— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La Guadeloupe, est en passe de traverser une période de crise sans précédent. L’île, autrefois ancienne colonie perçue comme un laboratoire de développement social relatif depuis la départementalisation, se heurte aujourd’hui à des difficultés économiques, sociales, sociétale, et sécuritaires majeures. Cette situation alarmante pose la question cruciale de la capacité de l’État français et des élus locaux à gérer le territoire de manière efficace, en particulier dans le contexte de discussions sur une possible autonomie accrue. Les défis sont nombreux et de taille, menaçant le tissu socio-économique de l’île et soulevant des inquiétudes légitimes quant à son avenir.
La crise économique actuelle avec la spirale inflationniste en Guadeloupe est le résultat direct de plusieurs facteurs, principalement la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. La période de la pandémie a vu les entreprises locales accumuler des dettes importantes, notamment à travers le Prêt Garanti par l’État (PGE). Alors que l’heure du remboursement est déjà arrivée, beaucoup d’entreprises se trouvent dans l’incapacité de rembourser ces prêts, menaçant ainsi leur survie et par extension, l’économie locale.La