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Le blues d’Aulnay-sous-Bois s’invite aux Grammy Awards

Même si, dimanche 10 février à Los Angeles, le Grammy du meilleur album de blues a échappé à And Still I Rise de l’Heritage Blues Orchestra, coproduit par la municipalité d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), leur nomination aux 55es Grammy Awards, les prestigieuses Victoires de la musique américaines, dans l’unique catégorie récompensant le blues, fait rêver…

D’autant que la défaite est honorable, face au ténor du genre, Dr. John (Locked Down), qui décroche son sixième Grammy, les autres concurrents étant Shemekia Copeland (331/3), Ruthie Foster (Let it Burn), Joan Osborne (Bring it on Home).

« Etre nommés, c’est déjà comme avoir gagné ! », relativise la vocaliste Chaney Sims, dont c’est la première nomination aux Grammy Awards. Pour l’occasion, le maire d’Aulnay, Gérard Ségura (PS), a fait le voyage jusqu’à Los Angeles, avec le directeur artistique du festival Aulnay All Blues et producteur de l’album, Larry Skoller, en compagnie des musiciens : « Pour moi, c’est la ville d’Aulnay toute entière qui est nommée », explique-t-il à son arrivée dans la mégalopole californienne, ajoutant : « Cette deuxième nomination nous fait franchir un cap. 

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Pawòl a kò pawòl a ka

 (création 2008), « Parole du corps, parole du tambour Ka « . Cette pièce est un voyage initiatique aux confins de nos mémoires créoles, à l’instar de celui de Ti Jean L’horizon, personnage des contes traditionnels caribéens réputé pour sa pugnacité et sa capacité d’adaptation. Dans cet univers onirique foisonnant d’images, équilibre et déséquilibre, ahan et néant, éloquence et silence ne constituent que divers aspects de la même quête : être debout entre terre et ciel, accueillir les traces héritées des ancêtres tout en balisant son chemin de l’ombre vers la lumière. Le point de départ de cette pièce sont les deux solos « Au verso de l’Oubliance », 2005, et « Hors Kabouya », 2006.  Extrait vidéo du spectacle 2nd Extrait »Hors Kabouya » (Dénouer les noeuds) Finaliste du concours du Festival Orkesztika Alapìtvàny en 2005 (Budapest Hongrie) En anglais

Note de l’auteur

« Depuis mes débuts dans la composition chorégraphique, en 1995, je n’ai eu de cesse d’interroger les danses ancestrales de Guadeloupe pour y débusquer, au-delà de leur organisation formelle et de leurs codes, une parole essentielle susceptible de nourrir ma démarche créative.

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Dix jours de Taubiramania à l’Assemblée

Par Sylvain Courage

Dans la nuit du 1er au 2 février, tandis que le débat sur le « mariage pour tous » s’éternise, les parlementaires de la majorité et de l’opposition souhaitent, en chœur, à Christiane Taubira un bon anniversaire. Une trêve dans la guerre de tranchées qui fait rage au Palais-Bourbon ! Aux petits soins, ses amis socialistes lui offrent un ouvrage ancien d’estampes japonaises, et, au petit matin, ils forment pour elle une haie d’honneur à la sortie de l’Hémicycle.

En dix jours, Christiane Taubira, 61 ans, a gagné l’admiration de ses pairs et forcé le respect de ses adversaires. Une rumeur persistante court l’Assemblée qui la dit fatiguée, souffrante. La garde des Sceaux ne commente pas. « Femme debout », elle veut rester « concentrée » et « dans l’action ». Les journalistes qu’elle évite « comprendront d’eux-mêmes ! » dit-elle, sibylline.
Inspiration politique

Mme Taubira siège jour et nuit, rivée sur le banc du gouvernement, un manteau jeté sur ses jambes comme un plaid pour se réchauffer. Le nez dans ses dossiers, le micro à portée de la main, elle taille en pièces les arguments de ses contradicteurs.

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GPA : la plus grande subversion féministe

Par Caroline Mécary, avocate, auteure.

— La question de la gestation pour autrui (GPA) a fait irruption dans le débat sur le projet de loi ouvrant le mariage civil aux couples de personnes de même sexe, par effraction pourrait-on dire, lorsque la circulaire du ministère de la justice, annoncée dès le 16 janvier devant la Commission des lois, a fait l’objet d’une dépêche le 29 janvier.

Pourtant, la circulaire rappelle avec raison le droit applicable : « Est français l’enfant dont l’un des parents est français » (article 18 du code civil) de sorte qu’un certificat de nationalité française – qui atteste de sa nationalité – doit pouvoir lui être délivré indépendamment de la conception.

La circulaire n’abroge évidemment pas l’article 16-7 du code civil qui fonde depuis 1994 l’interdiction d’une convention dite de « mère porteuse ».

Cette réalité n’a nullement empêché les députés de l’opposition, qui ne sont pas à une dénégation près du réel, de saisir cette opportunité « politique » qui leur a été servi sur un plateau par un de ces énièmes couacs – dont la majorité présidentielle a manifestement le secret – pour agiter fantasmes et peurs irrationnelles à coups de mots-valises, de mots-slogans : « location de ventre », « location d’utérus », « enfant Play mobil », etc.

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Mort du légendaire trompettiste de jazz, Donald Byrd

 –Il était né Donaldson Toussaint L’Ouverture Byrd II, mais c’est sous le nom de scène Donald Byrd que ce trompettiste de légende a joué avec les plus grands. C’est par la voix de son neveu que l’on a appris son décès lundi 4 février 2013 à l’âge de 80 ans.

Il avait commencé sa carrière auprès des Art Blakey & Jazz Messengers dans les années 50 avant de poursuivre avec des noms comme John Coltrane, Sonny Rollins ou encore Herbie Hancock. Durant sa carrière riche de plus d’une trentaine d’albums, il a exploré de nombreux genres : be-bop, le jazz funk ou le jazz fusion. Il était considéré comme un des artistes phare du label Blue Note. Son influence a continué de se faire sentir à travers de nombreuses reprises de rappeurs comme Public Enemy ou Nas.

 

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Une consommation régulière de sodas  » light  » doublerait le risque de diabète

Une étude française souligne que le risque associé aux édulcorants est supérieur à celui du sucre

C’est une pièce supplémentaire à l’édifice compliqué du débat sanitaire sur les édulcorants. Des chercheurs français publient, dans l’édition de février de la revue American Journal of Clinical Nutrition, les résultats d’une étude épidémiologique associant, pour la première fois sur une cohorte française, une consommation régulière de boissons  » light  » à un risque plus que doublé de contracter un diabète de type 2 – dit  » diabète sucré « .

Le résultat est d’autant plus remarquable qu’il est tout à fait contre-intuitif : le risque mis au jour est plus important pour les gros consommateurs de boissons aux édulcorants que pour les gros consommateurs de boissons sucrées classiques. La consommation de jus de fruits pressée n’a pas, pour sa part, été associée à un risque accru de diabète.

Les auteurs ont travaillé sur une cohorte de 66 118 femmes, qui ont été suivies pendant quatorze ans. Ils n’ont considéré que les cas de diabète apparus au cours de la durée du suivi – c’est-à-dire entre 1993 et 2007.

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« Lémistè » de Monchoachi

Monchoachi

à François Boddaert, Editions Obsidiane

 

…Je vous expose ma visée pour Lémistè dont Liber America que vous avez entre les mains, constitue un premier volet : il s’agirait d’un long parcours à travers les mythes, les magies, les rituels cérémoniels qui ont fait la présence des différentes parties ou lieux du monde, présence recouverte totalement de nos jours par la Civilisation : Amérique, Afrique-Océanie, Europe-Asie (se sont mes découpes), non évidemment dans le simple but de rapporter ceux-ci (je ne suis pas ethnologue), mais en les jouant, en les déplaçant, en les retournant, voire en les subjuguant, ceci en vue d’ébranler la vision calamiteuse du monde charriée par la dite Civilisation.

Comme tout poète, je n’ai à ma disposition pour ce faire que la langue, ou du moins j’en ai deux : la créole et la française, ce qui me permet de jouer des facultés de l’une et de l’autre, la française plus portée aux généralisations, la créole plus rythmique, plus sonore, plus imagée, plus sensible, plus traversée aussi par le souffle, non de l’esprit, mais des esprits et des magies, ce qui ne constitue pas un moindre recours pour nous ramener à une vision du monde sensible où toutes choses vivent et pas seulement l’homme.

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Formation d’Iconographe – Gestion d’images photographiques

 

 

Les prochaines dates de la formation  d’Iconographe – Gestion d’images photographiques (communication visuelle) auront lieu les:

Lundi 15 et Mardi 16 Avril 2013 à la Cité des Métiers au Raizet – Guadeloupe

L’administration des dossiers de prise en charge (AGEFOS – AIF – OPCALIA) se fait directement auprès de ces organismes. La procédure étant longue, pensez à engager les démarches dès maintenant !

 

Les places étant limitées, réservez dès maintenant la session qui vous intéresse, en retournant un email avec votre nom et N° de portable à: iconoblues@yahoo.fr ou appelez le : 0690 302 743 ou 0590 901 949

 

Cette formation a déjà été suivie par des agents de L’Université des Antilles Guyane, de la Région Guadeloupe, du Conseil Général, de la CCI ainsi que des professionnels travaillant dans les secteurs de l’image et de la communication de nombreuses collectivités et entreprises privées.

 

La formation a initialement été mise en place à Londres et a rencontré un réel succès au sein de la Saint Martins school qui a classé cette formation en cours « Business ».

 

La formation s’adresse aux professionnels de l’image et de la communication (photographes, graphistes, responsables communication), aux étudiants en recherche de formation/emploi dans un secteur porteur et épanouissant, ainsi qu’aux adultes désirant améliorer leur site Internet ou changer de carrière en s’orientant vers le domaine des bases de données, des archives et de la vente d’imagerie publicitaire.

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Que s’est-il réellement passé au Collège Edouard Glissant du Lamentin?

Le Principal du Collège Edouard Glissant après avoir été suspendu les 04 et 05 février de ses fonctions par le Ministère de l’Éducation Nationale a été autorisé à reprendre ses fonctions le 06 février. La presse nous dit qu’ « après une bagarre relativement bénigne, survenue entre adolescentes au sein du collège, le Principal a convoqué dans son bureau leurs parents. Par la suite, le père excédé par les faits qui lui ont été relatés, a porté à sa fille des coups d’une rare violence. Une scène à laquelle a assisté le Principal. Elle remonte au 25 janvier. Or le chef d’établissement n’a signalé ce fait grave au Recteur que le 29 janvier. Une faute d’appréciation, […) considérée comme une faute professionnelle. » ( France-Antilles du 06-02-13 page 5).

Et l’ensemble des syndicats de prendre position unanimement en faveur du Chef d’établissement, sans évoquer un seul instant le comportement du « parent » et encore moins le sort de la victime. ( voir ci-après). Avec en surplus une déclaration de la fédération des parents d’élèves PEEP qui justifie la violence des coups portés à l’enfant par ces mots terribles : « Un parent a son libre arbitre, s’il corrige son enfant, cela le regarde,.

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Avec «Lincoln», Spielberg blanchit le combat abolitionniste

 

Par Philippe Marlière

Acclamé par les critiques, Lincoln est présenté comme l’un des films les plus achevés de Steven Spielberg : « sobre, complexe et historiquement fidèle » ; ainsi perçoit-on de manière générale cette œuvre. Certaines plumes parlent d’une lecture froide, délibérément antiromantique de la période ; une « esthétique réaliste » qui donne l’apparence du « vrai ». Spielberg n’a-t-il pas jeté une lumière crûe sur le monde interlope de la politique washingtonienne d’alors ; un univers raciste, misogyne, gangréné par les magouilles auxquelles « Honest Abe » prête même implicitement son concours ?

Je ne partage pas cette lecture trompeuse car elle passe à côté de la réalité du combat abolitionniste aux Etats-Unis. En montrant que l’abolition de l’esclavage était le fait de politiciens blancs éclairés et en écartant de cette lutte les Noirs, Spielberg a fait un choix aussi étonnant que tendancieux.

Spielberg récidive

En dépit du titre, Lincoln n’est pas un biopic consacré au seizième président des Etats-Unis. Celui-ci y joue un rôle relativement secondaire et l’histoire mise à l’écran ne couvre d’ailleurs que les quatre derniers mois de la vie du président.

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«Simone Veil», «Badinter» et… Christiane Taubira

Christiane Taubira parle sans notes. Un phrasé bien scandé. Un débit maîtrisé. Son discours inaugural a duré près de trois quarts d’heure et a impressionné le public.

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Le point commun entre «Django Unchained» et «Lincoln», c’est leur problème avec les femmes

Alyssa Rosenberg

Comment se fait-il que les nouveaux films de Tarantino et Spielberg ignorent à ce point l’œuvre accomplie par les femmes noires américaines pour obtenir leur liberté?

La sortie du dernier Tarantino, Django Unchained, un western spaghetti qui narre la revanche d’un esclave, bientôt suivi en France de la sortie du Lincoln de Spielberg, un biopic plus classique (aux Etats-Unis, le second est sorti avant le premier), permet aux spectateurs de se replonger, à un très court intervalle, dans une des périodes les plus sombres de l’histoire des Etats-Unis, qui soulève encore de nombreuses questions.

Les Américains sont-ils en mesure d’être confrontés au racisme de l’un de leurs présidents les plus populaires? La vengeance ou le désir de réconciliation ont-ils présidé à la réintégration des Etats sécessionnistes du Sud –et des propriétaires d’esclaves– au sein de l’Union? Les propriétaires d’esclaves organisaient-ils vraiment sur leurs plantations des combats d’esclaves, jusqu’à la mort?
Keckley n’est qu’un faire-valoir

Mais une autre question est soulevée par ces films, de manière incidente: comment se fait-il qu’ils ignorent à ce point l’œuvre accomplie par les femmes noires américaines pour obtenir leur liberté?

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Christiane Taubira : entre fous-rires et Léon-Gontran Damas

La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a été prise mardi d’un fou rire pendant le débat sur le mariage homosexuel à l’Assemblée nationale, puis a récité « Nous les gueux » de Léon Gontran Damas lors de son intervention suivante.
« Monsieur (Philippe) Gosselin, puisque c’est par petits bouts que vous êtes amené… » a-t-elle commencé en pouffant de rire, sans parvenir à terminer sa phrase. « Je vais essayer de vous répondre par pe… par petits bouts », a-t-elle poursuivi difficilement. Nouveau fou rire. « J’ai un élan à votre égard, j’ai un élan… » est-elle parvenue à ajouter en s’adressant au député UMP avant de se rasseoir sans pouvoir terminer son intervention.

Ce fou rire irrépressible de la ministre a suscité les applaudissements des députés de la majorité, l’hilarité de ceux de l’opposition et des éclats de rire du président PS de l’Assemblée, Claude Bartolone.

Quelque temps après, elle s’est permis une envolée lyrique, en réponse à Hervé Mariton (UMP), en récitant un poème du Guyanais Léon-Gontran Damas, issu du recueil « Black Label » -« je connais par coeur », a-t-elle assuré- qu’elle avait déjà cité lors de son discours d’ouverture des débats.

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“Lincoln”, de Steven Spielberg, chef-d’œuvre ou pensum ?

–A Madiana–

Critiques | La critique américaine l’a encensé, la rédaction de “Télérama” est partagée. L’interprétation de Daniel Day-Lewis et Tommy Lee Jones en réchappe

Pour : Avec ses douze nominations aux Oscars, le profil de ce Lincoln semble bien peu mystérieux : un grand film prestigieux sur le prestige d’un grand président des Etats-Unis. Heureusement, c’est beaucoup plus intéressant que ça. Plus original aussi.
Le Lincoln que nous montre Spielberg est celui des quelques mois qui précèdent son assassinat, le 15 avril 1865.

La guerre de Sécession fait encore rage, opposant les Etats esclavagistes du Sud aux Nordistes abolitionnistes. L’Amérique est déchirée, mais elle a foi en son Président, aimé, réélu en novembre 1864. Si proche de son peuple qu’il semble presque partager avec lui la même vie, dans la Maison-Blanche, où l’on entre et sort alors librement pour le rencontrer.

Lincoln est pourtant un homme seul, conscient de devoir assumer des responsabilités qui ne pèsent que sur lui – l’interprétation de Daniel Day-Lewis le montre avec finesse. Contre l’avis de tous ceux qui lui conseillent d’entretenir tranquillement sa popularité, il décide de lancer le combat pour l’adoption, par la chambre des représentants, du treizième amendement, qui abolira l’esclavage.

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Le livret de famille, c’est fini

Par Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste

–Il est impossible d’installer les bouleversements liés aux nouvelles méthodes de procréation médicalement assistée (PMA) à l’intérieur de l’ancienne organisation familiale, dont le cadre législatif avait été conçu pour donner aux enfants nés en son sein un père cumulant les fonctions de géniteur présumé, d’éducateur privilégié et de donneur de nom.

Vouloir fabriquer des livrets de famille en faisant apparaître un « parent 1 » et un « parent 2 » paraît dérisoire au regard des enjeux, notamment du fait de l’augmentation d’enfants nés par PMA, par dons de spermes, d’ovocytes et, de plus en plus, d’embryons.

LA LEVÉE DE L’ANONYMAT DES DONNEURS

Rappelons donc d’abord un préalable : toute réforme de la parentalité commence par la levée de l’anonymat des donneurs. Il est heureux de constater que les adversaires traditionnellement les plus résolus de cette levée y arrivent petit à petit, face aux dangers potentiels que pourrait représenter le fait que deux femmes ou deux hommes élèvent un enfant dans le déni de la place de l’homme ou de la femme qui aurait pris une part à sa conception.

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Mariage homosexuel : « Fonder la filiation sur l’engagement parental plutôt que sur la nature »

Par Martine Gross, sociologue (CNRS)

Sylviane Agacinski, dans sa tribune du 3 février, fait remarquer à juste titre que la procréation médicalement assistée (PMA) telle que pratiquée en France nie la personne du donneur, l’identifie trivialement à quelques cellules, l’objet de son don, et fait passer les parents pour des géniteurs. Elle dénonce un peu plus loin une pratique qui commence à se banaliser, la commande de gamètes sur Internet sans voir que c’est notre système actuel qui précipite les futurs parents dans cette voie. Quand la prohibition se tient en lieu et place d’un encadrement légal éthique et protecteur, il ne reste plus que les marchés parallèles pour réaliser un désir d’enfant aussi puissant chez les couples de même sexe que chez les autres.

Mais elle a tort de rapprocher la PMA, telle qu’envisagée pour les couples qu’elle appelle « classiques » de celle des couples de même sexe. En effet, dans ces derniers, la tentation de passer pour avoir procréé sans l’aide d’un tiers n’est pas jouable. S’il y a bien des familles PMA où le donneur est évoqué ce sont les familles homoparentales.

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“Lincoln” vu par un historien : “En simplifiant, Spielberg déforme le sens de la guerre de Sécession ”

 

Entretien | André Kaspi, spécialiste de l’histoire américaine,[…] explique en quoi le réalisateur s’est éloigné de la vérité historique pour raconter la vie d’Abraham Lincoln.

Abraham Lincoln, était-il le grand humaniste abolitionniste dont Spielberg imprime la légende dans son biopic, Lincoln, en salles le 30 janvier 2013 ? Pour distinguer l’homme du mythe, nous avons demandé l’avis d’André Kaspi, professeur émérite à la Sorbonne et éminent spécialiste de l’histoire des Etats-Unis.

Qu’avez-vous pensé du film ?

Le film m’a paru un peu long, parfois émouvant, surtout vers la fin, lorsque le treizième amendement [abolissant l’esclavage] est enfin adopté. Ce qui m’ennuie en revanche, c’est que tout soit centré sur ce treizième amendement. Je comprends que pour des raisons de scénario, de récit, il faille un sujet très fort, mais cela réduit le rôle de Lincoln à un événement qui est très important, je n’en disconviens pas, mais qui n’est pas le seul de sa présidence. Au même moment, le chemin de fer transcontinental est en plein essor : il doit réunir la côte atlantique et la côté pacifique. L’aspect économique de la guerre de Sécession est passé sous silence.

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L’Assemblée adopte l’article 1 ouvrant le mariage aux personnes de même sexe

L’Assemblée nationale a adopté samedi par 249 voix contre 97 le premier article du projet de loi sur le mariage homosexuel, le plus important, celui qui ouvre le mariage aux personnes de même sexe.

Sans surprise, les députés socialistes, écologistes, radicaux de gauche et Front de gauche ont voté pour. Les députés UMP, la plupart des députés centristes ont voté contre. Dans les rangs de l’UMP, seul Franck Riester s’est prononcé pour cet article 1er.

«Nous sommes heureux et fiers d’arriver à cette première étape», a salué la garde des sceaux, Christiane Taubira. «Nous allons établir la liberté pour chacune et chacun de choisir sa ou son partenaire pour construire un avenir commun (…). Il n’y avait aucune raison que l’Etat n’assure pas aussi la protection du mariage» aux couples homosexuels, a-t-elle dit.

«Un vote historique»

Pour l’UMP, Philippe Gosselin a regretté que «le gouvernement s’engage dans un choix de société que nous ne souhaitons pas». «Aujourd’hui, c’est le mariage, l’adoption, demain ce sera la PMA (procréation médicalement assistée) et la question des mères porteuses qui est toujours posée.

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Les poèmes sont des gros cochons, la poésie est une grosse truie

de Benoist Magnat  

–Haïti février 2013–

 

-La pieuvre sexuelle-

 

Les gros nichons sont octopus – ils attirent le regard – vous ne vous en remettez pas – en dérive totale – les îles de vos yeux s’engloutissent – confiture de baise – les volcans chauffent la cheminée – le magma se rue vers la surface – il n’y a pas moyen d’arrêter tout ça – pour le moment seulement – Une tape sur les doigts ou sur le regard risque de tout bouleverser – on rentre sa « chose » comme les cornes d’un escargot et tout semble redevenir normal.

De fines jambes avec un en-bout de derrière bien potelé réveillent la machine – je crois entendre la mélasse s’étendre sur la crêpe – on sourit d’une envolée ou d’une partie de jambes en l’air – pour le moment c’est seulement dans l’air – on suit des yeux cette excitation mobile – on met allume-cigare en connexion – on se vidange le disque dur par des images rafraîchissantes – un coca pétillant avec une paille – une montée d’escaliers voluptueuse – un raclement de la gorge pour signaler votre existence à l’allumeuse de réverbères.

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Les petits dans la cour d’écrans

par Erwan Cario, Isabelle Roberts, Raphaël Garrigos

–Un front large comme un pare-brise, un AK-47 glissé dans la barboteuse, des membres inférieurs atrophiés et des pouces maousses comme des poêlons à raclette. C’est — en gros — le portrait bien trop souvent dessiné du lardon d’aujourd’hui, croulant sous l’avalanche des écrans : télé, console de jeux vidéo, ordinateur, Facebook, smartphone et désormais tablette. Nocive, l’avalanche, évidemment… Psychologies Magazine relaie d’ailleurs, ce mois-ci, l’appel à la vigilance de cinquante experts « face à l’utilisation abusive des écrans », accompagné de huit pages anxiogènes sur le sujet. Mais voilà qu’un rapport intitulé l’Enfant et les écrans vient faire un sort aux idées reçues. Oui, les jeux vidéo « peuvent stimuler de nombreuses compétences ». Oui, les réseaux sociaux « peuvent être un espace d’expérimentation et d’innovation ». Ce rapport n’est pas l’œuvre d’une bande de hippies geeko-libertaires, mais de l’Académie des sciences qui, sous la plume de Jean-François Bach, Olivier Houdé, Pierre Léna et Serge Tisseron (1), dessine « un chemin de raison », rappelant sans cesse l’évidence, à savoir la nécessité d’un encadrement parental et scolaire dans les activités numériques de ceux que Michel Serres appelle joliment les « petits poucets » et « petites poucettes ».

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Le discours historique de Christiane Taubira, la victoire des Lumières

Le discours de Christiane Taubira en faveur du mariage homosexuel est-il entré dans l’histoire ? Le plaidoyer de la Garde des Sceaux, ce 29 janvier à l’Assemblée nationale, semble indéniablement avoir marqué les esprits. À commencer par celui de la philosophe Laura-Maï Gaveriaux.

Les avancées juridiques et politiques marquantes de notre histoire démocratique ont souvent donné lieu à de grands discours devant l’Assemblée nationale, lesquels constituent autant de jalons discursifs dans l’évolution du rapport de notre société au droit, et ce depuis la Première République. Pour les plus modernes, nous en gardons des archives photographiques ou télévisuelles, aujourd’hui consignées dans la mémoire collective.

Dans les pas de Simone Veil et de Robert Badinter

Pour ma génération, c’est l’image de Simone Veil, en 1974, défendant le projet de loi visant à la dépénalisation de l’avortement. Derrière cette photographie d’histoire, recouverte aujourd’hui du voile de la sérénité que permet de la distance du temps, se trouve en fait une succession de débats houleux et parfois même violents.

Pensez que la discussion du texte s’ouvrit le 26 novembre 1974, et que la loi fut votée dans la nuit du 29 novembre.

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Un point de notre histoire dans les débats en cours.

par Gilbert Pago.

 

–Bruno Nestor-Azérot, député de la Martinique vient de faire une déclaration retentissante à l’Assemblée Nationale Française dans le débat sur le mariage pour tous. Je ne reviendrai pas sur son positionnement qui relève de ses convictions personnelles, qu’il faut tolérer même si je ne suis pas d’accord,  mais sur l’argument qu’il a considéré comme le plus important dans son argumentation. Il a déclaré :

« Moi, homme issu d’un peuple opprimé, réduit en esclavage, où le système social était un système qui refusait à un homme et à une femme de pouvoir avoir un enfant et de se marier légitimement, où le mariage était interdit et fut une conquête de la liberté ».

L’argument mérite d’être commenté car l’histoire et notre passé d’esclave sont souvent utilisés, à tort et souvent en total contre-sens. C’est donc en ma qualité d’historien que je me prononce.

Si des maîtres se sont souvent opposés aux mariages des esclaves, pour leurs intérêts. Ce n’étaient ni le cas de la totalité ni le sens de la politique royale exprimée à travers les instructions royales et le fameux Code Noir qui était enregistré par  le Conseil souverain.

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Les députés d’outre-mer boudent le mariage pour tous

Par Laure Equy

Enquête — A gauche, ils seront au moins six à ne pas voter le texte. Ils invoquent notamment «un modèle familial plus conservateur» et «des pratiques religieuses plus prégnantes».

«Ici, les gens sont un peu perdus, bousculés dans leurs repères par cette loi. Je dois soutenir ma population et relayer leurs doléances», justifie un député antillais qui raconte les électeurs défilant à sa permanence pour lui demander de ne pas approuver l’ouverture du mariage aux couples homosexuels. Ils sont plusieurs députés d’outre-mer à se rebiffer ainsi contre le projet de loi sur le mariage pour tous. Sur 27 élus à l’Assemblée nationale – dont 19 à gauche –, seule une petite dizaine compte voter le texte.

Les socialistes devraient largement suivre la consigne de vote du groupe à l’exception du Réunionnais Patrick Lebreton qui a écrit à Bruno Le Roux pour lui expliquer son intention de voter contre. Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe) hésite encore mais devrait finalement voter pour ou s’abstenir. En revanche, aucun des cinq députés du groupe GDR (gauche démocrate et républicaine, qui regroupe aussi les dix élus du Front de gauche) n’approuvera le projet de loi : Bruno Nestor Azerot, Alfred Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor en Martinique, Huguette Bello (La Réunion) et Gabriel Serville, successeur de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, en Guyane.

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Une découverte de Nestor-Azérot : « Un homme et une femme, ce n’est pas pareil »

Dans un discours qui sent bon la calotte et le goupillon Nestor-Azérot fait une découverte fondamentale : « Un homme et une femme, ce n’est pas pareil!« . On reste coi devant le contenu informationnel inouï d’une telle déclaration. On demeure sidéré. Et pourtant!

Le texte dont on prendra connaissance ci-après est une anthologie de truismes, de fausses évidences, et d’incohérences intellectuelles. Ces dernières n’étant que l’expression d’un déplacement de la pensée du registre de la raison à celui de la croyance. Nestor-Azérot verse dans un naturalisme social grand teint. On voudrait lui rappeler avec Maurice Godelier que « L’humanité n’a cessé d’inventer de nouvelles formes de mariages et de descendance« , on voudrait lui dire que « les paradigmes sociologiques les plus opposés s’accordent pour traiter le social et le culturel comme le résultat d’un patient travail de dénaturalisation qui creuse un fossé incompressible entre l’ordre réducteur des causes naturelles et l’ordre respectable, de facture mentale ou sociale, des raisons, entre les instincts de base de l’organisme et la logique de haut-niveau des significations partagées et des normes culturelles » ( Kaufmann-Cordonnier).

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Désunion pour Tous !

Par Rober SAE

–Quoi ? La protection sociale, les services publics d’éducation et de santé sont sabordés, les usines licencient en masse et les populations ne peuvent plus vivre de leurs revenus décroissants ! Quoi ? Le mécontentement gronde.  Calmez-vous braves gens, grâce à la loi sur le « MARIAGE POUR TOUS », la société va conquérir d’autres droits et libertés, la République sera plus soucieuse du sort de tous ses enfants, et  l’amour conquerra de nouveaux espaces !

Nous avons ici une nouvelle illustration de la machiavélique aptitude des propagandistes du système à manipuler l’opinion et à diviser pour mieux régner ! En vérité, ce hochet qui est aujourd’hui agité est un facteur manifeste de « DESUNION POUR TOUS »

Les millions d’êtres humains (hétéro ou homos), victimes de la sauvagerie du libéralisme qui par de puissantes mobilisations populaires, pourraient mettre fin à « l’horreur économique » et aux injustices sociales, devront attendre que les manifestants pro ou anti « mariage pour tous » aient fini de s’invectiver et de s’affronter !

Rayi chyien, di dan-y blan !  Les idéologues de la bourgeoisie française comptent parmi les plus efficaces que l’histoire ait produits !

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