M' A

Syngué Sabour – Pierre de patience

 Drame réalisé en 2012 par Atiq Rahimi

–SYNOPSIS–
Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans le coma ; sa jeune femme à son chevet prie pour le ramener à la vie. La guerre fratricide déchire la ville ; les combattants sont à leur porte. La femme doit fuir avec ses deux enfants, abandonner son mari et se réfugier à l’autre bout de la ville, dans une maison close tenue par sa tante. De retour auprès de son époux, elle est forcée à l’amour par un jeune combattant. Contre toute attente, elle se révèle, prend conscience de son corps, libère sa parole pour confier à son mari ses souvenirs, ses désirs les plus intimes… Jusqu’à ses secrets inavouables. L’homme gisant devient alors, malgré lui, sa « syngué sabour », sa pierre de patience – cette pierre magique que l’on pose devant soi pour lui souffler tous ses secrets, ses malheurs, ses souffrances… Jusqu’à ce qu’elle éclate !

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 20/02/2013
 

Cela fait plusieurs jours qu’il est là, sans parler, allongé tout près d’elle.

→   Lire Plus

Israël Galvan : quand un danseur croit être un penseur

Par Raphaël de Gubernatis

–Si le sujet déclaré de l’ouvrage est profondément tragique, le résultat, lui, n’en est que plus affligeant. Que peut-on bien dire du spectacle intitulé « Le Réel / Lo Real / The Real », conçu par le danseur de flamenco Israël Galvan et ses compagnons pour tenter d’évoquer l’effroyable génocide perpétré par les nazis sur les tziganes, sinon que c’est un accablant navet ?

Les niaiseries d’un apprenti

De toute évidence, ni ce pauvre Galvan, sans doute sincère dans sa naïveté, ni ses camarades ne possèdent les moyens nécessaires pour porter un sujet aussi lourd à la scène. Alors même que le thème évoqué est carrément illisible, à l’exception de quelques allusions transmises par des images filmées, l’auteur accumule dans son ouvrage toutes les niaiseries d’un apprenti qui se veut à tout prix novateur et téméraire et qui, pour ce faire, croit devoir passer par mille singeries obligées apparaissant sans doute à ses yeux comme des preuves de modernité.

Un « zapateado » sur une plaque en tôle

Il ne suffit pas de se rouler comme un possédé sur une plaque de tôle perforée après l’avoir traînée sur le sol, de passer la tête par l’ouverture qui y est pratiquée, puis d’y essayer un « zapateado » effréné, pour moderniser le flamenco ou lui conférer quelque éloquence.

→   Lire Plus

Un homme musclé est-il un meilleur amant ?

Faux. Un rapport sexuel n’étant pas comparable à un exploit sportif, les « plaquettes de chocolat » n’ont aucune influence sur la performance.

Le plaisir s’apprend, le but étant de devenir un « gastronome de la sexualité » !

« Un homme musclé n’est pas un meilleur amant tout simplement parce que la verge n’est pas un muscle. » Dans un livre qui sera publié début mars (*), le docteur Sylvain Mimoun, gynécologue, andrologue et spécialiste de la sexualité, n’y va pas par quatre chemins. Et il met d’emblée en garde les hommes qui pratiquent le culturisme, car plus un individu développe sa musculature, plus sa verge va sembler petite. Qui plus est, les bodybuilders prennent des anabolisants, c’est-à-dire des produits qui augmentent la masse musculaire, ainsi que des hormones qui ont un effet négatif sur le comportement sexuel.

En dehors de ces excès, il est évident que certaines femmes préfèrent nettement les hommes au corps sportif et tonique. Ce sont eux que l’on voit d’ailleurs régulièrement dans les publicités, preuve que la gent masculine subit désormais, elle aussi, la dictature du corps parfait.

→   Lire Plus

« Wadjda » de Haiffa Al Mansour : la belle surprise de ce début d’année 2013

Par Thibaut Fleuret
Critique cinéma LE PLUS. C’est le premier long-métrage réalisé en Arabie saoudite. « Wadjda », en salle depuis le 6 février, parle du combat d’une petite fille contre le fondamentalisme religieux qui règne dans son pays. Le film, qui a bénéficié d’un très bon accueil dans les festivals où il est passé, est l’une des premières surprises de l’année. Critique de notre contributeur Thibaut Fleuret.

Édité par Sébastien Billard

inShare.0Réagir

La voici la véritable surprise de ce début d’année 2013. Malgré une réputation flatteuse acquise au cours des festivals qu’il a traversé, jamais on n’aurait pensé ce premier film pétri d’autant de qualités. Surtout, il dépasse sa condition. Un véritable boulot de cinéaste.

Des moments de poésie simple

Wadjda, c’est le prénom d’une petite fille qui va à l’école et qui veut un vélo. Le pitch est d’une simplicité désarmante. Il va, pourtant, permettre à la réalisatrice d’embrasser une multitude de thématiques. La première d’entre elles concerne, bien évidemment, la trajectoire de cet enfant. Cela est la première chose qui vient à l’esprit. On ne sera pas déçu.

→   Lire Plus

La tentative de réhabilitation de J-C Duvallier est un flagrant déni de justice

Lettre ouverte d’un poète au quotidien Le Nouvelliste d’Haïti

 

Robert Berrouët-Oriol

Linguiste-terminologue

Montréal, le 13 février 2013

Courriel : tradutexte.in ter@hotmail.com

En Haïti, la période durant laquelle se tient le carnaval est un moment privilégié d’expression de toutes les outrances du langage et des frustrations de la vie quotidienne. Elle peut être également propice à la diffusion d’idées négationnistes1et fallacieuses dans les champs historique et politique. Formulées en pareil contexte, les idées négationnistes passent souvent presqu’inaperçues : l’éructation carnavalesque, seule, mugit dans la Cité, couvrant de sa bave burlesque toute autre parole.

Arthur V. CALIXTE, duvaliériste et tonton-macoute notoire, homme de main des Duvalier père et fils, vient de mettre à profit pareil contexte en publiant dans Le Nouvelliste du 8 février 2013, comme à la dérobée, anba pay, un article mystificateur et négationniste : « Jean-Claude Duvalier, la grande victime de l’histoire » (http://www.lenouvelliste.com/article4.php?newsid=113360). Fier ilote d’une sourde tentative de réhabilitation du nazillon haïtien, Arthur V. CALIXTE réécrit l’Histoire, s’inscrit dans le déni des faits connus et fabrique, pince-sans-rire, un Jean-Claude Duvalier « victime » et « dictateur progressiste ».

→   Lire Plus

Discussions autour de Pratiques artistiques contemporaines en Martinique de Dominique BERTHET.

Mercredi 27 février 2013 à 18h30 – Bibliothèque Schœlcher

 

Cette conférence concernera le dernier ouvrage de Dominique BERTHET : « Pratiques artistiques contemporaines en Martinique ».

 

La Martinique est le lieu d’un important bouillonnement artistique et d’un réel foisonnement de création. Ainsi que le montre cet ouvrage, s’y développe une grande diversité des pratiques : peinture, sculpture, assemblage, installation, vidéo, performance, hybridation des techniques, etc.

L’auteur, qui fréquente depuis plus de vingt ans de nombreux artistes de cette île, nous invite à la faveur de cette relation privilégiée, à rencontrer certains d’entre eux et nous entraîne dans une découverte de leurs démarches ainsi que dans l’univers mystérieux de leurs œuvres. 

Cet essai fait également apparaître que les notions, de lieu, de mémoire, d’héritage, de trace, d’identité, de fragmentation, sont souvent communes à ces artistes ; notions auxquelles ils donnent des formes et des traitements à chaque fois singuliers. Cet ouvrage met ainsi en relation les œuvres avec ce qui les détermine, avec l’histoire et le contexte qui leur donne sens. 

 

Intervenants :

Justin DANIEL, politiste

Thierry JARRIN, artiste

Manuel NORVAT, auteur

Yolande-Salomé TOUMSON, enseignante, doctorante

 

→   Lire Plus

Christine Sourgins : «Tous ses héritiers ont trahi Duchamp»

Par Valérie Duponchell

INTERVIEW – Pour la polémiste Christine Sourgins, historienne et médiéviste, l’anticonformisme de l’artiste est devenu conformisme.

L’auteur du pamphlet de Les Mirages de l’art contemporain(La Table ronde) rappelle que dès 1962, l’artiste s’indignait lui-même de la récupération dont il était l’objet.

LE FIGARO. – Pourquoi parlez-vous de la trahison de Marcel Duchamp?

Christine SOURGINS. -Duchamp est incontestablement devenu «le pape de l’art contemporain», celui dont se réclament peu ou prou les artistes qui dominent le marché. Cependant tous ces héritiers, fers de lance d’un art contemporain officiel et financier, ont trahi Duchamp, qui, lui, n’avait pas le pouvoir et cultivait sa marginalité. Dès 1962, Duchamp s’indignait de la récupération dont il était l’objet: «Je leur ai jeté le porte-bouteilles et l’urinoir à la tête comme une provocation et voilà qu’ils en admirent la beauté», lit-on dans sa Lettre à Hans Richter en novembre 1962.

→   Lire Plus

50 ans après, l’O.J.A.M en débat : histoire, enjeux … et quelles continuations ?

—  Par Gilbert Pago —

–L’auteur de l’article est un de ces militants qui a vécu l’affaire de l’O.J.A.M comme ces milliers de jeunes radicalisés au moment de décembre 59 et de ses suites avec l’affaire Plénel en 1960. Agé alors de 14 ans, il assiste au  meeting du PCM, en février 60 à la Mutualité, se prononçant pour l’autonomie. Il fulmine, sympathisant actif de la Jeunesse Démocratique Martiniquaise, d’indignation après la tuerie du 24 mars 1961 au Lamentin. Il trépigne de  déception  lors de l’interdiction de la conférence de la jeunesse en juillet 61. Agé de 17 ans et admis en terminales au lycée Schoelcher, il est présent à plusieurs  réunions publiques de l’O.J.A.M en septembre-octobre 62 à la maison des syndicats. Il vécut l’atmosphère de l’arrestation des premiers militants dont Manfred Lamotte (ses frères et sa sœur étaient des fréquentations proches). Attiré par la Jeunesse Démocratique Martiniquaise, proche du Cercle Victor Schoelcher pour la défense des emprisonnés, puis membre et dirigeant de l’UJCM, il a été un actif acteur du mouvement de solidarité. 50 ans après, ce n’est pas l’historien qui parle mais le témoin partisan, resté fidèle à ce grand moment d’enthousiasme militant.  

→   Lire Plus

L’autorité parentale : de la notion juridique à la fonction éducative

 

Par Gracienne LAURENCE

–La loi a pour vocation de protéger le citoyen et de garantir les droits de chacun (du plus petit au plus grand) dans une société qui a comme fondement le vivre ensemble. Pour ce faire elle doit s’adapter aux évolutions des mœurs. Et la famille considérée comme la cellule de base de la société connaît dès la deuxième moitié du XXe siècle toute une série de mutations. Le modèle nucléaire jusque là, considéré comme la norme cesse de l’être pour laisser la place à de nouvelles structures comme les familles monoparentales, les familles recomposées, les familles homoparentales… Parallèlement à ces transformations familiales, l’enfant acquiert un statut particulier.  Il n’est plus considéré comme cette « petite chose » à modeler selon le bon vouloir de ses géniteurs.  Il devient une personne avec des droits et qui mérite tout le respect dû à tout être humain. C’est dans ce contexte de bouleversement sociétal ou des repères séculaires sont fortement ébranlés  que le législateur juge utile de redéfinir l’autorité parentale comme étant «  un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant ; Elle appartient au père et à la mère jusqu’à la majorité où à l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé, et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement dans le respect dû à sa personne.

→   Lire Plus

Programme du Festival 2013 des Nuits Caraïbes

Musiques Festival des Nuits Caraïbes en Guadeloupe et Martinique – 11ème édition

Pour cette nouvelle édition du festival musical les Nuits Caraïbes, le directeur artistique Yves Henry a réuni un plateau d’une qualité exceptionnelle

 -Les comédiens Alain Carré (auteur d’une trentaine de spectacles épistolaires) et Stéphanie Leclef (comédienne et conteuse)

-le danseur et chanteur originaire de Guadeloupe Yannis François (Opéra de Lausanne)

-les pianistes Boris Berman (Professeur à Yale University) et François Chaplin (acclamé pour ses enregistrements de Debussy et Poulenc)

-le ténor Xavier le Maréchal (directeur artistique du concours international d’Opéra de Paris)

-le flûtiste Vincent Lucas (flûtiste solo à l’Orchestre de Paris)

-le violoniste Gilles Henry (membre également de l’Orchestre de Paris)

Ces artistes se partageront la scène dans trois programmes différents, tissant les styles musicaux et les modes d’expression

→   Lire Plus

Festival du cinéma de Berlin: le film roumain « Child’s Pose » remporte l’Ours d’or

Ce drame de Calin Peter Netzer a remporté, samedi soir, l’Ours d’or à la 63e Berlinale. Il raconte l’histoire d’une mère de famille qui cherche à protéger son fils responsable d’un accident de la route mortel.
L’Ours d’or pour Child’s Pose. La plus haute des récompenses de la 63e édition du festival du film de Berlin a été décernée, ce samedi soir, à ce drame roumain de Calin Peter Netzer.

Le film, dont le titre original est Pozitia Copilului, raconte l’histoire d’une mère de famille aisée qui cherche à protéger son fils, responsable d’un accident de la route mortel.

Dans ce film minimaliste, tourné en majeure partie dans des appartements privés, l’actrice Luminita Gheorghiu incarne cette mère ultra-possessive, Cornelia, qui use de ses relations et de son argent pour éviter la prison à son fils coupable d’avoir écrasé un adolescent d’une famille modeste.
David Gordon Green meilleur réalisateur

L’Ours d’argent du meilleur réalisateur a été décerné au cours de la même soirée à l’Américain David Gordon Green pour son film Prince Avalanche, avec Paul Rudd et Emile Hirsch.

Ce film était d’ailleurs la seule comédie parmi les 19 longs-métrages en compétition officielle.

→   Lire Plus

Volga-Plage : un article révoltant tant sur le fond que sur la forme. Lettre ouverte au NouvelObs.

Lettre ouverte au Nouvel observateur et aux journalistes

 

Une fois de plus, alors que l’on croyait Jean Raspail, autre journaliste “spécialiste des Antilles” mort et ses émules antédiluviens noyés par les nouvelles intelligences du Tout-Monde voici qu’une journaliste française vient faire un reportage et veut vendre son tiers monde Pulitzer et son mépris pour celui-ci. Mais elle a oublié que Volga-Plage est tout simplement “la France”, ne lui en déplaise. Et que le quartier Texaco, créé autour d’un site d’entrepôts de barils, est aussi “la France”, couronné par un prix Goncourt attribué à Patrick Chamoiseau, qui plus tard n’hésite pas à faire avec Guy Deslauriers un documentaire sur Vieux-Pont, autre quartier d’habitat spontané, qui n’adopte pas le misérabilisme sensationnel et le mépris comme conducteur.

Cette journaliste connaît-t-elle tout cela ? C’est une honte que toujours et encore ce regard, cette absence de déontologie nous expose comme bibelots, comme “sujets” (au sens créole) et nous souhaitons  que les journalistes de la Martinique s’en inquiètent.

Si de ma pratique de l’anthropologie j’ai une fierté et une reconnaissance, c’est d’avoir par Volga acquis un vrai regard d’anthropologue bien des années après la fin de mes études,lors d’une enquête avec Serge Domi et Gustavo Torres, de pouvoir comprendre une identité collective d’un quartier qui laisse la place aux individus.

→   Lire Plus

Volga-Plage : La « putain » de Fort-de-France

 

par Marie Vaton, du Nouvel Obs

–Avoir vingt ans dans ce quartier du sud-est de la ville, c’est tourner en rond dans un coin oublié de tous et rêver de partir sans en avoir les moyens

Avec son nom qui fleure bon les cocotiers, sa rivière bordée de mangroves et sa petite zone de pêche Volga-Plage passerait presque pour un sympathique village de vacances, Les bicoques en tôle peinte ont des jardinets, et les placettes sont ensoleillées Pourtant, contrairement h ce que son nom indique, il n’y a ni plage ni touristes !cl.  » Volga-Plage, c’est le cul-de-sac de la Martinique, la verrue de Fort-de-France, sa putain « énonce Anicet Soquet, médiateur social au sein de l’association Mediadom. L’ancien enfant du quartier a grandi ici, au cœur du <(ghetto de la rivière  » le long des berges souillées par les bouteilles de rhum, les canettes et les m6gots, l’horizon barré par les cheminées de la centrale électrique. C’était il y a plus de trente ans et, pourtant, rien na changé. Les bandes de mauvais garçons font toujours le guet A l’entrée du quartier et les règlements de comptes sanglants n’ont jamais cessé II y a.

→   Lire Plus

Un homme poursuivi pour avoir acheté 4500 euros une adolescente ivoirienne

Une Ivoirienne d’une quinzaine d’années aurait été achetée pour faire le ménage à Cavaillon (Vaucluse) par un homme poursuivi pour traite d’être humain et violences.
Selon le procureur d’Avignon, un homme est poursuivi pour traite d’être humain et violences sur une jeune Ivoirieinne qu’il aurait achetée 4500 euros dans son pays pour en faire sa domestique.

Un homme d’une vingtaine d’années comparaîtra le 15 mars à Avignon pour traite d’être humain, violences à la suite de la plainte d’une adolescente qu’il aurait achetée en Côte d’Ivoire et employée comme domestique, a-t-on appris jeudi auprès du parquet.

La jeune fille, une Ivoirienne de 14 ou 15 ans qui se fait appeler Charlotte, s’est rendue mardi au commissariat de Cavaillon (Vaucluse) pour se plaindre de violences, a indiqué le procureur de la République à Avignon, Bernard Marchal.

L’adolescente a expliqué qu’on l’avait fait venir en France pour servir de domestique à un couple composé d’un Ivoirien et d’une Française, parents de jeunes enfants et résidant à Cavaillon.
Des faits de violence sont reprochés au jeune homme

L’homme reconnaît être allé en Côte d’Ivoire et avoir payé 4500 euros en plusieurs fois pour pouvoir faire venir la jeune fille en France, somme à laquelle s’ajoutent les frais engagés auprès d’un passeur rencontré à Abidjan, selon la même source.

→   Lire Plus

Les combats des femmes ont engendré les droits des femmes !

« Résister à l’oppression est un droit naturel » Louis Delgrès

1944, vous dites ? Eh oui les femmes obtiennent le droit de vote et à cette date se crée en Martinique, comme en Guadeloupe, en Tunisie, au Vietnam, c’est-à-dire dans toutes les colonies françaises de l’époque, une section de l’Union des femmes Françaises.

 La section Martinique a ses racines au parti communiste  avec des femmes comme Jane Léro, Fernande Ursulet. Elle recrute dans les masses laborieuses et surtout là où se trouvent des municipalités communistes. En même temps se crée « La femme dans la cité » avec Paulette Nardal, qui, elle, recrute dans les classes moyennes et dont l’un des objectifs est de former de bonnes femmes d’intérieur.

→   Lire Plus

Pourquoi les romanciers français devraient lire Bourdieu

 

Par Olivier Adam.

 

–Pierre Bourdieu est mort il y a dix ans. Et à la manière qu’on a eue en France d’enfouir sa pensée, d’en relativiser la portée (ce qui dit assez bien son caractère encombrant, sa lucidité si brûlante qu’on préfère la soustraire à la vue) ou de ne pas véritablement s’en saisir (et à ce jeu, politiques et écrivains ont été aussi experts les uns que les autres), je me dis parfois qu’il est mort de nombreuses fois depuis.

Je me souviens encore du jour de sa disparition, et de l’émotion qu’elle a provoquée en moi, comparable à celle qui m’a étreint à la mort de Barbara, Pialat ou Bashung – et ces quatre, auxquels il faudrait ajouter Carver, donnent une idée assez précise de mon Panthéon personnel. Pourtant, en ce qui me concerne, Pierre Bourdieu est toujours vivant. Son influence a été si déterminante qu’elle fonde aujourd’hui encore une bonne partie de ma manière de voir, de penser le monde, et in fine de l’écrire.

Découverte

Je l’ai découvert à l’âge de dix-neuf ans, sur la recommandation d’un professeur de sociologie qui s’amusait de me voir trimbaler mes livres de Modiano et mes disques de Léonard Cohen dans un établissement où la plupart de mes semblables se baladaient Les Échos sous le bras, rêvaient de diriger des ressources humaines, de contrôler la gestion ou de manipuler des produits financiers les plus toxiques possible.

→   Lire Plus

Au fil des voix du monde

Fort de son affiche exigeante et bariolée (Antonio Zambujo, Cheick Tidiane Seck, Vinicio Capossela), le festival Au Fil des Voix réunit le meilleur des musiques du monde à Paris au cœur de l’hiver.

Depuis cinq ans, Saïd Assadi, directeur du label indépendant Accords Croisés, programme chaque hiver LE rendez-vous parisien des musiques du monde. Incontournable, et pour cause. Avec des artistes de la trempe d’Antonio Zambujo, ce portugais qui réinvente le fado avec sa voix d’ange, ou encore Vinicio Capossela, cet italien déjanté qui tient plutôt de Tom Waits, on aurait tort de s’en priver!

C’est à guichet fermé que Zambujo a présenté vendredi dernier Quinto, son cinquième album. Sa démarche, à la fois respectueuse des traditions et innovante, reflète bien l’esprit des artistes sélectionnés par Saïd Assadi. Samedi, dans un tout autre style, tonitruant et décomplexé avec son jazz Mandingue, c’est Cheick Tidiane Seck qui levait le voile sur Guerrier, son dernier opus solo. Connu pour ses collaborations avec Salif Keïta ou Amadou et Mariam, ce claviériste et arrangeur hors pair est l’un des piliers de la scène malienne parisienne, où on le surnomme Black Buddha à cause de sa bouille ronde et toujours joviale.

→   Lire Plus

Mahomet, le prophète posthume

Qui est le fondateur de l’islam ? Comment vivait-il dans l’Arabie occidentale du VIIe siècle ? L’historienne Jacqueline Chabbi rassemble les rares pièces du puzzle de l’édification de sa légende.

Au Mali, les guerriers jihadistes d’Al-Qaeda ont détruit mosquées et mausolées, symboles du soufisme. Pour imposer par la terreur leur vision de l’islam et de son fondateur. Cette lecture fondamentaliste s’impose de plus en plus. La figure de Mahomet, elle, alimente la controverse en faisant monter la tension entre l’Occident et le monde musulman. Depuis l’affaire des caricatures de Mahomet, publiées en septembre 2005 dans un journal danois, jusqu’au film l’Innocence des musulmans, diffusé cet automne sur Internet, les polémiques se succèdent. Pourtant, comme l’explique Jacqueline Chabbi, l’une des meilleures spécialistes françaises des origines de l’islam, cette «sacralisation» du prophète a une histoire, malheureusement trop méconnue.

Que sait-on historiquement de Mahomet ?

La figure de Mahomet n’est pas historique, comme les musulmans se l’imaginent. La réalité historique de cette figure s’est effacée depuis très longtemps, depuis le Moyen Age. En fait, la tradition musulmane va raconter Mahomet et créer, au début du IXe siècle, cette figure de prophète, soit deux siècles après sa mort.

→   Lire Plus

« Il faut enseigner les langues régionales le plus tôt possible à l’école »

Par Michel Feltin-Palas,

–Une manifestation est organisée par le mouvement occitaniste ce samedi à Montpellier. L’occasion de se pencher sur le sort des langues régionales avec l’une des meilleures spécialistes du sujet, la linguiste Henriette Walter.

Le français s’est-il imposé comme langue nationale au détriment des langues régionales en raison de ses vertus linguistiques?

Pas du tout. Au départ, il s’agissait simplement d’un idiome parmi d’autres, à ceci près qu’il s’était développé dans une région qui allait devenir le berceau du royaume de France. C’est donc une langue qui a « réussi » en s’imposant sur les territoires voisins.

Ce n’est donc pas une langue supérieure aux « patois », comme on le croit souvent?

Nullement. Les patois ne sont pas des parlers « inférieurs »: ce sont des variations locales d’une même langue. Aucune langue n’est supérieure à une autre: cela, c’est de la propagande.

Pour quelles raisons les langues régionales sont-elles en déclin?

Plusieurs facteurs se sont conjugués. L’école, qui a imposé l’usage exclusif du français. Le service militaire et la guerre de 1914-1918, qui ont obligé les masses paysannes à recourir à une langue commune.

→   Lire Plus

Pour une véritable régulation bancaire au niveau européen

Par MICHEL DESTOT Député, maire de Grenoble et président d’Inventer à gauche, DOMINIQUE LEFEBVRE Député, membre de la Commission des finances, JEAN PEYRELEVADE Ancien président du Crédit lyonnais, MICHEL ROCARD ancien Premier ministre et président d’honneur d’Inventer à gauche, BERNARD SOULAGE Professeur d’économie et vice-président de la région Rhône-Alpes délégué à l’Europe

–La crise financière et bancaire n’est peut-être pas derrière nous, il y a fort à parier que les banques, hedge funds et autres véhicules financiers n’ont pas dit leur dernier mot. En juin 2011, la Banque des règlements internationaux (BRI) mettait en avant les dangers systémiques qui nous guettent : l’encours total des produits dérivés (vendu de gré à gré) s’élevait à un niveau vertigineux : 708 000 milliards de dollars (contre un PIB mondial à peine supérieur à 62 000 milliards de dollars).La crise menace toujours, nous devons donc protéger les épargnants des écueils de la finance de marché.

Après la crise de 1929, le Glass-Steagall Act avait, en 1933, instauré l’incompatibilité entre les banques de dépôt et celles d’investissement. Ce choix de régulation, adapté aux circonstances de l’époque, a participé de l’absence de crise financière systémique durant plusieurs décennies.

→   Lire Plus

Illogique  » Homo economicus « 

Daniel Kahneman, psychologue, et Prix Nobel, explore le fossé entre la rationalité de l’économie et les comportements irrationnels de l’homme. Ce qui expliquerait la folie de la finance

 

 

Le 23 octobre 2008 est pour Daniel Kahneman  » un des moments les plus émouvants de la crise économique  » de 2007-2008. Ce jour-là, Alan Greenspan, l’ex-président de la Réserve fédérale américaine, surnommé le  » maestro  » de la finance, reconnaît devant le Congrès s’être trompé sur la capacité des marchés à s’autoréguler et sur celle des acteurs de l’économie à agir rationnellement.

Daniel Kahneman, né en Israël en 1934, obligé de porter l’étoile jaune à Paris durant l’Occupation, est professeur à l’université de Princeton. Il est le seul psychologue à avoir obtenu le prix Nobel d’économie (en 2002). Pour lui, Alan Greenspan a sous-estimé  » les facteurs psychologiques «  et  » les erreurs cognitives «  qui faussent les raisonnements des acteurs économiques et financiers, ce qui les pousse parfois à prendre des décisions catastrophiques, comme on a l’a vu pendant la crise des subprimes et comme on le constate encore.

→   Lire Plus

Les Femen seins nus à Notre-Dame : le déchaînement médiatique est écœurant

Par Nathalie Blu-Perou
Chroniqueuse société
— Entrer dans Notre-Dame de Paris seins nus, était-ce le happening de trop pour les Femen ? C’est ce que semble dire les nombreuses réactions offusquées qui ont suivi l’événement. Autrefois symbole de liberté, le groupe d’action d’origine ukrainienne n’est plus en odeur de sainteté. Une mise au pilori qui choque notre contributrice.

Vade retro, Satanas. Les Femen ne sont décidément plus en odeur de sainteté. Ce groupuscule féministe d’origine ukrainienne, connu pour ses actions basées sur la provocation et le plus souvent illégales aurait, semble-t-il, inventé à lui seul, le 8e péché capital.

Quel fait est à l’origine de ce drame ? Un happening « topless », organisé en la cathédrale Notre-Dame de Paris, et qui a provoqué cette avalanche de réactions outrées, au sein de la bien-pensance de droite comme de gauche.

Des causes trop diverses

De façon générale, j’éprouve une certaine méfiance vis à vis des groupes de féministes radicales et agressives qui, tirant trop la couverture médiatique à elles, prennent la parole des autres femmes en otage, et imposent ipso facto (et parfois manu militari) leur propre conception du féminisme.

→   Lire Plus

J’aime le rap : je vais redoubler et devenir délinquant

Par Pierre Mercklé
La musique adoucit les mœurs, dit-on. Mais est-ce vraiment le cas de toutes les musiques ? C’est ce qu’ont sans doute voulu déterminer des hercheurs de l’université d’Utrecht (Pays-Bas), dont les conclusions viennent d’être publiées dans la prestigieuse revue de médecine américaine Pediatrics. A partir d’une étude longitudinale sur un panel de 309 adolescents, ils « démontrent » que ceux qui, au début de l’adolescence, appréciaient les genres musicaux « bruyants » ou « rebelles » (rap, rock, punk, metal, électro…) auront une plus forte tendance à développer des comportements déviants au cours de l’adolescence, tandis que ce n’est pas le cas de ceux qui préféraient des genres musicaux conventionnels (R & B, variétés commerciales) ou « intellectuels » (classique, jazz).

→   Lire Plus

« Goodbye Morocco » : du rififi à Tanger

Nadir Moknèche signe un polar inattendu, peinture saisissante du Maroc avec ses trafics, ses immigrés, ses homosexuels.

En Algérie, comme en France, ses films ne sont ni convenus ni tout à fait convenables. Nadir Moknèche, cinéaste jaloux de sa liberté âprement acquise et plaidée au fil de ses trois premiers longs métrages – Le Harem de Mme Osmane, Viva Laldgérie, Délice Paloma –, c’est une évidence et cela ne se négocie pas. Depuis que l’Algérie a refusé son visa d’exploitation à Délice Paloma, pourtant réalisé à Alger en 2006 avec le soutien des autorités locales, il n’est toujours pas retourné dans le pays de son enfance. Il vit en France, va souvent au Maroc ainsi qu’en Italie, où le scénario de Goobye Morocco a pris forme alors qu’il était pensionnaire à la villa Médicis en 2010.

« Ce refus de visa a été dur, témoigne le cinéaste. J’ai eu le sentiment d’être amputé de ma source d’inspiration. Il a fallu que je coupe émotionnellement avec Alger. » Goodbye Morocco, tourné à Tanger et hanté de l’intérieur par le désir d’exil de ses personnages, s’en ressent.

→   Lire Plus

L’illettrisme des cadres, un phénomène méconnu et tabou

Grâce à des  » stratégies de contournement « , ces salariés parviennent à cacher leurs difficultés

Comme 2,5 millions de Français, des cadres sont en situation d’illettrisme dans l’entreprise. Le phénomène, impossible à quantifier, échappe à tous les dispositifs prévus en matière de lutte et de détection. Les responsabilités qu’ils occupent en font des illettrés à la marge de la marge.

Lorsqu’il pénètre dans la salle des marchés de sa banque, située sur l’esplanade de la Défense (Hauts-de-Seine), il entre dans son monde,  » celui des chiffres « . Costume et cravate noirs ajustés, Mickaël, 32 ans, cultive un look à la Jérôme Kerviel, son confrère trader. Bien qu’il occupe ce poste prestigieux, aussi rentable qu’impopulaire, ce grand brun est illettré. Et ce malgré des études à l’Inseec, une école de commerce parisienne, durant lesquelles il n’a  » quasiment jamais écrit « .

Le cas de cet as des équations mathématiques est bien connu des chercheurs spécialisés : il s’agit d’un  » illettrisme de retour « . A force de ne pas utiliser l’écriture, Mickaël en a perdu l’usage.  » Dans mon quotidien, ça me sert rarement, reconnaît-il.

→   Lire Plus