Par Stéphane Beaud, sociologue et Gérard Noiriel, historien
— |
Le 26 octobre, pour la première fois dans une affaire de ce type, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) s’est portée partie civile contre un prévenu accusé de violences avec la circonstance aggravante de « racisme », au motif qu’il a insulté la victime en criant « sale Blanc, sale Français ». Invité à commenter cette initiative ahurissante, le coprésident du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Pierre Mairat, l’a cautionnée en affirmant que la « vraie question » était de savoir si on nie « le racisme anti-Blancs », ou si on le « constate » et « l’analyse » (Le Monde du 27 octobre).
Le « racisme anti-Blancs », slogan lancé comme on le sait par le Front national (FN) dans les années 1980, repris ensuite par la droite « décomplexée », est donc en passe d’être validé par des associations antiracistes !
Si le FN peut revendiquer la paternité de la formule « racisme anti-Blancs », il n’a pas inventé la rhétorique qui la sous-tend.