M' A

Le cinéma en mal d’esprit critique

— Par Hélène Delye —

Alors que débute le 66e Festival de Cannes, radios et télévisions peinent toujours à trouver la bonne distance pour parler du 7e art, entre promotion et conformisme

Lors d’un entretien accordé au site Fiches du cinéma, le 23 avril, le critique Alex Masson a souligné avec courage et de manière argumentée la crise que traverse depuis quelques années la critique de cinéma dans les médias (Fichesducinema.com).

Pour lui, la presse – tous supports confondus – se laisse aujourd’hui traiter comme un simple instrument de marketing par les majors du cinéma, qui l’inondent d’entretiens promotionnels et répétitifs avec quelques réalisateurs et acteurs stars.

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Quelles réparations pour l’esclavage ?

par Pierre-Louis Rolle

Entretien avec Lawrie Balfour professeur associé de Théorie Politique à l’Université de Virginie. Spécialiste des questions raciales en démocratie, elle a publié en 2011 Democracy’s Reconstruction Thinking Politically with W.E.B. Du Bois aux presses d’Oxford et prépare actuellement un ouvrage sur les réparations de l’esclavage et Jim Crow. Alors qu’en France le débat des réparations de la « Traite des Noirs » a été rouvert il y a quelques mois, nous lui avons posé quelques questions sur son passionnant projet :

Bully Pupit : Comment définissez-vous le concept de réparations ? Quelles pourraient en être les formes concrètes ?

Lawrie Balfour : Historiquement, l’idée de réparations était simplement ce qu’obtenait le vainqueur du perdant, lors d’une guerre. Le meilleur exemple serait les contreparties payées par l’Allemagne dans le cadre du Traité de Versailles, suivant sa défaite lors de la Première Guerre mondiale.

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La mémoire de l’esclavage troublée par l’appel à des réparations financières

—Par Elise Vincent
Depuis 2001, le 10 mai a été institué Journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Vendredi 10 mai, le chef de l’Etat devait donc s’exprimer sur le sujet. Une manière de réparer symboliquement, comme chaque année, les horreurs de la traite négrière à laquelle la France a activement participé du milieu du XVIIe à la fin du XIXe siècle, en déportant plus d’un million d’Africains.

L’occasion, aussi, de répondre par la négative aux demandes de réparation financière pour des descendants d’esclaves, formulées depuis plusieurs mois par le Conseil représentatif des associations noires (CRAN). « L’histoire ne s’efface pas. On ne la gomme pas. Elle ne peut faire l’objet de transactions au terme d’une comptabilité qui serait en tout point impossible à établir », devait déclarer François Hollande.

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Réparations financières pour les descendants d’esclaves : le casse-tête des arbres généalogiques

— Par Elise Vincent —
A l’occasion de la Journée nationale de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) a réitéré sa demande de réparation pour les descendants des victimes de la traite négrière, formulée depuis plusieurs mois. Il a prévu de déposer une plainte contre la Caisse des dépôts et consignations, accusée de s’être enrichie grâce à l’esclavage. Mais le combat du CRAN est loin de faire l’unanimité, notamment à cause de la complexité d’une telle indemnisation.

Lire : La mémoire de l’esclavage troublée par l’appel à des réparations financières

Patrick Grenier-Delassagne est l’exemple typique du métissage qui rend aujourd’hui particulièrement délicat à mettre en pratique le principe des réparations financières pour l’esclavage. A 52 ans, ce scénariste et romancier s’avoue très surpris par les revendications du CRAN auxquelles il a beaucoup réfléchit. Son arbre généalogique révèle à lui seul l’ampleur des difficultés.

M. Grenier-Delassagne est originaire par son père de l’île Saint-Vincent des Grenadines, qui fait partie d’une région des Petites Antilles, dans l’océan Atlantique, au large du continent américain. Cette île a connu, comme d’autres, les plantations sucrières et l’esclavage de façon massive entre le XVIIe et le XIXe siècle.

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Karine Taïlamé Madinina beauty à la fondation Clément

Madinina Beauty est une « installation-jardin », composée de fragments, de dessins, de peintures organisées.
L’artiste propose un espace aménagé dans un souci esthétique s’inspirant des jardins martiniquais miroir de la société qui les crée. Jardin d’intuition et de vécu, porteur d’une culture originale en opposition au jardin savant occidental, les oeuvres s’organisent les unes par rapport aux autres dans un ensemble de différents assemblages.
Le visiteur se retrouve plongé dans un paysage d’expérimentation, où se posent la question et la direction du regard. Le public devient acteur de l’oeuvre en découvrant le parcours de l’exposition. Par un chatoiement de formes et de couleurs, « l’installation-jardin », est un clin d’oeil à la Martinique d’aujourd’hui.
26 avril au 2 juin 2013
Case à Léo, Habitation Clément
9h-17h
L’entrée à l’exposition et aux activités de la Fondation Clément est gratuite.

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Pawol de théâtre

— Par Daniel Boukman —

Le texte ci – dessous a été lu, le 11 novembre 2003, lors d’un bokantaj pawol à la Maison de la Culture du Lamentin en réponse à une série de questions préalablement soumises à l’auteur qui le publie, aujourd’hui, tel qu’il fut écrit, il y a dix années de cela (1)

Quel théâtre en pays non souverain ? Pour quoi faire ?

La Martinique est un pays non souverain, dominé non plus, comme aux temps d’autrefois, par la force brutale mais, aujourd’hui, de façon subtile et d’autant plus pernicieuse, et, convient-il d’ajouter, grâce à la complicité active ou passive de beaucoup d’entre nous.

En apparence donc pas de domination. Une preuve parmi d’autres : au sein des espaces artistiques et culturels du système dominant, il existe des feux d’artifice dont la brillance éblouit et puis aussitôt meurt sans laisser de traces, si bien que, si l’on veut être plus incisif dans la critique, on peut parler d’éphémères coups artistico – médiatiques.

La question à laquelle répondre n’est pas tant de demander quel théâtre en pays non souverain mais quel projet culturel global (donc incluant le théâtre) pour ce pays dominé.

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« M Marronnage » : Patrice Le Namouric, un auteur réalisateur martiniquais sur la croisette.

M Marronnage (18’)
Court métrage de Patrice Le Namouric
(Production Compagnie TRACK – Mars 2013)
Le pitch :
2071. Quatre individus fouillent une zone interdite de la métropole du jeune Empire Karaïb FWI. Repérés, ils emportent leur butin au péril de leur vie. Leur seule échappatoire : disparaître !
Patrice Le Namouric : un auteur réalisateur sur la croisette.
L’« étoilé » du Prix de Court 2011 sera sur la croisette pour participer au Short Film Corner de la 66ème édition du Festival de Cannes.
Avec son dernier film autoproduit, M Marronnage, Patrice Le Namouric exploite cette fois-ci le registre du film d’aventure fantastique pour permettre aux spectateurs de (re)découvrir une forme de résistance culturelle « familière méconnue ».
Proposant un univers singulier et un propos très actuel, ce court métrage en Créole ambitionne de « parler de l’intérieur vers l’extérieur ».
Sur le site officiel du Festival de Cannes :
http://registration.cannescourtmetrage.com/filmfiche2.Aspx?id=55948048
Sur votre réseau social : compagnie TRACK
Contact
Patrice Le Namouric : pln.mq@wanadoo.fr / 0696 407 006

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DSM-5: une bible controversée

 

— Par Valérie Simard —

Alors que se déroule ici la Semaine nationale de la santé mentale, la controverse s’envenime aux États-Unis autour de la publication prochaine de la cinquième mise à jour du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) surnommée la «bible des psychiatres». Rédigé par l’Association américaine de psychiatrie (APA), le DSM-5 sera dévoilé en grandes pompes le 18 mai lors d’un congrès annuel de l’association. L’objectif de ce guide est d’établir un langage commun en matière de maladies mentales.

Deux semaines avant la sortie du DSM-5, l’Institut national de la santé mentale (NIMH), le plus important institut de recherche en santé mentale dans le monde, a annoncé qu’il n’endossait plus le manuel. Dans une charge publiée sur le site Internet du NIMH, son directeur Thomas Insel déclare que l’Institut ne financera plus les projets de recherche qui reposent uniquement sur les critères DSM.

« La faiblesse est son manque de validité, observe Thomas Insel. Contrairement à nos définitions de la cardiopathie ischémique, le lymphome ou le SIDA, les diagnostics du DSM sont basés sur un consensus sur des grappes de symptômes cliniques, sans aucune mesure de laboratoire objective.

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Femme de personne

—Par AUDREY PULVAR journaliste

Combien de jours, combien d’heures, dans nos modernes pays riches, entre deux lamentations, hélas souvent justifiées et sur l’air de «c’était mieux avant», à propos du recul des libertés, de la fin de l’intime, de la relativité absolue, celle qui met tous événements et informations sur le même plan ? Beaucoup se plaignent de la vacuité du moment, du survol artificiel des «vrais problèmes», de la différence entre opinion publique et opinion publiée, par les générateurs officiels de bruit : journalistes, politiques, penseur(e)s de tout poil. Les mêmes pourtant, déplorant l’absurdité générale, résistent-ils toujours à l’envie de se ruer, sur le dernier ragot, le dernier «allô», la dernière vaine polémique, alimentant l’hydre qu’ils prétendent combattre ?

En une époque où rappeler qu’il y a peu s’achevait un siècle de luttes pour les idées vous range immédiatement sur l’étagère des vieux cons, on se surprend à relire les fulgurances et les colères de celles qui firent du féminisme leur cause. Histoire d’être bien sûr(e) qu’on n’a pas rêvé, qu’un jour, dans ce pays, après des siècles de lutte, la capacité de penser par elles-mêmes a bien été reconnue aux femmes.

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« Ne laissons pas la loi du plus fort priver d’écrans le cinéma indépendant »

Collectif de cinéastes (membres de l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID))

Pour les films indépendants à budget réduit, souvent sans acteurs connus et non financés par les chaînes de télévision , les conditions de distribution et d’accès au public se sont considérablement dégradées. Ces oeuvres, qui tentent de nouvelles formes d’écriture, de représentation, de sujets, véritables viviers du cinéma de demain, sont de plus en plus exclues des écrans. Or, de tout temps, cette « marge », comme certains ont aimé la qualifier, a compté. Avant que leur cinéma ne trouve le chemin d’un plus large public, des cinéastes tels que Renoir, Tati, Truffaut et tant d’autres de différents horizons – Rossellini, Chahine, Almodovar, ou plus récemment Guédiguian, Belvaux, Amalric, pour ne citer qu’eux – s’inventaient dans cette marge. Demain, il n’en sera plus ainsi. Et demain veut dire tout à l’heure.

La faute à qui ? A ces films, entend-on, qui ne seraient plus adaptés aux attentes du « public ». Pourtant, si l’on se penche sur les chiffres, ce prétendu baromètre du goût du public, tout n’est pas si simple.

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La Guadeloupe Empoisonnée

 — Par Guilhem Saltel, Co secrétaire du Parti de Gauche Gwadloup

Au mépris de la santé des habitants, la préfète de Guadeloupe a signé le 29 avril 2013  un nouvel arrêté autorisant la reprise des épandages aériens toxiques  sur les plantations de banane en Guadeloupe

C’est une catastrophe pour l’avenir de notre pays, déjà meurtri et mutilé pendant des années par le chlordécone, répandu par les mêmes pollueurs, et dont il faudra encore des dizaines d’années pour se débarrasser. Les prétendues précautions prises n’offrent, cette fois encore, aucune garantie de préservation de la santé des habitants et des promeneurs. La recommandation du Parc National, par exemple, qui avait souhaité que l’épandage s’arrête en lisière de plantation, en laissant une bande de 100 m vierge de traitement, est foulée aux pieds. La préfète, mieux compétente sans doute, a choisi ! 50 m suffiront !

Il faut rappeler des faits, têtus, qui s’opposent à ce que soit poursuivie cette politique néfaste.

D’abord, une directive européenne, qui s’impose à la France, INTERDIT la pratique de l’épandage aérien, ce qui oblige le gouvernement et ses préfets aux ordres à organiser un régime de dérogations.

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Diamond Rock, chronique d’une liquidation annoncée

— Par Philippe Pierre-Charles, CDMT-Hôtellerie —

Le discours embrouillé de Max Tanic, directeur de feu la SHED, société gestionnaire de l’hôtel, depuis des mois n’aura trompé que quelques journalistes bien distraits. C’est sans surprise et presqu’avec soulagement que les salarié-e-s ont accueilli la nouvelle de la mise en liquidation. Qui pouvait croire à une procédure de « redressement » d’un hôtel en « chimpontong » , privé même d’eau et d’électricité, sans clients recherchés, en pleine saison dite basse, ayant épuisé les fonds de la SEMAVIL en paiement de salaires sans activité malgré toute la bonne volonté et les réclamations du personnel ? Dans la mer mouvementée du Diamant, le personnel a été mené en bateau, non pas vers le Rocher, mais vers un naufrage annoncé! C’est le Titanic de Tanic, mais hélas pas seulement de lui!
Toutes nos inconséquences martiniquaises peuvent être jugées là. Au départ, il y avait bien un geste courageux d’une municipalité : à travers sa société d’économie mixte, relever le défi abandonné par la multinationale française, le groupe Accor, parti maximiser ses profits sous d’autres cieux.

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Mariage pour tous : la démocratie laïque à l’épreuve

— Par Nadia Chonville, doctorante en sociologie à l’UAG, pour TERRA NOVA Martinique —

Au niveau national, abstraction faite des divergences essentielles qui persistent entre les soutiens et les détracteurs du texte, tous les points de vue ont eu l’occasion de s’exprimer au sujet du mariage pour tous, preuve de la bonne santé de notre démocratie. Cela n’a pas été le cas en Martinique, où les organisations militantes sont entravées par l’homophobie.

DÉBAT SUR LE MARIAGE POUR TOUS : VARIATIONS RÉGIONALES

La Martinique est située dans l’une des régions du monde les plus homophobes. Ainsi, à Sainte-Lucie et à la Dominique, les deux îles voisines, les relations sexuelles entre personnes du même sexe demeurent purement et simplement interdites par la loi. En Martinique, l’homosexualité ne peut être pénalement sanctionnée, mais sa désapprobation sociale est tout à fait comparable à celle que l’on peut observer dans les îles voisines. Elle contraint les victimes d’agressions à ne pas porter plainte. Elle enferme les Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transsexuels (LGBT) dans une vie régie par la loi du silence : l’homophobie latente et active ne leur laisse le choix qu’entre la clandestinité et l’exil.

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Mizikopéyi, « Jazz créole » disponible

Le nouvel album de Mizikopéyi, « Jazz créole », est maintenant disponible sur les plates-formes digitales. Il vous est aussi possible de le commander (paiement Paypal) sur le site www.tonychasseur.com, rubrique « La Boutik Mizik ».
L’album physique sera disponible lors des concerts de Mizikopéyi, le 18 mai au festival Terre de Blues à Marie-Galante, le 19 mai au Lamentin Jazz project en Martinique.
Ce nouvel album regroupe des titres issus des deux précédents albums. C’est donc une sorte de compilation dont le but est d’exposer plus clairement pour les festivals cette nouvelle démarche orientée « Jazz créole » du big band.
Trois titres inédits, 5 titres remaniés pour coller à la nouvelle démarche, 4 titres qui n’ont aucune modification par rapport aux Cds précédents. Les modifications sont indiquées sur le verso du CD (voir visuel ci-dessous), à la suite du titre.
Tout ce qui est indiqué « 2013 » est donc soit nouveau, soit modifié (concernant « Flè bò kay », même si ce n’est pas indiqué « 2013 », le son a été refait pour un son plus réaliste avec ce que Tony  est aujourd’hui vocalement).

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Miroir

La nouvelle édition de la bible de la folie paraît aux Etats-Unis et deviendra, comme les précédentes, le document de référence mondial de la psychiatrie. Elle dresse la nomenclature de tous les désordres mentaux : les anciens, les sérieux, les improbables, les carrément loufoques, qui en disent sans doute plus sur les médecins qui les inventent que sur les malades censés en souffrir. Une société se contemple au miroir de ses folies et cette somme peut se lire comme une plongée déroutante dans la psyché américaine, ce pays où l’extension du domaine du pathologique semble ne jamais devoir connaître de limite – même s’il commence à susciter des débats. A juste titre : comment, entre la première édition de ce livre en 1952 et la dernière, a-t-on pu passer de 60 à 450 troubles mentaux, doctement répertoriés ? Les progrès de la nosologie psychiatrique expliquent évidemment une partie du phénomène. L’émergence et la «prise en charge» de nouvelles souffrances, comme toutes celles liées au travail, interviennent également. Mais la pathologisation excessive de la vie quotidienne, y compris dans ses désordres les plus mineurs, est un symptôme inquiétant.

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États-Unis : un bal de promo s’ouvre enfin aux Blancs et aux Noirs

— Par Nicoas Guégan —
Le lycée du comté de Wilcox vivait jusqu’alors au rythme de deux bals de promo : l’un pour les élèves blancs, l’autre pour les élèves noirs.

17 mai 1954, Washington DC, la Cour suprême des États-Unis met un terme à la ségrégation raciale qui règne encore dans certains établissements scolaires. Noirs et Blancs partagent dès lors les mêmes salles de classe. 27 avril 2013, comté de Wilcox, terre rurale de Géorgie, un groupe de lycéens organise son premier bal de fin de promo non ségrégationniste. Entre les deux dates, soixante ans se sont écoulés… Et un certain Barack Obama a été élu à la tête des États-Unis.

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Le Système Mako : un vaudeville à la sauce antillaise

syteme_makoIl faut de tout pour faire un monde ; c’est également vrai au théâtre. Tragédie, drame ou comédie – Racine, Shakespeare ou Molière (pour s’en tenir aux vieux maîtres) – ne nous procurent pas les mêmes plaisirs. Le spectateur, cependant, n’est pas pris au dépourvu : sachant ce à quoi il doit s’attendre, il choisit les pièces qu’il ira voir. En d’autres termes, l’amateur « branché » d’aujourd’hui n’aura pas l’idée de se fourvoyer dans un théâtre des Grands Boulevards : il s’en tiendra aux salles subventionnées et, l’été, au « In » d’Avignon. L’amateur martiniquais n’a pas, quant à lui, la possibilité de faire autant le difficile : avec une programmation tournant autour d’une dizaine de pièces par an, jouées chacune deux ou trois soirs, il a intérêt à faire flèche de tout bois, plus précisément à se précipiter sur tout ce qui se présente, s’il veut satisfaire son appétit pour le théâtre.
Cet éclectisme forcé a au moins ce bon côté qu’il permet de vérifier combien les comédiens sont essentiels dans la réussite d’un spectacle. Un texte sublime peut devenir insupportable s’il est mal joué et, inversement, un texte sans grand intérêt peut se révéler plaisant s’il est porté par des comédiens talentueux ayant envie de faire partager leur plaisir de jouer.

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Nos responsabilités face à ces monstres chimiques de nos pays devenus

— Par Jacky Dahomay —

Nous profitons de ce premier mai 2013 pour rédiger cette réflexion que nous livrons au débat.  Le grave problème que nous posons est celui-ci : comment nous, Antillais, avons-nous pu laisser ainsi se produire une telle catastrophe écologique et sanitaire sur des territoires légués par nos aïeux ? Les pratiques culturales à base de pesticides, notamment dans la banane, mais pas  seulement, ont donné la  situation dramatique d’aujourd’hui. Qui en est responsable ?

Les pêcheurs accusent l’Etat, et ils ont raison. L’Etat  savait que la chlordécone  était  un produit dangereux qui se mélangeait à d’autres produits nocifs déjà utilisés auparavant. Comment expliquer qu’il ait pu autoriser l’usage de ce produit  alors qu’il l’avait interdit, même tardivement,  sur le territoire français ? Il est clair que cela présuppose de la part de l’Etat une vision des peuples d’Outre-mer.

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« Orphée nègre » de Daniel Boukman

 

ORPHEE NEGRE

 

À Frantz Fanon

Le document ci-après est la version intégrale et non modifiée d’ORPHEE NEGRE, pièce de Daniel Boukman, écrite en 1962, éditée en 1967, rééditée en 1993 et 2011 ; cette version (revisitée) de la légende d’Orphée, le prince des poètes de la Grèce antique se veut .une approche critique de la Négritude

Orphée nègre n’a jamais été le relevé de faits réels mais, comme l’autorise la liberté de création, cette pièce se voulait tel un lancer de sagaies symboliques.

Sa trame s’inscrit dans la légende d’Orphée et d’Eurydice dont la distorsion baroque à laquelle ce mythe grec fut soumis, signale quelques interrogations toujours en attente de réponses…Aujourd’hui comme hier, il est sain qu’au sein d’un concert de louanges, un son, comme celui-ci, discordant, se fasse entendre.

Daniel Boukman

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Pou lapéti lajan bannann

 –– de Daniel Boukman—
Dépi an tan nanni nannan
pou yo lajan sé bon nannan
an sel larel toulong yo ni
sé anni pran neg pou zouti

Pou lapéti lajan bannann
sé misié-a pa lé sispann
vréyé monté élikopté
wouzé lanmò asou laté

Anba kalté lapli-tala
mouch-an-miel ka tombé léta
nan kò nan dlo andidan té
sé an sel lablanni kansé

Anba kalté lapli-tala
mouch-an-miel ka tombé léta
nanko nan dlo andidan té
sé an sel lablanni kansé

Pou lapéti lajan bannann
sé misié-a pa lé sispann
vréyé monté élikopté
wouzé lanmò asou laté

Fidji yo tout ka pòté mas
mé dèyè ma sé lagrimas
yo lé kontel an tan lontan
pran nou pou an bann bèlévan

An nou sispannn palé palé
palé épi palé
lé-a rivé lé-a rivé
ansanm ansanm annou lévè !

 

 

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Mon fils, perdu dans le cyberespace

— Par Cécile Renault Citoyenne

Le 4 avril, dans un communiqué de presse annonçant l’engagement du gouvernement en faveur du jeu vidéo, les ministres Fleur Pellerin, Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg y soulignaient l’importance de ce secteur pour l’avenir et l’image de la France. J’ai été envahie par un sentiment de colère, d’injustice. En effet, je me débats depuis plusieurs mois pour tenter d’enrayer la glissade de mon fils de 16 ans vers l’addiction. Nous avons tout essayé : logiciel de contrôle parental, mise sous clé de tous les ordinateurs de la maison, dialogue, sanctions, négociations, vacances dans le désert, présentation des formations supérieures liées au numérique, mais rien n’y a fait. Peu à peu, le jeu a pris toute la place. Aujourd’hui, mon fils est piégé, de manière bien banale. Rien à voir avec les cas qui font la une de l’actualité comme ces jeunes parents coréens qui ont laissé mourir de faim leur bébé en 2010, comme les hikikomori qui se laissent mourir de soif au Japon ou encore les adolescents américains qui ne font plus le distinguo entre leurs jeux et le réel et fusillent leurs proches ou des inconnus.

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La violence dans les rapports hommes/femmes aux Antilles

Par Stéphanie Mulot  (Anthropologue)

JEUDI 09 mai  2013 A PARTIR DE 19 HEURES 

 Nous vous invitons à notre prochain café-débat qui se tiendra le  jeudi 09 mai 2013 à la Casa del  tango, 651 rue Alfred Lumière à Jarry à partir de 19 heures.
 
 La violence dans les rapports hommes/femmes aux Antilles
Plusieurs enquêtes et études sociologiques montrent depuis des années que les femmes souffrent de violences masculines dans leur parcours familial de l’enfance à la fin de leur vie.
Que ce soit dans l’éducation, dans la gestion des conflits, dans la communication ou dans la sexualité, la violence semble être une modalité prégnante dans les familles antillaises.
Une récente enquête montre que les hommes aussi (26%), et plus que les femmes (22%), se plaignent de la violence verbale et psycho-affective de leurs partenaires.
Toutefois, le pluripartenariat des hommes reste la cause première de conflits et de violences conjugales.
Comment peut-on analyser tout cela sans tomber dans l’accusation moraliste ?
Nous interrogerons les facteurs anthropologiques et sociologiques de ces violences, qui restent des entraves à la liberté, à l’estime et à la dignité de chacun, et au développement de la société toute entière.

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L’homosexualité est dans la nature

— Par Jean-Didier Vincent, Professeur à l’Institut universitaire de France et à la Faculté de médecine de Paris-Sud, directeur de l’Institut de neurobiologie Alfred Fessard du CNRS, etc. —

Les comportements homosexuels existent chez 450 espèces animales. Cela signifie donc que les animaux ne s’accouplent pas uniquement pour se reproduire.
Il n’est pas question pour l’homme de raison que je crois être d’entrer dans la querelle sur la légitimité du mariage gay. L’institution du mariage est déjà devenue suffisamment problématique aujourd’hui lorsqu’il s’agit d’une union hétéro pour ne pas l’encombrer de polémiques inutiles sur un acte qui n’est rien d’autre que l’affirmation publique de l’amour échangé entre deux individus de sexe différent ou identique. Union contre nature diront certains.

homo_animo-2En réalité, l’homosexualité est une véritable « exubérance biologique », selon le mot de Bruce Bagemihl. On peut ajouter qu’elle remet en cause les fondations mêmes de la théorie de la sélection sexuelle de Darwin, qui a aujourd’hui presque valeur universelle. Celle-ci fait de la reproduction la cause ultime de l’acte de chair, comme disent les bons pères. Il y a là une ironie sans égale, quand on songe que ce sont les intégristes religieux, ceux-là mêmes qui dénoncent le mariage homosexuel, qui récusent la théorie darwinienne de l’évolution au profit d’un créationnisme dont l’odeur écoeurante d’encens flotte encore dans des églises où l’intolérance le dispute à l’incohérence.

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Déferlante raciste contre une ministre noire en Italie

Cécile Kyenge, d’origine congolaise et membre du nouveau gouvernement Letta, est la cible de parlementaires de droite. Une enquête est ouverte.

« Je ne suis pas de couleur, je suis noire, et je le répète avec fierté. » Cécile Kyenge, ministre de l’Intégration du nouveau gouvernement italien, a souhaité couper court à la polémique que sa nomination a suscitée dans la péninsule. Première ministre noire de la république transalpine, cette ophtalmologiste originaire de la République démocratique du Congo fait front depuis plusieurs jours à une avalanche d’insultes.
« Guenon noire » et « zouloue » sont quelques exemples du florilège. « Le gouvernement Letta est un gouvernement bonga bonga », a déclaré Mario Borghezio, élu de la Ligue du Nord (en référence aux soirées « bunga bunga » de Silvio Berlusconi). « Nous sommes fiers d’avoir Cécile Kyenge dans notre gouvernement », ont aussitôt répondu le Premier ministre Enrico Letta et le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano. « L’Italie n’est pas un pays raciste », a souligné la ministre-victime, « surprise et blessée » par ces injures.

Une autre image de l’immigration

Originaire d’Emilie-Romagne, mariée à un ingénieur et mère de deux filles, Cécile Kyenge est arrivée en Italie à l’âge de 18 ans et a obtenu la nationalité par le mariage.

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Et toujours, la magie Monet

— Par Nicole Duault —

Le seconde édition du festival Normandie impressionniste réhabilite Pissarro, redécouvre Dufy et met Monet à l’honneur… En plus de sept cents manifestations de Rouen à Caen, de Giverny à Dieppe.

Voilà mon atelier », disait Monet en montrant la Seine. C’est au fil de l’eau que se déroule, à partir d’aujourd’hui, le second festival Normandie impressionniste. Sur 600 km de côtes, le long du fleuve, des rivières, des étangs et des bassins de cinq départements, il propose quelque 700 manifestations. Elles étaient 600 la semaine dernière, et chaque jour apporte de nouvelles contributions. En 2010, la première édition avait accueilli plus d’un million de visiteurs. Comme en écho, en 2011, l’exposition Monet en avait reçu plus de 900.000 au Grand Palais à Paris. Preuve que l’engouement pour les impressionnistes reste passionnément intact.

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