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Quand Picasso refaisait le portrait de Staline

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953

Par Philippe Dagen

Aleksandr Arossev, directeur de la VOKS (l’Union des sociétés soviétiques pour l’amitié et les relations culturelles avec les pays étrangers), Joseph Staline, Romain Rolland et Maria Koudacheva au Kremlin, en 1935 à l’occasion de l’entretien entre le dictateur et « le plus grand écrivain du monde »

Staline meurt le 5 mars 1953. Louis Aragon demande à Pablo Picasso un portrait du grand homme, qui est publié le 12 mars à la « une » des Lettres françaises, hebdomadaire intellectuel du Parti communiste français.

Désastre. Picasso a dessiné une sorte de Staline jeune, la chevelure en forme de couronne, le regard un peu vague. Ce n’est pas le Staline des photographies officielles et des affiches, plus âgé, plus carré, plus souriant aussi.

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Les coopératives de cannabis sans but lucratif aspirent à la légalité

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953

 Par Camille Legrand

L’autoculture de cannabis croît et se multiplie. C’est la tendance observée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui dénombre 200 000 cultivateurs particuliers de marijuana en France. Une culture domestique généralement pratiquée à l’abri des regards et sous les néons d’un appartement. Mais pas seulement. Depuis 2009, certains se réunissent dans des « cannabis social clubs ». Des coopératives, calquées sur le modèle espagnol, au sein desquelles les adhérents font pousser et partagent leurs plants.

L’initiative est illégale, et pourtant beaucoup de ces cultivateurs d’un genre nouveau entendent se déclarer à la préfecture comme producteurs de cannabis, en février 2013 (la date n’a pas encore été arrêtée car tous les clubs doivent se mettre d’accord). Un pari audacieux quand on sait que la France compte parmi les législations les plus sévères d’Europe. « C’est bel et bien un acte de désobéissance civile. On n’attend pas que l’on nous donne une autorisation. On veut imposer notre activité », répète effrontément Dominique Broc, jardinier et fer de lance du projet.

UN MODE OPÉRATOIRE PRÉCIS

Installé à Tours, l’homme cultive ses plants avec quinze autres membres.

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« La Chasse » de Thomas Vinterberg : une traque à l’homme poignante avec Mads Mikkelsen

Par Romain Faisant
Blogueur cinéma

LE PLUS. Comment réaliser un grand film sur un sujet grave et pesant ? C’est tout le défi de « La Chasse » (avec l’acteur Mads Mikkelsen) dont le personnage principal est accusé à tort d’attouchements sur une jeune fille. Une chasse à l’homme poignante à laquelle a assisté notre contributeur Romain Faisant.

Édité par Maxime Bellec  

 Quand le chasseur devient le chassé, c’est toute une vie à repenser, tout un mode d’existence à réadapter, tout un futur à inventer.

 La métaphore animale du film s’applique au personnage principal, Lucas, accusé un jour d’attouchement envers une enfant. La ville est petite, mais la fureur sera grande. Là où tout le monde se connait et se fréquente, la nouvelle choque et se répand comme le sang d’un animal blessé que l’on a déjà mis à mort. Sauf que l’accusé est innocent.

 Le réalisateur danois Thomas Vinterberg traite ce sujet grave avec sobriété, en choisissant la froideur de l’Hiver qui répond à la dureté des cœurs qui se ferment. Remarquable homme pris dans la tourmente, Mads Mikkelsen a obtenu le Prix d’interprétation à Cannes.

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« Au Kivu, on viole et massacre dans le silence »

— Par Muhammad Ali, Yamina Benguigui, Jacques Chirac, Abdou Diouf, Valérie Trierweiler —

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953A l’est de la République démocratique du Congo (RDC), soit au coeur de l’Afrique, cette région est l’une des plus belles du monde. Autour d’un lac, des cultures montent en terrasses jusqu’au sommet des collines. Eau, soleil, terres fertiles, le Kivu aurait tout pour vivre heureux.

Hélas pour lui, son sous-sol regorge de matières premières. Principalement la cassitérite, un minerai dont on tire l’étain. Mais aussi le coltan, autre minerai recherché. Et bientôt le pétrole, qui vient d’être découvert. Attirées par ces richesses faciles, des bandes de mercenaires et de pillards de toutes sortes écument le territoire depuis des décennies et martyrisent les populations.

De temps en temps, des voix s’élèvent. De temps en temps, le calme revient. Et puis recommence le silence. Et reprennent les viols et les massacres. Pour tenter de limiter ces atrocités, l’ONU a envoyé sur place, en 1999, une force de paix qui compte aujourd’hui dix-sept mille soldats. Rappelons que ces dix-sept mille casques bleus y sont au nom de la communauté internationale, c’est-à-dire en notre nom.

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Natixis condamné pour discrimination

 

Portrait der Staline par Pablo Picasso. Fusain, 8 mars 1953

La banque Natixis, poursuivie pour discrimination raciale par un salarié métis, a été condamnée jeudi par les Prud’hommes de Paris à lui verser plus de 47.000 euros de dommages et intérêts, a-t-on appris auprès de plusieurs avocats.

« C’est une décision assez exceptionnelle qui vient rappeler que l’employeur a une responsabilité de faire respecter la loi, y compris celle sur la discrimination », a déclaré à l’AFP Me Annie Moreau, avocate de ce salarié de 41 ans.

Le contentieux remonte à 2005, quand ce cadre embauché en 2001 s’était vu refuser un poste qu’il convoitait au sein de Natixis. Il avait appris par des collègues que son supérieur lui avait refusé cette promotion du fait de sa couleur de peau.

Bien qu’ayant obtenu une promotion en 2008, face à l’immobilisme des dirigeants de la banque, il avait saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) qui, après enquête, avait conclu à l’existence d’une discrimination.

Une analyse confirmée jeudi par le Conseil des prud’hommes de Paris qui a jugé que la décision de la banque en 2005 reposait sur « un motif discriminatoire », selon Me Moreau.

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Mariage pour tous : la Gestation pour autrui ne doit pas être le bouc émissaire

  

Par Elisabeth Badinter, philosophe Irène Théry, sociologue, EHESS

Dans une tribune (Le Monde du 12 décembre), un groupe de personnes se réclamant du féminisme a pris le parti de diviser les couples homosexuels et de désigner des boucs émissaires en opposant gestation pour autrui (GPA) et procréation médicalement assistée (PMA). Selon elles, la GPA n’aurait rien à voir avec l’infertilité et serait au centre de la domination des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, et son évocation serait responsable de la frilosité supposée du gouvernement à légaliser l’accès des couples de femmes à la PMA.

Pourquoi tant d’amalgames alors que nul ne demande que la légalisation de la GPA en France soit inscrite dans le projet de loi ? La GPA est une pratique reconnue comme partie intégrante de la PMA par l’Organisation mondiale de la santé. Elle mérite à l’avenir un débat informé et serein. Ce débat devra dénoncer avec force tous les cas où des femmes sans droits, poussées par le besoin dans les griffes d’intermédiaires sans scrupules, sont privées de leur pouvoir de décision et interdites de toute relation avec les couples pour lesquels elles portent un enfant.

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« Mieux vaut une paire de mères qu’un père de merde »

 

Par Baptiste Legrand

 

Gays, lesbiennes, hétéros, militants ou simples curieux… Les partisans du mariage homosexuel sont une grande famille colorée. Promenade de pancarte en pancarte.

Il y avait Harlem Désir, Bertrand Delanoë, Jean-Luc Mélenchon, Roselyne Bachelot, Cécile Duflot, Noël Mamère, Pierre Bergé… Les partisans du projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels ont défilé dimanche 16 octobre à Paris. 60.000 manifestants, selon la préfecture de police, 150.000, selon les organisateurs : une joyeuse cohue colorée et pleine d’humour, aux slogans inventifs.

« Touche pas à mon pote gay » Le fameux slogan de SOS Racisme est recyclé pour l’occasion, la main est repeinte aux couleurs de l’arc-en-ciel LGBT. « Ce slogan, c’est une manière de dire que tout le monde peut manifester. Moi, je suis lesbienne, mais ici il y a des gays, des hétéros, toutes les sexualités », explique la jeune Colombe, emmitouflée dans sa chapka. Ce n’est pas sa maman Elisabeth qui la contredira : elle défile elle aussi, en militante expérimentée. « Ma première manifestation pour les droits des homos, c’était en 1972 ! 

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Non aux jouets mutilants !

  

 

 

par Huguette Emmanuel Bellemare pour l’UFM,

 

–En choisissant des jouets pour nos chers petits, nous parents, et particulièrement nous les mères qui sommes le plus souvent chargées de l’acte d’achat, risquons fort, si nous n’y prenons garde, de contribuer, avec les meilleures intentions du monde, à la reproduction des inégalités sociales. Et plus précisément à la pérennisation de l’oppression de la femme.

 

En effet, on n’offre pas aux garçons et aux filles les mêmes cadeaux, car ceux-ci ont pour but de préparer chaque sexe au rôle que notre société capitaliste et patriarcale veut les voir assumer plus tard. Et les fabricants y aident, qui signalent les jouets des filles par la couleur rose et ceux des garçons par le bleu. Et aussi les marchands qui distinguent soigneusement, dans leur magasin, les rayons garçons et les rayons filles.

 

Aux filles, traditionnellement, les poupées et autres poupons, les dînettes (nous appelions cela quand j’étais petite d’un nom encore plus significatif : « les ménages » !), ou/et de façon plus modernes, les machines à laver, aspirateurs, fours, fers à repasser…. que sais-je ?

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Ravi Shankar, sitar dans la nuit

Par FRANÇOIS-XAVIER GOMEZ

Disparition. Emblème de la musique indienne, l’instrumentiste, qui avait notamment collaboré avec Satyajit Ray et influencé les Beatles et les Rolling Stones, est mort à 92 ans.

Etrange instrument que le sitar, ce luth pansu au manche démesuré qui, à partir de son ancêtre médiéval, le setâr iranien, s’est développé en ajoutant des cordes aux trois originelles : cordes de bourdon (qui jouent une seule note en continu), et cordes sympathiques, qui entrent en vibration quand on pince les cordes principales. Un peu comme le travail de Ravi Shankar est entré en résonance avec la génération hippie, faisant de lui la première star non occidentale de l’ère rock.

Lors de ses séjours en France, Ravi Shankar aimait évoquer ses souvenirs de Paris, où il avait débarqué en 1930 dans les bagages de son frère Uday Shankar et de sa compagnie de danse. Ravi n’avait que 10 ans, il chantait et dansait sans être vedette. Dans sa passionnante autobiographie (1), le musicien, né à Bénarès en 1920, mentionne son école du XVIe arrondissement, l’appartement où les amis de passage s’appelaient Paderewski, Chaliapine, Casals, Segovia… Il liait aussi Paris, où il vécut trois ans, avec sa passion pour le cinéma.

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Qosmos, l’entreprise française qui aide la Syrie à surveiller ses internautes

par Olivier Tesquet

Enquête | Un an après l’affaire Amesys en Libye, une deuxième société française, Qosmos, est épinglée par des ONG pour avoir fourni un système de surveillance des télécommunications à un régime criminel, en l’occurence la Syrie. Deux entreprises qui ont pourtant reçu l’aide du Fonds stratégique d’investissement.

Quel est le point commun entre feu Mouammar Kadhafi et Bachar el-Assad ? La dictature sanguinaire, oui. Mais pas que. Tous deux ont pu compter – directement ou non – sur le savoir-faire de sociétés françaises pour surveiller les télécommunications de leur population. A l’été 2011, Amesys, une filiale du groupe Bull, s’est retrouvée en pleine lumière quand la presse a découvert l’existence de contrats signés avec la Libye. Nom de code du projet : Candy. Objectif : vendre à la Jamahirya un système baptisé Eagle, capable d’espionner le moindre courriel du moindre opposant au régime. Depuis, Bull s’est débarrassé d’Amesys, l’association Sherpa a déposé une plainte contre X devant le parquet de Paris, et l’enquête a été confiée à Céline Hildenbrandt, une juge du pôle spécialisé dans les crimes de guerre et crimes contre l’humanité au tribunal de grande instance de Paris.

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Le cinéma syrien : des images pour la révolution

 

Ils sont cinéastes, syriens et filment leur pays au péril de leur vie

Entretien | Avec les moyens du bord, ces opposants au régime d’El Assad bravent la mort pour témoigner de leur lutte. Le Forum des images à Paris invite Hala Alabdallah, réalisatrice syrienne en exil.

Mathilde Blottière

Depuis l’arrivée au pouvoir du parti Baas, le cinéma syrien est muselé. Condamné à la propagande ou à l’inexistence. Diffusé au Forum des Images, dans le cadre du festival Un Etat du monde, Un cinéma muet, de Meyar Al-Roumi montre comment l’ONC (organisation nationale du cinéma, organe d’Etat fondé en 1963) a réduit les plus grands réalisateurs au silence ou à l’exil. La révolution a changé la donne. Grâce à Internet et aux technologies numériques, toute une génération témoigne, avec courage et dans l’urgence, de la réalité de leur pays en guerre. Quand aux documentaristes professionnels, ils sont à pied d’œuvre, prêts à incarner la renaissance du cinéma syrien. Exilée en France depuis les années 80, la réalisatrice et productrice syrienne Hala Alabdallah nous parle de ces réalisateurs, amateurs ou professionnels, qui filment la Syrie d’aujourd’hui au péril de leur vie.

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Épandage aérien : le jugement du Tribunal administratif

 

par Jacky Dahomay

. Je vous communique en pièce jointe le jugement du Tribunal administratif  du 10 décembre dernier.
J’en profite pour vous rappeler la date de la réunion du collectif prévue le jeudi 13 décembre à 19h à la Casa del tango. La présence de tous est indispensable.  Il s’agira, ensemble, de faire le bilan de longs mois de lutte et d’en tirer les conclusions. Chacun d’entre nous, bien sûr, a son idée mais il s’agira de produire un texte collectif.
Rappelons que notre combat n’était dirigé ni contre la banane ni contre des planteurs mais contre des pratiques culturales, dont l’épandage aérien de pesticides, nuisibles à l’environnement et à la santé des Guadeloupéens. Ce qui est scandaleux, c’est qu’après la catastrophe écologique de la chlordécone, ni l’Etat ni la majorité des politiques n’avaient pensé à une réorientation de la culture de la  banane. De longues pratiques administratives, politiques, économiques, sans doute issues de l’univers « plantationnaire » du passé, ont toujours fait  fi des préoccupations telles que les nôtres. C’est donc une première en Guadeloupe que des associations de la société civile, par  leurs revendications et par leurs luttes, dans le respect des formes  démocratiques, arrivent à faire admettre qu’il y a des limites à de telles pratiques, fussent-elles issues d’une longue tradition.

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Pour un choc de solidarité !

Par Virginie Gorson-Tanguy, porte-parole du Mouvement national des chômeurs et précaires
 

Alors que le chômage et la précarité se sont installés durablement, la «conférence nationale de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale» se doit de présenter des mesures fortes, justes et efficaces. Mais la précision des objectifs dépend de la fiabilité des constats.

Il aurait fallu d’abord ne pas déconnecter emploi et pauvreté, comme le souhaitaient les organisations de chômeurs, qui n’ont pas été écoutées. En juillet, le gouvernement a parlé emploi, avec les syndicats. En décembre, il parlera pauvreté, majoritairement avec les associations. Ainsi va le dialogue social en France. Ce cloisonnement pourrait n’être qu’un détail si finalement les questions fondamentales étaient posées : comment créer de l’emploi ? Et s’il n’y a pas d’emploi pour tout le monde, comment faire pour qu’une partie de la société ne sombre pas dans la précarité durable ?

A la création du RMI, conçu comme un dispositif de secours aux personnes les plus exclues, le chômage n’était pas aussi important qu’aujourd’hui et les chômeurs de longue durée n’étaient pas aussi nombreux.

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Remettre la redistribution au cœur du débat sur la pauvreté

 

Par Bernard Gomel Economiste au Centre d’études de l’emploi Dominique Méda Professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine Evelyne Serverin Juriste, directrice de recherches au CNRS

La Conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, qui s’ouvre aujourd’hui, place le gouvernement en demeure de devoir choisir vite (en vue de la prochaine loi de finances) le sort à réserver au volet activité du Revenu de solidarité active (RSA) : faut-il conserver ce dispositif, alors qu’il ne parvient pas à assurer la redistribution envers les travailleurs à bas salaire (le taux de non-recours est de presque 70 %) et supprimer la Prime pour l’emploi (PPE), qui lui fait concurrence ? Ou faut-il revenir à la situation qui prévalait avant l’instauration du RSA, tout en recalibrant la PPE afin qu’elle touche plus efficacement les plus bas revenus, la «dégeler» et supprimer le RSA activité ?

Revenons en arrière pour comprendre les termes du choix. Le RSA devait constituer une innovation radicale : succédant à un RMI chargé de toutes les tares (faible nombre de contrats d’insertion, trappes à pauvreté…), il devait permettre de remporter la victoire contre la pauvreté, récompenser ceux qui revenaient à l’emploi et supprimer les effets de seuil.

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France-Brésil : face à la fièvre de l’or, il est urgent de coopérer

 

Par Isabelle Autissier, présidente du WWF France, Maria Cecília Wey de Brito, directrice générale du WWF Brésil, Claudio Maretti, responsable de l’initiative WWF «Pour une Amazonie Vivante», Dominiek Plouvier, directeur du bureau régional WWF «Plateau des Guyanes»

A la frontière commune des deux Etats, la quête du métal précieux s’est transformée en un pillage anarchique des ressources.

Aujourd’hui, la Présidente du Brésil Dilma Rousseff débute une visite d’État de 48h sur le sol français. Une formidable opportunité de rappeler que le Brésil et la France partagent une même frontière sur tout le pourtour sud et est de la Guyane française. Ainsi, sur plus de 600 km, seuls un fleuve ou une ligne de crête séparent les deux Pays, dans un prodigieux décor amazonien. Là, l’impulsion du Brésil a permis la création du Parc national des Tumucumaque en 2002 dans l’Etat de l’Amapa, suivi en France par la naissance du Parc amazonien de Guyane en 2007. Ensemble, ces deux aires protégées contigües forment le plus grand massif tropical protégé au monde.

Mais c’est pourtant dans ce contexte apparemment idyllique que se dégrade la relation entre les deux pays.

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Daniel Boukman , un héros martiniquais

par Raphaël Confiant,

 

J’ai rencontré l’écrivain martiniquais Daniel Boukman en Algérie, en 1974, lorsque, comme bon nombre de jeunes étudiants antillais de cette époque, j’avais décidé de tout larguer pour rejoindre le rêve de la Révolution algérienne alors dirigée par le président Houari Boumédienne. Avant moi, il avait accueilli, d’une année sur l’autre, des Martiniquais, des Guadeloupéens, des Guyanais, quelques Haïtiens même.

Une décennie venait de s’écouler après l’indépendance de ce pays (1962) au terme d’une guerre de libération sanglante de huit ans qui avait vu périr un million d’Algériens. Je me souviens de l’arrivée du ferry, à bord duquel j’avais embarqué à Marseille, dans la rade d’Alger la Blanche, et, dans le lointain de cette fin d’après-midi d’octobre, la Casbah et ses demeures mauresques qui surplombaient orgueilleusement la ville européenne. Au contrôle douanier, à la rudesse plutôt des douaniers envers les nombreux immigrés algériens qui rentraient au bled pour de courtes vacances, immigrés qui faute d’argent avait voyagé sur le pont, je compris que quelque chose clochait. Avec moi, les douaniers se montrèrent chaleureux, le souvenir de Frantz Fanon étant encore dans toutes les mémoires.

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Alerte sur le niveau de la France en lecture

par Mattea Battaglia

–520 points : le score sonne comme l’aveu d’un échec. Il place la France au 29e rang sur 45 dans le classement opéré par le Programme international de recherche en lecture scolaire (PIRLS), et divulgué ce mardi 11 décembre matin. Celui-ci mesure, tous les cinq ans, les performances en lecture des élèves à la fin de leur quatrième année de scolarité obligatoire – soit le CM1. La France est distancée par la Pologne (526 points), l’Australie (527 points), la Lituanie (528)… loin derrière le « trio gagnant » que constituent Hong Kong (571 points), la Russie et la Finlande (568 points ex-aequo).

Lire aussi : « Performances scolaires : la Finlande c’est fini, l’Asie arrive ! »

520 points, c’est au-dessus de la moyenne internationale (500 points) mais en deçà de la moyenne européenne (534 points). Et l’évolution dans le temps ne nous est pas favorable : la France se classe parmi les – seuls – quatre pays dont les performances ont diminué en dix ans. En 2001 comme en 2006, l’Hexagone avait fait légèrement mieux – avec respectivement 525 et 522 points.

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Le noir (te) vous va si bien : la fille au foulard

Par Eric Neuhoff

Dans le drame de Jacques Bral, une jeune fille en quête de liberté ne résistera pas au poids de la tradition.

Les cheveux. Surtout, il faut cacher les cheveux. Chaque matin, Cobra part de chez elle avec un foulard autour de la tête. En chemin, elle se change dans les toilettes d’un café. Elle arpente les trottoirs crinière au vent, travaille dans un magasin de chaussures, bavarde avec une collègue délurée. Le soir, le rituel se reproduit à l’envers. Le père ne se doute de rien. Ce brave épicier oriental tient à ses valeurs. On ne badine pas avec la tradition. Sa fille est en âge de se marier. Il ne s’agirait pas qu’elle fasse ça avec n’importe qui. Il veut son bien. Il se débrouille mal.

La mère est plus souple. Elle se souvient qu’à l’époque elle a épousé l’homme qu’elle voulait. Cela ne se faisait pas. C’est une dame qui n’a pas peur d’acheter des légumes chez le concurrent chinois. À table, le père tire une tête longue comme ça. On sent que pour lui le déracinement est une souffrance.

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Le 10e Prix Edouard Glissant (2012)

 

L’université Paris 8, en partenariat avec l’Institut du Tout-Monde et la Maison de l’Amérique latine, a créé en 2002 le Prix Édouard Glissant pour honorer une œuvre contemporaine en affinité avec l’esprit du poète et philosophe de la Relation. Le Prix est décerné chaque année par un comité scientifique. Il est remis officiellement au lauréat lors d’une journée organisée autour de son œuvre. Une bourse d’étude de 5000 € est attribuée, dans ce même esprit, à un(e) doctorant(e) de l’université.

Le 10e Prix Glissant (2012) a été décerné exceptionnellement à deux créateurs: l’artiste photographe Anabell Guerrero et l’écrivain Michaël Ferrier.
La Bourse a été attribuée à Hiroshi Matsui pour son projet de thèse de doctorat « Deux cartographies de la relation (Aimé Césaire, Kateb Yacine, Édouard Glissant) »
Anabell Guerrero, vénézuélienne, vit à Paris depuis 1986. Elle a entrepris une enquête sur les lieux de la découverte de l’Amérique dans le journal Le Monde, qu’elle exposa en 1992 sous le titre « Introuvable Amérique ». Elle a été photographe du Parlement international des écrivains. Elle renouvelle le regard sur l’exil, les migrations, la vie à la frontière, l’entre-deux-mondes, dans les séries: Les Réfugiés (1998), Totems (2001), Aux Frontières (2002), Voix du Monde (2004) et Cité fragile (2009).

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Anna Karénine… à Madiana

 

Drame réalisé en 2012 par Joe Wright

Il n’y a rien de plus bête qu’un réalisateur qui se croit intelligent. Pour renforcer l’artifice de la société russe du xixe siècle, Joe Wright a décidé, avec l’aide lourdaude du dramaturge Tom Stoppard, de filmer Anna Karenine dans un théâtre, avec quelques échappées vers l’extérieur. La scène devient donc successivement, une gare, un champ de courses et la chambre du fils de l’héroïne, les coulisses et les cintres faisant office de salons bourgeois ou de taudis populeux. En pleine crise de mégalomanie, Joe Wright (dont on avait beaucoup aimé Reviens-moi) a espéré devenir Fellini. Problème : avec ses facéties précieuses et ses extravagances kitsch, il atteint péniblement le niveau de Ken Russell…

La principale victime de son jeu de massacre, c’est Vronski, l’amant ­d’Anna, métamorphosé en blondinet bouclé, gandin aux allures de pantin qui, en toute logique, devrait provoquer non la passion de l’héroïne mais son rire et sa fuite. Faut dire qu’Anna, elle non plus, n’est pas gâtée : minaudant et sucrée, elle semble droit sortie d’un épisode de Sex and the city.

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A la Tempête, un formidable chapeau de paille

Par Armelle Héliot

Gilles Bouillon est un metteur en scène excellent et sa vision de la pièce d’Eugène Labiche et Marc-Michel est remarquable, entraînée qu’elle est par un Fadinard idéal en la personne de Frédéric Cherbeuf.

Sans rien renier de l’enthousiasme que peut susciter la mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti avec la troupe de la Comédie-Française, avouons que la production actuellement présentée au théâtre de la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes est aussi remarquable.

Le travail de Gilles Bouillon va même plus loin pour ce qui concerne le traitement d’Hélène, la jeune mariée…

Ce spectacle est passionnant car, soudain, on comprend que si Fadinard est pris dans un cauchemar, la fille du pépiniériste l’est tout autant.

Ce n’est pas le même cauchemar, mais il est encore plus angoissant car il concerne les fondements mêmes de la vie, du mariage.

Son père la « donne » et elle, littéralement, elle ne sait pas ce qui l’attend. Elle tremble de peur. Et la férocité de Labiche est sur ce point extraordinairement active…

D’ailleurs, il ne laisse pas Hélène vraiment parler…Mais ici, elle est éloquente.

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Sur les planches, entre Corneille et Staline

 

Par Armelle Heliot

CHRONIQUE- Au Vieux-Colombier, La Place Royale de Corneille se situe de nos jours. À La Commune, Que la noce commence s’appuie sur un film roumain se déroulant en 1953. De l’art délicat de la transposition.

De tous les écrivains classiques, Corneille est sans doute celui qui se prête le mieux aux transpositions. Il y a dans ses comédies, et en particulier dans ses premières pièces, une alacrité, une ferveur sentimentale, des élans héroïques qui disent à merveille les tourments déchirants de la jeunesse. On ne s’étonne donc pas, au Vieux-Colombier, de voir que l’action de La Place Royale, pièce de 1634, très légèrement retouchée près de cinquante ans plus tard par l’auteur de L’Illusion comique , est située dans une sorte de dancing aux murs jaunes, avec des portes, des fenêtres étroites en verre coloré. On pourrait imaginer la mer au-delà… Cela ressemble à Ostende. Un tableau d’Ensor.

Il y a là une fille en tutu, à l’abandon. Elle ne bougera quasiment pas (on comprend que Sylvia Bergé ait rendu son rôle!). Mais les musiques que l’on entend sont plutôt italiennes… On serait sur l’Adriatique… Ou plus simplement dans cette campagne que l’on découvre en un film liminaire qui nous montre de très jeunes gens et jeunes filles s’ébattant dans des costumes XVIIe… Un parquet de bal aurait été installé là, pour un soir.

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L’argent de la phobie anti-immigrés

Par Catherine Simon

 

Contrôler les migrants étrangers, les enfermer si nécessaire, surveiller les frontières par tous les moyens : on n’a rien inventé de plus profitable ni de plus efficace au cours des dernières décennies. Vous sursautez ? Vous avez tort.

En termes de profit et de marketing politique, les migrants sont une excellente affaire. C’est ce que démontre cet essai percutant, précisément documenté et qui se lit sans peine. Les sociétés privées de sécurité, tout comme l’industrie de l’armement, ont su, très vite, occuper le créneau. Ainsi, l’entreprise multinationale G4S, dont une partie de l’activité est consacrée à la « gestion » de l’immigration (celle de centres de détention du Royaume-Uni notamment), emploie aujourd’hui près de 650 000 personnes.

Quant aux fameux drones, ces avions sans pilote, ils sont utilisés, depuis le milieu des années 1990, à des fins non militaires – en particulier pour la surveillance des frontières. Celle séparant les États-Unis et le Mexique a été la première, en 2005, à « bénéficier » des services d’un drone, le modèle Predator B, de la société General Atomics.

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La république pour toutes les familles

 

Par Pierre Tartakowsky, Président de la Ligue des droits de l’homme (LDH), Nicolas Gougain, Porte-parole de l’Inter-LGBT, Jean-Michel Ducomte, Président de la Ligue de l’enseignement  et, Bernadette Groison, Secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU),

Depuis plusieurs semaines, la plus grande partie de la droite, l’extrême droite bien sûr, les Eglises et en particulier leurs représentants, mais surtout les tenants de l’intégrisme religieux pour qui l’Etat de droit laïc reste un problème, multiplient menaces et discours apocalyptiques à propos du mariage pour tous, thème dont elles ont manifestement décidé de faire un cheval de bataille.

L’expression de leur refus, leur choix d’un ordre moral sont évidemment légitimes dans une démocratie. Mais leur prétention à vouloir ériger leurs croyances en loi, paralyser le débat sous le vacarme et les «arguments» utilisés à cette fin sont intolérables.

Rappelons, face au déferlement des responsables ecclésiastiques, que depuis 1792, le mariage est un acte civil, sans aucun caractère religieux. Que les cultes ont parfaitement le droit d’épouser des vues rétrogrades sur le mariage, la famille, la sexualité. Mais en aucun cas, celui d’étouffer le débat éthique et de corseter la liberté de conscience.

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Pour la mise en place de la collectivité unique en 2014

Déclaration des organisations

CNCP, ME, MIM, MODEMAS, PALIMA, PCM,  RDM.

Respect pour le peuple martiniquais

   Depuis plusieurs semaines, le peuple Martiniquais est témoin d’une opération politicienne visant à renvoyer, une fois de plus, la création de la collectivité unique, pourtant votée par 70% des électeurs  en janvier 2010.

    D’abord annoncée pour 2012 par le gouvernement Sarkozy, la mise en place de la collectivité, sous la pression du néo-ppm, a été reportée à 2014. Le 27 juillet 2011, une loi (n°2011-884) fut votée par le parlement français pour officialiser cette date.

  Or, aujourd’hui, il est question de nous imposer, sans arguments valables, 2015…

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