— Par Christian Antourel —
Plasticien de talent, Jean-Pierre Massoue se définit plutôt, artiste décorateur. C’est vrai que ce vocable plus universel colle mieux à la physionomie de son art, à l’expression de ses méandres, de ses sursauts en courbes gracieuses, de ses galops de cheval fou.
A cette façon qu’il a de déhancher la plastique des choses trouvées, de substituer la matière, de la sublimer d’idées écorchées vives, il la réinvente, le temps de l’art mais dans sa dimension hétéroclite. Alors il ajoute de la lumière, des creux, des sombres, des claires obscures résurrections. De la couleur défaite, il crée la multitude sous des regards d’absences ou découvre du silence, le tumulte. Son art de la récupération, parfois blesse, rapièce, raccommode, interpelle, toujours inquiète, est contagion, religion, joie mêlées et impulsion, comme un lâché de ballons. L’art s’écrit seul et renvoie, retourne l’interrogation inutile à la pensée tranquille qui l’absorbe, la digère et la rejette, la négocie dans d’autres harmonies.