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Venezuela : Chávez, ou les limites de l’anti-impérialisme

 

La rhétorique antiaméricaine du président vénézuélien n’a pas empêché les États-Unis de rester le premier partenaire commercial du Venezuela.

Hugo Chávez est un « martyr pour avoir servi son peuple et protégé les valeurs humaines et révolutionnaires. » L’hommage est du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui avait salué en octobre dernier la réélection à la tête du Venezuela de son « frère ». Il est aussi l’ultime exemple du rapprochement effectué depuis plusieurs années par le Venezuela et la République islamique. « Dès son arrivée au pouvoir, Hugo Chávez a recherché des partenaires au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour négocier un prix du baril le plus élevé possible », explique au Point.fr Jean-Jacques Kourliandsky, spécialiste de l’Amérique latine à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). « À ce titre, le rapprochement avec l’Iran correspondait à une convergence d’intérêts communs. »

Dramatiquement descendu en dessous des dix dollars le baril au début des années 2000, le prix de l’or noir a depuis atteint des sommets, s’élevant aujourd’hui à près de 110 dollars. En marge de l’alliance stratégique réussie entre les deux puissances pétrolières, s’est développé un rapprochement idéologique.

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Martí et Bolivar

— Par Diana Sedal Yanes —

L´héritage de Martí et de Bolivar comme guide pour la lutte révolutionnaire des peuples

La pensée éthique et pédagogique latino-américaine possède une portée universelle et une grande richesse idéologique se matérialisant chez d’importants penseurs, dont la transcendance serait impossible à ébaucher en marge de la scène historique culturel dans lequel nos nations se sont développées. La synthèse de ces idées sont précisément, Simón Bolívar et José Martí, lesquels légitiment la plus haute et complète expression de l’anti-impérialisme, du latino-américanisme, de la dignité sociale, du patriotisme et de l´indépendance nationale, des valeurs qui sont l´essence même des projets de libération des deux penseurs et formant le corpus éthique sur lequel repose l’éducation civique citoyenne et qui aujourd´hui s´élève contre les prétentions dominatrices des centres du pouvoir.

Bolivar et Martí ont, dans leurs aspirations fondamentales, la réalisation d´une nouvelle patrie, non seulement en raison de sa richesse matérielle, mais aussi par la grandeur d´âme et le raisonnement de ses hommes. Dans l´accomplissement de ce désir, les valeurs morales sont configurées comme la force motrice vers la perfection humaine.

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Le metteur en scène et comédien Jérôme Savary est mort

 

 

—Le metteur en scène et comédien Jérôme Savary est mort lundi soir des suites d’un cancer à l’âge de 70 ans, à l’hôpital franco-britannique de Levallois-Perret, dans la banlieue parisienne, a annoncé mardi 5 mars sa famille.

Né le 27 juin 1942 à Buenos Aires dans une famille française exilée pour cause de pacifisme, Jérôme Savary est réfractaire à tout enseignement, dans la pampa comme à Paris, où il s’installe définitivement en 1964. Il suit les cours des Arts décoratifs, section fanfare, rythme bop. Il met en scène en 1965 ses premiers spectacles, Les Boîtes puis L’Invasion du vert olive. Proche du mouvement Panique, fondé par Topor, il met en scène Le Labyrinthe, d’Arrabal, au Sorano de Vincennes en 1966.

Ce boulimique et gourmet du théâtre populaire fonde, toujours en 1966, à Londres, le Grand Magic Circus avec lequel il monte divers spectacles, comme Zartan ou Superdupont. En 1982, il est président du Nouveau Théâtre populaire de Montpellier, où il reprend La Belle Hélène, monté à Paris en 1983, et dont il démissionne le 12 juin 1985.

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Djo Munga, cinéaste d’une Afrique qui bouge (fort)

Sorti en avril 2012 sur les écrans français, Viva Riva – polar tourné à Kinshasa sur fond de trafic d’essence entre l’Angola et la RDC, avec autant de violence, de sexe et d’humour qu’un Tarentino – est un film qui a ressuscité le cinéma congolais. Plus encore : il a donné un ton nouveau, décomplexé et décapant au cinéma d’auteur africain. À l’heure où se déroule le Festival panafricain du cinéma à Ouagadougou (Fespaco), son réalisateur, Djo Tunda Wa Munga, revient sur son parcours et évoque ses projets.

Le Point : Viva Riva appartient-il vraiment au genre du polar ?

Djo Munga : Absolument. Je l’ai écrit ainsi, j’aime le polar et ce genre m’a permis de parler des choses très dures que nous avons vécues en RDC, surtout pendant ces vingt dernières années marquées par la dictature, la guerre, les tensions, bref, pas franchement une ambiance à l’eau de rose…

Votre film n’a pourtant pas été sélectionné par le Fespaco...

En effet… Mais je n’étais pas non plus dans la philosophie du festival. Je travaille à montrer une Afrique différente, celle d’aujourd’hui et de demain, celle qui bouge, ce qui peut être dérangeant vu d’un certain cinéma africain qui ne parle pas du même monde et qui n’est pas dans la même dynamique.

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Dans le panier de mère Cesaria

— Par Véronique Mortaigne —

Cesaria Evora, sempre viva, toujours vivante. Repartie vers la terre mère le 17 décembre 2011, vaincue par le diabète et le coeur encombré. Mae Carinhosa, la mère affectueuse, onzième album studio de « Cize », sort pourtant le 4 mars. Il comporte 13 titres inédits enregistrés entre 1997 et 2005 à l’occasion de sessions d’enregistrement au cours desquelles la chanteuse cap-verdienne avait accumulé les chansons comme autant d’oeufs dans son panier. En maîtresse de maison avertie, elle y puisait à sa guise afin de réussir une omelette de qualité. Ceux qui n’étaient pas dans l’ambiance du moment attendaient leur heure, au salon des refusés.

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« En hommage à Bérard Bourdon » de Jandira Bauer

 

 

 

La nature toute entière est une cérémonie continuelle – un festin.

 

Les invités changent, mais la fête continue , elle ne s’arrête pas un seul instant.

 

                          Les acteurs disparaissent aussi, mais leur art demeure.

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Quand les ombres se croisent, encore que difformes,  elles cherchent refuge dans leur propre reflet.

Qui pourrait percevoir si parfaite attraction,

Trame impénétrable de la toile, crépuscule métamorphosé ?

Qui insiste à maintenir la lumière si limpide de l’arc en ciel ?

Les ailes ne volent plus, elles se contemplent et se reproduisent dans le silence de la nuit.

La clarté arrive au galop, la lumière du jour s’enferme dans une boite à surprises, dénuée de magie.

Mes yeux restent ouverts !

Qui plongerait dans l’éclipse de lune ?

Qui suivrait une myriade d’oiseaux ?

Quand je me transformerai en plume, subtilement je n’ouvrirai pas mes paupières. Je fixerai sous la lumière dorée des ombres, les couleurs qui se reposent et dorment libres.

Quando eu me transformarei em pluma,,sutilmente nao abrirei as palpebras.

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Qui a vidé la banque des békés ?

 

 

Par Marie-France ETHEGOIN dans Le Nouvel Observateur 17 janvier 2013 – N° 2515

 

 

Découverts abyssaux, prêts jamais remboursés, largesses accordées aux amis et aux partenaires en affaires. Pendant des décennies, le Crédit Martiniquais tenu par les puissantes familles créoles qui dominent l’économie de l’île, a dilapidé les économies des épargnants. Marie-France Etchegoin relève les dessous d’un scandale qui ravive les brûlures de l’histoire coloniale. La Martinique est un puzzle. Mémoires disparates, blessures séculaires, colères enfouies. Celles des fils d’esclaves contre celles des enfants de colon, des Noirs contre les Blancs, des « petits » contre les » gros ». Fin novembre, à Fort-de-France, il faut grimper sur les hauteurs de la ville pour avoir un aperçu de cette névrose insulaire. Jusqu’à la cour d’appel, qui siège dans un modeste préfabriqué surplombant l’époustouflante baie. C’est là, loin des regards, dans le ronron des climatiseurs, que l’on finit d’enterrer l’une des affaires les plus emblématiques de l’île. Le scandale du Crédit Martiniquais. Charles Rimbaud, 69 ans, crinière blanche et bretelles apparentes sous le blazer, écoute d’un air las les litanies de l’accusation. A la fin des années 1990, les en-cours de cet ex-promoteur en vue s’élevaient à près de 40 millions d’euros.

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Je veux un pape ringard !

Par Solange Bied-Charreton, écrivain

 

Malgré l’extravagance de son accoutrement, il a bien fallu se rendre à l’évidence : le pape est un homme comme les autres. Mais il faut avouer que la décision qu’a prise Benoît XVI de nous quitter le 28 février a mis tout le monde K.-O.

Les uns ont versé dans le lyrisme de circonstance, faisant de lui un saint, un martyr de la cause. Un incompris victorieux, émouvant et sensible. Des milliers de mercis sont venus s’agréger sur les réseaux sociaux comme sur la tombe d’Elvis. Les autres se sont réjouis qu’il ne se sente plus tellement à la hauteur, car le monde va si vite et il ne comprend rien.

Il n’est plus adapté. Tel un téléviseur sans écran plasma qui nous ferait l’affront de vouloir rester encore parmi nous, il nous faut maintenant le descendre sur le trottoir et appeler les encombrants pour qu’ils l’emmènent à la décharge.

Dans la joie ou dans la tristesse, tous l’ont bel et bien enterré. Et pourtant Joseph Ratzinger respire encore ! Et il se pourrait même qu’il continue à croire en Dieu après la date de son départ.

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Une mannequin blanche peinte en noire, un scandale qui en dit long sur la mode

 

LE PLUS. Les photos du magazine de mode « Numéro » du mois de mars font parler d’elles. Pour une série baptisée « African Queen », le mensuel a préféré  maquiller un mannequin blanc plutôt que de choisir un modèle noir. Comment expliquer cette démarche ? Pour notre chroniqueuse, le monde de la mode est tombé bien bas.

Édité par Louise Auvitu  Auteur parrainé par Aude Baron

African queen dans Pour le magazine « Numéro » du mois de mars, Ondria Hardin a vu sa couleur de peau maquiller (« Numéro », Sebastian Kim)

C’est une polémique qui a fait le tour de la toile, Sebastian Kim a photographié pour le magazine français « Numéro » une mannequin blanche, maquillée en noire et vêtue de tous les clichés de la représentation africaine : bijoux ethniques, imprimés façon wax, coiffures savantes façon princesse peule à la Katoucha. 

La polémique a rapidement enflé, ici, ou encore ici, et puis ici aussi, ah, et là également, bref,un peu partout : comment aujourd’hui, peut-on, et alors même que la représentation des femmes noires dans les milieux de la mode est toujours minimaliste, comment peut-on prendre une mannequin blanche pour la grimer ainsi en fantasmagorie africaine ?

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« Le coeur des enfants léopards » à l’Artchipel Scène nationale : 08 mars à 9h et 09 mars à 20h

Le jeudi 8 mars, l’auteur animera un atelier d’écriture  gratuit intitulé  « du roman à l’adaptation théâtrale » à l’Artchipel Scène Nationale de 10H à 17H

Dieudonné et Criss Niangouna, frères dans la vie et au théâtre depuis la création de leur Cie Les Bruits de la rue en 1997 à Brazzaville, se retrouvent pour une adaptation intensément théâtrale du Cœur des enfants-léopards, premier roman de l’auteur congolais Wilfried N’Sondé.

Pour rejoindre les gradins, le public doit enjamber le corps allongé en travers de la salle de Criss Niangouna, protagoniste et acteur du spectacle mis en scène par son frère Dieudonné, Le cœur des enfants-léopards. Echo anticipé de ses dernières paroles, au terme d’un monologue qui ne révèle qu’en fin de parcours la raison de sa garde à vue : « Capitaine, je suis parti, tu n’as plus que mon corps. »

Pour Dieudonné Niangouna, « le mental du protagoniste est par essence le lieu propre de la scénographie ». Sur le plateau cerné de cinq pas de portes d’où filtrent les lumières, un puzzle métallique aux pièces disjointes supporte les glissements et errements d’un personnage anonyme sur lequel on ne peut dire que des banalités : jeune de banlieue, pauvre, d’origine africaine, paumé.

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Tintouin au Congo

 

Pendant 4 jours, le festival Étonnants Voyageurs s’est posé dans le pays très répressif de Denis Sassou-Nguesso avec près de 90 écrivains venus parler littérature, Afrique et liberté d’expression. Reportage à Brazzaville.

 

Elle est congolaise, elle est romancière et elle n’était pas prévue au programme. Surtout pas pour l’inauguration du premier festival Etonnants Voyageurs de Brazzaville. Mais ce 14 février, dans un grand auditorium encadré par deux portraits du président Denis Sassou-Nguesso qui font de la réclame «pour une république unie et indivisible», le discours de l’ambassadeur de France venant de succéder à celui d’un représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie, on commençait vaguement à s’assoupir quand soudain Gilda Moutsara, 38 ans, grimpe sur scène, attrape le micro sous le nez du ministre de la Culture et réveille tout le monde en plaidant avec véhémence la cause de « 400 familles sinistrées qui dorment dans la cour de la mairie de Makélékélé » depuis les terribles inondations de décembre: 

Nous sommes un pays pétrolier, nous avons des richesses.
Pourquoi les Congolais souffrent?
J’interpelle ici les autorités!»
 

Malaise chez les officiels locaux ; tumulte enthousiaste dans le reste de la salle, bourrée de lycéens en uniformes.

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Hessel – Morin : « Résistons à la tentation réactionnaire ! »

Stéphane Hessel et Edgar Morin : deux résistants, deux tempéraments, deux figures phares de l’engagement. L’ancien diplomate et le sociologue se sont rencontrés le 19 juillet 2011, au Théâtre des idées, le cycle de rencontres intellectuelles du Festival d’Avignon. Vifs, graves, alertes et enjoués, ils ont donné ce jour-là quelques raisons d’espérer, malgré la crise mondiale, quelques motifs de croire en la politique en dépit de toutes les désillusions auxquelles nous a conduit le règne des cyniques. En tontons flingueurs de la pensée, ils s’en sont même pris aux nouvelles forces réactionnaires droitières comme aux impasses d’un progressisme de reniement.

En France, c’était le crépuscule des années Sarkozy, le moment où la volonté de récupérer la « politique de civilisation » d’Edgar Morin par le président de la République s’était depuis longtemps noyée dans le discours de Dakar en juillet 2007 sur « l’homme africain [qui] n’est pas assez entré dans l’Histoire » ou celui de Grenoble de 2010 sur les Roms et la déchéance de la nationalité. En Europe, les populistes extrémistes prospéraient. Dans le monde entier, la crise financière ne cessait de projeter son ombre portée.

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Nouvelle dérogation accordée aux planteurs de bananes

Le préfet de Martinique a pris un arrêté permettant aux professionnels, durant un an, de continuer l’épandage aérien des bananeraies pour lutter contre la cercosporiose.

C’était une décision attendue aussi bien par les planteurs de bananes que par les membres du collectif contre l’épandage.
Finalement le Préfet, Laurent Prévost a « compte tenu de la gravité affectant la culture de la banane, de leurs impacts économiques et sociaux »décider d’accorder une nouvelle dérogation aux planteurs.

Cette dérogation d’une année est limitée à certaines zones qui sont éloignées des habitations, des jardins, des cours d’eau ou encore des zones d’élevage.
Ce délai doit selon la préfecture permettre aux acteurs de la filière de trouver des solutions alternatives à l’épandage aérien pour lutter contre la cercosporiose.

Communiqué :
La mobilisation contre l’empoisonnement des Martiniquais doit se poursuivre.

PAR NOTRE MOBILISATION NOUS LES FERONS PLIER Pour la troisième fois en moins de deux ans, le représentant de l’Etat français en Martinique a donc donné une dérogation à l’interdiction de l’épandage aérien de pesticides…Fait particulier, cette dernière est valable pour un an, contrairement aux deux précédentes dont la durée avait été de six mois.Cette

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La Demora – le retard

SYNOPSIS

Dans son petit appartement, Maria s’occupe seule de ses trois jeunes enfants et de son père Agustin qui perd peu à peu la mémoire. Elle est dépassée, d’autant plus qu’elle travaille chez elle pour une entreprise textile contre une rétribution médiocre. Le jour où l’on refuse à Augustin son entrée en maison de retraite, Maria sombre…

LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 20/02/2013

 

Quand une mère courage finit par craquer… María, la quarantaine fatiguée, est une ouvrière du textile, payée à la pièce — et au lance-pierre. Elle vit, ou plutôt survit, dans un modeste deux-pièces de Montevideo où se serrent ses trois enfants et son père retraité. Agustin a 80 ans et la mémoire qui flanche : il ne peut plus rester seul. María tente de concilier vaille que vaille ses rôles de soutien de famille, d’éducatrice et d’aide-soignante. Jusqu’au jour où, à bout de nerfs, elle demande à Agustin de l’attendre dans un jardin le temps d’une course… et prend la fuite.

Après La Zona, son premier film coup-de-poing sur la barbarie des élites friquées au Mexique, ce sont deux autres formes de violence que chronique Rodrigo Plá : la promiscuité aliénante à laquelle sont condamnés les pauvres ; et la logique comptable des services sociaux, qui expliquent à María que peu, c’est encore trop : les maisons de retraites publiques sont réservées aux personnes âgées sans la moindre ressource… Le jeune cinéaste uruguayen a l’intelligence de ne pas miser sur les conflits entre ses personnages (Agustin n’est pas un vieillard ­aigri ou capricieux à la Tatie Danielle) ni sur le pathos.

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« P’tite souillure » : un Enfer sous les oripeaux de l’Eden ou l’inverse…

 — Par Roland Sabra—

Un « Théorème » pasolinien de tous les temps et de tous les lieux voilà ce que nous donne à entendre le texte de Koffi Kwahulé dans la mise en scène de Damien Dutrait et Nelson-Rafaell Madel lors de sa création au Théâtre A. Césaire de Foyal le 28 février 2013. Un inconnu, Ikédia, arrive un soir dans une maison bourgeoise et va servir de révélateur des drames familiaux qui gangrènent la vie d’un père d’une mère et de leur fille, surnommée « P’tite souillure ». Il est venu «  Foutre le feu à la maison » et il le fera. Si la pièce est européenne dans sa structure, son propos dépasse largement cet horizon. Le dramaturge ivoirien dit d’elle : «  C’est la part occidentale, constitutive de mon identité, dont je ne peux me défaire, comme le zèbre ne peut se défaire de ses rayures, que je laisse parler. » « P’tite souillure » est un peu le pendant de « Bintou » l’héroïne éponyme d’une autre pièce de Koffi Kwahulé que la jeune et talentueuse Laetitia Guédon a montée en 2009 à Avignon et présentée peu de temps après à Fort-de-France.

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La Chine, une société harmonieuse?

par Michel Pennetier.

 

—Une année en Chine. Il est temps de faire le bilan. Je suis venu sans idées préconçues. Bien sûr, j’avais des images dans ma tête. Les foules brandissant le petit livre rouge, je savais que c’était du passé. La Chine, atelier du monde, l’urbanisme délirant de Shanghai, un pays en plein développement, je savais que c’était le présent. Une économie libérale avec un régime politique communiste, c‘était ce qui excitait ma curiosité. J’avais aussi dans ma tête les questions qui fâchent : le Tibet, la liberté d’expression, les condamnations d’intellectuels et d’artistes, Tian An Men ( si bien nommée : la Porte du Ciel !). Enfin j’avais ma prédilection pour la Chine du passé : la culture la plus ancienne du monde, la plus longue histoire, le confucianisme qui a imprimé pendant plus de deux mille ans sa marque à la vie sociale, la pensée taoïste au fondement de pratiques qui gagnent l’Occident : le Tai Ji Chuan, le Qi Kong, l’acupuncture, la médecine.

Ce que j’ai pu apprendre de la Chine, vient peu de conversations, mais essentiellement de mon vécu avec les Chinois et d’observations quotidiennes.

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Hessel, la légende d’un siècle

PORTRAIT – Stéphane Hessel est mort dans la nuit de mardi à mercredi, à l’âge de 95 ans. Relisez son portrait paru dans le JDD fin 2008 à l’occasion du 60e anniversaire de la déclaration des droits de l’Homme, avant le succès planétaire d’Indignez-vous!.

A 91 ans, il récite, ému et impatient, son agenda de mercredi prochain. Midi, remise du prix pour la paix de l’Unesco; 18h30, conférence au musée du Quai-Branly; clôture de la journée sur l’esplanade du palais de Chaillot avec déclamation, par coeur s’il vous plaît, du préambule de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Selon le voeu de Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, Stéphane Hessel sera le grand témoin des commémorations du 60e anniversaire de ce texte fondateur. En 1948, alors jeune diplomate en poste à l’ONU, cet ancien résistant en avait été l’un des 18 rédacteurs. « Aujourd’hui, on m’invite partout parce que la plupart des autres ont disparu », sourit-il, pudique.

Ce long visage qui s’illumine est bien l’une des grandes figures du 20e siècle. Ce matin-là, sanglé dans un costume trois pièces qui lui donne des allures de danseur de tango, il ouvre la porte de son modeste appartement du 14e arrondissement de Paris.

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Mini Miss : des concours pas si innocents !

par Huguette Bellemare.

 

—Nés aux USA, passés ensuite en France, les concours de mini miss ont débarqué chez nous. Malgré les affirmations des organisateurs, ils soulèvent de nombreux problèmes.

D’abord, il n’est pas vrai qu’ils soient très encadrés. En effet, ils s’adressent à des enfants de 4 (en France 6 !) à 12 ans. (Et les 13-17 ans ? accéderaient-elles directement aux concours pour « adultes » ?!) Par ailleurs, ces petites filles défilent dans des attitudes et des tenues sans rapport avec leur âge : mains sur la hanche, hauts talons, maquillages plus ou moins discrets, plumes, paillettes, tulle, bustiers… Certes, sont exclus pour le moment faux ongles, faux cils, faux cheveux, fausses poitrines, fausses dents… comme aux USA, mais pour combien de temps encore ?

Ce n’est pas vrai non plus que c’est un jeu. Quelques petites candidates présentent sur les photos des traits franchement tirés. En effet, pendant les deux mois de préparation (au moins), leur emploi du temps n’est pas non plus de leur âge : mondanités (y compris le soir), séances de travail : promotion dans des boutiques, photos, apprentissage de chorégraphie, de maintien… Et puis, en apothéose, une finale longue et éprouvante.

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Le XXIe siècle sourira à certains, pas à d’autres.

Par Pierre SUEDILE

—Notre monde semble de moins en moins enclin et disposé à garantir, autant qu’avant et à ceux qui fournissent l’effort requis, une compétence qu’ils pourraient  exercer pour s’épanouir, pour peu qu’ils empruntent une voie d’excellence. Et pourtant c’est bien le seul chemin que s’était tracé le commun des mortels pour survivre à l’iniquité générale environnante. Heureusement pour lui, il garde espoir et foi car il n’est pas encore conscient de la quasi ruine d’une condition résultant de la sédimentation d’efforts toujours plus nombreux, toujours plus intenses. C’est à ce niveau qu’il faut situer vraiment notre « fin du monde », hors les propos de charlatans ou d’illuminés désireux de transférer vers un ailleurs inconnu, la responsabilité de chacun. L’itinéraire emprunté naguère par notre société, avec audace et conviction, ne s’accommode plus tout à fait de la réalisation de l’humain, de l’émancipation de l’espèce en lutte incessante ; il est en train de tourner le dos à sa cible. De façon plus prosaïque, il semble pertinent de se demander si notre « Démocratie » tant vénérée n’est pas déjà proche de l’essoufflement, oubliant son essentiel, son géniteur, sa raison d’exister.

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Aimé Césaire Liturgie et poésie charnelle par A Lucrece

 

La LIBRAIRIE ALEXANDRE a le plaisir de vous convier à rencontrer André LUCRÈCE autour de son dernier ouvrage :

« AIMÉ CÉSAIRE Liturgie et poésie charnelle » L’Harmattan

Samedi 02 Mars 2013 de 10h00 à 12h30

29 Rue de la République – 97200 Fort de France

Pour André Lucrèce, la poétique de Césaire est liturgie et poésie charnelle car, aux sacralités classiques, le poète oppose la sienne faite d’une approche païenne et féconde, qui porte en sa conscience non seulement l’expérience personnelle, intime, du poète, mais également l’histoire.

Là où on aurait pu croire le nègre placé sous la tutelle d’une névrose au sortir de l’esclavage, là où certains esprits attardés et corrompus le perçoivent aujourd’hui encore comme un handicapé psychique en attente d’une résilience, la réalité, au contraire, a aimanté son espérance et son intelligence. Césaire nous le décrit alors au bailliage de la responsabilité : debout à la barre, à la boussole, à la table à carte, debout et libre, triomphant sous les étoiles. Cette liaison stellaire, le poète nous l’offre comme le dernier stade qui décide du destin, celui de la solennité de l’homme.

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VIDEO. Taubira propulsée sur la scène électro

Par Cédric Cousseau
Les discours de la ministre de la Justice sur le mariage homo ont été compilés dans un clip diffusé sur le net.

Christiane Taubira est au centre d’un détournement signé du collectif Oscar Meteor, qui a compilé les interventions les plus marquantes de la ministre à l’Assemblée lors de la défense de la loi en faveur du mariage homo.

Ses propos historiques comme ses petites phrases prennent un nouvel échos dans ce clip intitulé « Taubira dance ». Taubira super star ? L’intention est là. Mais qu’Hervé Mariton se rassure. La vidéo mentionne également ses rappels au règlement…

Créé le 26-02-2013 à 15h01 – Mis à jour à 15h59

http://tempsreel.nouvelobs.com/vu-sur-le-web/20130226.OBS0095/video-christiane-taubira-propulsee-sur-la-scene-electro.html

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L’Opéra lance une formation aux métiers du spectacle

 

Par Ariane Bavelier

 

—Nicolas Joel, actuel directeur de l’Opéra de Paris, souhaite que l’institution devienne un lieu de «formation cohérente» pour toutes les professions qui composent l’univers du lyrique et du ballet.

Mettre la formation de ­jeunes professionnels des métiers du spectacle au cœur de l’Opéra de Paris. Tel est le sens d’Opéra Campus, l’initiative lancée mardi par Nicolas Joel, actuel directeur de l’Opéra de Paris. «Je constate et j’ai ­toujours su que les métiers du spectacle vivant et du théâtre lyrique s’apprennent en côtoyant les professionnels qui les pratiquent», dit-il, rappelant que, des cordonniers aux choristes, l’Opéra de Paris compte une centaine de métiers différents. La maison forme déjà des talents en herbe avec l’École de danse, qui fête son 300e anniversaire cette année et fournit la quasi-totalité des danseurs du ballet, et l’Atelier lyrique créé sous sa forme actuelle par Gerard Mortier.

«Il est temps d’étendre à l’orchestre, aux choristes et aux métiers du spec­tacle, dit Christophe Tardieu, directeur général adjoint. Faute de formation cohérente, nous manquons de perruquiers, couturiers, chapeliers pour la direction des costumes ou pour la direction technique de serruriers, sculpteurs sur composite, peintres (pour toiles de décors…).»

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Marcela Iacub et DSK, l’imposture littéraire

 

Par Sébastien Le Fol

Si l’on en croit les arbitres des élégances littéraires, l’affaire DSK aurait accouché d’un écrivain : Marcela Iacub. Le livre de cette brillante juriste, Belle et bête, oscillerait entre La métamorphose de Kafka et Truismes de Marie Darrieussecq, ce qui laisse de la marge tout de même. Alertés par ces grognements de joie, nous avons à notre tour plongé le groin dans cette porcherie. Est-ce de l’art ou du cochon ? Rien de tout ça. Ce n’est pourtant pas le mascara (que le personnage du livre aime goûter sur les yeux de sa partenaire) qui nous aveugle. L’auteur retranscrit ici son « expérience » dans un style plat et insipide. Pour filer sa métaphore, Marcela Iacub écrit comme un gland. Afin d’épater la galerie médiatique, elle a emballé cet amas informe de fantasmes et de réalités dans un concept choc : le cochon. « Quel génie ! Quelle originalité ! », s’égosille la meute. Rien n’est bon dans ce cochon-là. Le récit ne s’élève jamais au dessus de l’autoanalyse de comptoir, comme le montre bien Florent Georgesco dans sa critique du Monde.

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Épandage aérien sur les terres de Guadeloupe déjà empoisonnées!

par Harry J. DURIMEL

—Un groupement de planteurs de bananes vient de déposer une nouvelle demande de dérogation pour pratiquer encore l’épandage aérien sur nos terres de Guadeloupe, déjà gorgées de poisons.

 

A l’heure où les lobbies bananiers s’organisent et s’entourent d’onéreux conseils parisiens, grâce à l’aide financière publique dont ils bénéficient, nous ne pouvons laisser aux associations de défense de l’environnement le soin d’exprimer, seules, le questionnement et les angoisses légitimes de la population guadeloupéenne quant à l’utilisation des pesticides dans l’agriculture et à la contamination avérée de la chaîne alimentaire ( eau, ignames, patates, carottes, burgots, ouassous… etc ).

 

Il me paraît urgent que nos collectivités majeures, la Région et le Département, s’emparent de la question et ouvrent de toute urgence un débat sur l’avenir de l’agriculture en Guadeloupe.  Ce sera l’occasion de soulever, entre autres, les questions suivantes :

 

–          La place des pesticides et autres intrants chimiques ;

–          La diversification agricole et le développement du marché intérieur ;

–          L’état des lieux et perspectives du développement de l’Agriculture biologique ;

–          La nécessaire réforme de la PAC ( politique agricole commune de l’Union Européenne )

–          Le contrôle de l’importation ;

–          L’inventaire du patrimoine foncier régional…etc

 

Je ne doute point, chers collègues, que  cette question constitue pour vous une véritable préoccupation, comme c’est le cas pour moi, d’autant plus que nos concitoyens nous  ont accordé leur confiance, en votant pour nous et qu’ils attendent de nous que nous les protégions et que nous défendions l’intérêt général.

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Le scandale alimentaire qui s’annonce

Par Fabrice Nicolino,

Que se passe-t-il vraiment dans l’univers de la viande industrielle ? Et que nous fait-on manger, de gré ou de force ? Avant d’essayer de répondre, il est bon d’avoir en tête deux études récentes.

La première, publiée en 2011, montre la présence dans le lait – de vache, de chèvre ou d’humain – d’anti-inflammatoires, de bêtabloquants, d’hormones et bien sûr d’antibiotiques. Le lait de vache contient le plus grand nombre de molécules.

La seconde, qui date de 2012, est encore plus saisissante. Une équipe de chercheurs a mis au point une technique de détection des résidus dans l’alimentation, en s’appuyant sur la chromatographie et la spectrométrie de masse.

Analysant des petits pots pour bébés contenant de la viande, ils y ont découvert des antibiotiques destinés aux animaux, comme la tilmicosine ou la spiramycine, mais aussi des antiparasitaires, comme le levamisole, ou encore des fongicides.

Certes à des doses très faibles – en général –, mais, comme on le verra, la question se pose aujourd’hui dans des termes neufs.

On remarquera que, dans le scandale en cours, un mot a presque disparu : phénylbutazone.

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