—Par Antoine Prost, historien de l’éducation—
A force de crier au loup, c’est en vain qu’on appelle au secours s’il surgit… On a tellement dénoncé la baisse du niveau, alors qu’il montait, comme le montraient les évaluations faites à la veille du service militaire, lors des « trois jours », qu’aujourd’hui l’opinion ne s’alarme guère, alors qu’il baisse pour de bon.
Il faut pourtant sonner le tocsin. Tous les indicateurs sont au rouge. Dans les fameuses enquêtes PISA, la France est passée entre 2000 et 2009, pour la compréhension de l’écrit, du 10e rang sur 27 pays au 17e sur 33.
La proportion d’élèves qui ne maîtrisent pas cette compétence a augmenté d’un tiers, passant de 15,2 %, à 19,7 %. En mathématiques, nous reculons également et nous sommes dans la moyenne maintenant, alors que nous faisions partie du peloton de tête.
Ces chiffres gênent : on les conteste. Ce sont des évaluations de compétences à 15 ans, qui mesurent indirectement les acquisitions scolaires…
Et pour ne pas risquer d’être mal jugés, nous nous sommes retirés de l’enquête internationale sur les mathématiques et les sciences.