— L’île, où subsistent les modèles de femme « potomitan » (poteau central) et de « papa coureur », ne s’est pas encore débarrassée de ses vieilles pratiques machistes. —
Depuis que sa petite est née, Jessica Brudey voit son compagnon Julio vibrionner dans les pièces de sa maison de la Bouaye, près du Gosier : il cuisine, passe la serpillère, change la fillette, lui donne le bain et même, scène assez rare en Guadeloupe, la porte en kangourou, une poche en tissu où l’on place les bébés. « Mais je ne suis pas étonnée : avant la naissance de ma fille, Julio faisait déjà la lessive, la cuisine et le ménage… plus que moi ! », sourit cette assistante de communication de 27 ans.
Pourtant, Julio n’appartient pas a priori à une avant-garde d’hommes particulièrement engagée pour les droits des femmes : ce charpentier trentenaire trouve juste normal de partager à égalité les tâches ménagères avec sa moitié.
Mine de rien, les jeunes hommes comme lui sont plutôt rares en Guadeloupe. « Mais les mentalités changent », juge la jeune femme.