par Alexis Campion
Ses deux albums furent publiés en 1970 dans l’indifférence générale. Pourtant, il devint, sans le savoir, une star en Afrique du Sud. Un documentaire retrace son histoire.
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Il est difficile à interviewer car il n’a pas d’ego. Il préfère discuter de politique! » Malik Bendjelloul, le réalisateur de Sugar Man, avait prévenu : Sixto Rodriguez n’aime pas parler de lui. Le film Sugar Man, bien que focalisé sur son destin, le laisse d’ailleurs entendre, ne le montrant qu’avec parcimonie, souriant mais pas plus inspiré que ça pour s’insurger contre le showbiz, qui a pourtant exploité son oeuvre dans son dos. « Il n’a jamais exprimé de regrets, poursuit Bendjelloul, tout juste ditil qu’il était “trop déçu pour se sentir déçu” lorsqu’il a pris conscience qu’il avait été plus de vingt ans célèbre sans le savoir. »
De passage à Paris fin novembre, le zigue apparaît effectivement peu disert sur sa célébrité tardive, mais assez affable pour se détendre et, in fine, évoquer ses débuts. « Il se passait plein de choses à Detroit en 1967. Imaginez cette ville gigantesque en pleine activité, avec des magasins de disques partout.