 ans, il plonge tête baissée dans sa vocation, abandonnant les sentiers conventionnels pour suivre les chemins sinueux de la musique.

Son parcours professionnel démarre sur les notes enivrantes de Monaco, au sein de l’orchestre d’Aimé Barelli. C’est à Paris qu’il trouve son épanouissement, accompagnant des artistes éclectiques, mais c’est dans le jazz qu’il révèle son génie. Sa guitare devient l’instrument de son âme, mêlant les influences du bebop aux nuances de ses racines manouches.

Les années passent, et Christian parcourt le globe aux côtés de légendes du jazz telles que John McLaughlin, Martial Solal, et Stan Getz, élevant son art à une reconnaissance internationale.

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En Martinique, pas pour le plaisir : de l’exil à la prostitution

— Par Yves-Léopold Monthieux 

De la dissidence au Bumidom, le révisionnisme à l’envers

Même pour les plus avertis, quel que soit son format, il y a toujours quelque chose à apprendre d’une intervention de Gilbert Pago, historien engagé à qui on peut faire crédit de son honnêteté et son effort de neutralité. En ce petit pays, cela s’appelle aussi avoir du courage. Lorsque ses amis communistes, PPM, rouge-vert-noir, maoïstes, ou même trotskystes lui reprochent de dire certaines choses, “mais c’est l’histoire !” », s’écrit l’ancien élève de l’anthropologue Jacques Soustelle, l’un des pères, gaulliste, du statut des départements d’Outre-Mer. “Tout historien a une opinion personnelle”, pourvu qu’il soit “objectif et honnête”, rappelle le co-leader du mouvement indépendantiste du Groupe Révolution Socialiste (GRS). N’est-ce pas cette aptitude à suivre cet étroit chemin de crête qui rend incontournable l’historien martiniquais ? Qu’ils me pardonnent ce compagnonnage, j’ai retrouvé ce sens de la nuance qui n’est pas toujours bien compris chez Raphaël Confiant au cours d’une soirée littéraire consacrée à Frantz Fanon.

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« La guerre de l’eau », une enquête de Rémi Dybowski Douat

Du lundi 13 mai au jeudi 16 mai sur France Culture
Pour LSD, Rémi Dybowski Douat enquête sur l’eau. Celle qui coule, ou pas, du robinet, inquiète le monde agricole et des citoyens de plus en plus nombreux. Indispensable à la survie, elle vient à manquer et devient objet politique à part entière.

Le récent épisode de Sainte-Soline, où 25 000 manifestants se mobilisaient contre les méga-bassines, a marqué par son intensité. Il annonce un bouleversement radical : sur fond d’un futur asséché par le changement climatique, l’eau et l’enjeu de sa juste répartition sont brutalement sortis d’un débat entre experts et techniciens pour devenir des questions politiques de premier plan, objet d’une appropriation commune aux aspirations démocratiques. C’est ce mouvement de fond d’une remise en cause citoyenne de l’usage et du partage d’un bien commun que cette série entend traiter.
Pour comprendre ce qui se joue, les quatre épisodes de cette série documentaire partent de questions très concrètes. Nos petits gestes du quotidien ont-ils du sens face à l’urgence
climatique et au manque d’eau ? D’où vient concrètement l’eau que nous buvons ?

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24yèm Konvwa ba réparasyon

Du lundi 13 mai au mercredi 22 mai 2024

— Par Jean Samblé —

Depuis vingt-quatre ans, le Mouvement International pour les Réparations (MIR) réunit les cœurs et les esprits lors du mois de mai pour le « Konvwa ba réparasyon ». Un événement marquant, qui s’inscrit dans le sillage de la révolution anti-esclavagiste de 1848, rappelant aux Martiniquais leur histoire, leurs richesses naturelles et culturelles, et surtout, la nécessité de réparations pour la libération totale de leur peuple.

Chaque année, le thème choisi reflète les défis et les aspirations du pays. Cette fois-ci, c’est sous le thème « Réparasyon pou palantjé matjoukann péyi-a » que se déploie le « 24yèm Konvwa ba réparasyon ». Une invitation à regarder en face les injustices passées et présentes, à défendre le patrimoine et à lutter contre la spoliation des terres.

Le parcours du « Konvwa » est jalonné de symboles et de récits. Il débute le lundi 13 mai à Sainte-Anne, berceau de l’organisateur Garcin Malsa, avec une réflexion sur la protection des Salines. Puis, de Rivière-Pilote à Fort-de-France, de Ducos au Morne-Rouge, les marcheurs honorent leurs ancêtres et discutent des enjeux agricoles, artisanaux et environnementaux.

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Le choléra aux Comores et à Mayotte : défis sanitaires et économiques dans l’océan indien

— Par Sabrina Solar —

Situation des Comores face au choléra :

L’épidémie de choléra qui sévit dans l’archipel des Comores constitue une crise sanitaire majeure. Depuis son apparition il y a trois mois, elle a rapidement pris de l’ampleur, avec plus de 5000 cas et plus de 100 décès enregistrés. Cette propagation alarmante trouve ses origines dans plusieurs facteurs exacerbant la vulnérabilité de la population comorienne.

Anjouan, l’une des îles de l’archipel, est particulièrement touchée par l’épidémie, enregistrant près de 80% des décès liés au choléra. Cette concentration des cas dans un seul endroit met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités sanitaires pour contenir la maladie. Le manque d’infrastructures de traitement de l’eau ainsi que la forte densité de population contribuent à la propagation rapide du choléra. De plus, les récentes inondations survenues entre avril et mai ont exacerbé la situation en affectant les conditions d’hygiène et d’assainissement, rendant la population encore plus vulnérable à la maladie.

Malgré les efforts déployés par les autorités pour endiguer l’épidémie, notamment à travers des opérations de dépistage et de sensibilisation, la situation reste préoccupante.

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Le Festival de Cannes : tout un programme!

Du mardi 14 mai au samedi 25 mai 2024

— Par Hélène Lemoine —

Un peu d’histoire

Le Festival de Cannes, incarnation du glamour et de la grandeur cinématographique, s’érige aujourd’hui en un événement culturel d’une importance mondiale incontestable. Sa réputation s’enracine dans une histoire riche, débutant officiellement en 1946, mais dont les prémices remontent à huit ans plus tôt.

En 1938, la Mostra de Venise, première compétition internationale dédiée au cinéma, subit les pressions politiques de l’Allemagne nazie, conduisant à une controverse majeure dans l’attribution des récompenses. Cet épisode déclenche le désir de créer un événement cinématographique libre de toute ingérence politique.

Philippe Erlanger, alors membre du jury français à la Mostra de Venise, envisage dès son retour en France l’organisation d’un festival cinématographique indépendant. Soutenu par des personnalités politiques françaises telles que Jean Zay et Albert Sarraut, le projet prend forme rapidement.

En mai 1939, Cannes est choisie comme ville hôte du festival, succédant à Biarritz, dans un contexte de rivalité avec Venise et d’aspiration à une aura hollywoodienne. Cependant, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale anéantit les espoirs d’une première édition réussie.

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« L’Éthique », de Spinoza

— Par Michel Pennetier —

Introduction

C’est l’œuvre majeure de Spinoza dans laquelle il a réuni l’ensemble de ses idées sur Dieu, la nature, la place de l’homme au sein de cette nature et sa destinée. Cette œuvre n’a été publiée qu’après sa mort et a suscité dès sa parution et dans tout le cours du XVIIIe siècle d’immenses polémiques notamment en Allemagne où les esprits se sont divisés entre Leibniz et Spinoza. Goethe a manifesté son adhésion à la conception spinoziste de la nature et toute son œuvre poétique en est le reflet. Cependant la pensée moniste de Spinoza ( dans le sens où la réalité est constituée d’une seule substance) n’a pas eu de descendance comme si l’Éthique était une œuvre tellement achevée et sans faille qu’il fallait pour continuer à penser partir sur de nouvelles bases, sous un angle différent ainsi Kant, Hegel ou Nietzsche. Ainsi on ne peut polémiquer avec Spinoza, on le met de côté comme un monument indestructible et solitaire de la pensée occidentale. Or il se trouve aujourd’hui que la pensée de Spinoza provoque un regain d’intérêt de la part notamment des neuro-biologistes en ce qui concerne les rapports du corps et de l’esprit : en effet on ne peut trouver de lien causal entre l’activité biologique des cellules du cerveau et la pensée qui l’accompagne ( ce serait absurde puisque ce sont deux domaines différents de la réalité, deux essences différentes).

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« Bushman », drame de David Schickele

Mardi 14 mai à 14h à Madiana | Jeudi 23 mai à Tropiques-Atrium
Par David Schickele
Avec Paul Eyam Nzie Okpokam, Elaine Featherstone, Jack Nance
Synopsis :
Tout public😀 
En 1968, Martin Luther King est assassiné et la guerre du Biafra entraîne une terrible famine. Gabriel a fui le Nigéria et vit à San Francisco, au contact de la communauté afro-américaine comme des milieux bohèmes blancs. Dans ces États-Unis très agités des sixties, sa vie d’exil est jalonnée de rencontres, d’escapades et d’errances, mais il reste habité de souvenirs et de la nostalgie du village de son enfance. Bientôt, son visa arrive à expiration…

La presse en parle :
Paris Match par Yannick Vely
Noir et blanc somptueux, propos politique d’une rare puissance sur les États-Unis mais aussi sur l’Afrique : ce film sur un immigré nigérian dans la Californie des Sixties surprend par sa modernité de ton entre ironie mordante et violence sociale.

Cahiers du Cinéma par Alice Leroy
Bushman doit beaucoup à l’interprétation de Paul Eyam Nzie Okpokam, qui déroute la chronique attendue des errances de la contre-culture vers une réflexion plus profonde sur la solitude de l’exil, l’engagement et la communauté.

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« Comme un lundi », comédie de Ryo Takebayashi

À Madiana en VOSTfr
Avec Makita Sports, Wan Marui
Synopsis :
Votre boss vous harcèle ? Vos collègues vous épuisent ? Vous ne voulez plus retourner au bureau ? Vous n’imaginez pas ce que traversent Yoshikawa et ses collègues ! Car, en plus des galères, ils sont piégés dans une boucle temporelle… qui recommence chaque lundi ! Entre deux rendez-vous client, réussiront-ils à trouver la sortie ?

La presse en parle :
Dernières Nouvelles d’Alsace par N.C
Quand la routine devient loufoque : au Japon, Ryo Takebayashi enferme des jeunes pubards créatifs dans un bureau où la vie se répète indéfiniment, avec un sentiment de déjà-vu, déjà vécu.

L’Ecran Fantastique par La rédaction
Vous détestez les lundis, elle aussi ! Cette comédie, servie avec humour par son actrice principale, tire son épingle du jeu.

L’Obs par Xavier Leherpeur
Une comédie loufoque, sociale et fielleuse sur le monde du travail made in Japan. Outre la résolution sans cesse repoussée avec malice de cette fiction déjantée, le cinéaste brocarde le système hiérarchique qui prévaut dans les bureaux nippons.

Le Dauphiné Libéré par N.C

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1874. La naissance de l’impressionnisme, docu-fiction d’Hugues Nancy et Julien Johan

Sur Arte.tv jusqu’au 25 septembre.

— Par Hélène Lemoine —

En 1874, un groupe hétéroclite mais passionné d’artistes se réunit autour de l’idée de défier l’ordre établi de l’académisme artistique de l’époque. Parmi eux, figurent des noms qui deviendront légendaires : Monet, Renoir, Degas, Bazille, et d’autres encore, tous animés par le désir ardent de créer quelque chose de nouveau, de révolutionnaire.
Pourtant, cette révolution artistique ne naît pas du néant. Elle trouve ses racines dans les expériences individuelles de ces jeunes artistes. En 1862, Claude Monet, alors un jeune caricaturiste, découvre l’art de la peinture de paysage grâce à son mentor, Eugène Boudin. Sa découverte des vastes horizons des falaises normandes le pousse à abandonner ses crayons pour une palette de couleurs, l’amenant à Paris où il rejoint l’atelier de Charles Gleyre. C’est là qu’il rencontre ses futurs compagnons de lutte artistique : Alfred Sisley, Auguste Renoir et Frédéric Bazille.
L’année 1863 marque un tournant décisif avec l’organisation du Salon des refusés, un événement qui secoue le monde de l’art établi. Inspirés par des œuvres comme « Le déjeuner sur l’herbe » d’Édouard Manet, ces jeunes peintres commencent à remettre en question les normes rigides de l’Académie des beaux-arts.

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Disparition du Dr. Serge Châlons : un héritage de dévouement et d’humanité

Le Dr. Serge Châlons, pédiatre émérite et humaniste engagé, s’est éteint à l’âge de 71 ans. Sa vie dévouée à soigner les enfants de la Caraïbe, en particulier ceux d’Haïti, a laissé une empreinte indélébile dans la région. Son engagement sans faille contre les injustices, son refus tenace de toutes les oppressions et son sens aigu de la solidarité ont marqué ceux qui l’ont connu et aimé.

En tant que responsable du réseau périnatal en Martinique, le Dr. Châlons a coordonné une vaste équipe de spécialistes pour venir en aide aux enfants de divers horizons, de Sainte-Lucie à Haïti. Son action ne se limitait pas aux soins médicaux, mais s’étendait à des combats essentiels pour la justice et la santé publique. Il a été un fervent défenseur de la cause des victimes de la pollution au chlordécone, militant infatigable pour la vérité, la justice et les réparations.

Son dévouement envers Haïti était profondément enraciné, et ses voyages fréquents dans le pays avec Médecins du Monde témoignent de son engagement envers les plus vulnérables. Son association, Enfants Soleil Avenir, a été un pilier de soutien pour les enfants de la région, incarnant sa vision d’une approche communautaire en santé publique.

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Le Mémorial ACTe : entre espoirs brisés et renaissance incertaine

— Par Sarha Fauré —

Dans les méandres tumultueux de l’histoire récente du Mémorial ACTe, chaque épisode semble révéler une nouvelle facette des dysfonctionnements qui ont sapé les fondations de cet édifice culturel. Depuis son inauguration en grande pompe en 2015, avec la présence du président Hollande et d’éminents dignitaires de la Caraïbe, le musée a oscillé entre espoirs et désillusions, laissant entrevoir une vision ambitieuse de réconciliation et de transmission de mémoire qui, hélas, peine à se concrétiser.

Au cœur des tourments du Mémorial, l’affaire Laurella Rinçon cristallise les tensions et révèle les failles béantes de gouvernance. Ancienne directrice générale, elle incarne à la fois les espoirs placés en elle lors de sa nomination et les déceptions qui ont suivi. Condamnée pour favoritisme dans des marchés publics, son parcours tumultueux est symptomatique des luttes de pouvoir et des conflits d’intérêts qui ont secoué l’institution.

Pourtant, les problèmes du Mémorial ne se limitent pas à une seule personne. Les rapports accablants de la chambre régionale des comptes soulignent une myriade de problèmes structurels : une exposition permanente souvent inaccessible, des collections en péril faute de moyens et d’entretien, une intégration insuffisante dans le tissu touristique local.

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Van Ruymbeke : un modèle, une référence d’intégrité et d’indépendance

Dans le monde de la justice, il était une figure qui évoquait à elle seule l’indépendance et le courage. Renaud Van Ruymbeke, ancien juge d’instruction, s’est éteint à l’âge de 71 ans, laissant derrière lui un héritage de détermination et d’intégrité. Sa disparition a suscité une onde de tristesse dans les cercles judiciaires et au-delà.

Issu de l’École nationale de la magistrature en 1977, Renaud Van Ruymbeke a rapidement été confronté aux arcanes du pouvoir politique. Son premier dossier retentissant fut celui de l’« affaire Robert Boulin », une sombre affaire de vente de terrain à Ramatuelle, alors qu’il n’était encore qu’un jeune juge d’instruction à Caen. Malgré les turbulences politiques qui ont émaillé cette enquête, il a résisté avec détermination, posant ainsi les bases de sa réputation de magistrat intrépide.

Tout au long de sa carrière, il a été investi de dossiers sensibles, naviguant avec habileté à travers les eaux troubles de la corruption et du crime financier. De l’affaire Urba au scandale des frégates de Taïwan, en passant par les affaires Clearstream et Elf, son nom résonnait à travers les titres des journaux, symbolisant la lutte acharnée pour la justice.

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« La pli bel anba la bay  » au Festival Terre de Blues 2024

Du 17 au 20 mai à Marie-Galante, l’art de la rencontre et la rencontre des arts

— Par Patricia Lollia, artiste peintre —

Nous sommes en Terre Marie-Galantaise.

La volonté et le désir des Responsables du Festival Terre de Blues ont fait que la musique et les arts visuels se retrouvent pour dialoguer. En effet, cette année, j’ai la chance d’exposer « LA PLI BÈL ANBA LA BAY » au Service Culturel de la Commune de Grand-Bourg.

Ce moment exceptionnel qui s’est toujours présenté comme un art de la rencontre sera, pendant cinq jours, la rencontre des arts (du 16 au 20 Mai 2024).

C’est le lieu et le moment où l’on se rend disponible au rendez-vous avec l’autre. On prend son temps. On le perd aussi. Mais on s’arrache toujours à la dictature de l’urgence des choses à faire.

Le désir de ne rien faire et l’envie d’être ensemble pour partager une expérience musicale est , sans doute, le trait principal de ce Festival.

En ces temps de repli sur soi, notre présence sur cette Terre de Blues nous donne l’impression de renaître.

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Voile de sable : la Guadeloupe prise au piège de la pollution

— Par Sabrina Solar —

La Guadeloupe se retrouve une fois de plus sous l’emprise d’une alerte rouge, signalant une pollution alarmante aux particules fines. Mercredi 8 mai, Gwad’air, l’organisme surveillant la qualité de l’air, a émis cette alerte pour la deuxième fois en moins d’un mois, suscitant de vives inquiétudes au sein de la population.
Cette pollution, provenant en grande partie du Sahara et du Sahel, s’invite régulièrement dans le ciel guadeloupéen, transportée par les alizés jusqu’aux Antilles. Les particules fines PM10(*) s’accumulent, transformant l’atmosphère en un voile impénétrable, rendant l’air irrespirable pour les habitants.
Les symptômes ne se font pas attendre : yeux qui piquent, gorge sèche, difficultés respiratoires… Les plus vulnérables, comme les jeunes enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes, sont particulièrement exposés aux effets néfastes de cette pollution. Une étude récente, datant de 2019, a même établi un lien alarmant entre l’exposition des femmes enceintes à ces particules fines et le risque accru de naissances prématurées aux Antilles.

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Lettre ouverte à l’État et à nos Dirigeants

— Par Florent Grabin, président de l’Association écologique P.U.M.A. —

Afin d’informer la population sur la qualité de l’Eau au robinet, nous vous adressons cette lettre ouverte pour tenter d’avoir le bon éclairage dans cette Eau trouble administrative ; celle-là même qui a traversé des péripéties avant de couler aujourd’hui au robinet de très nombreux consommateurs.

Nous sommes sortis de très loin et parvenons à passer à travers les gouttes, des postillons des joutes verbales de nos différents élus, qui pour justifier leur incapacité à gérer ce dossier EAU, se livrent à différentes vannes et autres élucubrations pour tenter de s’accuser mutuellement.

Depuis 1870, année de la première pose d’une canalisation de 6 km pour alimenter la Ville de Saint-Pierre à partir du captage de la Source Morestin, au Morne-Rouge. Depuis il y a eu des investissements pour tenter d’approvisionner en Eau toute la population en Martinique.

En 1856, Fort-de-France captait l’Eau de la Rivière Absalon et alimentait ainsi, par un canal à ciel ouvert, la fontaine Gueydon dont la cascade spectaculaire agrémentait les abords de la Rivière Madame. Par souci d’hygiène, l’orientation de la fontaine et sa construction en marches d’escalier étaient conçues pour assurer au mieux une stérilisation par aération et exposition aux ultraviolets, ce qui n’empêcha pas de fréquentes épidémies telles que la typhoïde.

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Les ravages des inondations au Brésil : un récit de désolation et d’urgence

— Par Sabrina Solar —

Les terribles inondations qui ont frappé le sud du Brésil ont laissé dans leur sillage un paysage de désolation. Les chiffres sont implacables : plus de 100 vies perdues, 128 personnes portées disparues, et 372 blessés. Ces statistiques glaçantes, pourtant, ne révèlent qu’une partie de l’horreur vécue dans l’État du Rio Grande do Sul.

Les pluies diluviennes ont transformé des quartiers entiers en véritables étendues aquatiques, submergeant impitoyablement des logements, rendant les routes impraticables et engloutissant des véhicules sous des torrents de boue. Porto Alegre, la capitale régionale, d’ordinaire animée, est devenue le théâtre d’une tragédie silencieuse, où seuls les cris de détresse percent le silence humide de l’air.

La situation est devenue si désespérée que même les opérations de secours ont été suspendues en raison des précipitations incessantes, laissant des milliers de personnes piégées entre les eaux montantes et les débris de leurs vies submergées.

Dans cette course contre la montre, des volontaires ont bravé les éléments sur des embarcations de fortune, tentant d’atteindre les sinistrés encore reclus chez eux, ou réticents à quitter leurs foyers par peur des pillages.

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Festival d’un genre majeur, 3ème édition

« La poésie est une clameur » Léo Ferré

— Communiqué —

Nous avons espéré, certes sans espoir, mais espéré quand même. Nous devons reconnaître que nous ne savons pas toujours mesurer l’impact du mal sur nos vies. Les seigneurs du sang, du trouble et de l’instabilité, les diables parmi nous, ont eu raison de nous : nous n’aurons pas la représentation haïtienne que nous avions souhaitée au “Mai. Poésie”. Syto Cavé ne viendra pas. Pierre Brisson ne viendra pas. Magali Comeau Denis ne viendra pas. Marc Exavier ne viendra pas. Ymelda Marie-Louis ne viendra pas. Lyonel Trouillot ne viendra pas. L’occasion était trop belle pour être vraie : nous avions souhaité commémorer la “Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition” par un focus sur la poése haïtienne des origines à nos jours, 1804-2024 / 220 ans…Hélas ! Quand les forces ténébreuses s’acharnent à écrire l’histoire, il n’y a pas à s’étonner que la lumière vacille.

Le malheur, dit-on, ne se déplace jamais seul. Notre ami Samuel N’Guessan dit Dégni, homme ivoirien, ne viendra pas non plus.

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« Histoire du soldat », de Charles Ferdinand Ramuz traduit en créole par Rodolf Étienne

Préface de Jean-Louis Pierre
L’Histoire du Soldat est un conte de Charles Ferdinand Ramuz sur une musique d’Igor Stravinsky.

Un soldat pauvre vend son âme (représentée par son violon) au Diable contre un livre qui prédit l’avenir. Après un séjour offert par le Diable, il revient dans son village. Mais au lieu de durer trois jours, le séjour a duré trois ans. Lorsqu’il revient dans son village, personne ne le reconnaît. Le soldat utilise alors le livre pour devenir riche. Mais incapable d’être heureux avec sa fortune, il joue aux cartes contre le Diable, son argent contre son violon. Le Diable se laisse voler le violon et le soldat peut s’enfuir. Il arrive dans un royaume où une princesse malade est promise par son père le Roi à qui la guérira. Il réussit cette épreuve et épouse la princesse. Malheureusement, cette dernière cherche à connaître son passé. Le soldat quitte le royaume et sa protection et il est emporté par le diable.

« Étrange rencontre » que celle de ces deux immenses créateurs ; profitable à l’un comme à l’autre. Précieuse pour Stravinsky à une étape particulièrement difficile de sa vie, marquante pour Ramuz dont l’écriture va se faire encore plus audacieuse et novatrice comme en témoignent les textes écrits entre 1917 et 1920.

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De mai 68 au Mouvement de Libération des Femmes (MLF)

— Par Michèle Bigot —

« A l’occasion des 40 ans de Mai 68, le réseau féministe « Ruptures » a organisé trois tables rondes, au cours desquelles diverses personnalités féminines sont venues témoigner du creuset qu’a représenté le mouvement de Mai 68 pour la création de ce qui deviendra en 1970 le MLF. Le présent ouvrage figure donc le recueil de ces interventions à vocation historique. Il se divise en trois parties, la première consacrée à l’héritage de Mai 68 et à la création du MLF (100 pages), la seconde à la révolution féministe des années 1970-80 (50 pages) et la troisième aux résonances et à la transmission telles qu’on a pu les connaître des années 90 à aujourd’hui. On remarquera d’emblée que la plus grande part de l’ouvrage est consacrée à revisiter la fin des années soixante, comme le titre de l’ouvrage le laissait supposer. Ce retour en arrière n’est certes pas inutile, ne fût-ce que pour corriger certaines idées qui se sont imposées dans les générations d’aujourd’hui, à savoir que les prémices du mouvement se sont inscrites contre le marxisme et les combats révolutionnaires.

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Les sœurs Nardal, A l’avant-garde de la cause noire

 — Par Dominique Daeschler —

Fraîchement paru aux éditions Autrement, un long plaidoyer pour la reconnaissance du travail des Sœurs Nardal ( antiracisme, féminisme, élaboration d’une conscience noire…), écrit par la journaliste Léa Mormin-Chauvac dont on a pu récemment voir le documentaire qui leur est consacré (en collaboration avec MC Gambart) sur France Télévisions.

Les Nardal ? Sept sœurs, un clan, une tribu qui vit dans une famille cultivée ( père ingénieur, mère musicienne) hors d’une société de classes où les mulâtres et les francs-maçons tiennent le haut du pavé. Pour leurs congénères, les Nardal sont excentriques. Les sept filles voyagent, partent à Paris faire des études dans les années 20 (Sorbonne pour Paulette et Jane les plus connues) et ne tardent pas à tenir salon le dimanche dans leur appartement de Clamart. Un salon où le brassage des idées fait loi…

Cette appétence à discourir, cette capacité à assembler les sœurs Nardal les tiennent d’une éducation singulière pour l’époque où l’on mélange idées, théâtre, concerts( piano, orgue, violon, flûte) dans la grande maison de bois de la rue Schoelcher dont elles se partageront plus tard les étages.

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Haïti : vers une gouvernance en transition, entre dissensions Internes et pressions externes

— Par Jean Samblé —

La scène politique en Haïti demeure tendue alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) cherche toujours son rythme de croisière. Face à des dissensions internes persistantes, les membres du CPT ont récemment opté pour une approche de présidence tournante, dans l’espoir de stabiliser la gouvernance provisoire du pays.

Cette décision, annoncée après de longues délibérations, reflète les défis auxquels est confronté le CPT depuis sa création il y a quelques semaines. Initialement prévu pour être dirigé par un coordonnateur unique, le Conseil a dû revoir sa stratégie à la lumière des désaccords persistants sur le choix du leader.

Désormais, la présidence du CPT sera confiée successivement à quatre de ses membres, chacun ayant un mandat de cinq mois pour diriger la transition. Edgar Leblanc Fils inaugurera cette rotation, suivi par Fritz Alphonse Jean, puis Leslie Voltaire et enfin Louis Gérald Gilles. Cette approche vise à assurer une représentation équitable des différents blocs politiques au sein du Conseil, mais soulève également des questions quant à la stabilité et à la continuité de la gouvernance.

Outre la question de la présidence tournante, d’autres points cruciaux ont été discutés lors des récentes réunions du CPT.

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