par Marie Vaton, du Nouvel Obs
–Avoir vingt ans dans ce quartier du sud-est de la ville, c’est tourner en rond dans un coin oublié de tous et rêver de partir sans en avoir les moyens
Avec son nom qui fleure bon les cocotiers, sa rivière bordée de mangroves et sa petite zone de pêche Volga-Plage passerait presque pour un sympathique village de vacances, Les bicoques en tôle peinte ont des jardinets, et les placettes sont ensoleillées Pourtant, contrairement h ce que son nom indique, il n’y a ni plage ni touristes !cl. » Volga-Plage, c’est le cul-de-sac de la Martinique, la verrue de Fort-de-France, sa putain « énonce Anicet Soquet, médiateur social au sein de l’association Mediadom. L’ancien enfant du quartier a grandi ici, au cœur du <(ghetto de la rivière » le long des berges souillées par les bouteilles de rhum, les canettes et les m6gots, l’horizon barré par les cheminées de la centrale électrique. C’était il y a plus de trente ans et, pourtant, rien na changé. Les bandes de mauvais garçons font toujours le guet A l’entrée du quartier et les règlements de comptes sanglants n’ont jamais cessé II y a.