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« No » : la dictature et ses opposants balayés par un arc-en-ciel publicitaire

 — Par Thomas Sotinel —

 

Voici un film qui donne la pêche, dont on ressort le sourire aux lèvres. A la fin de No (réponse que fit l’électorat chilien à Augusto Pinochet, lorsqu’en 1988, le dictateur eut l’idée de demander si l’on voulait encore de lui), le mal est vaincu, la démocratie a triomphé. Pablo Larrain est au cinéma ce que René Saavedra, le héros de No, est à la communication politique. Un artiste en pleine possession de ses moyens.

Ce qui lui permet de cacher soigneusement les effets secondaires de son film, qui se manifestent plus tard, longtemps après que les lumières se sont rallumées. Une fois dissipée l’euphorie que procure le spectacle de la chute d’une dictature, toutes les questions que l’on a maintenues à l’arrière-plan ressurgissent et No devient un autre film, plein de doutes et d’ambiguïtés, une oeuvre politique qui déjoue les pièges du cinéma militant pour tendre ceux du scepticisme et de l’inaction civique.

René Saavedra (Gael Garcia Bernal) est un publicitaire chilien qui a vécu au Mexique les dures années qui ont suivi le coup d’Etat de 1973.

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Inégalités hommes-femmes : les non-dits du 8 mars

— Par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités —

 

50 % de femmes députées ou chefs d’entreprise, et alors ? Pour établir l’égalité hommes-femmes, il faut se poser la question de la façon dont fonctionne l’entreprise, la famille ou l’école. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

C’est devenu une tradition. Officialisée en 1977 par les Nations Unies, la journée internationale du droit des femmes devient de plus en plus une sorte de fête de « la » femme. Un rituel qui laisse un goût amer aux femmes les 364 jours de « l’ » homme restants. Cette journée est de plus en plus dévoyée par les marques qui y voient la célébration de l’idéal féminin et les enjeux de fond sont rarement évoqués.

La récupération par la publicité prend de plus en plus d’ampleur. La journée internationale des droits des femmes se transforme alors en une célébration de l’image de « La » femme. Un fabriquant de vêtements « équitable » offre une promotion spéciale journée de la femme, une franchise de fleuristes invite à « couvrir sa femme de fleurs », cette année le Stade Rennais (football) veut faire « vibrer » ses supportrices… Comble du comble, le distributeur Carrefour, l’un des plus grands pourvoyeurs de temps partiel contraint chez les femmes en France, est partenaire de la « journée de la femme digitale« .

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Peillon veut diminuer le nombre de redoublements

Par Marie-Estelle Pech,

redoublement et reussite scolaire

INFOGRAPHIE – À l’école et au collège, la France est championne en la matière, alors que ce dispositif coûte cher et n’a pas prouvé son efficacité.

Dans son projet de loi, présenté lundi après-midi devant l’Assemblée nationale, Vincent Peillon explique vouloir «poursuivre la réduction progressive du nombre de redoublements».

Sur RMC, le 10 décembre, le ministre affirmait vouloir réduire «au moins de moitié» le nombre de redoublements en cinq ans. La pratique du redoublement a baissé en France depuis vingt-cinq ans – où elle touchait alors près de 50% des élèves- mais notre pays recourt encore beaucoup à cette solution.

Selon le projet, «il s’agit d’une pratique coûteuse (8000 euros par redoublement au collège, plus de 10.500 euros au lycée, NDLR), plus développée en France que dans les autres pays et dont l’efficacité pédagogique n’est pas probante.» Pour arriver à ses fins, le ministre entend relancer la politique des cycles. Il s’agit en clair d’organiser les acquisitions sur trois ans, un temps plus continu et plus long que celui de l’année scolaire afin de permettre à tous les enfants de progresser à leur rythme.

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Au Refuge, ChristianeTaubira reçoit une rose pour son combat

Photo : Crédits le JDD.fr

REPORTAGE – Lundi après-midi, Christiane Taubira s’est rendu dans les locaux parisiens de l’association Le Refuge, qui vient en aide aux jeunes adultes victimes d’homophobie.

« On lui a parlé de nous, elle nous a parlé d’elle », raconte Jule, après une rencontre de plus d’une demi-heure avec la ministre de la Justice, Christiane Taubira. « C’était une rencontre très sympathique. On a échangé, ri, discuté », poursuit cette jeune fille de 19 ans, hébergée depuis cinq mois par l’association Le Refuge, qui vient en aide aux adolescents et jeunes adultes victimes d’homophobie. « Elle était vraiment super (…) Décontractée, loin de l’image que l’on a d’un ministre », poursuit, à quelques mètres de là, Gildas, qui a trouvé un toit grâce à l’association il y a un mois.

Lundi après-midi, Christiane Taubira – chef de file du gouvernement sur le projet de loi sur le mariage pour tous – a rencontré une dizaine de jeunes du Refuge. Loin des journalistes, priés de rester derrière la porte. « J’attendais cette rencontre avec impatience. Elle a été absolument réjouissante (…) Je suis extrêmement enthousiasmée par la façon dont ces jeunes affrontent la vie », a déclaré dans la foulée la ministre de la Justice.

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La Gwadloup malad !

— Par Jacky Dahomay —

 

La Gwadloup malad ! Entend-on souvent. Y aurait-il quelque chose de pourri dans notre pays de Guadeloupe ? Cela ressort aussi du rapport de synthèse que nous avons remis aux élus en décembre dernier. Nous avions  pourtant averti nos chers élus : la question de l’évolution statutaire n’était pas la préoccupation première de nos compatriotes. Comme si la Guadeloupe était malade de quelque chose de plus fondamental. Mais de  quoi ? Faut-il appeler les médecins ?

Les médecins ? On ne les entend pas beaucoup, ces temps-ci. Alors que ceux de Martinique, sous la direction de Mme Pelage, se  sont mobilisés contre l’épandage aérien, chez nous, silence complet à part Docteur Rugard et Docteur Sarazin, deux femmes, qui se sont  prononcées à ce sujet. Nous constatons, en leur rendant hommage, que ce sont les femmes car qui sont plus attentives à la  souffrance et à la vie quand les hommes, depuis l’origine de l’humanité, ont toujours eu la passion de se faire la guerre. Comment expliquer alors le silence de nos médecins ? Il est vrai qu’ils sont souvent politiques avant d’être médecins.

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Case-Pilote : un marché public au cœur d’une enquête

L’affaire de Case-Pilote, qui marie plaintes, appels d’offres contestés, voire possibles détournements d’aides européennes, avait pris une telle ampleur que les cabinets de Manuel Valls (Intérieur) et Christiane Taubira (Justice) la suivaient de près.

Des entreprises non payées, un spécialiste de la lutte contre la fraude placardisé, des syndicats mobilisés, un cacique local de l’UMP pointé du doigt… Après avoir provoqué un sacré rififi en Martinique depuis des mois, l’affaire de Case-Pilote serait-elle enfin sur le point de trouver un épilogue ? A voir les tout derniers rebondissements en date, c’est possible : non seulement, d’après nos informations, le procureur de la République du TGI de Fort-de-France critiqué dans cette affaire, Claude Bellenger, vient d’être nommé avocat général près de la cour d’appel de Fort-de-France – ce qui ne s’apparente pas franchement à une promotion.

.. -, mais son responsable hiérarchique, le Procureur général près de la Cour d’appel, Jean-Jacques Bosc, nous apprend qu’une «enquête préliminaire a été ouverte il y a peu et confiée à la gendarmerie» (Ndlr dans cette affaire). Il faut dire qu’il y avait urgence : récemment, ce psychodrame antillais, qui marie plaintes, appels d’offres contestés, voire possibles détournements d’aides européennes, avait pris une telle ampleur, que le cabinet de Manuel Valls (le ministre de l’Intérieur), comme celui de Christiane Taubira (Justice) suivaient l’affaire de près.

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Hector Fernández et ses documentaires : capturer la personnalité historique

 — Par Lohania Aruca Alonso*—

L´étude biographique des personnalités de notre histoire la plus récente, publiée dans divers médias, à mon avis possède une double importance. D’abord pour révéler les multiples facettes d´un processus révolutionnaire caribéen, singulier et très complexe, caractérisé par le changement radical dans tous les sphères de la vie nationale, avec ses énormes défis et risques, et puis pour confronter la diversité de ses protagonistes, identifiés en tant que tels, principalement à cause de l´importance vitale des tâches qu´ils accomplissent et la qualité humaine qui caractérise leur service à la nation et au peuple de Cuba.

Il est indéniable et évidente la signification sociale et culturelle qu´ils représentent, la convergence de leurs profils dans les essences politiques, en dépit de leurs différentes origines ethniques, leurs croyances, professions, métiers … Ils apportent leurs traits spécifiques à la Révolution cubaine, ils deviennent des véritables symboles qui honorent et émergent dans le plan de notre culture nationale lorsqu’ils accomplissent la phrase de Martí: «La patrie est pierre d’autel et pas piédestal».

En ce sens, il me semble juste de partager avec les lecteurs, en plus de mon point de vue sur les documentaires Pastorita et Papá Ordaz, l’entretien au vidéaste et photographe Héctor Ramón Fernández Ferrer (Camagüey, Juillet 30, 1959), l’auteur des œuvres mentionnées.

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Les photographes et le réel.

  par Scarlett JESUS, critique d’art.

 « Dans ces jours déplorables, une industrie nouvelle se produisit,[…] le Credo actuel des gens du monde, est celui-ci […]  « Je crois que l’art est et ne peut être que la reproduction exacte de la nature » […] Un Dieu vengeur a exaucé les vœux de cette multitude. Daguerre fut son Messie. Et alors elle se dit : « Puisque la photographie nous donne toutes les garanties désirables d’exactitude (ils croient cela, les insensés), l’art, c’est la photographie. »

BAUDELAIRE, « Le public moderne et la photographie », Salon de 1859.

 

En Guadeloupe, trois expositions récentes de photographies témoignent, à travers la spécificité de chacune d’entre elles, d’une réflexion commune quant aux regards que les photographes désirant accéder au statut d’artistes portent sur le réel. A commencer par ce premier constat : ce n’est pas la lumière crue du jour qui les attire, mais celle, plus trouble (et combien plus troublante) de la nuit. Daniel DABRIOU, parallèlement à la sortie de son ouvrage « Le Carnaval en Guadeloupe – VIM, Very Important Mass », vient d’exposer au fort Fleur d’Epée de Gosier une cinquantaine de photographies sous le titre « Koulé à VIM ».

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Nous devons faire table rase des idées du passé et arrêter de véhiculer de vieilles lunes pour éviter un futur drame à la Guadeloupe

— Par Dolto, économiste

Sujet à bien des remous et des controverses idéologiques autour de son passé et aussi de son actualité, la Guadeloupe est aujourd’hui à un tournant de son histoire. Elle est, en effet, confrontée actuellement à une crise sociétale et bientôt économique et sociale dont elle cherche à sortir en tentant de redéfinir son statut politique au regard de nouvelles réalités .
Pour comprendre ce qui nous arrive et nous attend, des idées du passé faut-il faire table-rase ?
A priori pourquoi pas ? Encore faudrait-il savoir de quelles idées du passé se défaire.
Nous en voyons deux qui à notre sens constituent de vieilles lunes véhiculés par certains intellectuels , politiques et syndicalistes à savoir :

1) – la chimère de l’auto suffisance alimentaire et le mythe d’une production locale facteur de développement économique

ll est intéressant d’analyser comment s’est réalisée à La Guadeloupe la croissance économique. Au moment de la départementalisation, tous les acteurs économiques et politiques croient que l’injection de l’argent public suffirait pour susciter une demande et une production, puis par effet boule de neige, aboutirait à une croissance auto-entretenue.

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Pourquoi « Terra Nova » Martinique ?

Par Alicia Bellance et Jean-Paul Jouannelle —
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Terra Nova Martinique est née le 17 décembre 2011. Elle est une antenne territoriale de l’« association Terra Nova » , constituée en préfiguration de la Fondation du même nom. Pour comprendre les raisons qui ont amené à sa constitution, il importe de connaître celles qui ont présidé à la naissance du « think tank » (cercle de réflexion) national.
Après avoir analysé les raisons de la défaite de Ségolène Royal à l’élection présidentielle de 2007, le regretté Olivier Ferrand et certains militants du Parti socialiste avaient estimé que la candidate n’avait pu, pour diverses raisons, bénéficier des capacités d’expertise présentes au sein du Parti socialiste dans le cadre de la campagne. Le jeu des courants et le positionnement des « éléphants » par rapport à Ségolène Royal avaient conduit à cette situation. Elle avait ainsi été lourdement handicapée par rapport à Nicolas Sarkozy qui avait derrière lui une machine électorale de l’UMP unie. Ils avaient alors pris la décision de créer un « think tank » progressiste et indépendant par rapport à la sphère politique, ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes, « en France et en Europe » .

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Retraites : les Français majoritairement hostiles à tout nouvel effort

Selon un sondage IFOP pour Sud Ouest Dimanche, les Français sont majoritairement hostiles à tout nouvel effort supplémentaire concernant la réforme des retraites.Le refus le plus net concerne un nouveau recul de l’âge de départ à la retraite au-delà de 62 ans.

Le refus le plus net (60 % de « pas favorables ») concerne un nouveau recul de l’âge de départ au-delà de 62 ans, l’opposition est forte également (57 % de « pas favorables ») sur l’allongement de la durée de cotisation au-delà des 42 annuités déjà prévues pour 2020 (réforme de 2003) et l’opinion est un peu plus partagée (48 % de « favorables », 52 % d’« opposés ») pour ce qui est de l’augmentation des cotisations retraites payées par les employeurs et les salariés.

Dans le détail, on retrouve un certain nombre de clivages déjà perceptibles en 2010. Le premier, très marqué, est d’ordre générationnel. Quand 58% des 65 ans et plus sont favorables à un recul de l’âge de départ à la retraite au-delà de 62 ans, cette proportion est en moyenne de 35% dans toutes les autres tranches d’âge qui, elles, seront concernées.

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Victorin Lurel, gibier de buzz

 

 

Chronique de Daniel Scheiderman

 

Alerte ! Le gouvernement Ayrault qui, sous des dehors patelins, dissimule une aile guévariste, compte en son sein un partisan de la dictature du prolétariat. Il s’agit du ministre de l’Outre-Mer, Victorin Lurel, lequel, de corvée aux obsèques de Chavez, a appelé à la multiplication, sur la surface de la planète, de dictateurs comme Chavez. Si si. Comment ? Vous ne l’avez pas entendu ? C’était pourtant le buzz du week-end. Interrogé par Europe 1, Lurel a dit exactement ceci. « Moi je dis, et cela pourra m’être reproché, que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez, puisqu’on prétend que c’est un dictateur. Il a pendant ces 14 ans respecté les droits de l’Homme (…) Toutes choses égales par ailleurs, Chavez c’est de Gaulle plus Léon Blum ».

N’importe qui comprend que Lurel ne considère pas Chavez comme un dictateur, et n’appelle pas à la multiplication des dictateurs. Au contraire, il réplique par l’ironie, et en les réfutant, à ceux qui traitent Chavez de dictateur (sur le fond de cette question, regardez donc notre émission de la semaine, si ce n’est encore fait).

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Victorin Lurel veut plus « de dictateurs comme Chavez »

 

 Représentant le gouvernement français aux obsèques de Hugo Chavez, Victorin Lurel a multiplié les louanges à propos de l’ancien président vénézuélien, mort cette semaine à l’âge de 58 ans. « Chavez, c’est de Gaulle plus Léon Blum », a déclaré sur RTL et Europe 1 le ministre des Outre-mer, qui s’est dit impressionné par la dépouille du dirigeant : « Il était tout mignon (…), frais, apaisé. »

La comparaison est osée. Mais pour Victorin Lurel, le ministre des Outre-mer qui représentait le gouvernement français aux obsèques de Hugo Chavez organisées vendredi à Caracas, le président vénézuelien était un grand dirigeant. « Toute chose égale par ailleurs, Chavez, c’est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu’il a changé
fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c’est-à-dire le Front populaire, parce qu’il lutte contre les injustices », a-t-il déclaré depuis le Venezuela aux radios RTL et Europe 1.

Victorin Lurel a en outre réfuté le qualificatif de « dictateur » pour désigner l’ex-dirigeant controversé. « Moi je dis, et ça pourra m’être reproché, (…) que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu’on prétend que c’est un dictateur », a-t-il déclaré.

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Le féminisme à l’épreuve du sextrémisme

Par Stéphanie Marteau

« Ces filles sont des kamikazes, elles veulent mourir ! Pour elles, on est des bourgeoises », lâche Loubna Méliane, du mouvement féministe des Insoumises, en avalant son chocolat chaud. Voilà quelques mois que la jeune mère de famille a pris ses distances avec le groupuscule « sextrémiste » hypermédiatisé Femen. L’assistante parlementaire du député PS Malek Boutih n’est pas la seule trentenaire à avoir déserté. A leur place, de nouvelles recrues, plus jeunes, sans passé militant, investissent chaque week-end le local des Femen, niché dans le quartier de la Goutte-d’Or, à Paris. Désormais, les activistes aux seins nus naviguent en marge, et même en rupture, du très institutionnalisé milieu féministe français. « On n’a pas vraiment de relation avec les autres associations », confirme l’Ukrainienne Inna Chevtchenko, 22 ans. Et pour cause. En dépit du soutien de quelques figures du MLF, peu de représentantes de la jeune garde du féminisme français adhèrent aux méthodes made in Ukraine

Quand la blonde amazone a débarqué à Paris, à l’été 2012, l’atmosphère était pourtant à la curiosité et à la neutralité bienveillante.

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A Belleville, le graff devient un atout touristique

— Par Joffrey Vovos—

Paris. Mosaïques, pochoirs, collages : Belleville regorge d’œuvres d’artistes de rue. Une richesse que le XXe arrondissement a décidé de mettre en valeur avec un «parcours de murs».

 

 

Les touristes sont de plus en plus nombreux à arpenter les rues de Belleville à Paris (XXe), appareils photo en bandoulière. Il n’y a pourtant pas beaucoup de monuments à contempler dans ce quartier populaire de l’Est parisien. Ce qui les attire, ce sont les œuvres qui peuplent les murs : graffitis, pochoirs, mosaïques ou collages. « C’est comme un musée à ciel ouvert en perpétuel renouvellement », s’enthousiasme Christian, un Parisien de 53 ans, féru de street art

Comprenant qu’elle avait une carte à jouer, la mairie d’arrondissement a décidé d’encourager cette pratique longtemps assimilée à du vandalisme. Après avoir créé des murs d’expression, elle s’apprête à mettre en place un véritable parcours touristique avec audioguide. « Quand on pense que, pendant des années, on a été relégués dans les terrains vagues », s’amuse Seth, un artiste qui vient de réaliser, à la demande de la municipalité, une fresque sur l’amphithéâtre du parc de Belleville.

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Le quai Branly fait peau neuve

— Par Stéphanie Belpêche —

Le musée des arts premiers, qui a accueilli 1,3 million de visiteurs en 2012, dévoile ses nouvelles acquisitions

Un Bouddha trône en majesté, entouré de représentations des douze signes du zodiaque et de génies protecteurs. Une ornementation aussi raffinée que symbolique pour une boîte de médecine en bambou laqué noir et or, d’origine birmane et datant du 19e siècle. La statuette zen domine la structure en compartiments, où l’on stockait les feuilles à thé fermentées. En sommeil dans les réserves depuis 2008, cet échantillon remarquable des dernières acquisitions du quai Branly attire les regards. Le plateau des collections permanentes, qui dénombre 300.000 œuvres en provenance d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie, bénéficie à présent d’une signalétique adaptée aux mouvements des objets, dont seulement 3.400 sont exposés dans un espace de 5.300 m2.

« Les rotations, au nombre de 500 par an, sont indispensables pour la conservation des pièces les plus fragiles », souligne Stéphane Martin, directeur du musée. Partir en quête des nouveautés, c’est redécouvrir les merveilles qui jalonnent un parcours foisonnant, dynamique et vivant. Au total, une vingtaine d’inédits s’insèrent naturellement dans les salles : un masque de danse de Papouasie occidentale, une lampe rituelle du Népal, des bijoux tunisiens ou une sculpture funéraire chilienne… A cette l’occasion, l’intérieur de quelques vitrines a été changé, avec l’exhibition d’une trentaine de parures, poteries, rouleaux, textiles.

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Mutilations génitales féminines : tolérance zéro

— Par Viviane Reding —, vice-présidente de la Commission européenne responsable de la justice, des droits fondamentaux et de la citoyenneté.

Chaque année, des millions de femmes et de filles dans l’Union européenne (UE) et dans le monde sont victimes des violences que sont les mutilations génitales féminines, et beaucoup d’autres en sont menacées, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le 6 février, à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines, la Commission européenne a réaffirmé son engagement ferme en faveur de l’éradication de cette pratique inacceptable. Ma collègue Cecilia Malmström, responsable des affaires intérieures, et moi passons maintenant à l’action.

Nous ferons équipe avec des membres du Parlement européen ainsi que des personnalités de premier plan au niveau mondial, dont l’ex-mannequin d’origine somalienne Waris Dirie, la militante sénégalaise Khady Koita et Chantal Compaoré, première dame du Burkina Faso. Nous tenterons de déterminer comment l’UE peut aider les Etats membres à mettre fin à cette pratique qui ferait environ un demi-million de victimes dans l’UE.

L’Europe doit utiliser tous les instruments disponibles au niveau européen pour soutenir les efforts déployés au niveau national et à l’échelle internationale pour en finir avec cette pratique inacceptable.

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Les femmes ne sont pas égales aux hommes, la preuve en 10 chiffres

Le 8 mars est la Journée internationale de la femme, l’occasion de rappeler que la bataille des inégalités homme-femme n’est pas encore gagnée. Dix chiffres pour faire le point

 

— Par Audrey Avesque —

 

 

C’est le 8 mars, c’est la Journée internationale de la femme. L’occasion de rappeler que la bataille des inégalités homme-femme n’est pas encore gagnée. Les dernières statistiques de l’Insee montrent qu’il reste encore du chemin à parcourir avant que les femmes gagnent, entre autres, le même salaire que les hommes. La réduction de ces inégalités est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille du quinquennat de François Hollande.

La ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem annonce d’ailleurs ce vendredi que les entreprises qui ne luttent pas efficacement contre les inégalités de salaires hommes/femmes seront sanctionnées. « Il y aura des sanctions dans six mois si rien ne se passe », assure-t-elle. Ces sanctions pourront aller jusqu’à 1% de la masse salariale.

Dix chiffres pour faire le point sur les inégalités qui demeurent.

28% : C’est l’écart de revenu dans le secteur privé en France entre le salaire d’un homme et celui d’une femme.

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Toutes et tous féministes ! Ce qui libère la femme libère l’homme (Simone de Beauvoir)

 

Lettre ouverte à chacune et chacun, individuellement et collectivement.

 

Madame la Présidente du Conseil Général

Monsieur le Président du Conseil Régional

Madame et Messieurs les Maires, Mesdames et Messieurs les conseiller-es municipaux-pales

Messieurs les Députés

Messieurs les Sénateurs

Cher-es compatriotes,

 

La journée du 8 mars cristallise les principales revendications concernant la condition des femmes dans tous les pays du monde.

Mais qu’est-ce qu’elles veulent encore, diront certains (et même certaines) ?

C’est vrai, a priori, chez nous – on n’est ni en Afghanistan, ni en Inde. On pourrait se dire que les femmes sont libres, qu’elles ont tout : elles travaillent, sortent, sont élues, …

 

Ce mythe de l’égalité acquise a la vie dure.

La récente étude de l’INSEE intitulée « Regards sur la parité » dresse un tout autre état des lieux de la situation des femmes en Martinique.

Quelques exemples :

A niveau de diplôme égal les femmes sont plus souvent au chômage, bien qu’elles réussissent mieux en classe,

Les emplois féminins sont concentrés à plus de 46% dans 8 familles de métiers liées aux activités traditionnelles des femmes, et qui ne sont pas les plus porteuses d’emploi ,

L’écart moyen annuel de salaires entre femmes et hommes est de 16,1%,

24% des femmes travaillent en temps partiel (13% pour les hommes),

Il y a davantage de bas revenus dans les familles monoparentales (à 90% des femmes),

Les mères célibataires ont plus de difficultés à mener de front la vie familiale et professionnelle, notamment en raison de la garde des enfants, et elles ont moins de loisirs que les hommes,

En politique, la Martinique est la dernière de la classe !

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Journée de la femme : peut-on être féministe et voilée ?

Zahra Ali, chercheuse d’origine égyptienne, auteur de « Féminismes islamiques », réfute toute soumission de la femme dans le port du voile. Interview.

Propos recueillis par Fatiha Temmouri (au Caire)

Y a-t-il une place pour le féminisme dans l’islam ? Zahra Ali, doctorante en sociologie à l’EHESS et à l’Institut français du Proche-Orient, travaille sur l’émergence d’une dynamique féministe musulmane en Occident et dans le monde musulman. Elle est l’auteur de l’ouvrage Féminismes islamiques*. Rencontre.

Le Point.fr : Certaines images ont frappé l’Occident durant le Printemps arabe. Des femmes aux voiles multicolores, poing levé, regard déterminé, se placent au cœur des manifestations comme porte-voix de la révolution et de la cause des femmes. Peut-on être féministe et voilée ?

Zahra Ali : Évidemment, oui. Dans la mesure où le port du voile peut correspondre à différentes réalités. On voit bien l’image à laquelle vous faites référence. Ces femmes qui portent un foulard sur la tête et qui manifestent pour défendre leurs droits pour la démocratie. Ce sont même des images qui tendent à se banaliser. Ce n’est pas une réalité qui date d’aujourd’hui.

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La Bataille du voile par Frantz Fanon

Frantz Fanon a abordé sous le titre de la bataille du voile, l’enjeu central constitué par le thème du dévoilement des femmes algériennes durant la domination coloniale française. Le voile des femmes était considéré comme le symbole par excellence de la nature rétrograde de la société algérienne et la colonisation présentée comme une mission de civilisation qui se donnait pour objectif premier de libérer les algériennes du patriarcat arabo-musulman dont elles étaient victimes en les dévoilant.

Avec le voile, les choses se précipitent et s’ordonnent. La femme algérienne est bien aux yeux de l’observateur « Celle qui se dissimule derrière le voile. » Nous allons voir que ce voile, élément parmi d’autres de l’ensemble vestimentaire traditionnel algérien, va devenir l’enjeu d’une bataille grandiose, à l’occasion de laquelle les forces d’occupation mobiliseront leurs ressources les plus puissantes et les plus diverses, et où le colonisé déploiera une force étonnante d’inertie.
La société coloniale, prise dans son ensemble, avec ses valeurs, ses lignes de force et sa philosophie, réagit de façon assez homogène en face du voile. Avant 1954, plus précisément, depuis les années 1930-1935, le combat décisif est engagé.

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Les femmes dirigeantes sont des leaders comme les autres

 Par Sarah Saint-Michel

Il n’y a pas de différence majeure entre les dirigeants hommes et femmes. Leurs traits de personnalité et leur style de leadership sont les mêmes. Le sexe n’est pas une variable pertinente. Telle est la conclusion d’une recherche effectuée en compilant les résultats de 25 enquêtes européennes et américaines sur les qualités attribuées à quelque 20 000 cadres dirigeants, 12 593 hommes et 7 016 femmes, complétés par une étude strictement française ( » L’impact du genre sur les traits de personnalité des leaders et les effets sur leur style de leadership « , thèse de doctorat).

Ces travaux montrent que les collaborateurs interrogés par questionnaire sur la manière dont ils sont dirigés ne font pas de différence entre les sexes. Ils perçoivent de la même manière leurs supérieurs hiérarchiques, hommes et femmes, que cela concerne le style de leadership (charismatique, basé sur une vision partagée, ou plus conventionnel, lié à l’obtention de résultats) et les traits de personnalité (courage, confiance en soi, empathie…).

Ces résultats remettent en cause l’idée d’un leadership au féminin caractérisé par des compétences présupposées féminines, telles que la bienveillance ou l’altruisme, qui conduiraient les femmes à diriger et mener leurs équipes différemment de leurs homologues masculins considérés, eux, comme plus déterminés.

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«The Sessions», une véritable histoire d’assistance sexuelle

Récit Le film sorti cette semaine est inspiré du récit fait par Mark O’Brien, poète américain handicapé, de son expérience avec Cheryl Cohen Greene, «sex surrogate» aux Etats-Unis.

Par ERIC FAVEREAU

De magnifiques personnages. Et c’est assurément la force mais aussi la limite de ce film, The Sessions, qui a décidé de se coltiner un thème casse-gueule, celui des assistant(e) s sexuel(le)s pour les personnes handicapées qui se trouvent dans l’impossibilité physique ou psychique d’actes sexuels. Un film qui, du festival de San Sebastian à celui de Toronto et de Londres, a accumulé les prix.

Comment résister à ces personnages qui éblouissent ? Ils sont beaux, charmants, drôles, émouvants, caustiques, et leur séduction est d’autant plus efficace que l’on nous dit que «tout est vrai». Car il s’agit de «l’histoire vraie du poète et journaliste Mark 0’Brien qui, à 38 ans, a entrepris de perdre sa virginité, dans des conditions assez particulières». Cet artiste américain a survécu à une attaque de polio dans les années 50, mais le prix en a été lourd: il a dû passer la plus grande partie de sa vie dans un poumon d’acier qui lui permet de respirer, ne pouvant en sortir que 2 à 3 heures par jour.

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Joseph Staline exécuté par Picasso

—Par Paul Fuks, psychanalyste —

Le peintre a réalisé un portrait équivoque du leader soviétique au lendemain de sa mort. « Jamais l’expression tête de nœud n’a été aussi réjouissante! », sourit Paul Fuks, psychanalyste. Son analyse de l’œuvre, 60 ans plus tard.

Staline est mort le 5 mars 1953. Comme une ornière gorgée de boue, la cervelle des camarades est saturée de pathos. Mais un communiste ne reste pas inactif: Aragon, directeur des Lettres françaises,demande à Picasso « quelque chose », sachant que ce dernier a toujours refusé de représenter Staline. Françoise Gilot, la compagne de l’époque, raconte que le maître a expédié la corvée à contrecoeur.

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Une rigueur budgétaire sans précédent attend la Guadeloupe en 2014

—Par Dolto, économiste —
De nouveau le doute, mais un cran au-dessus. En 2009 à l’issue de la crise LKP, certains Guadeloupéens se demandaient si les élus avait bien pris la mesure de la crise de confiance qui frappait désormais le pays . Aujourd’hui, ils s’interrogent sur leur capacité à les en faire sortir.
Le spleen a saisi les élus socialistes eux-mêmes, qui commencent à dire stop à la collectivité unique coupable à leurs yeux de promouvoir des compétences sans pouvoir les financer , tant l’exemple de Saint – Martin est dans toutes les têtes en Guadeloupe . « Stop ! », renchérissent certains, de moins en moins enclins à assumer la future cure de remise en ordre des finances publiques des collectivités locales de la guadeloupe, car ils voient les coupes budgétaires ,la croissance ralentir et le chômage augmenter. Ils ont peur ,car aujourd’hui,ils savent que  la copie du gouvernement français est incomplète. Seules ont été annoncées les restrictions imposées aux collectivités locales: le gouvernement a décidé de diminuer de 1,5 milliard d’euros en 2014 et de la même somme en 2015 les transferts de l’État aux budgets locaux.

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