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— Par Armelle Héliot—
Deux excellents moments à vivre d’urgence. De hauts moments. « Qu’on me donne un ennemi » réunit André Wilms disant des textes d’Heiner Müller sur la musique de Mathieu Bauer et « Tout va bien en Amérique », oratorio en slam et chants sur des textes historiques de Christophe Colomb à Charles Reznikoff et au-delà avec, entre autres, Irène Jacob, merveilleuse interprète.
Pas vraiment le temps de parler comme ils le mériteraient de ces deux spectacles. Pas le temps mais urgence à dire : dépêchez-vous !
Poésie noire, férocité, sarcasmes, lucidité, puissance électrique dans Qu’on me donne un ennemi avec un aède magnifique, le grand André Wilms, jeune chanteur rock, diseur enflammé de poésie, rigoureux interprète d’Heiner Müller.
Avec lui, orchestrateur à la batterie, Mathieu Bauer et Lazare Boghossian au sampler, à la basse, Sylvain Cartigny, guitare, basse.
Une maîtrise excellente du son (Dominique Bataille), des lumières (Jean-Marc Skatchko), de la vidéo avec des projections qui soulignent sans jamais paraphraser (Stéphane Lavoix) et un régisseur général précis (Stan Valette).
On a déjà applaudi André Wilms dans des exercices aussi époustouflants, auprès de très grands artistes de la musique et de la poésie.
— Par Roland Sabra —
Enterrer son enfant est une insulte à l’ordre des générations, une insulte à la vie. A la mort de son fils Gilles décide de tout plaquer, son boulot de professeur de sociologie, sa maison et le reste qui va avec. Il part avec une retrouvaille, un copain d’enfance perdu de vue et opportunément rencontré dans un bar, sur la route 132 qui longe le Fleuve Saint-Laurent, la plus longue route du Québec. Le copain Bob est moitié baba moité voyou. Comme ils sont partis sans un rond, ils dévalisent un distributeur de billets avec l’aide d’un compère qui les détrousse aussitôt de leur butin. Ainsi va la route, de visite chez une vieille tante en bref séjour chez un cousin en passant par un salut à la grand-mère. Toutes les étapes du voyage puent la morbidité à plein nez. Vieillards impotents, dans l’attente de la mort, grand-mère grabataire, plan sur un fauteuil de vieux pisseux, multiplication d’images sur le christ en croix, récits insistants d’atrocités serbo-bosniaques par le cousin, ancien casque bleu durant la guerre des Balkans, visites à un cimetière marin de croix de bois plantées dans l’estuaire du fleuve filmées à marée basse, puis à marée haute et encore à marée haute, séquence rêvée de cercueil à l’intérieur d’une église etc.
— Par Marie Piquemal —
Aux Antilles, un soda orange contient 42 % de plus de sucre que le même soda en métropole.
Une proposition de loi débattue ce mercredi vise à remettre un peu d’ordre dans la quantité de sucre et les dates de péremption de certains produits distribués dans les collectivités d’outre-mer.
Par MARIE PIQUEMAL
Outre-mer, une partie des yaourts ont des dates de péremption deux fois plus longues qu’en métropole, comme ça, sans véritable justification. Autre anomalie : certains aliments, pourtant vendus sous la même étiquette, contiennent beaucoup plus de sucres ajoutés selon que vous l’achetiez à Pointe-à-Pitre ou à Toulouse.
Une proposition de loi socialiste, au menu des députés ce mercredi, vise à remettre enfin de l’ordre. Une première mouture du texte avait été défendue en octobre 2011 par l’actuel ministre de l’outre-mer, Victorin Lurel, alors député de Guadeloupe. Elle avait été repoussée de justesse à l’Assemblée par 199 voix contre 190 sur fond de bisbilles politiciennes.
Ce nouveau texte devrait, lui, être adopté sans trop de difficulté, assure la députée PS de Guadeloupe Hélène Vainqueur-Christophe, rapporteure du texte.
— Par Jean-Louis Lambert,
Sociologue des pratiques alimentaires —
Les députés examinent ce mercredi un projet de loi visant à rétablir l’équité en matière d’alimentation entre l’outre-mer et la métropole, notamment sur la teneur en sucre. En effet, les produits vendus en outre-mer contiennent souvent nettement plus de sucre que dans l’Hexagone. Pourquoi ? Et surtout, une loi peut-elle vraiment changer les choses ? Explications de Jean-Louis Lambert, sociologue des pratiques alimentaires
L’être humain a un goût inné pour le sucre. C’est une saveur qu’il apprécie et ce dès sa naissance. Mais en outre-mer s’ajoutent des facteurs historiques qui expliquent la plus grande présence du sucre dans l’alimentation. C’est devenu au fil du temps une habitude et comme toutes les habitudes, et plus encore quand elles sont alimentaires, il est difficile de s’en défaire.
Nous sommes conditionnés à préférer certains aliments
Les terres d’outre-mer ont été pendant des siècles des lieux de production de sucre. Quand des êtres humains se trouvent dans un environnement qui met à leur disposition un aliment, ils s’habituent à le consommer dès le plus jeune âge.
L’objectif de la réforme : mieux apprendre et favoriser la réussite scolaire de tous
Depuis la mise en place de la semaine de quatre jours en 2008, les écoliers français ont le nombre de jours d’école le plus faible des 34 pays de l’OCDE : 144 jours contre 187 jours en moyenne. Ils subissent de ce fait des journées plus longues et plus chargées que la plupart des autres élèves dans le monde.
Selon les scientifiques spécialistes des rythmes de l’enfant, cette extrême concentration du temps est inadaptée et préjudiciable aux apprentissages. Elle est source de fatigue et de difficultés scolaires.
La réforme des rythmes scolaires conduira à mieux répartir les heures de classe sur la semaine, à alléger la journée de classe et à programmer les séquences d’enseignement à des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande.
Elle permettra une meilleure articulation des temps scolaire et périscolaire et s’accompagnera d’une prise en charge des élèves jusqu’à 16h30 au moins.
Les élèves pourront accéder à des activités sportives, culturelles, artistiques qui contribueront à développer leur curiosité intellectuelle et à renforcer le plaisir d’apprendre et d’être à l’école.
Voilà, comme chaque année « les belles plantes » étaient à la Galléria…Une jeune femme, une « belle plante » a illustré les affiches publicitaires qui annonçaient l’événement commercial. Ils nous embêtent !
Mais, qu’en pensent les gens ? Beaucoup partagent et repartagent la photo, la trouvant très belle et dans les discussions autour de nous, notamment avec des jeunes, nous entendons que « nous allons trop loin, que LA PHOTO EST TRES BELLE et fait preuve de créativité artistique, … »
Mais dans notre société mercantile, le regard est conditionné, alors il faut détricoter ces stéréotypes et réveiller l’esprit critique. Même si elle est artistique, et qu’il s’agit de fleurs, la photo est encore une invitation à acheter avec une femme comme support. Et on la compare à une plante, c’est-à-dire qu’on l’invite à être belle, seulement belle …
Nous ressortons donc notre propre photo, notre montage parodique et critique : un homme parmi les fleurs.
Eh oui : les belles plantes sont à la G… Pourquoi pas lui ? Un homme n’est-ce pas aussi beau ? Pourquoi les goûts de la moitié de l’humanité devraient-ils toujours être sacrifiés ?!
Deux fœtus congelés ont été retrouvés dimanche au domicile de leur mère, à Ambérieu. Placée en garde à vue, celle-ci avait déjà été condamnée en 2005 à quinze ans de prison, après avoir tué son nouveau-né. Ce soupçon de récidive étonne le Dr Gérard Lopez, psychiatre expert près la cour d’appel de Paris. Dans son dernier livre Enfants violés et violentés, le scandale ignoré, paru en janvier chez Dunod, il se penche sur le drame de la maltraitance et pointe un problème majeur de santé publique.
LE FIGARO. – L’infanticide semble appartenir à un autre temps. Les cas sont-ils nombreux?
GÉRARD LOPEZ. – Bien plus qu’on ne le pense! Un enfant meurt tous les jours sous les coups de ses parents. Pour ce qui est du néonaticide (un infanticide réalisé le jour même de la naissance du bébé, NDLR), le Dr Anne Tursz, de l’Inserm, a estimé sa fréquence à 2,1 pour 100.000 naissances dans ses travaux contre 0,39 dans les statistiques.
— Par Patrick Labesse —
Gracieuse, d’une élégance raffinée, la chanteuse malienne Rokia Traoré a éclairé de sa présence Babel Med Music, le Salon et marché des musiques du monde, organisé du 21 au 23 mars à Marseille. Et ce, sans y avoir chanté, hormis deux trois minutes, sublime a cappella – quelques paroles de Fanta Damba n° 2, une griotte célèbre au Mali. Elle était là pour y recevoir un prix. Elle participait également à une table ronde organisée autour du thème « musique et résistances ».
La chanteuse sort le lundi 1er avril son cinquième album, mais, même si la 9e édition du Salon regroupait environ 2 500 professionnels (et 16 000 spectateurs fêtards aux concerts des Docks des suds, du 21 au 23 mars), elle n’était pas à Marseille pour parler de son actualité. En revanche, quand il s’agit d’évoquer celle du Mali, un an après le coup d’Etat du 22 mars 2012, qui renversait le président Amadou Toumani Touré (ATT) au Mali, elle se montre intarissable.
— Par Serge Letchimy —
Discours prononcé à Dakar lors de la commémoration du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire
LE SIGNE DE L’AMITIÉ
Nous voici aujourd’hui en terre africaine, au Sénégal, pour honorer le centenaire de la naissance de celui qui fut, sans aucun doute, le plus africain des Antillais, et, très certainement, si vous me le permettez, le plus Sénégalais de tous les Antillais.
Le rapport de Césaire à l’Afrique relève du sentiment le plus complexe qui soit. Dans l’avion qui me menait vers Dakar, me revenaient à l’esprit ces fulgurances qu’il avait sans cesse, tout au long de son œuvre, consacrées au continent premier. Je me souviens de cette interview de 1977, dans laquelle il expliquait ceci :
La rapidité du débit, le bon fonctionnement de la consultation des pages, du streaming vidéo ou encore du peer-to-peer (échange de fichiers)… L’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) annonce ce lundi la mise en place d’un dispositif mesurant la qualité de l’internet fixe, opérateur par opérateur, à travers sept «indicateurs de performance».
Un comparateur officiel pour aider les utilisateurs à choisir leur abonnement en conscience qui publiera ses résultats tous les semestres à compter de décembre prochain.
«Les objectifs sont d’améliorer l’information des internautes et de donner à l’Autorité les moyens d’assurer sa mission de supervision du niveau général de qualité des services fixes de téléphonie et d’accès à l’internet», explique l’Arcep. Les internautes pourront ainsi «renforcer leur capacité à choisir de manière éclairée leur offre d’accès internet et stimuler la concurrence entre opérateurs au bénéfice de la qualité des offres de détail». Une façon d’attiser chez les fournisseurs l’envie de toujours faire mieux !
D’abord de la prévention, plus tard de la prescription
Techniquement, deux types de dispositifs sont mis en place, dont l’un fait appel au concours des internautes eux-mêmes pour qu’ils participent à l’amélioration de leur service.
L’Allemagne préfère avoir des travailleurs pauvres, la France des chômeurs de longue durée. De ce choix découle toute une politique sociale et industrielle.
— Par Patrick Artus —
Le modèle social allemand n’est pas très différent du modèle français. On sait qu’une asymétrie très forte entre la France et l’Allemagne vient de la structure productive des deux économies : l’Allemagne est restée un pays industriel puissant, avec des gains de parts de marché et des excédents extérieurs structurels ; la France est très désindustrialisée : l’industrie représente 12 % de l’économie française, 21 % de l’économie allemande.
Mais nous nous intéressons ici surtout aux choix sociaux des deux pays. En France, on considère souvent que le modèle social allemand est devenu très différent du modèle social français, avec la flexibilité accrue du marché du travail ; la modération salariale ; les efforts faits pour faire disparaître les déficits publics, qui passent aussi par une réduction des dépenses de transferts publics. Les lois Hartz, de 2003 à 2005, ont surtout constitué en la mise en place de conditions très dures forçant les chômeurs à retourner à l’emploi, y compris dans les emplois peu qualifiés, à temps partiel, mal payés.
Philippe Arnaud
Comme aurait dit Coluche, c’est l’histoire d’un mec qui cherche ses clés sous un lampadaire. Question : pourquoi sous un lampadaire ? Réponse : pas parce qu’il les a perdues là, mais parce que c’est le seul endroit éclairé de la rue.
De cette situation comico-absurde, Jean-Paul Fitoussi a tiré un théorème, qu’il formule ainsi : « Si les objectifs que la politique économique met en pleine lumière ne sont pas ceux qui importent vraiment pour les sociétés, nous n’aurons aucune chance de comprendre pourquoi le fait de les avoir atteints ne résout nullement le problème initial. »
La science économique, explique M. Fitoussi, se réduit à ce qu’elle est capable de rationaliser, ou d’éclairer. Le problème est qu’elle se révèle de moins en moins apte à résoudre les problèmes majeurs de notre temps, notamment celui du chômage, et celui de l’environnement.
« Nous continuons pourtant d’agir, à quelques exceptions près, comme si nous nous trouvions dans le monde d’avant, comme si les crises successives que nous venons de traverser n’étaient que des parenthèses appelées à se refermer au plus vite », affirme le professeur à l’IEP de Paris, qui trouve désespérant de mettre en parallèle les préconisations de politique économique des années 1980 et 1990, et d’aujourd’hui.
La fondation Mozilla, éditrice du navigateur web Firefox, va-t-elle révolutionner internet ? La polémique enfle après la présentation d’une nouvelle version promettant de mieux garantir la vie privée des internautes, au détriment de la publicité en ligne. Le modèle économique du web s’en trouverait bouleversé… au profit de Google, selon certains détracteurs.
Fin février, la fondation a annoncé développer une nouvelle option pour Firefox qui bloquera les « cookies » tiers, ces petits fichiers de navigation créés lors de la navigation qui permettent d’identifier l’internaute et de suivre son activité. Ces « cookies » sont largement utilisés par les publicitaires : par exemple, lorsque l’internaute visite un site de vente de vêtements, il se verra proposer par la suite des publicités ciblées sur des offres de vêtements similaires.
Ces « cookies » sont créés à la fois par les sites visités directement, mais aussi par des sites « tiers » dont le contenu n’apparaît pas sur la page web (les annonceurs du site ou les outils de statistiques par exemple).
— La richesse est le trou noir de ladite science économique. Se réduit-elle à la valeur économique des marchandises produites par le capitalisme ? Pour sortir de la crise du capitalisme mondial, inédite par son ampleur et par son double caractère social et écologique, faut-il procéder à une fuite en avant productiviste ? La théorie économique dominante ne sait pas répondre à ces questions parce qu’elle assimile la valeur d’usage à la valeur d’échange, parce qu’elle postule que l’accumulation infinie du capital est porteuse de bien-être et parce qu’elle est persuadée que les forces libres du marché conduisent à l’optimum et l’équilibre pour la société.
Ce livre propose une critique sociale et écologique de l’économie capitaliste contemporaine en effectuant un retour sur l’économie politique, d’Aristote à Smith et Ricardo, et sur sa critique radicale accomplie par Marx : le travail est le seul créateur de valeur économique, et cette valeur acquiert une reconnaissance sociale à travers l’échange monétaire, que celui-ci soit marchand ou non marchand. Il s’ensuit que le travail effectué dans les services collectifs non marchands est éminemment productif, définissant un premier champ de la richesse autre que marchande.
La «Manif pour tous» défile aujourd’hui en Martinique & en Guadeloupe & demain à Paris contre le mariage pour tou/te/s. Cette organisation (la presse l’a démontré, notamment «Le Monde» & le «Canard enchaîné») n’est qu’un agglomérat de mouvements plus ou moins fictifs qui dissimulent en réalité l’église catholique + l’UMP + le FN + des organisations hostiles aux droits des femmes + des patrons fortunés (comme Claude Bébéar, président d’AXA).
Plus le temps passe, plus ses affiches & slogans se font homophobes, nationalistes & racistes (prenant pour cible la «négresse» Christiane Taubira). Dans ce contexte, il est regrettable que des Français/es d’outre-mers se fassent les «bons nègres» d’un tel cartel & deviennent les «idiots utiles» d’organisations qui les méprisent & les discriminent à longueur d’année.
La guadeloupéenne Gwladys Pallas, présidente régionale de la Fédération Total Respect / Tjenbé Rèd en Île-de-France, a déclaré : «Les cultures d’outre-mers doivent être respectées : personne n’a le droit de les instrumentaliser dans le sens de ses convictions personnelles & les Français/es d’outre-mers LGBT (lesbiennes, gaies, bi & trans) y ont toute leur place».
La Bibliothèque Schœlcher vous invite à la conférence débat autour de l’ouvrage « Pour une anthropologie logique du discours postcolonial » d’Alexandre ALARIC.
Alexandre Alaric nous invite à découvrir son essai sur le nouvel enseignement de la représentation discursive que la littérature antillaise délivre.
A cet effet, cet ouvrage examine de manière critique les usages de fragments et de traces des grandes approches linguistiques et logiques afin de mieux comprendre les stratégies langagières des écrivains de la Caraïbe et des aires afro-américaines.
Intervenants :
Rudy Rabathaly, journaliste, écrivain
Alfred Alexandre, écrivain
Fabrice Silpa, Maître de conférences en informatique linguistique.
Michel Dispagne, Maître de conférences HDR en Science de l’éducation
–— Par Jean-José Alpha —
Nous assistons depuis quelques temps à une relance des activités artistiques dans certaines communes de la Martinique, comme un regain d’intérêt culturel pour l’ensemble du territoire martiniquais ; ce qui devrait nous réjouir au vu des appels publics que j’ai lancé depuis plus de six mois, vers les collectivités et particulièrement vers les intercommunalités, en leur démontrant l’intérêt pour leur territoire de maitriser la compétence culturelle. D’autant que les services de l’Etat ne sont pas hostiles à la mise en œuvre de ces dispositifs prévus dans les lois de décentralisation qui prévoient notamment la formation artistique et la diffusion des productions sur l’ensemble des territoires.
La demande s’exprime, semble-t-il, aussi bien en Guadeloupe qu’en Guyane, comme en Nouvelle Calédonie, comme un fait culturel qui confirme aussi que la considération apportée aux enjeux culturels et artistiques comme une possible alternative aux échecs socioéconomiques, est de nature à réguler les tensions sociales par l’activité, la recherche et l’expérimentation.
La politique culturelle qui prend en compte l’éducation, la formation et la production affirme généralement le sentiment réel d’appartenance à une communauté de culture, au sein des populations qui se disent exclues voire marginalisées par rapport à la capitale.
— Poésie —
Vient de paraître chez Mémoire d’encrier le recueil Esthétique de la prédation de Hyam Yared.
Éprouvant. Vrai. L’auteure Hyam Yared n’y va pas de main morte. La prédation est notre nature. Nous nous dévorons dans notre belle civilisation humaine jusqu’à devenir parfaits dans cet empire de la barbarie. Ne reste alors comme armes de combat que la lucidité et la révolte.
Dans son prologue, l’auteure note ceci :
(…) la prédation se perpétue à travers les systèmes politiques quels qu’ils soient et aussi nobles, légitimes, illégitimes, abjectes furent les causes ou les idées qui les ont vus naître. Ainsi les dictatures visibles et invisibles, se soucient-elles d’ancrer dans les consciences collectives de nos sociétés, la peur d’autrui comme unique moyen de penser vaincre ce qui nous est inconnu en l’écartant de nous, ou en le dévorant.
Esthétique de la prédation est un recueil d’une terrible puissance. Il est au coeur de la violence qu’il met en scène. L’ouvrage établit le lien entre les termes usuels de la technologie, de la guerre, de la libido et du quotidien.
Le Cégom condamne l’attaque subie le 16 mars par les passager/e/s d’un train de la ligne RER D, en gare de Grigny-Centre dans l’Essonne, & établit un rapprochement avec d’autres signaux préoccupants en banlieue parisienne. Depuis 2012, à la Grande-Borne (à Grigny également), UPS ne livre plus. Depuis 2010, en Seine-Saint-Denis (à Pantin & dans d’autres «quartiers dangereux»), Darty ne livre plus l’après-midi. Depuis 2007, en Seine-Saint-Denis encore, à Bondy, La Courneuve (Cité des 4.000), Saint-Denis (Franc-Moisins) ou Stains (Clos St-Lazare), la Poste ne livre plus de colis.
Le sociologue martiniquais Pierre Pastel, président du Cégom, a déclaré : «De nombreux Français/e/s d’outre-mers vivent dans les communes & quartiers qui sont ainsi abandonnés puis dégradés, avant d’être stigmatisés & finalement discriminés. Depuis les États généraux de l’outre-mer, le Cégom demande inlassablement à l’État de désenclaver ces ghettos hexagonaux, où nos compatriotes se trouvent – avec d’autres personnes de couleurs – réduit/e/s à une citoyenneté de second rang.»
Ce désenclavement est l’un des objets de la 60ème des mesures annoncées par l’État le 6 novembre 2009, du 30ème des engagements pour les Français/e/s d’outre-mers annoncés par François Hollande le 10 mars 2012 & enfin de la cinquième des revendications que nous avons adressées le 17 décembre au président de la République.
Qui a dit que le fossé s’élargissait entre parents et enseignants ? Pour la deuxième fois, Patrice Romain, directeur d’école et, précise-t-il, « ancien parent d’élève, donc ancien sujet d’hilarité en salle des maîtres », livre son florilège des meilleurs « mots d’excuse » (Nouveaux mots d’excuse, Bourin éditeur). L’ensemble est parfois attendrissant, parfois alarmant…, mais toujours hilarant. Le Point.fr vous propose son top 10 (en conservant, cela va de soi, l’orthographe, la syntaxe et la ponctuation originales des textes).
Monsieur, Mardi, Dylan s’est réveillé en retard, donc il est arrivé en retard à l’école. C’est aussi simple que cela, et c’est inutile d’en faire un drame. Merci et cordialement,
Madame, Auriez-vous s’il vous plaît l’obligeance de donner au petit mais néanmoins déjà célèbre Tanguy quelques leçons d’éducation sexuelle ? Il a en effet dit hier à ma fille, je cite in extenso : « Ta mère, c’est un pédé ». J’accepte néanmoins par avance ses excuses.
Monsieur, Et voilà ! Il restait plus que 3 jours de plâtre pour Alexis et il cavalait partout. Il a voulu dessendre les escaliers à cloche pied et il est tombé à cause que l’assenseur était en panne.
La Commission nationale consultative des droits de l’homme pointe du doigt la hausse du sentiment anti-musulman, ainsi que l’augmentation des actes antisémites.
Le sentiment anti-musulman progresse fortement en France, et la hausse des « indicateurs de racisme » est « préoccupante », s’alarme jeudi la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans son rapport annuel, « Racisme, antisémitisme et xénophobie en France ». « Pour la troisième année consécutive », la CNCDH constate que « les indicateurs de racisme sont en hausse, que l’intolérance augmente. Le phénomène s’ancre dans la durée, et cette évolution est particulièrement préoccupante », écrit la commission, en se basant sur un sondage CSA réalisé fin 2012 auprès de 1 029 personnes.
Le rapport souligne une « augmentation toujours plus marquée de la méfiance à l’égard des musulmans » et « un rejet croissant des étrangers, perçus de plus en plus comme des parasites, voire comme une menace ». En effet, 55 % des personnes interrogées estiment que les musulmans forment un groupe à part dans la société (+ 4 points par rapport à 2011 et + 11 points par rapport à 2009), et 69 % des personnes déclarent qu' »il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France », soit + 10 points par rapport à 2011 et + 22 points par rapport à 2009.
— par Danielle Donet-Vincent —
L’Ancien Régime avait ponctuellement eu recours à l’exil afin de débarrasser le territoire d’individus jugés encombrants : condamnés de droit commun, opposants politiques, prostituées avaient ainsi été mis à la disposition d’entrepreneurs chargés de développer certains territoires coloniaux français ; ils avaient été dirigés essentiellement vers le Canada et la Louisiane. La première de nos Républiques inscrivit ce processus dans l’arsenal législatif ; elle envoya en Guyane ses contingents d’indésirables, parmi lesquels les prêtres réfractaires. Le taux de mortalité fut dramatiquement élevé. Supprimée en 1801, la déportation fut rétablie par le code pénal de 1810. Faute de destination établie, la peine a été commuée en détention en forteresse en 1815. Le premier Empire puis les Restaurations étudièrent longuement le moyen de reprendre le processus interrompu pour des raisons essentiellement politiques. En 1816, un Comité fut mis sur pied afin de trouver une solution à cette situation ; il étudia avec attention les mesures prises par les Anglais en Australie. Dès cette époque, la Guyane est pressentie pour recevoir les exilés. L’Angleterre donnait un exemple magistral avec sa colonie pénale d’Australie, et la Deuxième République, déjà en marche vers le Second Empire, s’en inspira pour instaurer ce que nous appelons improprement les « bagnes » coloniaux.
— Par Gary Assouline —
Nicolas Sarkozy a été mis en examen jeudi à Bordeaux pour abus de faiblesse à l’encontre de l’héritière de l’Oréal Liliane Bettencourt. Son avocat, Thierry Herzog, a jugé cette décision «incohérente sur le plan juridique et injuste». Selon le juge d’instruction Jean-Michel Gentil qui instruit les principaux volets de l’affaire, Nicolas Sarkozy pourrait avoir bénéficié d’un apport illicite de liquidités par le couple Bettencourt pour le financement de sa campagne présidentielle de 2007. Mais son nom, ou ceux de membres de son entourage apparaissent dans plusieurs dossiers intéressant la justice.