— Par Christian Antourel —
C’est comme revenir à l’époque où la musique ne s’écoutait qu’en temps réel. Le lien entre le silence, la musique et la mémoire, c’est le son.
Il va falloir se faire à cette idée, Gustave Francisque est une des mémoires de notre patrimoine musical. Musicien rigoureux et opiniâtre, l’homme joue avec un égal talent du saxophone, de la clarinette et de la flûte. Auteur, compositeur interprète il est désormais professeur de l’école de musique « Cuivres et Bois d’ébène » et reste néanmoins le charismatique leader du groupe « Sapotie Kréol », ardent défenseur de la musique traditionnelle. Outre ses propres compositions telles que l’éternel « Kantik des mornes » ou la superbe « Bernadette » prix SACEM 2004 qu’il interprète lors d’interventions aussi nombreuses que populaires, le musicien rend régulièrement de vibrants et mélodieux hommages à des artistes réputés tels Barel Coppet, Eugene Mona, Max Ransay et d’autres encore, Il met son irrésistible brio au service du grand ballet de Martinique, comme autant de poésies, de sons, d’ambiance nostalgique présente et songeuse ; libres interprétations quasi métaphysiques jouées ensemble avec les ténors instrumentistes de son groupe : De belles fictions musicales qui réussissent à créer un ailleurs.