—Par Jacky Dahomay —
Beaucoup de tapage, ces jours-ci en Guadeloupe, concernant le prix de l’essence ! Il est sans doute légitime de se battre contre la vie chère et de se concentrer sur le prix de l’essence. Cela dit, attention tout de même à ce que pour nous, Antillais, l’essence ne précède l’existence.
En parodiant cette expression célèbre de Sartre, nous voulons rappeler ce que déclaraient Edouard Glissant et d’autres intellectuels antillais, lors des événements de 2009, sur « les biens de haute nécessité ». Nous avons la nette impression que, depuis quelques temps, c’est la hiérarchie même des biens qui se trouve bouleversée sinon mise tête en bas. Quand nous parlons d’ « existence », nous faisons référence à l’existence collective. Celle-ci, comme toute réalité humaine, ne peut avoir une essence définitive, une substance établie une fois pour toutes. Voilà pourquoi Sartre disait que, pour l’homme, « l’existence précède l’essence ». Il n’existe donc ni une « guadeloupéanité » ni une « martinicalité » essentielles ou substantielles, définies une fois pour toutes et pouvant guider notre action, comme pourrait le supposer un nationalisme simpliste.