Christiane Taubira parle sans notes. Un phrasé bien scandé. Un débit maîtrisé. Son discours inaugural a duré près de trois quarts d’heure et a impressionné le public.
Cinéma
Le point commun entre «Django Unchained» et «Lincoln», c’est leur problème avec les femmes
Alyssa Rosenberg
Comment se fait-il que les nouveaux films de Tarantino et Spielberg ignorent à ce point l’œuvre accomplie par les femmes noires américaines pour obtenir leur liberté?
La sortie du dernier Tarantino, Django Unchained, un western spaghetti qui narre la revanche d’un esclave, bientôt suivi en France de la sortie du Lincoln de Spielberg, un biopic plus classique (aux Etats-Unis, le second est sorti avant le premier), permet aux spectateurs de se replonger, à un très court intervalle, dans une des périodes les plus sombres de l’histoire des Etats-Unis, qui soulève encore de nombreuses questions.
Les Américains sont-ils en mesure d’être confrontés au racisme de l’un de leurs présidents les plus populaires? La vengeance ou le désir de réconciliation ont-ils présidé à la réintégration des Etats sécessionnistes du Sud –et des propriétaires d’esclaves– au sein de l’Union? Les propriétaires d’esclaves organisaient-ils vraiment sur leurs plantations des combats d’esclaves, jusqu’à la mort?
Keckley n’est qu’un faire-valoir
Mais une autre question est soulevée par ces films, de manière incidente: comment se fait-il qu’ils ignorent à ce point l’œuvre accomplie par les femmes noires américaines pour obtenir leur liberté?
Politiques
Christiane Taubira : entre fous-rires et Léon-Gontran Damas
La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a été prise mardi d’un fou rire pendant le débat sur le mariage homosexuel à l’Assemblée nationale, puis a récité « Nous les gueux » de Léon Gontran Damas lors de son intervention suivante.
« Monsieur (Philippe) Gosselin, puisque c’est par petits bouts que vous êtes amené… » a-t-elle commencé en pouffant de rire, sans parvenir à terminer sa phrase. « Je vais essayer de vous répondre par pe… par petits bouts », a-t-elle poursuivi difficilement. Nouveau fou rire. « J’ai un élan à votre égard, j’ai un élan… » est-elle parvenue à ajouter en s’adressant au député UMP avant de se rasseoir sans pouvoir terminer son intervention.
Ce fou rire irrépressible de la ministre a suscité les applaudissements des députés de la majorité, l’hilarité de ceux de l’opposition et des éclats de rire du président PS de l’Assemblée, Claude Bartolone.
Quelque temps après, elle s’est permis une envolée lyrique, en réponse à Hervé Mariton (UMP), en récitant un poème du Guyanais Léon-Gontran Damas, issu du recueil « Black Label » -« je connais par coeur », a-t-elle assuré- qu’elle avait déjà cité lors de son discours d’ouverture des débats.
Cinéma
“Lincoln”, de Steven Spielberg, chef-d’œuvre ou pensum ?
–A Madiana–
Critiques | La critique américaine l’a encensé, la rédaction de “Télérama” est partagée. L’interprétation de Daniel Day-Lewis et Tommy Lee Jones en réchappe
Pour : Avec ses douze nominations aux Oscars, le profil de ce Lincoln semble bien peu mystérieux : un grand film prestigieux sur le prestige d’un grand président des Etats-Unis. Heureusement, c’est beaucoup plus intéressant que ça. Plus original aussi.
Le Lincoln que nous montre Spielberg est celui des quelques mois qui précèdent son assassinat, le 15 avril 1865.
La guerre de Sécession fait encore rage, opposant les Etats esclavagistes du Sud aux Nordistes abolitionnistes. L’Amérique est déchirée, mais elle a foi en son Président, aimé, réélu en novembre 1864. Si proche de son peuple qu’il semble presque partager avec lui la même vie, dans la Maison-Blanche, où l’on entre et sort alors librement pour le rencontrer.
Lincoln est pourtant un homme seul, conscient de devoir assumer des responsabilités qui ne pèsent que sur lui – l’interprétation de Daniel Day-Lewis le montre avec finesse. Contre l’avis de tous ceux qui lui conseillent d’entretenir tranquillement sa popularité, il décide de lancer le combat pour l’adoption, par la chambre des représentants, du treizième amendement, qui abolira l’esclavage.
LGBTI, Psy_choses etc.
Le livret de famille, c’est fini
Par Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste
–Il est impossible d’installer les bouleversements liés aux nouvelles méthodes de procréation médicalement assistée (PMA) à l’intérieur de l’ancienne organisation familiale, dont le cadre législatif avait été conçu pour donner aux enfants nés en son sein un père cumulant les fonctions de géniteur présumé, d’éducateur privilégié et de donneur de nom.
Vouloir fabriquer des livrets de famille en faisant apparaître un « parent 1 » et un « parent 2 » paraît dérisoire au regard des enjeux, notamment du fait de l’augmentation d’enfants nés par PMA, par dons de spermes, d’ovocytes et, de plus en plus, d’embryons.
LA LEVÉE DE L’ANONYMAT DES DONNEURS
Rappelons donc d’abord un préalable : toute réforme de la parentalité commence par la levée de l’anonymat des donneurs. Il est heureux de constater que les adversaires traditionnellement les plus résolus de cette levée y arrivent petit à petit, face aux dangers potentiels que pourrait représenter le fait que deux femmes ou deux hommes élèvent un enfant dans le déni de la place de l’homme ou de la femme qui aurait pris une part à sa conception.
Sociologie
Mariage homosexuel : « Fonder la filiation sur l’engagement parental plutôt que sur la nature »
Par Martine Gross, sociologue (CNRS)
Sylviane Agacinski, dans sa tribune du 3 février, fait remarquer à juste titre que la procréation médicalement assistée (PMA) telle que pratiquée en France nie la personne du donneur, l’identifie trivialement à quelques cellules, l’objet de son don, et fait passer les parents pour des géniteurs. Elle dénonce un peu plus loin une pratique qui commence à se banaliser, la commande de gamètes sur Internet sans voir que c’est notre système actuel qui précipite les futurs parents dans cette voie. Quand la prohibition se tient en lieu et place d’un encadrement légal éthique et protecteur, il ne reste plus que les marchés parallèles pour réaliser un désir d’enfant aussi puissant chez les couples de même sexe que chez les autres.
Mais elle a tort de rapprocher la PMA, telle qu’envisagée pour les couples qu’elle appelle « classiques » de celle des couples de même sexe. En effet, dans ces derniers, la tentation de passer pour avoir procréé sans l’aide d’un tiers n’est pas jouable. S’il y a bien des familles PMA où le donneur est évoqué ce sont les familles homoparentales.
Cinéma
“Lincoln” vu par un historien : “En simplifiant, Spielberg déforme le sens de la guerre de Sécession ”
Entretien | André Kaspi, spécialiste de l’histoire américaine,[…] explique en quoi le réalisateur s’est éloigné de la vérité historique pour raconter la vie d’Abraham Lincoln.
Abraham Lincoln, était-il le grand humaniste abolitionniste dont Spielberg imprime la légende dans son biopic, Lincoln, en salles le 30 janvier 2013 ? Pour distinguer l’homme du mythe, nous avons demandé l’avis d’André Kaspi, professeur émérite à la Sorbonne et éminent spécialiste de l’histoire des Etats-Unis.
Qu’avez-vous pensé du film ?
Le film m’a paru un peu long, parfois émouvant, surtout vers la fin, lorsque le treizième amendement [abolissant l’esclavage] est enfin adopté. Ce qui m’ennuie en revanche, c’est que tout soit centré sur ce treizième amendement. Je comprends que pour des raisons de scénario, de récit, il faille un sujet très fort, mais cela réduit le rôle de Lincoln à un événement qui est très important, je n’en disconviens pas, mais qui n’est pas le seul de sa présidence. Au même moment, le chemin de fer transcontinental est en plein essor : il doit réunir la côte atlantique et la côté pacifique. L’aspect économique de la guerre de Sécession est passé sous silence.
LGBTI, Politiques
L’Assemblée adopte l’article 1 ouvrant le mariage aux personnes de même sexe
L’Assemblée nationale a adopté samedi par 249 voix contre 97 le premier article du projet de loi sur le mariage homosexuel, le plus important, celui qui ouvre le mariage aux personnes de même sexe.
Sans surprise, les députés socialistes, écologistes, radicaux de gauche et Front de gauche ont voté pour. Les députés UMP, la plupart des députés centristes ont voté contre. Dans les rangs de l’UMP, seul Franck Riester s’est prononcé pour cet article 1er.
«Nous sommes heureux et fiers d’arriver à cette première étape», a salué la garde des sceaux, Christiane Taubira. «Nous allons établir la liberté pour chacune et chacun de choisir sa ou son partenaire pour construire un avenir commun (…). Il n’y avait aucune raison que l’Etat n’assure pas aussi la protection du mariage» aux couples homosexuels, a-t-elle dit.
«Un vote historique»
Pour l’UMP, Philippe Gosselin a regretté que «le gouvernement s’engage dans un choix de société que nous ne souhaitons pas». «Aujourd’hui, c’est le mariage, l’adoption, demain ce sera la PMA (procréation médicalement assistée) et la question des mères porteuses qui est toujours posée.
Poésies
Les poèmes sont des gros cochons, la poésie est une grosse truie
de Benoist Magnat
–Haïti février 2013–
-La pieuvre sexuelle-
Les gros nichons sont octopus – ils attirent le regard – vous ne vous en remettez pas – en dérive totale – les îles de vos yeux s’engloutissent – confiture de baise – les volcans chauffent la cheminée – le magma se rue vers la surface – il n’y a pas moyen d’arrêter tout ça – pour le moment seulement – Une tape sur les doigts ou sur le regard risque de tout bouleverser – on rentre sa « chose » comme les cornes d’un escargot et tout semble redevenir normal.
De fines jambes avec un en-bout de derrière bien potelé réveillent la machine – je crois entendre la mélasse s’étendre sur la crêpe – on sourit d’une envolée ou d’une partie de jambes en l’air – pour le moment c’est seulement dans l’air – on suit des yeux cette excitation mobile – on met allume-cigare en connexion – on se vidange le disque dur par des images rafraîchissantes – un coca pétillant avec une paille – une montée d’escaliers voluptueuse – un raclement de la gorge pour signaler votre existence à l’allumeuse de réverbères.
Sociologie
Les petits dans la cour d’écrans
par Erwan Cario, Isabelle Roberts, Raphaël Garrigos
–Un front large comme un pare-brise, un AK-47 glissé dans la barboteuse, des membres inférieurs atrophiés et des pouces maousses comme des poêlons à raclette. C’est — en gros — le portrait bien trop souvent dessiné du lardon d’aujourd’hui, croulant sous l’avalanche des écrans : télé, console de jeux vidéo, ordinateur, Facebook, smartphone et désormais tablette. Nocive, l’avalanche, évidemment… Psychologies Magazine relaie d’ailleurs, ce mois-ci, l’appel à la vigilance de cinquante experts « face à l’utilisation abusive des écrans », accompagné de huit pages anxiogènes sur le sujet. Mais voilà qu’un rapport intitulé l’Enfant et les écrans vient faire un sort aux idées reçues. Oui, les jeux vidéo « peuvent stimuler de nombreuses compétences ». Oui, les réseaux sociaux « peuvent être un espace d’expérimentation et d’innovation ». Ce rapport n’est pas l’œuvre d’une bande de hippies geeko-libertaires, mais de l’Académie des sciences qui, sous la plume de Jean-François Bach, Olivier Houdé, Pierre Léna et Serge Tisseron (1), dessine « un chemin de raison », rappelant sans cesse l’évidence, à savoir la nécessité d’un encadrement parental et scolaire dans les activités numériques de ceux que Michel Serres appelle joliment les « petits poucets » et « petites poucettes ».
LGBTI, Politiques
Le discours historique de Christiane Taubira, la victoire des Lumières
Le discours de Christiane Taubira en faveur du mariage homosexuel est-il entré dans l’histoire ? Le plaidoyer de la Garde des Sceaux, ce 29 janvier à l’Assemblée nationale, semble indéniablement avoir marqué les esprits. À commencer par celui de la philosophe Laura-Maï Gaveriaux.
Les avancées juridiques et politiques marquantes de notre histoire démocratique ont souvent donné lieu à de grands discours devant l’Assemblée nationale, lesquels constituent autant de jalons discursifs dans l’évolution du rapport de notre société au droit, et ce depuis la Première République. Pour les plus modernes, nous en gardons des archives photographiques ou télévisuelles, aujourd’hui consignées dans la mémoire collective.
Dans les pas de Simone Veil et de Robert Badinter
Pour ma génération, c’est l’image de Simone Veil, en 1974, défendant le projet de loi visant à la dépénalisation de l’avortement. Derrière cette photographie d’histoire, recouverte aujourd’hui du voile de la sérénité que permet de la distance du temps, se trouve en fait une succession de débats houleux et parfois même violents.
Pensez que la discussion du texte s’ouvrit le 26 novembre 1974, et que la loi fut votée dans la nuit du 29 novembre.
LGBTI, Politiques
Un point de notre histoire dans les débats en cours.
par Gilbert Pago.
–Bruno Nestor-Azérot, député de la Martinique vient de faire une déclaration retentissante à l’Assemblée Nationale Française dans le débat sur le mariage pour tous. Je ne reviendrai pas sur son positionnement qui relève de ses convictions personnelles, qu’il faut tolérer même si je ne suis pas d’accord, mais sur l’argument qu’il a considéré comme le plus important dans son argumentation. Il a déclaré :
« Moi, homme issu d’un peuple opprimé, réduit en esclavage, où le système social était un système qui refusait à un homme et à une femme de pouvoir avoir un enfant et de se marier légitimement, où le mariage était interdit et fut une conquête de la liberté ».
L’argument mérite d’être commenté car l’histoire et notre passé d’esclave sont souvent utilisés, à tort et souvent en total contre-sens. C’est donc en ma qualité d’historien que je me prononce.
Si des maîtres se sont souvent opposés aux mariages des esclaves, pour leurs intérêts. Ce n’étaient ni le cas de la totalité ni le sens de la politique royale exprimée à travers les instructions royales et le fameux Code Noir qui était enregistré par le Conseil souverain.
LGBTI, Sciences Sociales
Les députés d’outre-mer boudent le mariage pour tous
Par Laure Equy
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Enquête — A gauche, ils seront au moins six à ne pas voter le texte. Ils invoquent notamment «un modèle familial plus conservateur» et «des pratiques religieuses plus prégnantes».
«Ici, les gens sont un peu perdus, bousculés dans leurs repères par cette loi. Je dois soutenir ma population et relayer leurs doléances», justifie un député antillais qui raconte les électeurs défilant à sa permanence pour lui demander de ne pas approuver l’ouverture du mariage aux couples homosexuels. Ils sont plusieurs députés d’outre-mer à se rebiffer ainsi contre le projet de loi sur le mariage pour tous. Sur 27 élus à l’Assemblée nationale – dont 19 à gauche –, seule une petite dizaine compte voter le texte.
Les socialistes devraient largement suivre la consigne de vote du groupe à l’exception du Réunionnais Patrick Lebreton qui a écrit à Bruno Le Roux pour lui expliquer son intention de voter contre. Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe) hésite encore mais devrait finalement voter pour ou s’abstenir. En revanche, aucun des cinq députés du groupe GDR (gauche démocrate et républicaine, qui regroupe aussi les dix élus du Front de gauche) n’approuvera le projet de loi : Bruno Nestor Azerot, Alfred Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor en Martinique, Huguette Bello (La Réunion) et Gabriel Serville, successeur de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, en Guyane.
LGBTI, Politiques, Sciences Sociales
Une découverte de Nestor-Azérot : « Un homme et une femme, ce n’est pas pareil »
Dans un discours qui sent bon la calotte et le goupillon Nestor-Azérot fait une découverte fondamentale : « Un homme et une femme, ce n’est pas pareil!« . On reste coi devant le contenu informationnel inouï d’une telle déclaration. On demeure sidéré. Et pourtant!
Le texte dont on prendra connaissance ci-après est une anthologie de truismes, de fausses évidences, et d’incohérences intellectuelles. Ces dernières n’étant que l’expression d’un déplacement de la pensée du registre de la raison à celui de la croyance. Nestor-Azérot verse dans un naturalisme social grand teint. On voudrait lui rappeler avec Maurice Godelier que « L’humanité n’a cessé d’inventer de nouvelles formes de mariages et de descendance« , on voudrait lui dire que « les paradigmes sociologiques les plus opposés s’accordent pour traiter le social et le culturel comme le résultat d’un patient travail de dénaturalisation qui creuse un fossé incompressible entre l’ordre réducteur des causes naturelles et l’ordre respectable, de facture mentale ou sociale, des raisons, entre les instincts de base de l’organisme et la logique de haut-niveau des significations partagées et des normes culturelles » ( Kaufmann-Cordonnier).
LGBTI
Désunion pour Tous !
Par Rober SAE
–Quoi ? La protection sociale, les services publics d’éducation et de santé sont sabordés, les usines licencient en masse et les populations ne peuvent plus vivre de leurs revenus décroissants ! Quoi ? Le mécontentement gronde. Calmez-vous braves gens, grâce à la loi sur le « MARIAGE POUR TOUS », la société va conquérir d’autres droits et libertés, la République sera plus soucieuse du sort de tous ses enfants, et l’amour conquerra de nouveaux espaces !
Nous avons ici une nouvelle illustration de la machiavélique aptitude des propagandistes du système à manipuler l’opinion et à diviser pour mieux régner ! En vérité, ce hochet qui est aujourd’hui agité est un facteur manifeste de « DESUNION POUR TOUS »
Les millions d’êtres humains (hétéro ou homos), victimes de la sauvagerie du libéralisme qui par de puissantes mobilisations populaires, pourraient mettre fin à « l’horreur économique » et aux injustices sociales, devront attendre que les manifestants pro ou anti « mariage pour tous » aient fini de s’invectiver et de s’affronter !
Rayi chyien, di dan-y blan ! Les idéologues de la bourgeoisie française comptent parmi les plus efficaces que l’histoire ait produits !
Echos d'éco, Sociologie
La Fondation Abbé Pierre présente son 18e rapport sur l’État du mal-logement
C’est maintenant que la « Mobilisation générale pour le Logement » doit se traduire dans les actes à travers des décisions politiques qui s’inspirent du « Contrat social pour une nouvelle politique du Logement ». Ce contrat social, signé par le Président de la République le 1er février 2012 alors qu’il était en campagne électorale, constitue désormais pour la Fondation Abbé Pierre la grille d’analyse et d’évaluation des mesures adoptées (ou qui doivent l’être) par le nouveau Gouvernement. Sa mise en oeuvre apparaît d’autant plus importante que la situation économique et sociale, loin de s’améliorer, a continué à se dégrader tout au long de l’année 2012.
UN CONTEXTE SOCIAL PRÉOCCUPANT, DES DIFFICULTÉS DE LOGEMENT TOUJOURS PRESSANTES
Dans un contexte économique et social difficile, la situation est particulièrement périlleuse pour les personnes les plus modestes et les moins qualifiées qui sont les premières touchées par la montée du chômage et le développement de la précarité et de la pauvreté. Ce sont elles qui sont les plus exposées à une souffrance sociale, souvent invisible, mais dévastatrice. Et c’est pour elles que les aides publiques et le régime de protection sociale, bien qu’indispensables, deviennent de moins en moins efficaces, comme si les amortisseurs sociaux étaient désormais à plat.
Arts de la scène
Culture: une aide financière accordée aux groupes d’amateurs
Le ministère de la culture et de la communication réaffirme son engagement vis-à-vis des artistes amateurs.
Le fonds d’encouragement aux initiatives artistiques et culturelles des amateurs a en effet été signé pour la deuxième année consécutive. Ce fonds a pour objectif de valoriser tout projet de groupe ou individuel témoignant de la diversité et des modes d’expression par le biais de la musique, la danse, les arts plastiques ou encore le théâtre.
Peuvent bénéficier de ce fonds les groupes constitués sous une forme juridique associative, composés d’au moins 3 personnes qui ont une pratique artistique ou culturelle commune et qui existent depuis au moins une saison.
Les sélectionneurs porteront une attention toute particulière aux projets de groupes comprenant des jeunes, des personnes éloignées de la vie culturelle et de l’art vivant et des personnes en situation de handicap.
Les dossiers de candidatures sont à télécharger sur le site www.martinique.pref.gouv.fr, et doivent être adressés, avant le 2 avril 2013, à l’adresse suivante: secretaire.martinique@culture.gouv.fr, ainsi que deux exemplaires papier à : Direction des affaires culturelles – 54 rue du Professeur Raymond Garcin – 97200 Fort-de-France
Education Formation, Sciences Sociales
Hommage du SNES-Martinique à Simone Vaton
La nouvelle du décès de Simone nous a bouleversés car cette collègue particulièrement chaleureuse, disponible et dévouée comptait beaucoup d’amis dans le corps enseignant et le monde de l’éducation. Mais Simone n’était pas seulement un professeur dont la compétence et l’autorité naturelle en imposaient. Elle fut aussi une militante anticolonialiste de la première heure. Son sens de l’engagement se manifesta tant sur le plan politique et associatif que syndical. En effet , elle adhéra, très tôt au Syndicat National des Enseignements de second degré (SNES), le plus
représentatif des personnels du second degré ,qui affichait très clairement ses options anticolonialistes et dénonçait sans ambages, avec la gauche française et les organisations progressistes des DOM-TOM, la politique répressive et réactionnaire qui était imposée aux populations de ces « derniers territoires de l’Empire colonial français »,comme le SNES d’alors n’hésitait pas à les appeler.
Son engagement syndical commença d’abord dans la section SNES du Lycée de jeunes filles où elle exerça son métier de professeur de sciences physiques pendant toute sa carrière.
Elle fut particulièrement active aux côtés de ses camarades, lors des mobilisations de Mai 1968 pour plus de démocratie à l’école et dans la société.
Politiques
L’émancipation d’Abraham Lincoln
Président en guerre, Abraham Lincoln dut se défaire d’un dilemme entre ses convictions personnelles et son mandat politique.
Le 1er janvier 1863, il y a 150 ans, Abraham Lincoln signait la Proclamation d’émancipation des esclaves. Anniversaire notoire, souligné par la Maison-Blanche, pour un texte décisif mais sans poésie.
Son style juridique tend à faire oublier l’audace qu’il fallut pour le promulguer. Document alambiqué, il n’est pas formulé avec la simplicité qui fit de la Déclaration d’indépendance une référence.
Au moment où Abraham Lincoln s’apprête à refonder la république encore naissante, il choisi d’émettre un décret, plutôt que de chercher une voie plus solennelle pour marquer l’importance de sa cause. Le procédé traduit tout le poids des difficultés auxquelles le président se trouvait confronté.
La Guerre de sécession fait rage. Et Lincoln, comme il l’écrivit, était déchiré entre son « combat pour sauver l’Union » et son « souhait souvent répété que tous les hommes soient en tous lieux libres ».
La formule retenue pour libérer les esclaves, l’émission d’un décret militaire, lui permit de résoudre l’opposition entre ces deux exigences. Il trouva dans ses pouvoirs de commandent en chef des armées (« commander-in-chief ») une voie pour s’exprimer.
Politiques
Chronique cubaine : voyageurs, émigrants et émigrés
Par Francis Rosemond (La Havane, 23 janvier 2013)
Il était ce jour là las 6 y 45 pm, le téléphone sonnait. Comme d’habitude c’est Teresita qui répondait.
99, 90 des appels étaient pour elles. J’entendis « Ah comment vas-tu mi amiga ? Je me suis toujours promis de t’appeler et puis tu sais comment sont les choses… Ma Maman ? Bien. Et toi ton nouveau fiancé ? L’Italien ou le Serbo-Croate ? Déjame contarte. Raconte-moi, yo te cuento después… ».
J’avais donc (au moins) plus de deux heures trente devant moi, le temps de mettre noir sur blanc pour Géro ce que j’avais glané dans mon épuisette rapport aux affaires candentes sur « la actualización de la Política Migratoria ».
Miami sera toujours à 180 km de La Havane à vol d’oiseau et à quelque 35 mn à bord d’un vol d’une compagnie aérienne. Pour la modique (?) somme de 220/250 dollars ou plus selon la durée du séjour fuera (dehors). Jusque là rien de changé. Mais faut-il toujours croire les dépliants touristiques ou les bulletins de la National Geographic ?
Cinéma
Tchok En Doc : une valorisation du cinéma documentaire en Martinique
TCHOK EN DOC est une association visant à valoriser le cinéma documentaire via la réalisation et la diffusion de films.
Depuis sa création en 2008 elle a tissé un réseau qui a abouti en 2011 au premier Mois du film documentaire coordonné, avec une visibilité médiatique, une programmation commune sur 9 lieux, un atelier de réalisation, une conférence et la venue d’invités.
Le Mois du film documentaire en Martinique s’appuie sur la participation de bibliothèques, associations, collectivités locales ainsi que divers espaces de rencontres et projections intérieures, et des séances en plein air.
Qu’est ce que Le Mois du Film Documentaire ?
C’est depuis 14 ans un rendez vous de cinéma riche et foisonnant.
L’objectif est de vous faire découvrir la richesse du cinéma du réel en fédérant les multiples manifestations construites par des programmateurs passionnés, dans des lieux de diffusion très divers.
Mise en lumière de films rares ou inédits, hommages à des réalisateurs, rencontres, avant-premières, débats, expositions et concerts permettent de valoriser ce cinéma.
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Organisation du Mois du film documentaire Martinique :
Tchok en doc définit avec les structures participantes un thème général et une programmation commune de films, d’événements, de rencontres et d’ateliers.
Sociologie
Diane 35 et génériques : retrait du marché sous 3 mois
Dans un communiqué du 30 janvier 2013, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indique avoir engagé une procédure de suspension de l’autorisation de mise sur le marché de Diane 35 et de ses génériques. Ce médicament dont la suspension prend effet dans un délai de 3 mois avait été mis sur le marché français pour le traitement de l’acné (et non pas comme contraceptif).
Cette décision a été prise en raison notamment du risque thromboembolique veineux et artériel auxquels ils exposent les femmes traitées. Dans l’immédiat, selon l’ANSM, les patientes ne doivent pas interrompre brutalement leur traitement par Diane 35 ou ses génériques. Elles peuvent donc le poursuivre jusqu’à la prochaine consultation chez leur médecin (ou tout autre prescripteur) qui envisagera avec elles, les options thérapeutiques convenant au mieux à leur situation individuelle. Par ailleurs, les médecins ne doivent plus prescrire ces médicaments, ni en initiation de traitement, ni en renouvellement. Enfin, les pharmaciens doivent délivrer les traitements minimaux nécessaires pour éviter toute rupture brutale de traitement jusqu’à ce que la patiente consulte à nouveau son médecin ou tout autre prescripteur.
Echos d'éco
Mode d’emploi pour éteindre les enseignes lumineuses
L’arrêté a été publié mercredi 30 janvier au Journal Officiel: à partir du 1er juillet 2013, les magasins, les bureaux, les bâtiments publics devront être éteints la nuit.
– Toutes les illuminations de bâtiments non résidentiels (monuments, mairies, gares) devront cesser au plus tard à 1 heure du matin.
– Les vitrines de magasins devront être éteintes à 1 heure du matin.
– Les éclairages intérieurs des locaux à usage professionnel (bureaux par exemple) devront être éteints au maximum une heure après la fin de l’occupation.
Le Clan du Néon n’a pas attendu cet arrêté pour couper l’électricité: depuis 5 ans, à Paris, Lille, Lyon ou Brest, les membres de ce collectif écolo rigolo éteignent les enseignes lumineuses. Le mode d’emploi est très simple. Tout y passe: banques, hôtels, gares, restaurants, pharmacies. Son plus beau coup: l’extinction de néon des Galeries Lafayette au sommet du bâtiment à Haussmann. Le Clan du Néon est aujourd’hui quelque peu éteint. Mais d’autres collectifs suivent comme Zérowatt.
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Article de Hervé Marchon
Sociologie
Coup de vieux sur les Antilles
Par Daniel Bastien
Les populations de Martinique et de Guadeloupe étaient les plus jeunes de France. En 2040, elles seront parmi les plus vieilles. Emigration, baisse de la fécondité, retour des retraités participent à ce basculement rapide, qui impose de nouvelles gouvernances.
Il y a de quoi être tétanisé par le profil spectaculaire des graphiques d’évolution de la population de la Martinique. Il bouscule toutes nos convictions. « Le phénomène est très brutal, car extrêmement rapide », reconnaît Claude-Valentin Marie, directeur scientifique de la récente et vaste étude « Migration, famille, vieillissement » qui vient d’être publiée par l’Ined et l’Insee, la première du genre en France, et portant sur quatre départements d’outre-mer français. En trois pyramides des âges, dont la transformation conduit à leur quasi-inversement, le vieillissement « massif » de la population martiniquaise depuis les années 1960 saute aux yeux, totalement comparable à celui de l’île soeur guadeloupéenne. « Aux Antilles, la transition démographique s’est opérée en à peine cinquante ans là où, en Europe, il a fallu plus d’un siècle et demi», explique le chercheur, ce qui laisse deviner « l’ampleur des bouleversements accélérés dont ces sociétés sont aujourd’hui le théâtre ».
Sociologie
Famille : le recours des pères au complément de libre choix d’activité
La Caisse nationale des Allocations familiales vient de publier une étude consacrée aux pères percevant le complément de libre choix d’activité (CLCA). Le CLCA (ou « congé parental ») est une allocation versée au parent, d’au moins un enfant de moins de trois ans, qui ne travaille plus ou exerce une activité professionnelle à temps partiel.
Au 31 décembre 2011, les pères ne représentent que 3,5% de l’ensemble des bénéficiaires du CLCA (soit moins d’un père d’un enfant âgé de moins de trois ans sur cent, contre une mère sur quatre). L’analyse des bénéficiaires révèle que le mode de recours au CLCA est différent selon le sexe. Alors que la majorité des femmes arrêtent de travailler (56,2% d’entre elles), les hommes bénéficiaires du CLCA maintiennent le plus souvent leur activité professionnelle et perçoivent plus fréquemment la prestation à taux partiel (70,3% d’entre eux). Le recours masculin au CLCA à temps partiel s’effectue plus souvent dans le cadre du CLCA couple (prestation versée lorsque les deux parents travaillent à temps partiel). Il concerne 40% des pères bénéficiaires du CLCA à taux partiel, contre seulement 2,2% des mères bénéficiaires du CLCA à taux partiel.