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Pourquoi (ne) donne-t-on (pas) aux mendiants ?

— L’altruisme nous semble aller de soi, mais contredit les principes de la théorie de l’évolution —

Pourquoi tant de gens font-ils l’aumône ? Par empathie, pitié, sentiments auxquels se mêlent parfois le souci de se donner bonne conscience ou de se faire bien voir du bon Dieu. Jusque-là rien de surprenant.

On peut aussi inverser la question. Pourquoi tant de gens ne font-ils pas l’aumône, ou rarement? Par manque d’empathie ou de pitié ; par égoïsme ou avarice ; par cynisme, parce qu’on ne voit pas ce que ce geste nous rapporte ; par lucidité, si l’on perçoit le racketteur sous le mendiant ; par mépris, si l’on pense que le geste de mendier est dégradant ; par conviction, si l’on croit que donner incite le clochard à demeurer dans son état au lieu de chercher à s’en sortir.

Nous avons donc d’excellentes raisons de donner ou de ne pas donner. Là où les choses deviennent surprenantes, c’est quand on replace la première question, «pourquoi tant de gens font-ils l’aumône ?», dans le contexte plus général de l’évolution de l’homme.

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Le Cégom (Collectif des Etats généraux de l’Outre-Mer) présente 6 chefs de revendication

Lors d’un entretien au ministère des outre-mers qui devait initialement se dérouler avec le ministre Victorin Lurel & s’est finalement, ce dernier s’étant excusé, déroulé lundi avec plusieurs de ses conseillers, le Cégom a présenté les six chefs de revendication formulés à l’attention du président de la République François Hollande sur la base de son dernier audit des politiques publiques conduites par l’État en direction des Français/es d’outre-mers, en matière de cherté de la vie, de chômage des jeunes, de santé, de culture, de discriminations & de soutien aux associations. Les conseillers de M. Lurel ont apporté des réponses précises à certaines propositions, soulignant l’entrée en vigueur progressive de la loi pour la régulation économique. Ils ont par ailleurs mis en avant un bilan d’étape encore confidentiel des 30 engagements pour les outre-mers présentés le 10 mars 2012 par M. Hollande, indiquant simultanément que les 137 mesures annoncées par l’État au terme des États généraux de l’outre-mer ne feraient pas l’objet d’un suivi par le présent gouvernement. Le Cégom, qui estime que ces 137 mesures engageaient l’État & regretterait un manque de considération pour les milliers de Français/es d’outre-mers – élu/e/s ou personnalités qualifiées – ayant œuvré à leur formulation, a pris acte de ces précisions.

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Faut-il réaffirmer le collège unique ou privilégier une orientation précoce ?

La refondation de l’école, c’est un sujet qui fait réagir. Lorsque nous avons proposé aux lecteurs du Monde.fr de donner leur point de vue sur l’un des points de tension qui a surgi à l’Assemblée nationale lors de l’examen de la loi d’orientation et de programmation sur l’école – faut-il réaffirmer le collège unique ou privilégier une orientation précoce ? –, nous avons reçu plusieurs dizaines de contributions en quelques heures. 

Que ce soit en tant qu’enseignant, retraité de l’éducation nationale, ancien élève ou parent d’élève, beaucoup s’inquiètent de l’état actuel de l’école. Trop cloisonné pour certains, le collège doit s’adapter aux profils différents des élèves, quitte à professionnaliser certains parcours dès la sixième. Pour d’autres, au contraire, l’orientation doit être la plus tardive possible, pour éviter tout dispositif qui enfermerait trop tôt les élèves dans une filière. Mais la plupart des contributeurs pensent qu’avec plus de souplesse, on peut trouver un équilibre entre « collège universel » et professionnalisation prématurée.

Nous avons sélectionné quelques-unes de ces contributions.

  • « The right man in the right place », par Alfred Raveau, 82 ans, maître de conférences honoraire en didactique des langues

Jusqu’à l’adolescence, les aptitudes intellectuelles de l’enfant sont en constante évolution pour de nombreuses raisons (contexte, personnalité, environnement, etc.).

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Jardin

 — Par Graziella Pogolotti —

Avec la lucidité provocatrice qui la caractérisait, Dulce Maria Loynaz n´a pas hésité à affirmer que Jardín était un livre hors de propos, bien que la détermination de la date ait été très précise – année, mois, jour et heure -. Ainsi résultait, certainement, l´idée de construire en 1935, l´étape de l’expansion de l´avant-garde, obsédée par le rapide passage des jours et le sauvetage de la portée de la nation, de structurer un roman arrêté en lui, non pas dans le temps et dans un endroit.

Comme une plante parasite, le texte se développe autour de La Belle au bois dormant, un conte infantile, inquiétant comme tant d´autres par sa nature perturbatrice. Etranger à une géographie précise, son contexte est celui de l´éternité entre la mer et la côte inhospitalière, la fertilité corrompue des arbres et des herbages, l´horloge arrêtée pour toujours dans le passage des saisons. Le fil conducteur de la saga, Bárbara, au visage flou et à la silhouette imprécise, tire son nom, si cubain en apparence, de son étymologie grecque. En effet, c´est une étrangère, un insaisissable fantôme parmi les fantômes, des figures et des paysages plats, esquissés en superficie, similaires à photos triées selon une chronologie conventionnelle.

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Le droit de vivre, avec ou sans emploi

Pour que les immolations par le feu de chômeurs, comme celle de Djamal Chaar, le 13 février à Nantes, ne se reproduisent jamais plus, il est temps de repenser le droit de vivre, avec ou sans emploi, d’ouvrir grands les yeux sur la catastrophe humanitaire qui sévit autour de nous, d’écouter la souffrance, le désespoir et les revendications légitimes des innombrables exclus qui n’en peuvent plus.

Djamal Chaar, ce chômeur immolé devant son agence Pôle Emploi, n’est ni le premier (1) ni le dernier (2). Il s’était vu réclamer un trop-perçu des allocations de chômage versées par erreur alors qu’il avait retravaillé comme intérimaire, cumulant de maigres allocations et un bout d’emploi précaire. Il estimait que ses heures de travail lui ouvrant des droits au chômage n’avaient pas été toutes prises en compte, mais il ne parvenait pas à faire réétudier son dossier par les agents de Pôle Emploi, eux-mêmes débordés et soumis à une pression croissante à la rentabilité.

Pôle Emploi procède à plus de 500 000 radiations par an, dont 90 % sont dues à une absence à convocation, la plupart du temps non reçue ou envoyée par Internet à des chômeurs sans équipement informatique.

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Homosexualité, avortement… les prises de position du pape François

A son poste d’archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio s’est montré avare d’entretiens avec la presse. Mais à travers des lettres ouvertes ou des homélies, il a néanmoins régulièrement pris position sur des sujets de société ces dernières années.

Dans la lignée de Benoît XVI, il est opposé au mariage homosexuel, contre lequel il a mené croisade en 2010. Il est également hostile au mariage des prêtres, à la légalisation de l’avortement, au contrôle des naissances, à l’ordination de femmes, et au droit octroyé aux transsexuels de faire enregistrer ce changement à l’état civil. Par contre, il s’est montré critique en septembre 2012 à l’égard des prêtres qui refusent de baptiser les enfants nés hors mariage, les qualifiant d’« hypocrites ». Dénonçant le néolibéralisme, la corruption, le clientélisme politique et la pauvreté, il est en revanche davantage progressiste en matière sociale.

  • Mariage homosexuel

En 2010, lors du débat sur l’adoption du mariage gay en Argentine, pays où les trois-quarts des habitants sont catholiques, l’archevêque de Buenos Aires qualifie l’homosexualité de « démon infiltré dans les âmes » et estime que le mariage gay est un acte de « guerre contre dieu »

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Un rappeur de Sexion d’assaut condamné pour diffamation

Sexion d’assaut, rap bisounours ou homopobe ?

Ils ont des épaules de videurs, des blousons de cuir et des lunettes noires miroirs mais chantent un rap bisounours qui salue les mamans mères courage, « ta meilleure amie ».

Quand ils chuchotent « T’as habité en elle », c’est le coeur de toute une salle de 10-14 ans qui se caramélise. Le 26 janvier, les NRJ Music Awards sacraient Sexion d’assaut « groupe français de l’année » et leur chanson « Avant qu’elle parte », « chanson de l’année ». Sous les caméras virevoltantes de TF1, les gros bras à l’âme tendre envoyaient des brassées de bisous, remerciaient le rap français et glissaient une pensée pour le Mali en guerre. Que du bonheur en direct live, Nikos en embuscade. Une consécration, après le disque de diamant pour les 700.000 albums vendus de « L’Apogée ». Les mens in black du rap cartonnent.

Ces huit ex-petits gars des Xe et XVIIIe arrondissements de Paris vivent pourtant un grand écart. Cinq jours plus tard, c’était lors d’un show moins amusant que les noms de certains d’entre eux étaient cités.

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Chico César chante sur ses lauriers

 — Par Véronique Mortaigne —

Une loi municipale votée dans les années 1970 interdisant de construire des immeubles de plus de quatre étages en bord de mer donne à Joao Pessoa, capitale de l’Etat nordestin de Paraiba, des allures décalées au pays des gratte-ciel dominants.

« La ville est née en 1585 au bord du fleuve et a longtemps tourné le dos à l’Atlantique. En bord de mer vivaient des pêcheurs et des gens pauvres. Dans les années 1970, de riches familles ont construit les maisons de plage », raconte le chanteur Chico César, revenu vivre dans son Etat natal après vingt-cinq ans passés à Sao Paulo et sur les scènes internationales.

Le trublion à la coiffure abusivement afro, qui chantait Mama Africa comme un hymne identitaire, vient de publier Aos Vivos Agora, recomposition exacte du Aos Vivos, enregistrement live de 1994 qui lui apporta le succès. Depuis 2010, il est aussi secrétaire d’Etat à la culture du Paraiba.

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Christian Thoron, nommé administrateur du CMAC.

Très proche de José Pliya, actuel directeur de l’Artchipel Scène nationale de Guadeloupe, dont il été l’Administrateur, il a aussi assumé cette fonction auprès de la Scène nationale de Château-Gontier, Le Carré. D’origine métropolitaine, réputé pour sa rigueur et son refus de transiger avec les règles, sa mission d’une durée d’un an dans la pétaudière du CMAC ne s’annonce pas facile. Un lieu qu’il connaît pour avoir candidaté au poste de Directeur de Scène nationale à la succession de Fanny Auguiac. L’abaissement des tutelles en est arrivé à ce point qu’un cadre du CMAC, connu pour ses petits arrangements, passés, avec l’éthique et des déclarations anti-hiérarchiques dans la presse a été retenu dans la short-list, celle des tous derniers candidats ! C’est dire ! La mission de Christian Thoron est essentiellement de mettre en place le dispositif juridique qui permettra la fusion des deux structures qui cohabitent dans le Bâtiment, le CMAC et l’ATRIUM. La suspension du label Scène nationale perdure et en l’absence de Directeur, la programmation est assurée vaille que vaille par le binôme Thaly-Pennont, qui sans directive claire d’un Conseil Général n’ayant toujours pas de politique culturelle, fait peu du peu qu’il peut.

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Éducation parentale : l’urgente nécessité de poser des règles

— Par Gracienne LAURENCE —

Le football, jeu collectif par excellence et combien populaire, bouée de sauvetage, voie d’intégration et de reconnaissance pour certains jeunes en difficulté, chemin de la gloire pour d’autres peut malheureusement ici comme ailleurs être entaché d’incidents graves. Ce fut le cas au cours du match New-Star/Eclair du 22 décembre 2012 où l’arbitre a été lâchement agressé (frappé de dos) par un joueur à qui il avait attribué deux cartons jaunes.

Cet acte déplacé amenait les dirigeants de la ligue de football de la Martinique à tenir une réunion le samedi 19 janvier 2013 (FA du 21 janvier 2013) à laquelle étaient conviés entre autre un psychologue, un représentant de la brigade de prévention de la délinquance, des responsables de clubs de football et un responsable de l’UNAF (union nationale des arbitres de France). En introduction, les organisateurs avaient affiché un slogan très intéressant, fort significatif, posant d’emblée le problème, et traduit en ces termes « je respecte la règle, je respecte l’arbitre » .Effectivement, en frappant l’arbitre, ce jeune faisait état de son manque d’appropriation de la notion de règle mais également de son refus de l’autorité.

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Lettre aux pseudo-défenseurs des droits de l’homme EXPLIQUEZ-NOUS !

 

Expliquez-nous !  Pourquoi ni la « UNE » ni la dernière des JT ne nous ont informés que, ce mercredi 13 Mars,  sept jeunes ont été décapités sur la place publique en Arabie  Saoudite ? Ils avaient entre 16 et 20 ans en 2005 lorsqu’ils ont été accusés de vol à main armée. Des aveux avaient été extorqués sous la torture et faute d’avocats, ils n’avaient pas eu droit à un procès équitable.

Expliquez-nous ! Pourquoi une grande partie de la classe politique française et de nombreux journalistes diabolisent-ils  Hugo CHAVEZ, au prétexte qu’il a eu des relations avec les chefs d’Etat Syrien et Iranien alors que, dans le même temps, ils trouvent tout à fait respectables François Hollande et OBAMA  proches alliés de ce régime saoudien qui applique scrupuleusement la Charia et qui, ces deux derniers mois, a fait décapiter au sabre, sur la place publique, 25 personnes, dont la jeune domestique Sri-lankaise Rizana ?

Expliquez-nous ! Comment les armes fournies par cette monarchie totalitaire aux rebelles djihadistes, mêlées à celles provenant du Qatar, ou de la Croatie pourraient-elles porter au peuple Syrien liberté et sécurité ?

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« Victor Hugo, mon amour » au théâtre A. Césaire de Foyal du 13 au 16 mars 2013

 

Le théâtre Aimé Césaire poursuit son cycle consacré à Victor Hugo avec une nouvelle pièce : »Victor Hugo, mon amour ».

La mise en scène de cette très belle pièce jouée de mercredi 13 jusqu’à samedi 16 mars au théâtre Aimé Césaire à Fort de France à 19 heures 30 est signée Jacques Descombe.
On retrouvera Anthéa Sogno dans le rôle de Juliette et Sasa Petronijevic dans celui de Victor Hugo.

« Victor Hugo, mon amour » Ou l’une des plus belles histoires d’amour qui ait jamais existé : celle de Juliette Drouet et Victor Hugo qui se sont aimés pendant cinquante ans, au cours desquels ils échangèrent vingt-trois mille six cent cinquante lettres et quelques secousses.
Ils se rencontrent en 1833 : elle est actrice, il sera bientôt le chef de file des Romantiques; elle joue un petit rôle dans « Lucrèce Borgia », elle ignore encore qu’elle va jouer un grand rôle dans la vie du poète. Pourtant, la muse, l’inspiratrice, celle qui le révèlera à la sensualité, copiera la plus grande partie de son oeuvre, lui sauvera la vie, ainsi que ses manuscrits, le suivra en exil et l’encouragera dans sa cause d’humaniste, ce sera elle !

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Gouvernements nationaux, citoyens globaux

 — Par Dani Rodrik —

Dani Rodrik is Professor of International Political Economy at Harvard University’s Kennedy School of Government and a leading scholar of globalization and economic development. His most recent book is The Globalization Paradox: Democracy and the Future of the World Economy.

 

12 March 2013

CAMBRIDGE – Rien ne menace plus la globalisation que le fossé grandissant de gouvernance – la dangereuse disparité entre le champ national de la responsabilité politique et la nature globale des marchés de biens, de capitaux et de nombreux services – qui s’est approfondi au cours des récentes décennies. Lorsque les marchés transcendent la règlementation nationale, comme c’est le cas aujourd’hui avec la globalisation de la finance, il en résulte une défaillance des marchés, une instabilité, et la crise. Mais encourager la règlementation sur les bureaucraties supranationales, comme l’Organisation Mondiale du Commerce ou la Commission Européenne, peut induire un déficit de démocratie et une perte de légitimité.

Comment combler ce fossé de gouvernance ? Une option serait de rétablir le contrôle national démocratique sur les marchés globaux. Cela est difficile et relève du protectionnisme, mais ce n’est pas impossible ni contraire à une globalisation saine.

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La gauche et l’éducation

 par Jean Robelin

 

Jean Robelin, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, Professeur émérite en philosophie Université de Nice. 

On ne peut nier les bonnes intentions de la gauche à l’égard de l’éducation nationale, ni son engagement financier, même dans des conjonctures difficiles. Mais ces bonnes intentions, l’effort même consenti, ont souvent été contre productifs.

Non seulement la gauche n’a pas enrayé la perte de qualité de l’enseignement public, ni la dégradation certaine des conditions de travail des enseignants, mais à bien des égards elle les a accélérées. Il faut bien reconnaître, pour quelqu’un qui, comme moi, a enseigné 16 ans dans le fameux neuf trois, avant d’aller faire le mandarin dans les universités, qu’à chaque période de gouvernement de gauche, que ce soit sous monsieur Savary, monsieur Jospin, ou l’inénarrable Claude Allègre, on a assisté à une montée de la violence dans les quartiers difficiles, de la démagogie partout. La gauche a participé à la création de la situation désastreuse que nous connaissons aujourd’hui.

Certes, la droite a fait pis, en asséchant les moyens de lutte contre l’échec scolaire, en tarissant les recrutements et en ghettoïsant l’école.

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« Spring Breakers » : la danse macabre des teenagers

— Par Jean-François Rauger
On aurait tort de voir dans le nouveau film d’Harmony Korine une plongée opportuniste et rouée au cœur d’un phénomène social, à la fois excentrique et banal. Spring Breakers ne relève pas d’une volonté anthropologique et documentaire de décrire des comportements qui tiennent autant du rituel que du défoulement collectif.

Harmony Korine a pris pour objet, et pour contexte, le spring break, ces « vacances de printemps » durant lesquelles les étudiants américains se retrouvent au bord de la mer pour des orgies au cours desquelles l’alcool, le sexe et les drogues diverses servent de viatique à la manifestation d’une réjouissance grégaire et, a priori, déraisonnée.

Le dessein du cinéaste n’est pas d’en révéler les mécanismes, mais d’en interroger les significations comme fantasme générationnel et actuel. Tout est dit peut-être dès les premières images du générique où l’on voit s’ébattre, au ralenti, de jeunes hommes athlétiques en bermuda ou maillot de bain et des adolescentes pulpeuses en bikini, monades déchaînées, buvant, fumant, inventant des jeux grotesques qui signalent tous un rapport d’agressivité et d’émulation triviale entre les sexes.

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« No » : la dictature et ses opposants balayés par un arc-en-ciel publicitaire

 — Par Thomas Sotinel —

 

Voici un film qui donne la pêche, dont on ressort le sourire aux lèvres. A la fin de No (réponse que fit l’électorat chilien à Augusto Pinochet, lorsqu’en 1988, le dictateur eut l’idée de demander si l’on voulait encore de lui), le mal est vaincu, la démocratie a triomphé. Pablo Larrain est au cinéma ce que René Saavedra, le héros de No, est à la communication politique. Un artiste en pleine possession de ses moyens.

Ce qui lui permet de cacher soigneusement les effets secondaires de son film, qui se manifestent plus tard, longtemps après que les lumières se sont rallumées. Une fois dissipée l’euphorie que procure le spectacle de la chute d’une dictature, toutes les questions que l’on a maintenues à l’arrière-plan ressurgissent et No devient un autre film, plein de doutes et d’ambiguïtés, une oeuvre politique qui déjoue les pièges du cinéma militant pour tendre ceux du scepticisme et de l’inaction civique.

René Saavedra (Gael Garcia Bernal) est un publicitaire chilien qui a vécu au Mexique les dures années qui ont suivi le coup d’Etat de 1973.

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Inégalités hommes-femmes : les non-dits du 8 mars

— Par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités —

 

50 % de femmes députées ou chefs d’entreprise, et alors ? Pour établir l’égalité hommes-femmes, il faut se poser la question de la façon dont fonctionne l’entreprise, la famille ou l’école. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

C’est devenu une tradition. Officialisée en 1977 par les Nations Unies, la journée internationale du droit des femmes devient de plus en plus une sorte de fête de « la » femme. Un rituel qui laisse un goût amer aux femmes les 364 jours de « l’ » homme restants. Cette journée est de plus en plus dévoyée par les marques qui y voient la célébration de l’idéal féminin et les enjeux de fond sont rarement évoqués.

La récupération par la publicité prend de plus en plus d’ampleur. La journée internationale des droits des femmes se transforme alors en une célébration de l’image de « La » femme. Un fabriquant de vêtements « équitable » offre une promotion spéciale journée de la femme, une franchise de fleuristes invite à « couvrir sa femme de fleurs », cette année le Stade Rennais (football) veut faire « vibrer » ses supportrices… Comble du comble, le distributeur Carrefour, l’un des plus grands pourvoyeurs de temps partiel contraint chez les femmes en France, est partenaire de la « journée de la femme digitale« .

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Peillon veut diminuer le nombre de redoublements

Par Marie-Estelle Pech,

redoublement et reussite scolaire

INFOGRAPHIE – À l’école et au collège, la France est championne en la matière, alors que ce dispositif coûte cher et n’a pas prouvé son efficacité.

Dans son projet de loi, présenté lundi après-midi devant l’Assemblée nationale, Vincent Peillon explique vouloir «poursuivre la réduction progressive du nombre de redoublements».

Sur RMC, le 10 décembre, le ministre affirmait vouloir réduire «au moins de moitié» le nombre de redoublements en cinq ans. La pratique du redoublement a baissé en France depuis vingt-cinq ans – où elle touchait alors près de 50% des élèves- mais notre pays recourt encore beaucoup à cette solution.

Selon le projet, «il s’agit d’une pratique coûteuse (8000 euros par redoublement au collège, plus de 10.500 euros au lycée, NDLR), plus développée en France que dans les autres pays et dont l’efficacité pédagogique n’est pas probante.» Pour arriver à ses fins, le ministre entend relancer la politique des cycles. Il s’agit en clair d’organiser les acquisitions sur trois ans, un temps plus continu et plus long que celui de l’année scolaire afin de permettre à tous les enfants de progresser à leur rythme.

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Au Refuge, ChristianeTaubira reçoit une rose pour son combat

Photo : Crédits le JDD.fr

REPORTAGE – Lundi après-midi, Christiane Taubira s’est rendu dans les locaux parisiens de l’association Le Refuge, qui vient en aide aux jeunes adultes victimes d’homophobie.

« On lui a parlé de nous, elle nous a parlé d’elle », raconte Jule, après une rencontre de plus d’une demi-heure avec la ministre de la Justice, Christiane Taubira. « C’était une rencontre très sympathique. On a échangé, ri, discuté », poursuit cette jeune fille de 19 ans, hébergée depuis cinq mois par l’association Le Refuge, qui vient en aide aux adolescents et jeunes adultes victimes d’homophobie. « Elle était vraiment super (…) Décontractée, loin de l’image que l’on a d’un ministre », poursuit, à quelques mètres de là, Gildas, qui a trouvé un toit grâce à l’association il y a un mois.

Lundi après-midi, Christiane Taubira – chef de file du gouvernement sur le projet de loi sur le mariage pour tous – a rencontré une dizaine de jeunes du Refuge. Loin des journalistes, priés de rester derrière la porte. « J’attendais cette rencontre avec impatience. Elle a été absolument réjouissante (…) Je suis extrêmement enthousiasmée par la façon dont ces jeunes affrontent la vie », a déclaré dans la foulée la ministre de la Justice.

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La Gwadloup malad !

— Par Jacky Dahomay —

 

La Gwadloup malad ! Entend-on souvent. Y aurait-il quelque chose de pourri dans notre pays de Guadeloupe ? Cela ressort aussi du rapport de synthèse que nous avons remis aux élus en décembre dernier. Nous avions  pourtant averti nos chers élus : la question de l’évolution statutaire n’était pas la préoccupation première de nos compatriotes. Comme si la Guadeloupe était malade de quelque chose de plus fondamental. Mais de  quoi ? Faut-il appeler les médecins ?

Les médecins ? On ne les entend pas beaucoup, ces temps-ci. Alors que ceux de Martinique, sous la direction de Mme Pelage, se  sont mobilisés contre l’épandage aérien, chez nous, silence complet à part Docteur Rugard et Docteur Sarazin, deux femmes, qui se sont  prononcées à ce sujet. Nous constatons, en leur rendant hommage, que ce sont les femmes car qui sont plus attentives à la  souffrance et à la vie quand les hommes, depuis l’origine de l’humanité, ont toujours eu la passion de se faire la guerre. Comment expliquer alors le silence de nos médecins ? Il est vrai qu’ils sont souvent politiques avant d’être médecins.

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Case-Pilote : un marché public au cœur d’une enquête

L’affaire de Case-Pilote, qui marie plaintes, appels d’offres contestés, voire possibles détournements d’aides européennes, avait pris une telle ampleur que les cabinets de Manuel Valls (Intérieur) et Christiane Taubira (Justice) la suivaient de près.

Des entreprises non payées, un spécialiste de la lutte contre la fraude placardisé, des syndicats mobilisés, un cacique local de l’UMP pointé du doigt… Après avoir provoqué un sacré rififi en Martinique depuis des mois, l’affaire de Case-Pilote serait-elle enfin sur le point de trouver un épilogue ? A voir les tout derniers rebondissements en date, c’est possible : non seulement, d’après nos informations, le procureur de la République du TGI de Fort-de-France critiqué dans cette affaire, Claude Bellenger, vient d’être nommé avocat général près de la cour d’appel de Fort-de-France – ce qui ne s’apparente pas franchement à une promotion.

.. -, mais son responsable hiérarchique, le Procureur général près de la Cour d’appel, Jean-Jacques Bosc, nous apprend qu’une «enquête préliminaire a été ouverte il y a peu et confiée à la gendarmerie» (Ndlr dans cette affaire). Il faut dire qu’il y avait urgence : récemment, ce psychodrame antillais, qui marie plaintes, appels d’offres contestés, voire possibles détournements d’aides européennes, avait pris une telle ampleur, que le cabinet de Manuel Valls (le ministre de l’Intérieur), comme celui de Christiane Taubira (Justice) suivaient l’affaire de près.

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Hector Fernández et ses documentaires : capturer la personnalité historique

 — Par Lohania Aruca Alonso*—

L´étude biographique des personnalités de notre histoire la plus récente, publiée dans divers médias, à mon avis possède une double importance. D’abord pour révéler les multiples facettes d´un processus révolutionnaire caribéen, singulier et très complexe, caractérisé par le changement radical dans tous les sphères de la vie nationale, avec ses énormes défis et risques, et puis pour confronter la diversité de ses protagonistes, identifiés en tant que tels, principalement à cause de l´importance vitale des tâches qu´ils accomplissent et la qualité humaine qui caractérise leur service à la nation et au peuple de Cuba.

Il est indéniable et évidente la signification sociale et culturelle qu´ils représentent, la convergence de leurs profils dans les essences politiques, en dépit de leurs différentes origines ethniques, leurs croyances, professions, métiers … Ils apportent leurs traits spécifiques à la Révolution cubaine, ils deviennent des véritables symboles qui honorent et émergent dans le plan de notre culture nationale lorsqu’ils accomplissent la phrase de Martí: «La patrie est pierre d’autel et pas piédestal».

En ce sens, il me semble juste de partager avec les lecteurs, en plus de mon point de vue sur les documentaires Pastorita et Papá Ordaz, l’entretien au vidéaste et photographe Héctor Ramón Fernández Ferrer (Camagüey, Juillet 30, 1959), l’auteur des œuvres mentionnées.

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Les photographes et le réel.

  par Scarlett JESUS, critique d’art.

 « Dans ces jours déplorables, une industrie nouvelle se produisit,[…] le Credo actuel des gens du monde, est celui-ci […]  « Je crois que l’art est et ne peut être que la reproduction exacte de la nature » […] Un Dieu vengeur a exaucé les vœux de cette multitude. Daguerre fut son Messie. Et alors elle se dit : « Puisque la photographie nous donne toutes les garanties désirables d’exactitude (ils croient cela, les insensés), l’art, c’est la photographie. »

BAUDELAIRE, « Le public moderne et la photographie », Salon de 1859.

 

En Guadeloupe, trois expositions récentes de photographies témoignent, à travers la spécificité de chacune d’entre elles, d’une réflexion commune quant aux regards que les photographes désirant accéder au statut d’artistes portent sur le réel. A commencer par ce premier constat : ce n’est pas la lumière crue du jour qui les attire, mais celle, plus trouble (et combien plus troublante) de la nuit. Daniel DABRIOU, parallèlement à la sortie de son ouvrage « Le Carnaval en Guadeloupe – VIM, Very Important Mass », vient d’exposer au fort Fleur d’Epée de Gosier une cinquantaine de photographies sous le titre « Koulé à VIM ».

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Nous devons faire table rase des idées du passé et arrêter de véhiculer de vieilles lunes pour éviter un futur drame à la Guadeloupe

— Par Dolto, économiste

Sujet à bien des remous et des controverses idéologiques autour de son passé et aussi de son actualité, la Guadeloupe est aujourd’hui à un tournant de son histoire. Elle est, en effet, confrontée actuellement à une crise sociétale et bientôt économique et sociale dont elle cherche à sortir en tentant de redéfinir son statut politique au regard de nouvelles réalités .
Pour comprendre ce qui nous arrive et nous attend, des idées du passé faut-il faire table-rase ?
A priori pourquoi pas ? Encore faudrait-il savoir de quelles idées du passé se défaire.
Nous en voyons deux qui à notre sens constituent de vieilles lunes véhiculés par certains intellectuels , politiques et syndicalistes à savoir :

1) – la chimère de l’auto suffisance alimentaire et le mythe d’une production locale facteur de développement économique

ll est intéressant d’analyser comment s’est réalisée à La Guadeloupe la croissance économique. Au moment de la départementalisation, tous les acteurs économiques et politiques croient que l’injection de l’argent public suffirait pour susciter une demande et une production, puis par effet boule de neige, aboutirait à une croissance auto-entretenue.

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Pourquoi « Terra Nova » Martinique ?

Par Alicia Bellance et Jean-Paul Jouannelle —
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Terra Nova Martinique est née le 17 décembre 2011. Elle est une antenne territoriale de l’« association Terra Nova » , constituée en préfiguration de la Fondation du même nom. Pour comprendre les raisons qui ont amené à sa constitution, il importe de connaître celles qui ont présidé à la naissance du « think tank » (cercle de réflexion) national.
Après avoir analysé les raisons de la défaite de Ségolène Royal à l’élection présidentielle de 2007, le regretté Olivier Ferrand et certains militants du Parti socialiste avaient estimé que la candidate n’avait pu, pour diverses raisons, bénéficier des capacités d’expertise présentes au sein du Parti socialiste dans le cadre de la campagne. Le jeu des courants et le positionnement des « éléphants » par rapport à Ségolène Royal avaient conduit à cette situation. Elle avait ainsi été lourdement handicapée par rapport à Nicolas Sarkozy qui avait derrière lui une machine électorale de l’UMP unie. Ils avaient alors pris la décision de créer un « think tank » progressiste et indépendant par rapport à la sphère politique, ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes, « en France et en Europe » .

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