Par Raphaël de Gubernatis
–Si le sujet déclaré de l’ouvrage est profondément tragique, le résultat, lui, n’en est que plus affligeant. Que peut-on bien dire du spectacle intitulé « Le Réel / Lo Real / The Real », conçu par le danseur de flamenco Israël Galvan et ses compagnons pour tenter d’évoquer l’effroyable génocide perpétré par les nazis sur les tziganes, sinon que c’est un accablant navet ?
Les niaiseries d’un apprenti
De toute évidence, ni ce pauvre Galvan, sans doute sincère dans sa naïveté, ni ses camarades ne possèdent les moyens nécessaires pour porter un sujet aussi lourd à la scène. Alors même que le thème évoqué est carrément illisible, à l’exception de quelques allusions transmises par des images filmées, l’auteur accumule dans son ouvrage toutes les niaiseries d’un apprenti qui se veut à tout prix novateur et téméraire et qui, pour ce faire, croit devoir passer par mille singeries obligées apparaissant sans doute à ses yeux comme des preuves de modernité.
Un « zapateado » sur une plaque en tôle
Il ne suffit pas de se rouler comme un possédé sur une plaque de tôle perforée après l’avoir traînée sur le sol, de passer la tête par l’ouverture qui y est pratiquée, puis d’y essayer un « zapateado » effréné, pour moderniser le flamenco ou lui conférer quelque éloquence.