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« Si on refuse un droit à quelqu’un, c’est qu’on ne l’aime pas »

— Par Dominique Celma —

3 000 manifestants à Fort-de-France, 800 000 à Paris (350 000 d’après les forces de l’ordre). C’est bien là le triomphe de la démocratie dans notre république Laïque!
Mais quelle démocratie ? Nous étions pendant des décennies habitués à des manifestations de masse pour obtenir de nouvelles libertés, de nouveaux droits ou pour nous opposer à ce qu’on nous les enlève tel l’énorme manifestation menée par les tenants de l’école privée il y a déjà 30ans.
30 ans plus tard des foules se mobilisent pour refuser à d’autres, une minorité, d’avoir accès aux droits dont eux bénéficient sous couvert de morale ou de convictions religieuses. Il s’agit bien de refus de droits : droit d’accéder aux lois, protections et obligations qui régissent la vie de deux individus qui choisissent de partager leur quotidien, leur vie et d’avoir un projet commun.
Trouvant inspiration dans le Nouveau Testament j’interroge : Vous les 3 000 Martiniquais rassemblés à Fort-de-France et vous les 800 000 Français à Paris il n’y a donc parmi vous aucun qui ne soit divorcé, aucun qui n’ait pratiqué l’avortement, aucun issu d’une famille monoparentale, aucun qui ait des enfants en dehors du mariage, aucun qui soit né en dehors du mariage et qui bénéficie des même droits que les enfants légitimes de son père ou de sa mère, aucun qui soit contre la peine de mort.

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AVIS AUX LECTEURS!

 

Compte tenu des plages de programmation courtes en usage en Martinique nombre de spectacles sont déjà retirés de l’affiche lors de l’envoi, décadaire ou bimensuel,  de La lettre de Madinin’Art. Nos lecteurs sont donc invités à consulter régulièrement le site pour prendre connaissance de nos critiques avant que l’objet auquel elles s’attachent ne disparaisse.

 http://www.madinin-art.net/net/index.php

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La « Peur de la Nostalgie » pour l’équilibre du monde

L’illustre artiste photographe étasunien John Michael Rusnak, visite […] Cuba. Cette fois pour offrir sa collection intitulée « Peur de la Nostalgie », le dimanche 27 janvier dans la Photothèque de Cuba, une exposition avec laquelle commencera la 3e Conférence internationale « Pour l’équilibre du monde », qui se déroulera jusqu´au 30 de ce mois.

Lors d’une conférence dans le Centre de Estudios Martianos (CEM) de La Havane, John Michael Rusnak a déclaré que cette collection s´inspire d´un projet qu’il a conçu il y a deux ans afin d’aborder la vie et l’œuvre de José Martí « spécialement quant à ses valeurs éthiques et humaines transmises à Cuba, en Amérique Latine et dans le monde ».

L’exposition comprend dix-huit photographies disposées sur des triptyques de 3,80m de long par 1m de haut, prises avec des négatifs Polaroid et imprimées sur papier photographique, traitées avec des peintures et nouvellement photographiées, afin de promouvoir l´unité, la fraternité et la foi chez les êtres humains de n´importe quelle partie de la planète. Nous pouvons dire que c’est un projet intéressant, et à la fois inhabituel, car il met l´accent sur le pouvoir de l´abstraction humaine en rehaussant des faits et des personnes qui, comme dans la spirale historique, pourraient se répéter et se renouveler, nonobstant l´invariance dans le temps et l´espace.

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Anatomie comparée de deux modèles de théâtre

Les metteurs en scène Thomas Ostermeier et Stéphane Braunschweig dialoguent par-dessus le Rhin

Thomas Ostermeier est le plus français des metteurs en scène allemands, Stéphane Braunschweig le plus allemand des metteurs en scène français. Tous les deux ont quasiment l’âge du traité de l’Elysée, signé le 22 janvier 1963 : l’un est né en 1968 à Soltau, en Bavière, l’autre en 1964, à Paris. Ils appartiennent à la génération qui s’est construite après la chute du Mur et dirigent chacun un théâtre important : le Théâtre national de la Colline à Paris et la Schaubühne de Berlin. Ils se répondent sur la question des relations franco-allemandes, du théâtre, de l’Europe et d’Ibsen.

Parmi les points importants du traité de l’Elysée, il y a la création de l’OFAJ, l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, destiné à faciliter les échanges entre la France et l’Allemagne. Faites-vous partie de ces enfants qui ont découvert le pays voisin grâce à l’OFAJ ?

Stéphane Braunschweig J’ai eu un correspondant allemand, mais c’était dans le cadre du lycée. Il vivait à Lübeck. J’y suis allé deux fois.

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« Paroles & Silences » – Réactions des élèves du lycée Schelcher

Représentation  Dialogue avec les lycéens – jeudi 17 janvier 2013 à 9h30

Théâtre Aimé Césaire du Lycée Schoelcher – Réactions des élèves enregistrées à la sortie de la salle

Prochaines représentations : Salle de  Théâtre Aimé Césaire du Lycée Schoelcher  les 23, 25 et 26 janveir à 18 h 30

 

 

 

  Vanille Emas, seconde (204) Lycée Schoelcher , originaire de Mayotte   Sorensay Nikhaïl-Mokadessi, 204

 J’ai vraiment aimé cette pièce, le texte est touchant et puis l’acteur m’a touché. Mon coup de cœur c’est la rencontre entre le Nègre Pongo et les jeunes sur le quai de la gare. J’avais jamais vu une pièce comme ça…

 

j’ai trouvé la pièce intéressante et je suis admirative de la mémoire de M. Jean Claude Duverger . C’est une bonne idée d’avoir montré l’affrontement des générations.  C’est vrai que nous avons mieux compris les paroles d’Aimé Césaire. Le personnage du Nègre pongo est captivant.

 

  Joany Louis Marie, 204   Jeremy Gore, 204

J’ai vraiment apprécié le jeu de l’acteur surtout pendant la scène d’agression sur le quai. C’est une bonne idée de mettre Aimé Césaire avec les jeunes parce qu’on ne le connait pas ou on pense qu’il est dépassé

 

Dans l’ensemble j’ai trouvé la pièce très intéressante, j’avais jamais vu de représentations des textes d’Aimé Césaire et pour une première fois, ça me parle.

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Tomber en dépression est-il inscrit dans les gènes ?

Quand des épidémiologistes se sont intéressés à la dépression, ils ont, en décortiquant les données, découvert une composante familiale forte, comme si ce trouble de l’humeur était héréditaire. Cela s’appuie notamment sur le fait que de vrais jumeaux, qui partagent le même matériel génétique, ont nettement plus de chances d’être tous les deux dépressifs que deux membres non jumeaux d’une fratrie, lesquels ne possèdent pas un ADN identique. D’où l’idée, présente maintenant dans les esprits depuis plusieurs années, que la dépression a pour partie une base génétique, ainsi que l’a souligné une méta-analyse publiée en 2000. Partant de ce constat, les psychiatres ont donc naturellement voulu identifier les gènes impliqués dans la maladie, à une époque où l’on croyait pouvoir trouver toutes les réponses dans l’ADN. L’heure est aujourd’hui à un premier bilan et même si on nous a, dans un passé récent, plusieurs fois annoncé la découverte des fameux gènes, il a souvent fallu déchanter.

L’exemple le plus connu est probablement celui de ce retentissant article publié en 2003 dans Science : la découverte fut par la suite bien difficile à reproduire.

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Mensonges officiels érigés en système de « nouvelle gouvernance ».

 

par Daniel Marie-Sainte

 

Invitée du journal télévisé de Martinique 1ère, le 18 janvier 2013,  la directrice du PARM (Pôle Agroalimentaire Régional de Martinique) reprenant à son compte une contre-vérité qui avait été dite par la nouvelle présidente du PARM lors d’une séance  plénière de l’Assemblée Régionale, a affirmé que :

 

«  Les recherches sur les plantes médicinales avaient commencé au PARM grâce  au vote de l’amendement Letchimy ».

 

  J ‘avais immédiatement dénoncé cette contre-vérité, lors de la séance plénière régionale !

 

C’est pour cela que j’ai été choqué par ces propos mensongers, repris publiquement par un cadre de direction pourtant présent au PARM depuis son inauguration.

 

En effet, cet amendement qui a été repris à l’article 97 de la LOI n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, dispose que :

« Six mois après la publication de la présente loi, le Gouvernement transmet au Parlement un rapport relatif aux méthodes d’encouragement et de développement de la recherche en matière de valorisation et d’exploitation de la pharmacopée des territoires ultramarins. »

Il date de juillet 2010 !

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On a vu “Django Unchained”, de Quentin Tarantino, et c’est vraiment très bien…

par Aurélien Ferenczi–

Un nouveau Tarantino ? Ne pas faire la queue devant la salle toute la nuit. Se garder de toute excitation qui nuirait au jugement. Rester zen, concentré. Se rappeler que ses films furent presque toujours des chocs (Kill Bill 2, pour ma part, est l’exception – il faudrait que je le revoie). Mais à des degrés divers : par exemple, Boulevard de la mort, que je place très haut dans la filmo de Quentin ne m’a-t-il pas pris par surprise justement parce qu’on me répétait que c’était une série B sans grande ambition, un flop aux States ? Et le faux rythme d’Inglourious Basterds, découvert au petit matin dans la grande salle de Cannes, n’a-t-il pas nui, très temporairement, au film avant que je n’en mesure toute l’invention et la richesse ? Bref, ne pas se ruer sur Django unchained mais le savourer.

De fait, il le mérite : Tarantino y a mis tous ses trucs de vieux singe faiseur d’images et disperseur d’hémoglobine. Ça dure 2h44 et ça précipite, entraîne, immerge dans un récit où il fait bon être – surtout quand on aime les dialogues sur – écrits et les comédiens qui les disent.

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Être homo au bureau

par Annie Kahn

Isabelle, chef de service, devait étoffer son équipe. Après avoir rencontré plusieurs candidats, elle en sélectionne un et le présente à son patron pour un dernier entretien. La réaction du dirigeant la sidère : « As-tu réalisé : il est homosexuel. » Réponse : « Effectivement. Son attitude est sans équivoque. Et alors ? » Le candidat sélectionné fut embauché. Et on n’en parla plus.

Dans certaines entreprises, la discrimination contre les homosexuels reste une réalité. Un rapport de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) de 2008 révélait que 12 % des homosexuels déclaraient avoir été écartés d’une promotion interne, 8 % avoir été discriminés lors d’un recrutement, 4,5 % avoir été licenciés ou forcés de démissionner à cause de leur orientation sexuelle, rappellent Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi, professeurs d’économie à l’université d’Evry-Val-d’Essonne (Le Monde Eco & Entreprise du 15 janvier).

Les chercheurs ont calculé que les hommes homosexuels (mais pas les femmes) ont une rémunération inférieure de 6,2 % en moyenne, à celle de leurs homologues hétérosexuels dans le privé et de 5,5 % dans le public.

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Iran : l’avocate Nasrin Sotoudeh est sortie de prison

 Condamnée à six ans d’emprisonnement pour avoir défendu les droits de l’homme en Iran, le Prix Sakharov 2012 a obtenu une libération provisoire.

Deux ans. Il aura fallu plus de deux ans de combat acharné à l’illustre avocate iranienne Nasrin Sotoudeh pour que les autorités iraniennes daignent lui accorder une libération, provisoire, de prison. « L’avocate emprisonnée Nasrin Sotoudeh a été autorisée à quitter la prison (d’Evin) pour trois jours après le versement d’une caution de 300 millions de toumans iraniens (180 000 euros, NDLR), a révélé jeudi le site iranien d’opposition Kaleme. Une nouvelle confirmée par le quotidien britannique The Guardian, qui, citant l’époux de la prisonnière politique, affirme que la permission de sortie de trois jours de l’avocate iranienne pourrait être prolongée.

Très vite, des photographies de la lauréate du prix Sakharov 2012 enlaçant son jeune fils se propagent sur Facebook, réseau social prisé par la jeunesse iranienne pour s’informer en temps réel, malgré la censure gouvernementale. C’est que celle qui est devenue l’icône de la démocratie en Iran a mené pendant vingt-huit mois un véritable combat à mort contre Téhéran.

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Un nouvel avatar de la Françafrique

Par Michel Galy, politologue

Ainsi, Cassandre avait raison ! La guerre africaine de François Hollande a bien commencé au Mali. Pendant que stratèges, politiques et humanitaires se mobilisent sur le Moyen-Orient et la Syrie, c’est en Afrique que la France intervient.

Laissons tomber quelques instants, pour une analyse sereine, le pesant catéchisme diplomatico-communicationnel, qui veut que c’est « en appui de », « à la demande de », que la France est intervenue !

MOBILISER LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

« En appui » de quoi ? Comme pour d’autres interventions, le schéma de la diplomatie française était bien, par le biais des régimes relais, de mobiliser la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine, l’ONU dans un savant crescendo de demandes, déclarations et résolutions légitimant l’intervention militaire.

Cette dernière aurait eu pour fer de lance les forces tchadiennes habituées du désert, les corps du Nigeria et du Sénégal, et des contingents régionaux.

La réalité était déjà tout autre : des forces spéciales françaises, dirigées depuis Ouagadougou, étaient à pied d’oeuvre au Burkina Faso, au Niger, en Mauritanie et même au Mali !

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2010-2013 : le secteur culturel en Haïti

par Anne Lescot et Karole Gizolme

Photo. Rue de Jacmel, R.S. Juin 2012
Trois ans après le séisme (goudou-goudou comme l’ont baptisé les Haitiens) du 12 janvier en Haïti, même si aujourd’hui le quotidien de nombreuses personnes reste difficile, et que l’on peut s’interroger sur les conséquences du manque de coordination et de cohérence du travail des innombrables ONG, la pugnacité de nombreux citoyens haïtiens, la créativité et la solidarité permettent au pays de lentement continuer à avancer. Y compris dans le secteur culturel pour lequel nous proposons ici de relever quelques opérations qui nous semblent importantes.

Le projet de reconstruction de sites patrimoniaux comme le Centre d’art, soutenu par une fondation française et en partenariat  avec la Fondation FOKAL est en cours.

Le centre culturel Anne-Marie-Morisset de la famille Trouillot, financé par la Fondation de France ne désemplit pas dans le quartier Delmas depuis sa création.

La fondation culture et création qui existe depuis 1992 basée à Port-au-Prince a soutenu près d’une soixantaine de projets culturels, répartis dans les zones touchées par le séisme. Souvent petits, ces projets ont renforcé le maillage culturel notamment en province.

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Chlordécone ‐ Pêche Martinique

 

 

Des parlementaires écologistes et indépendantistes se mobilisent aux côtés des marinspêcheurs Martiniquais

Suite à la réunion organisée le mardi 15 janvier 2013 au ministère des Outre‐Mer sur les problèmes des marins‐pêcheurs et sur le développement de la pêche en Martinique, des parlementaires écologistes et indépendantistes, des représentants de MODEMAS‐Ecologie (Mouvement démocratique pour une Martinique souveraine) et des marins‐pêcheurs Martiniquais se sont réunis ce mercredi 16 janvier 2013 au Sénat.

Aline ARCHIMBAUD, Sénatrice EELV de SeineSaintDenis et membre de la délégation sénatoriale à l’Outre‐Mer, a exprimé sa « totale solidarité avec les marins‐pêcheurs » et a réaffirmé « l’urgence des enjeux économiques, sociaux, sanitaires, démocratiques et bien sûr environnementaux de ce drame du chlordécone ».

Monsieur GeorgesEmmanuel GERMANY, porteparole du MODEMAS, a déclaré que « l’Etat reprend d’une main ce qu’il a donné de l’autre », compte tenu des discussions sur les critères d’attribution de l’aide d’urgence accordée aux victimes du chlordécone, initialement prévue pour être attribuée sans conditions.

JeanPhilippe NILOR, Député de Martinique, s’est montré extrêmement préoccupé que « l’on s’enfonce dans une approche coloniale des choses », avec un État qui « désigne ses interlocuteurs ».

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« La Pirogue » : un « Radeau de la Méduse » sur les mers du XXIe siècle

Par Noémie Luciani

D’un village de pêcheurs près de Dakar part une pirogue. A son bord, un capitaine improvisé, Baye Laye, et une trentaine d’hommes déterminés à rejoindre l’Espagne. Peu d’entre eux ont conscience des dangers du voyage, et certains n’ont même jamais vu la mer… Les heures et les jours passent. D’une vague à l’autre, les rêves perdent de leurs couleurs, la bonne humeur s’inquiète. Les sourires s’estompent sous les regards méfiants.

Ce n’est pas dans sa manière de dire l’histoire que La Pirogue cherche à surprendre. Lisiblement enchaînées les uns aux autres, les péripéties se succèdent et s’accumulent, inévitables, dans la trajectoire d’un destin. Celui que nous suivons, Baye Laye, est parti presque malgré lui, comme le Maximus de Ridley Scott, dans Gladiator. A ses côtés, nous portons un oeil un peu décentré sur les choses. Le temps et la distance du jugement nous sont laissés.

Peinte avec une rigueur documentaire, cette fiction nourrie d’un réel inquiétant est racontée avec une pudeur sans naïveté qui étonne, tant on s’attend à sentir l’urgence de dire, qui excuse tant de maladresses.

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« Placer l’homme sénégalais au cœur de cette histoire »

Entretien avec Moussa Touré, réalisateur du film « La pirogue »

 

 

Comment le film est-il né ?

C’est parti d’un constat très simple et évident : au Sénégal, chaque famille compte au moins un de ses membres qui s’est embarqué dans une pirogue pour tenter sa chance en Europe. Notre peuple grandit avec l’horizon au loin, mais la seule manière de l’atteindre pour les plus jeunes, c’est de partir. La moitié de la population a moins de 20 ans, et il n’y a aucune perspective d’avenir pour elle.

Un jour, j’ai découvert que mon mécanicien, qui est tout jeune homme, avait lui aussi tenté l’aventure. Il était monté à bord d’une pirogue, mais avait été

reconduit au pays deux mois plus tard. Quand je l’ai retrouvé, je l’ai longuement interrogé et j’ai noté des éléments de son récit qui, par la suite, m’ont inspiré pour le film.

À quel stade le producteur Éric Névé, qui a aussi collaboré au scénario, est-il intervenu ?

Il m’avait contacté il y a plusieurs années car il souhaitait qu’on travaille ensemble sur un projet autour de ces jeunes qui fuient le continent africain.

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Qui défend l’enfant queer ?

Par Beatriz Preciado, philosophe, directrice du Programme d’études indépendantes musée d’Art contemporain de Barcelone (Macba)

 

 

 

Les catholiques, juifs et musulmans intégristes, les copéistes décomplexés, les psychanalystes œdipiens, les socialistes naturalistes à la Jospin, les gauchos hétéronormatifs, et le troupeau grandissant des branchés réactionnaires sont tombés d’accord ce dimanche pour faire du droit de l’enfant à avoir un père et une mère l’argument central justifiant la limitation des droits des homosexuels. C’est leur jour de sortie, le gigantesque outing national des hétérocrates. Ils défendent une idéologie naturaliste et religieuse dont on connaît les principes. Leur hégémonie hétérosexuelle a toujours reposé sur le droit à opprimer les minorités sexuelles et de genre. On a l’habitude de les voir brandir une hache. Ce qui est problématique, c’est qu’ils forcent les enfants à porter cette hache patriarcale.

L’enfant que Frigide Barjot prétend protéger n’existe pas. Les défenseurs de l’enfance et de la famille font appel à la figure politique d’un enfant qu’ils construisent, un enfant présupposé hétérosexuel et au genre normé. Un enfant qu’on prive de toute force de résistance, de toute possibilité de faire un usage libre et collectif de son corps, de ses organes et de ses fluides sexuels.

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« Les Bêtes du Sud sauvage » : juste avant le déluge

— par Roland Sabra —

Caméra à l’épaule le plan inaugural,celui d’ouverture est saisissant, il donne la coloration à la totalité du propos du film : une maison de bric et de broc accrochée, on ne sait où dans la végétation qui l’entoure, surplombe en partie le vide, prête à verser à tout moment pourrait-on croire. La précarité de l’ensemble est redoublée et illustrée par l instabilité de la caméra. L’image n’est pas fixe, elle tremble. Les plans s’enchaînent, tourbillonnent comme une tourmente, avec maestria.  D’emblée le malaise, la fatigue visuelle, l’insécurité s’installent chez le spectateur. On ne veut pas voir ça. Ça, c’est la vie dans un bayou de Louisiane, dans un temps qui pourrait être celui d’avant la Création quand le ciel, la terre et l’eau étaient encore confondus, quand la limite entre les espèces n’était pas établie, quand les différences entre le monde animal et le monde humain n’avaient pas lieu. On verra plus tard des Aurochs totalement imaginaires, sorte de sangliers sauvages démesurés dotés de cornes, rêvés ou cauchemardés, n’ayant que peu de rapport avec ce qu’ont pu être les ancêtres taurins auxquels le cinéaste les rattache.

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Laïcité : en finir avec le double jeu

Par HENRI PENA-RUIZ Philosophe, écrivain, ancien membre de la commission Stasi

Triste sort que celui de la laïcité dans notre pays. Evoquée sur un mode incantatoire, elle ne cesse d’être bafouée. En particulier dans le domaine scolaire. Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Eric de Labarre, tente d’enrôler les élèves de ces écoles dans des débats sur le mariage pour tous, projet émancipateur programmé par les représentants du peuple. De qui se moque-t-on en prétendant que ces débats ne sont pas un appel déguisé à manifester contre ce projet ? Un enseignant de l’école publique commettant le millième de ce genre de détournement serait vertement rappelé à la déontologie laïque. Pourquoi donc cette hargne déguisée en «discussion civique» ? Parce que le mariage pour tous relativise le mariage chrétien traditionnellement hétérosexuel et tourné vers la procréation, en en faisant désormais une option libre parmi d’autres et non plus une structure obligée. La charge est lancée au nom de la «nature». Pourtant l’avènement d’une conception plus universelle de la relation entre deux êtres humains, fondée sur l’amour, le mariage pour tous, assorti de tous les droits afférents, n’est pas moins «naturel» que le mariage patriarcal traditionnel, ni moins équilibrant pour d’éventuels enfants adoptés ou nés grâce à l’assistance médicale à la procréation (AMP).

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Exposition Ismaël Mundaray : Trace d’existence

— Par Widad Amra —

 

—Fondation Clément : du 16 Janvier au 3 Mars 2013.—

Par Widad Amra, écrivaine—

Peindre. Peindre. Toujours peindre !

 

L’attente a duré un temps.

Après Clair de lune, Présence et Absence, Il est mort le soleil, Le jour et la nuit,

L’artiste Mundaray est sur la toile, offrant Trace d’existence.

Après la nuit.

Après l’ambiance lunaire. La lune fantasque tournant la planète. La lune tapie au fond des bois. La lune croissant. Quartier. Demi – lune. Du pays Caracas. Sous le ciel d’Italie. Lune, dans le ciel de Paris. Lune cherchée, trouvée en caresses de nuit, en quête de l’idéal.

Après les arbres s’élevant dans le ciel et le noir. Puisant la force du blanc et de l’ocre discret.

Après le noir, complice de nuit et pas de deuil.  La nuit, le temps du rêve. Le temps de l’âme en cavalcade. La nuit, pleine de mystères nombreux dans les sous bois.

Après les sous bois d’où surgiront les fantasmes en chaussures rouges, bleu nuit. D’où surgira la femme invisible, glissant le pied , dans le cadeau offert.

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Honni soit qui mâle y pense : les hommes lèvent le voile !

par Scarlett JESUS, critique d’art,

 « La virilité […], est une notion éminemment relationnelle, construite devant et pour les autres hommes contre la féminité, dans une sorte de peur du féminin, et d’abord en soi-même. »

 Pierre BOURDIEU,La domination masculine, 1998, p.59.

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  Poster-Tabou

 

Quel printemps se lève au sein des plasticiens de Guadeloupe pour que ceux-ci passent brusquement de la thématique du corps meurtri et souffrant à celui du corps désirant? Verges et vagins fleurissent brusquement à un mois d’intervalle, dans deux expositions presque simultanées.

Fin novembre, Kelly SINNAPAH MARY expose, seule, à la galerie T§T de Basse-Terre… Sous le titre  Vagina, son installation nous dévoile un univers intime et secret, celui de fantasmes spécifiquement féminins. Sous l’apparence fleurie de tissus d’ameublement en rose et bleu, le sexe fort y est parfois mis à mâle. Comme cette chaise, bancale, revêtue d’une veste d’homme métaphore de l’absent qui est comme saisi « au panier » par une main féminine. Programmé par avance au lit matrimonial qui l’attend. Ce sont ces mêmes petites mains qui ont œuvré à la réalisation de ces ouvrages traditionnels de dames que sont dentelles et broderies.

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« Pratiques artistiques contemporaines en Martinique. Esthétique de la rencontre 1 » : présentation du livre de Dominique Berthet

— Par Alfred Alexandre, écrivain —

Poster-TabouIl y a au moins deux manières de concevoir l’esthétique. D’un côté on peut voir dans l’esthétique une théorie de l’art, un domaine du savoir s’interrogeant sur les conditions de production et de réception de l’œuvre d’art. D’un autre côté, la notion d’esthétique peut renvoyer à l’ensemble des idées à partir desquels un artiste ou un groupe d’artistes exprime leur conception de l’art.

C’est ce deuxième sens du mot esthétique – l’ensemble des idées sur l’art propres à un artiste ou un groupe d’artistes – que Dominique BERTHET convoque dans son livre intitulé : Pratiques artistiques contemporaines en Martinique, Esthétique de la rencontre 1.

À la fin de son ouvrage, Dominique BERTHET annonce qu’il proposera – dans un ouvrage à paraître – « une réflexion théorique sur l’art ». Théorie qui entend rendre compte de la production artistique en Martinique et en Guadeloupe.

Mais avant d’en venir à une théorie d’ensemble, Dominique BERTHET a fait le choix de recenser un certain nombre d’expériences plastiques à travers lesquelles, on peut lire, en creux, l’histoire des idées esthétiques qui, depuis les années 40, ont servi de cadre au travail des artistes martiniquais.

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Marie Tudor de Victor Hugo au Théâtre Aimé Césaire de Foyal

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 La pièce s’ouvre sur un lord anglais déclarant « Il faut que ce damné italien ait ensorcelé la reine » et se termine sur Simon Renard, légat impérial représentant le prince d’Espagne, proclamant « J’ai sauvé la reine et l’Angleterre« . Entre ces deux phrases, tout au long des trois journées qui constituent ce drame populaire, nous assistons à la chute programmée, méthodique, presque mathématique de Fabiano Fabiani, favori et amant de la reine qui cristallise toutes les haines.

De Fabiano Fabiani, on ne sait que peu de choses. Il est fils d’un chaussetier italien, il a été élevé en Espagne et anobli par la reine. Il est prompt à « faire couper la tête d’un homme qui lui déplaît » ; il est l’amant de Jane, la fiancée de Gilbert, un ouvrier ciseleur ; il n’hésite pas à tuer un homme qui le menace de chantage. L’homme est à plus d’un titre condamnable et sa mort, qui, de surcroît, rend possible la réconciliation amoureuse de Jane et Gilbert, semble faire de « Marie Tudor » un drame à fin heureuse.

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Martinique : environ 23 000 personnes homosexuelles ?

Les résultats provisoires de l’étude sur le recensement de 2008 menée par Maks Banens et Éric Le Penven montrent une concentration des couples de même sexe dans les villes ; plus celles-ci sont importantes, plus le pourcentage de couples homosexuels est élevé. Dans l’agglomération parisienne, 7,4 couples sur 1.000 sont de même sexe, soit 19.000 couples. À Paris intra-muros, 2,4 % des couples sont homosexuels. Plus la ville est petite et moins le pourcentage de couples homosexuels est élevé. Avec des exceptions. Comme à Montpellier où, pour 1.000 couples, 6,8 sont de même sexe. « Pour les couples de lesbiennes, Montpellier est la première ville de France », relève Maks Banens, avec 2,7 couples de femmes pour 1.000, contre 2,4 pour 1.000 à Paris.

Depuis 2000, plus de 63.000 pacs entre personnes de même sexe ont été célébrés et le nombre d’unions entre homosexuels a triplé en dix ans. Selon les derniers chiffres publiés, le taux de pacs homosexuels est le plus élevé d’Europe. Combien de personnes pourraient être concernées par l’ouverture du mariage aux couples gays et lesbiens? Une question d’autant moins évidente qu’il n’existe pas de recensement de la population homosexuelle en France.

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Mariage pour tous : le combat perdu de l’Eglise

 

Par Danièle Hervieu-Léger

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Dans le débat sur le mariage pour tous, il n’est pas étonnant que l’Eglise catholique fasse entendre sa voix. Le soin qu’elle prend d’éviter toute référence à un interdit religieux l’est davantage. Pour récuser l’idée du mariage homosexuel, l’Eglise invoque en effet une « anthropologie » que son « expertise en humanité » lui donne titre à adresser à tous les hommes, et non à ses seuls fidèles. Le noyau de ce message universel est l’affirmation selon laquelle la famille conjugale – constituée d’un père (mâle), d’une mère (femelle) et des enfants qu’ils procréent ensemble – est la seule institution naturelle susceptible de fournir au lien entre conjoints, parents et enfants, les conditions de son accomplissement.

En dotant cette définition de la famille d’une validité « anthropologique » invariante, l’Eglise défend en réalité un modèle de la famille qu’elle a elle-même produit. Elle a commencé de mettre en forme ce modèle dès les premiers temps du christianisme, en combattant le modèle romain de la famille qui s’opposait au développement de ses entreprises spirituelles et matérielles, et en faisant du consentement des deux époux le fondement même du mariage.

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« Paroles et Silences » au Théâtre Aimé Césaire du Lycée Schoelcher

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Jeudi 17, vendredi 18 et samedi 19 janvier à 19h--Il nous est agréable de vous convier à participer à l’ouverture de l’Année centenaire Aimé Césaire au Théâtre Aimé Césaire du Lycée Schoelcher avec l’acteur Jean Claude Duverger dans la pièce épique Paroles et Silences.

 Vous découvrirez , comme nous l’a dit une lycéenne, l’essentielle de la vision du poète et homme politique de la Martinique à travers l’anthologie poétique et politique conçue par José Alpha qui a su mailler les paroles et les silences issus des oeuvres d’Aimé Césaire, René Ménil, André Lucrèce, Amadou Hampaté Bâ et Khalil Gibran.
Vous découvrirez aussi, la salle Aimé Césaire du Lycée Schoelcher avec ses 80 places où sont préparés les lycéens à l’option Théâtre au baccalauréat; une salle agréable et fonctionnelle jusqu’alors inconnue du public .

Le nègre pongo issu du Cahier du retour au pays natal, balayeur du quai de la Gare saint-Lazare, raconte avec malice l’histoire de « celui qui fut l’infatigable défenseur de la dignité humaine et du respect des droits de l’homme, l’un des plus grands poètes de France, rebelle à sa manière et homme de liberté qui n’a jamais cessé de défendre la valeur et le respect égal dû à toute civilisation » ; notamment par l’affirmation au monde de la Négritude et l’émancipation des peuples opprimés.

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