M' A

L’éducation, ce grand corps malade

Par Gérard Courtois


  Le 9 octobre, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, François Hollande clôturait la concertation engagée durant l’été pour préparer la « refondation de l’école », cette promesse centrale de sa campagne. Et cette semaine, le ministre de l’éducation nationale consulte tous azimuts – enseignants, parents, collectivités locales, associations… – pour préparer une loi d’orientation et de programmation annoncée pour décembre.

Le président de la République a affiché son ambition : rien moins que réinventer un « projet éducatif », c’est-à-dire, « par définition, un projet de société ». Mais il n’a pas dissimulé la difficulté de la tâche : « Je n’ignore rien du scepticisme français, j’entends déjà les voix de ceux qui murmurent : encore une réforme. L’éducation nationale a, en effet, été échaudée. La France aussi. Que d’annonces ont été faites, aussi vite oubliées que solennellement formulées. »

On ne saurait mieux dire. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter Légifrance et d’y rechercher la trace de la précédente loi d’orientation socialiste sur l’éducation, celle du 10 juillet 1989. Que reste-t-il, formellement, de cette « loi Jospin », à l’époque déjà considérée comme une refondation ?

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Appel pour un débat national sur les réparations liées à l’esclavage

Par Collectif


 



  En France, les réparations liées à l’esclavage demeurent un sujet tabou. Dans les Outre-mer et dans la société française dans son ensemble, les questions liées à l’esclavage sont encore source de colères, de ressentiments et de problèmes non résolus. La traite négrière est l’un des phénomènes qui ont le plus bouleversé l’humanité (conséquences démographiques, politiques, économiques, sociales, culturelles sur plusieurs continents). Elle a laissé des traces profondes et durables.
La question des réparations ne date pas d’hier. Beaucoup de gens l’ignorent, mais, après l’indépendance d’Haïti, les colons français ont exigé des réparations en invoquant le  » préjudice  » que leur faisait subir la liberté nouvelle conquise par les esclaves. En 1825, Charles X a donc envoyé une flotte de guerre de 14 navires. Pour éviter que son peuple ne retombe en esclavage, le président Boyer a alors « accepté » le tribut de 150 millions de francs-or imposé par la France (ramené ensuite à 90 millions grâce au « Traité de l’amitié » signé en 1838). Pour payer cette somme, le peuple haïtien a dû s’endetter jusqu’en 1946.

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La rentrée littéraire en Guadeloupe : un album pour les jeunes.

par Scarlett JESUS, critique d’art.
Marielle PLAISIR :
« Les longues nattes de POÉTICA »
Editions JASOR, octobre 2012.

  Poética est une bien étrange petite fille. Une petite fille différente de tous les autres enfants.
C’est en réalité une fille-fleur rêveuse. Elle s’est créée un monde dans lequel elle détient des pouvoirs magiques. Et cela, grâce à une chevelure hors du commun. Deux longues, très longues nattes capables d’agir comme un être vivant.
Les illustrations de Marielle PLAISIR nous introduisent dans le monde poétique de son personnage. Le surnom qu’elle lui attribue est en étroite correspondance, à travers le déroulement de ses quatre longues syllabes, avec les volutes et arabesques sinueuses de ses nattes noires. A l’image du monde imaginaire dans lequel l’enfant se réfugie, c’est un motif végétal, celui de la liane, qui va être utilisé pour représenter ces nattes exubérantes. Dans le même temps, la délicatesse du tracé renvoie à la fragilité de l’enfance, symbolisée par la fleur. Celle que tient Poética, ou celles qui parsèment le récit au fil des pages. Ou encore celles qu’évoquent les robes-corolles de la fillette, tantôt bleue tantôt rouge orangée comme un coquelicot.

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L’austérité en Europe contestée par des économistes

Par Anne Cheyvialle

Le Figaro le 19/10/2012 à 10:08 | publié

L’OFCE s’alarme de l’effet récessif des plans d’économie généralisés en Europe, qui freine d’autant la baisse des déficits.

Le message est on ne peut plus clair: l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) intitule sa dernière note de perspectives économiques «la débâcle de l’austérité». Ces experts, traditionnellement jugés keynésiens, se défendent de toute idéologie. «Notre analyse s’appuie sur les faits», insiste Xavier Timbeau, le directeur des prévisions, qui dresse un sombre panorama sur 2012 et 2013.

Selon l’OFCE, la zone euro va enchaîner deux années de récession, à 0,5% et 0,1% du PIB. Les pays du Sud seront les plus touchés: l’Espagne, l’Italie, le Portugal et surtout la Grèce avec un recul de presque 10 points de PIB. «Il y a dans cette zone un vrai risque de désintégration politique et sociale», alerte Timbeau. L’Allemagne reste la locomotive européenne – 0,8% de croissance en 2012 et 0,6% sur 2013 – tandis que l’économie française sera en stagnation. Autre signal alarmant, le chômage touche un «niveau record sur les dix dernières années», et continuera de grimper à 12% en 2013.

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Dans quel état j’erre à la Bibliothèque Schoelcher !

— par Marie-France Sissoko —

Bibliothécaire de mon état, en vacances dans mon île natale, je décide d’inscrire ma sœur à la bibliothèque Schœlcher.

Ce splendide bâtiment emblématique de la ville de Fort-de-France, cité dans tous les guides touristiques me réserve une immense déception.

Après avoir admiré la partie ancienne, je pénètre dans « la verrue » plus récente de la bibliothèque. Quel désappointement !

 Un lieu quasiment vide, suranné, quelques lecteurs désœuvrés…
Une section « études » rappelant l’époque la plus rébarbative des bibliothèques.  La section « jeunesse » : une salle encombrée, un mobilier vieillot, une mobilité sûrement très réduite pour les « ti-moun » qui fréquenteraient l’établissement (mais je n’en ai vu aucun !). Pas de secteur audiovisuel, donc ni prêt de CD ni prêt de DVD ! Pas d’espace numérique (aujourd’hui une des premières causes de fréquentation des bibliothèques).

Il semblerait que la politique d’acquisition des collections soit réduite à sa plus simple expression : peu d’ouvrages récents, aucune mise en  valeur des collections. Des vitrines désuètes dans lesquelles sont présentés des livres écornés, abimés.

Dans le jargon bibliothéconomique on parle de « désherbage ».

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Miguel Marajo : Erotisme et créolité

par Frédéric-Charles Baitinger


par Frédéric-Charles Baitinger

Les phénomènes de créolisation sont des phénomènes importants, parce qu’ils permettent de pratiquer une nouvelle dimension spirituelle des humanités. Car la créolisation suppose que les éléments culturels mis en présence doivent obligatoirement être « équivalents en valeur » pour que cette créolisation s’effectue réellement.” Edouard Glissant

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Le deuil de l’été

 

Philippe PILOTIN

-C’est un 20 septembre que l’été rend toujours l’âme

Et que l’automne nous prive ainsi de sa flamme.

Cette triste nouvelle jette instantanément un froid

Que le temps devient triste et maussade à la fois.

La période de deuil dure environ six mois.

Octobre fait grise mine et se demande pourquoi.

Le thermomètre affiche un moral proche de zéro

Et ne peut cacher son amertume sous un sombréro.

Les feuilles pour manifester toute leur compassion

Errent ça-et-là dans un interminable tourbillon

Sous l’effet d’un vent glacial venu loin d’ailleurs

Pour ne point rater l’heure du sermon salvateur.

Les champignons armés de parapluies multicolores

Composent en maître de l’art le tout nouveau décor

Virant tantôt au jaune tantôt au rouge via le marron

Attirant ainsi l’œil aguerri des ramasseurs en action.

Les six précieux numéros du cadran de l’horloge

Au grand dam du désespoir ne lui font aucun éloge.

En lieu et place de l’habituelle minute de silence,

Ils affichent une heure de moins en signe de doléances.

Le roi soleil n’arbore plus son éclatant sourire de délice

Et dame nature abasourdie se pare du teint de la jaunisse.

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Ces Airs de théâtre

Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret

MEMOIRE OUTRE-MER au Théâtre de Fort de France

 

Le Théâtre Aimé Césaire accueille le Festival Itinérant Margose pour un spectacle en plusieurs parties, dont la pièce principale « Nôrichas » rend hommage à Aimé Césaire dans le cadre de la préparation de son centenaire. A la poésie et à ses enfants : Charles Baudelaire, Susanne Césaire, Victor, Hugo, Khalil Gibran et tous les autres… Ce premier tableau poétique qui rend un hommage particulier à Haïti et au Japon prend la forme de projections de symboles et de lectures qui viennent soutenir des éléments fondamentaux. En collaboration avec le Département Afrique et le Secteur Culture de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture) Elle traite de la poésie des rencontres et des arts du monde. La musique, l’image, la danse et les mots tentent d’exprimer la spiritualité universelle des poètes résistants à toutes formes d’esclavage tout en posant la question qui sommes nous par rapport à la nature ? Quel est le bon sens ? Où souhaitons nous aller ensemble et comment ?

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Faire face à la France raciste

Par Louise Couvelaire

Le 1er novembre, à Toulouse, François Hollande et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lançaient un appel commun contre l’antisémitisme.

Campagnes contre l’islamophobie et le racisme, plan contre l’homophobie, appel conjoint de François Hollande et du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, contre l’antisémitisme, le 1er novembre à Toulouse… Pouvoirs publics et associations tirent la sonnette d’alarme. Et il y a de quoi. Toutes les études le montrent : les préjugés, qui étaient en recul depuis 2005, sont repartis à la hausse depuis deux ans. La crise économique n’est pas seule en cause. « Lorsque le politique se permet de raisonner en généralités sur tel ou tel groupe ethnique, cela contamine le débat public et favorise l’expression des préjugés », constate Jérôme Sainte-Marie, directeur du pôle Opinion de l’institut de sondage CSA, qui réalise chaque année une étude sur la tolérance des Français pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).

Depuis 2010 et le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur l’immigration, les Français se montrent de plus en plus intolérants. La campagne présidentielle de 2012, marquée par une « ethnicisation » du discours politique, s’inscrit dans le même registre.

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États généraux de l’outre-mer : trois ans après, quel bilan en Martinique ?

LE CÉGOM
Un avocat pour les outre-mers et leurs originaires
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États généraux de l’outre-mer :
trois ans après,
quel bilan en Martinique ?

  En 2009, selon une synthèse produite par l’ACCDOM – «Association des communes & collectivités d’outre-mer» -, les ÉGOM – «États généraux de l’outre-mer» – en Martinique mettaient l’accent sur :

1°) Les petits commerces ;
2°) La protection des zones agricoles ;
3°) Les enjeux environnementaux ;
4°) L’organisation des branches professionnelles ;
5°) La création d’une collectivité unique régie par l’article 73 de la Constitution.

Trois ans après, qu’en est-il ? Quel est le degré de satisfaction des Martiniquais/es à l’égard du nouveau gouvernement ? Quels sont leurs principaux motifs de satisfaction ou d’insatisfaction ?

Le CÉGOM leur posera ces questions jeudi 25 octobre, lors d’une réunion publique organisée à partir de 17h00 à Fort-de-France, quartier de l’Ermitage, rue Pomme-Cannelle, maison n°5 (accès libre dans la limite des places disponibles, réservation conseillée par courriel à contact@cegom.org ou par téléphone au 06 96 32 56 70).

Il s’agira également de proposer aux personnes présentes la création d’une commission régionale du CÉGOM en Martinique.

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Ce soir on improvise

 par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret

Cette aventure, nous raconte les acteurs en rébellion contre le metteur en scène, refusant l’illusion qu’on leur impose au profit de la sincérité passionnelle.
L’excès de présence et l’emprise du metteur en scène sur les comédiens, encourage le développement de velléités d’indépendance, pour trouver un espace de liberté. Toutes les sociétés sont à des degrés divers confrontés à ce problème et pour y faire face on veut revenir à ses repères. Pirandello déteste l’immobilité par conséquent, les formats, les systèmes tout ce qui fixe un aspect et tout ce qui gêne un songe. Ce théâtre indique que le refus de ce metteur en scène arrivé de France est le prétexte pour justifier un modèle théâtrale pirandellien également porteur d’une charge de méfiance très forte à l’égard de l’autre. Cette incommunicabilité de Pirandello relayée par Adrien, nous atteint en plein cœur, lorsqu’on constate qu’entre les intentions et les actes, se dresse un mur d’incompréhension ; entre l’auteur, et les acteurs déjà acquis à sa cause, peuvent-ils exprimer ce que l’auteur a voulu dire, si ce n’est à travers leur subjectivité personnelle … Sincère mais pas forcément fiable ?

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Le capitaine fracasse allume le Théâtre Aimé Césaire

— Vu par José ALPHA

 

  Le Capitaine Fracasse du Théâtre de l’Esquisse de Toulouse a précipité les martiniquais dès le passage de la porte du petit Théatre Aimé Césaire de Fort de France, dans la frénésie de la comédie de cape et d’épée de Théophile Gautier. Les dix comédiens (quatre femmes et six hommes) dirigés par Carlo Boso sur les tréteaux de la Comédia del arte, jouent, déjouent et rejouent avec panache, pour le bonheur du public autant que pour les colères du « directeur de la troupe indisciplinée », les intrigues, les compromis, les complots, les provocations, les duels, les farces, les amitiés et enfin le mariage des amoureux, sur un rythme décapant qui nous est cher surtout quand il nous fait rire de nous mêmes . Un spectacle conçu comme nous aimons le théâtre solaire des Antilles avec la truculence de ses personnages que nous reconnaissons bien au quotidien, avec ses comiques de situations, de mots, d’intentions et d’espiègleries périlleuses. Le spectacle est rodé et bien huilé, il tourne rond depuis 2001 sur les routes du territoire français ; les comédiens sont en bonne santé pour tenir la scène sans « bwa bandé » durant près de deux heures bourrées d’ astuces et de clins d’œil au cirque, à l’opérette, à la comédie musicale et aussi à la société martiniquaise.

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« Porter la plume dans la plaie »

— Par Roland Sabra —

  Ils sont plus de cent cinquante à former  ce qui n’a  de collectif que le nom pour dire leur attachement au label « Scène nationale » et à « une direction indépendante des pouvoirs politiques et de tout groupe de pression« . On ne sait pas trop comment ils se sont trouvés. Une plasticienne martiniquaise a pris son carnet d’adresses, a téléphoné à des amis pour  dire son émotion  face au risque de disparition du CMAC et s’est entendue dire par ses interlocuteurs des choses qui faisaient écho à ses inquiétudes. Que faire alors? Elle s’est souvenue que le droit de pétition, droit à l’expression de l’individu, est reconnu comme un des droit fondamentaux par les textes constitutionnels depuis 1791 :  » Chacun a le droit d’adresser une pétition écrite aux pouvoirs publics afin de provoquer l’examen de problèmes d’intérêt individuel ou collectif « ).  La révolution a commencé par des cahiers de doléances. Elle dit qu’il lui a fallu une semaine pour rédiger un texte  prenant en compte le point de vue du spectateur  et suffisamment consensuel pour qu’en quelques jours plus cent cinquante  connaissances la rejoignent. 

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Jean-Sébastien s’accroupit dans la rizière.

 Par Selim Lander.
  Grâce à José Chalons, les Martiniquais sont familiarisés avec le buto, cet art inventé après la deuxième guerre mondiale par Tatsumi Hijikata et son disciple Kazuo Ohno, deux artistes animés par le désir d’innover tout en revenant aux fondamentaux de la danse japonaise. Les gestes d’automates décomposés à l’extrême, la démarche d’une infinie lenteur participent du même ésotérisme que les courbettes, les révérences ou la cérémonie du thé, tous ces rites à-demi sacrés qui font la spécificité de la culture japonaise à nos yeux d’occidentaux.
Yukiko Murata, jeune Japonaise installée à Paris, mêle le buto et la danse la plus moderne dans un spectacle qui tient à certains égards de la performance. Elle est accompagnée au violoncelle par Annette Isenberg. La première partie est la plus fidèle à l’esprit du buto, encore qu’elle se déroule sur un rythme plus rapide que celui exigé en stricte orthodoxie. La danseuse est vêtue d’une camisole blanche à laquelle sont suspendues trois clochettes qui tintent en cas de mouvement brusque. Elle tient dans ses mains serrées du riz qu’elle ira verser dans un bol lorsqu’elle aura achevé de faire le tour des spectateurs (regroupés à ce moment-là dans cercle fermé par un cordon rouge), puis elle s’éclipse dans la salle voisine, laissant la musicienne conclure sa suite de Bach.

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Sentier ou le trouble de l’image

— Par Dominique Berthet —

Taxico.. Assemblage de photographies, de gravures taille-douce et de monotype retouchés. 160 X 135 cm, 2012

« SENTIER TOUT DOIT DISPARAITRE! »

Mise en scène d’images inactuelles et d’objets intempestifs
du 14 au 29 septembre 2012 à l’Atrium, salle André Arsenec Fort-de-France

Sentier expose jusqu’au 29 septembre 2012 à Fort-de-France, dans la galerie André Arsenec de l’Atrium. Les modalités d’accrochage de cette exposition sont différentes des précédentes qui relevaient, elles, de l’installation. Cette fois les œuvres sont accrochées ou plus généralement épinglées au mur ou encore placées au sol pour les sculptures. Sentier à fait cette fois le choix d’organiser et de présenter les œuvres par panneaux et par catégories. Cette exposition rassemble, à l’exception de l’installation, les différentes pratiques que développe cet artiste : photographies, photomontages, gravures, monotypes, peintures à l’huile sur toile et sur papier, assemblages, sculptures, incrustations sous résine, réunis dans un espace permettant de mettre en valeur chacune de ces réalisations.

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Atelier théâtre des Trois-Ilets

— Par Roland Sabra —

Il y a trois ans la compagnie les Enfants de la mer » du metteur en scène martiniquais José Exélis ouvrait aux Trois-Ilets un atelier théâtre ouvert ç tous? C’est Arielle Bloesch, elle aussi metteure en scène, on lui doit notamment le travail intéressant autour d’une création martiniquaise « La nuit caribéenne », très appréciée au Festival Mondial des Arts Nègres (FESMAN) de Dakar l’an dernier, qui était en charge de l’animation. Trois ans plus tard donc, c’est sa propre compagnie « Les Berlick » qui reprend le flambeau, José Exélis étant tout entier à régler la mise en scène du troisième volet, tant attendu de « Folies », l’adaptation de José Pliya du roman de Marie Vieux-Chauvet. Ecoutons Arielle Bloesch nous parler du nom de sa compagnie ! :  « Berlick est le nom d’un personnage du théâtre de Guignol que fréquentait la mère d’Alexandre Dumas. Un diable noir et facétieux qui a donné sa  naissance le surnom de l’auteur des Trois Mousquetaires. Un diable d’auteur dont le sang caribéen bouillonnait d’une imagination qui a passionné des générations de lecteurs dans le monde entier. 

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G.A.R.E.F.P. PROGRAMME 2012-2013

Groupe Antillais de Recherche d’Etude et de Formation Psychanalytique

 

Membre de l’Inter – Associatif

 

Européen de Psychanalyse

 

 

Pour tout renseignement et inscription s’adresser à

 

Mme Marie-José CORENTIN-VIGON

 

Tél.  05 96 73 06 72 ou 06 96 11 19 93

 

 

Mme Josiane DESROSES

 

Tél. 05 96 63 59 41 ou 06 96 29 41 66

 

Nous vous présentons le programme du G.A.R.E.F.P. pour l’année 2012 – 2013

 

Nous vous rappelons que le travail au G.A.R.E.F.P. peut se faire sous différentes modalités.

 

  • En tant que membre.

  • En tant que participant.

 

 

Les groupes sont donc ouverts aux cliniciens, psychanalystes ou non, et à toute personne intéressée par la psychanalyse, par les thèmes proposés ou les questions que nous abordons.

 

Pour les membres, la cotisation est de 35 euros par mois.

 

Pour les participants, elle est de 20 euros par mois.

 

 

Toutes nos réunions se tiennent N°82, ancienne route de Schœlcher (derrière le magasin ETHIQ’ETRE)

 

 

Chaque groupe de travail clôture l’année par une Réunion Inter Groupe destinée à l’ensemble des membres et des participants, dont la visée est de présenter le travail de l’année et d’en débattre.

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Le CMAC, sans gouvernail, s’enfonce dans la crise

—Par Roland Sabra —

Face à Georges-Louis Lebon qui jette de l’huile sur le feu l’inaction des tutelles, en particulier celle du Conseil Général, aggrave la situation.

N.B. Ceci est la version originale, non expurgée, d’un texte adressé à France-Antilles et publié avec quelques coupes. Les passages en vert sont les passages manquants

La grave crise de « gouvernance que connait depuis plusieurs mois le Centre Martiniquais d’Action Culturelle Scène nationale (CMAC) n’en finit pas de soubresauts en soubresauts. Il est hors de question de prendre position sur le fond du conflit, de distribuer des bons et des mauvais points. Les conflits sont inhérents au fonctionnement des organisations. C’est le mode de régulation et de résolution des conflits qui est intéressant. En quoi les moyens mis en œuvre par les uns et par les autres sont-ils le signe d’une vitalité de la démocratie ou le symptôme d’un fonctionnement pathologique? L’avenir démocratique de la Martinique, qu’il prenne la forme d’une autonomie ou d’une indépendance, se dessine au présent dans la gestion hic et nunc, ici et maintenant de la « conflictualité ».

Rappel de quelques faits.

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Supprimer le label « Scène nationale » du CMAC ?

— Par Roland Sabra —

cmac_ex_scene_natUn petit groupe d’artistes martiniquais aussi prompts à la manifestation qu’à la création tentent depuis une quinzaine de jours de s’opposer au renouvellement de la direction actuelle du CMAC et demandent plus ou moins confusément l’abandon du label « Scène nationale » pour l’établissement. Ils étendent aujourd’hui leurs revendications à la politique du SERMAC et à celle du Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France. Avec quels arguments ? Et bien tout simplement, en ce qui concerne le CMAC, parce que les exigences (de qualité?) d’un tel label sont beaucoup trop hautes pour les productions martiniquaises ! Du moins pour celles de ces artistes là ! Pour les deux autres structures c’est le manque de place et de financements accordés à leurs prestations qui est en cause.

 

La plainte

Tout commence par une « Lettre «des» artistes à nos responsables politiques »  parue dans F-A du 06-juin 2012 et cosignée par une quinzaine de personnes dans laquelle deux types de griefs à l’égard du CMAC sont exposés. 

 Premièrement le label « Scène nationale » conduiraient à « des pratiques et attitudes non conformes » qui résulteraient de « préjugés » de fonctionnaires hexagonaux en poste dans l’ile.

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Le succès des 7èmes RCM tient à sa programmation

  par Roland Sabra.

 Le succès des Rencontres Cinémas Martinique ( RCM) tient à la programmation. Parmi les pépites de celle-ci on retiendra tout d’abord  » Take shelter »  de Jeff Nichols, jeune étasunien de 33 ans, avec Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart, Shea Wigham (2 heures). c’est la famille comme lors de son premier film, Shotgun Stories, dont il est encore question. De la famille et de sa fragilité à fleur de peau. Tout parait pourtant bien tranquille et paisible dans ce coin de l »Ohio pour Curtis Laforche , son épouse Samntha et leur fillette Hannah qui souffre d’une surdité dont la mutuelle de Curtis, ouvrier dans les fondations de bâtiments, devrait financer l’opération qui lui rendra l’audition. L’épouse est un modèle étatsunien du genre. Tout semble donc baigner dans la félicité. Pourtant se tapit sous le bonheur une sourde angoisse, un danger imminent, que Curtiss  pressent lors de visions, de cauchemars récurrents qui épargnent son entourage mais qu’il partage avec le spectateur. Agressions canines, accidents de la route, monstrueuses tornades dévastatrices semblent menacer le héros et sa famille.

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Du lepénisme rampant chez quelques artistes martiniquais

— par Roland Sabra—

 

    Quelques remarques à propos d’une Lettre «des » artistes à nos responsables politiques » parue dans F-A du 06-juin 2012 et cosignée par une quinzaine de personnes. ( la liste a été compétée depuis)

 

1°) Le titre est en lui-même abusif. Il laisse entendre que c’est l’ensemble des artistes martiniquais qui s’expriment. Ils étaient 31 dans une première version, avec une absence remarquée des Arts plastiques. Le groupe a fondu de moitié. Pourquoi? Manque de notoriété de certains, désaccord sur la version finale? Au vu du petit reste de signataires il aurait fallu écrire « Lettre D’artistes… » ou plus justement « Lettre de quelques artistes ».  Les ego démesurés se mettent en scène.

 

2°) La demande de non-renouvellement intervient après l’exposition de deux types de griefs.

 

2-1 « Des pratiques et attitudes non conformes » qui résulteraient de « préjugés » de fonctionnaires hexagonaux en poste dans l’ile. Qu’en est-il de ces pratiques, nous n’en saurons rien. Le principal reproche pourtant sur l’origine, la provenance de ces fonctionnaires qui ne sont même pas « accompagnés de personnes ressources de notre territoire ».

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Lettre ouverte des artistes martiniquais

lettre_ouverte Madame, Monsieur,
Les responsables politiques,
Nous avons l’honneur de vous interpeller sur un certain nombre de faits et par la même occasion vous livrer notre position et le regard que nous portons sur nombres de pratiques qui perdurent en Martinique dans le milieu artistique et culturel.
Des pratiques et attitudes non conformes aux usages qui voudraient que soient pris en compte sur un territoire, les travaux des professionnels des arts et de la culture du dit territoire, sauf qu’ici en Martinique, ces usages sont loin d’être appliqués car, des préjugés d’un autre temps, qui semblent être encore d’actualité, continuent d’alimenter les choix artistiques faits par tant de fonctionnaires hexagonaux déplacés, mutés ou nommés ici, en charge du développement culturel et artistique, et sans qu’ils ne soient accompagnés de personnes ressources de notre territoire, qui connaissent la valeur des artistes et techniciens martiniquais.

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FAIR GUADELOUPE: « CHAMBRES D’ARTISTES ».

  par Scarlett JESUS –

   
 

Ch. n° 50 : MAURE

   

Le temps de trois journées complètes, les 1er, 2 et 3 juin derniers, le jardin, le hall et surtout les 37 chambres du rez-de chaussée de l’Hôtel Fleur d’Epée, à GOSIER, ont été détournées de leur fonction initiale pour être investies par des artistes qui en ont fait des sanctuaires de l’Art. A moins que l’on y voit, à l’inverse, une opération visant à désacraliser l’Art en substituant à l’espace du Musée celui de la Chambre, instaurant ainsi un rapport plus familier et, pour tout dire, plus intime avec l’Art. Le but n’est-il pas aussi de détourner le regard du touriste occupant ces « chambres avec vue sur la mer », pour lui montrer une autre réalité, à mille miles des images de cartes postales que lui suggèrent les dépliants touristiques ? La réalité qui est montrée est alors celle d’une île, foisonnante d’imagination et de créativité, ayant choisi de s’engager dans la voie d’un art contemporain qui permette aux artistes de « changer en échangeant avec l’autre sans pour autant se perdre », comme dirait le poète et philosophe GLISSANT.

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L’île-aux-Chiens, un émouvant récit de vie

Par Laurence Aurry —


 L’île-aux-Chiens est un beau roman de Michel Dural. L’île-aux-Chiens est une petite île de l’archipel de Saint Pierre et Miquelon. C’est là, en 1914, que débute le récit. Dans toute la première partie du roman, un récit au passé, raconté sous la forme d’un journal par un narrateur omniscient, nous permet de suivre Angélique. Elle vient d’épouser Etienne Lamour, elle porte son enfant et elle attend avec angoisse et impatience son retour du front. Elle mettra au monde un petit garçon, Pierre, dont nous observons les premiers pas jusqu’en 1918, date de son départ pour la Bretagne. L’écriture sobre et précise nous donne à voir avec force cette époque révolue et ce lieu étrange de ces colonies d’outre atlantique. Elle nous donne surtout à pénétrer dans des consciences déchirées par les préjugés, l’abandon et le désespoir. Toute cette première partie nous offre un récit bouleversant où les personnages sont saisis de plein fouet par le malheur et l’acharnement du destin, comme si le « Barber », ce terrible vent canadien qui gèle tout ce qu’il touche, prenait plaisir à les tourmenter.

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Anticipation : Martinique 2015, séisme, cyclone ou éruption ?

  — par Dominique Bruch—

 Entre tourisme, agriculture spécialisée et importations à tout va, la Martinique sera bientôt au carrefour de son destin, avec l’arrivée de la prochaine assemblée unique. C’est sûr ! Quelque chose va bouger en 2015. Reste à savoir sous quelle forme : passage en revue ….

 La Martinique est passée par l’exploitation de toutes les couleurs de l’or : noir (esclavage) 1, blanc (sucre), brun (rhum) 2, puis jaune 3 (banane).

Mais le scandale du Chloredécone, et le coût de production 4, fait chuter rapidement les surfaces de production (35% en 5 ans), avec des surfaces d’exploitation inférieures à 5Ha, à un coût d’outillage agricole supérieur de 50% des prix européens. On constate une chute de 81% du nombre d’exploitations, les ouvriers deviennent des chômeurs urbains 5. Bientôt, la chute probable du dollar verra s’écrouler définitivement la capacité concurrentielle de la banane antillaise. Les subventions européennes empêchent depuis des années le passage à d’autres cultures non subventionnées. Cette situation risque d’empirer rapidement, après l’interdiction de l’épandage aérien 6 des fongicides contre la cercosporiose 7, sans lequel les champs sont voués à une disparition rapide et définitive.

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