— Par Roland Sabra —
L‘équilibre au théâtre est toujours très fragile, éphémère par nature. Il n’y a jamais deux représentations identiques, le public change, ce n’est jamais la même rivière qui coule sous le même pont. Il suffit d’un rien, d’une indisponibilité un peu plus envahissante d’un comédien, les échanges ne passent plus et ce qui nous est montré est une autre histoire. L’équilibre d’un texte est aussi chose fragile, les metteurs en scène en font l’expérience qui s’aventurent souvent à leurs dépens, et à ceux des spectateurs, dans les sables mouvants de l’adaptation.
José Alpha en fait , malgré lui la démonstration dans « Huis-Clos ». Sa prestation laisse entrevoir un sérieux travail « à la table » précédant la mise en bouche du texte par les comédiens. Sartre, auteur de théâtre, on est à la limite de l’oxymore, ne se laisse pas appréhender facilement. José Alpha a eu la sagesse de faire appel à Jacques Jupiter pour tracer un chemin aux comédiens dans les méandres de la pensée existentialiste.