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La vie… aime la vie, la vie t’aimera

 

 

— Par Jean José Alpha —

Je réponds à l’envie de vous rappeler à mon tour, la poésie de Pablo Néruda, poète, écrivaindiplomatehomme politique et penseur chilien, que m’a fait découvrir Vincent Placoly en 1988.

Né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares) au Chili, Pablo Néruda constitue avec Aimé Césaire et Rabindranath Tagore, la trilogie de penseurs reconnus par l’UNESCO, qui ont réagi aux pesanteurs de l’Histoire, par leurs actions militantes et leur œuvre littéraire. Ils ont réagi aux contradictions d’un système mondial inégal et injuste, pour élaborer une nouvelle intelligence de leur société et du monde, afin de fonder un humanisme concret et universel.

La vie

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
celui qui évite la passion et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.

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« Moraliser la vie politique » ou repenser les relations sociales

— par Robert Sae —

En prétendant, qu’une publication de patrimoine, qu’une loi de plus ou qu’un référendum seraient de nature à moraliser la politique, les « Outrés » et les « Meurtris » ne sont pas moins menteurs que le sieur Cahuzac. On voudrait nous faire croire que l’individu en question ne serait qu’une tache incongrue sur le blanc manteau d’une République exemplaire. Or, le mensonge est le moteur d’un système organisé afin que les commandes de la société soient solidement tenues par les détenteurs des capitaux.

Au plan économique, il a pour nom «libéralisme». Entre les mains des lobbies de l’agroalimentaire ou des laboratoires pharmaceutiques, à coups de pots de vin et de dessous de table, le mensonge devient crimes sanitaires.

Au plan politique, il à pour nom « démocratie représentative».Entre les mains des bénéficiaires de financements occultes, à coups de désinformation de manipulation médiatiques, le mensonge se mue en austérités assassines. 

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Des mensonges d’Etat

— Par SERGE HEFEZ psychiatre, psychanalyste. —

Dans cette immense révolution des valeurs que représente le passage à nos sociétés individualisées, notre référent ultime n’est-il pas l’Individu tout-puissant, contenant en lui-même l’humanité entière, incarnation de l’autonomie absolue ? Ne nous étonnons donc pas de voir fleurir ces dernières années toutes ces personnalités de droite comme de gauche doper le règne de l’individualisme, le culte de l’ego, le sentiment d’impunité, la fascination pour la puissance et l’argent. Elles savent utiliser leur mandat pour le convertir en jubilé ininterrompu, en ivresse d’elles-mêmes, en carburant pour mieux désirer et être désirées. Elles sont loin d’être les plus nombreuses, mais leur pouvoir de séduction n’en finit pas de nous ensorceler. Il suffit, pour qu’elles s’épanouissent, qu’aucune autorité ne vienne les limiter et les border.

Leur désir tient lieu de vérité, la cour des courtisans et des communicants qui les entoure galvanise leur toute-puissance, et l’exercice du pouvoir devient l’épreuve exquise de la tentation. La plupart du temps clivées entre la figure idéalisée et irréprochable à laquelle elles rêvent de s’identifier, et une autre partition raturée d’une multitude de mensonges, de bassesses et de faux-semblants, elles dépensent une énergie considérable à rassembler les morceaux d’elles-mêmes en un tout cohérent.

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Génération Y… Les empêcheurs de travailler en rond

— Par Guillemette Faure —

C’est l’histoire de la directrice d’une agence de pub qui a voulu secouer un de ses salariés âgé de 28 ans pour qu’il accepte d’arriver au bureau avant 11 h 30 et qui s’est vu répondre : « C’est pas de ma faute, c’est mon biorythme. » C’est l’histoire de la responsable d’un magasin de luxe qui a trouvé son employé affalé dans un fauteuil en vente, un café à la main et a entendu : »Ben quoi, je suis en pause. » C’est l’histoire de la responsable des ressources humaines d’une grande entreprise de bâtiment à laquelle un jeune conducteur de travaux a demandé de cesser de prélever de sa paie les cotisations retraite, avec cet argument : « La retraite, ça ne m’intéresse pas. » Des anecdotes déversées par chariots dans les formations au « management intergénérationnel », voire plus explicitement intitulées « Apprendre à manager la génération Y ». Autrement dit, les moins de 30 ans (lire l’encadré).

« Comme dans « Super Nanny », les dirigeants font appel à des personnes extérieures pour élever leurs enfants », blague à moitié Christine Charlotin, du cabinet Openmind Conseil, qui intervient dans toutes sortes d’ entreprises, de Hermès à Eiffage.

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Première Délégation Internationale des Cinéastes Cubaines aux Etats-Unis

 

 — Par Susana Méndez Muñoz —

La Première Délégation Internationale des Femmes Cinéastes Cubaines aux Etats-Unis a parcouru, entre le 6 et le 25 mars, plusieurs villes étasuniennes telles que New York, Los Angeles et Miami, présidé par la cinéaste Marina Ochoa, fondatrice et directrice de la Médiathèque de la Femme Réalisatrice « Sara Gómez ».

Marina Ochoa, accompagnée de Luis Notario, assesseur de la présidence de l’Institut Cubain de l´Art et de l´Industrie Cinématographique (ICAIC) et coordonnateur et producteur de l´événement, et Claudia Rojas, actrice et réalisatrice participant à l´échantillon, ont soutenu des rencontres avec la presse nationale au siège de l´ICAIC, où ils ont offert des détails sur de cette expérience sans précédent pour la cinématographie de l´île.

Marina Ochoa a précisé que la rencontre a favorisé le lancement international de la Médiathèque de la Femme Réalisatrice et la promotion et le sauvetage de la visibilité de la significative œuvre esthétique des cinéastes cubaines.

Un autre avantage de l´événement a été l’obtention d’un budget pour le sous-titrage d´un grand nombre de films, un élément important pour garantir la promotion internationale des œuvres, leur placement sur le marché international du film et dans  les festivals du septième art.

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«Le recul des valeurs judéo-chrétiennes favorise le mensonge»

— Interview de Michel Fize, sociologue —

Comptes dissimulés de l’ex-ministre du Budget Jérome Cahuzac, mensonge et plagiats de Gilles Bernheim, le mensonge est-il devenu partie intégrante de la vie publique ? «Les tentations d’y recourir sont de plus en plus grandes», explique le sociologue Michel Fize au Figaro.

LE FIGARO – Pourquoi mentons-nous et qu’espèrons-nous en tirer?

Miche Fize – Il existe plusieurs types de mensonges. Nous mentons parfois par compassion, quand par exemple nous apprenons qu’un de nos proches est atteint d’une maladie incurable, nous pouvons être tenté de lui cacher la vérité. Nous pouvons aussi mentir par faiblesse, ou par simple souci de gagner du temps, quand la vérité parait trop longue ou trop compliqué à expliquer. Certains mentent aussi car ils ne peuvent pas faire autrement, comme certains voleurs sont amenés à le faire pour vivre: c’est le cas par exemple d’une personne sans aucune ressource qui enjolive son CV pour décrocher un poste. Mais la plupart du temps, nous mentons pour cacher des vérités qui pourraient nous causer des désagréments, pour éviter la sanction comme dans le cas de Jérome Cahuzac ou par intérêt dans le cas de Gilles Bernheim.

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Bisphénol A : l’Anses confirme les risques potentiels pour la santé

Dans un communiqué du 9 avril 2013, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) confirme les risques potentiels pour la santé d’une exposition au bisphénol A.

L’avis de l’Anses confirme les effets sanitaires du bisphénol A en particulier pour la femme enceinte (risques potentiels pour l’enfant à naître). Selon l’Anses, l’alimentation contribue à plus de 80 % de l’exposition de la population. Les principales sources d’exposition alimentaire sont les produits conditionnés en boîtes de conserve. L’Agence a également identifié l’eau distribuée en bonbonnes de polycarbonate comme une source conséquente d’exposition au bisphénol A. Enfin, les travaux ont également conduit à identifier d’autres situations d’exposition, notamment liées à la manipulation de papiers thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires…), en particulier dans un cadre professionnel.

Depuis le 1er janvier 2013, la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de tout conditionnement comportant du bisphénol A destiné à entrer en contact direct avec des denrées alimentaires pour les nourrissons et enfants en bas âge est interdite. Cette interdiction doit s’étendre à l’ensemble des conditionnements à usage alimentaire au 1er janvier 2015 (loi du 24 décembre 2012).

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Madeleine Peyroux dans les pas de Ray Charles

Dans The Blue Room, la chanteuse reprend plusieurs ballades d’un album historique de l’interprète de Georgia.

L’album s’intitule The Blue Room, mais c’est en vain qu’on y cherchera la chanson éponyme, vieil air interprété en son temps par Benny Goodman puis par Perry Como. « J’ai mis du temps à trouver ce titre », explique la chanteuse Madeleine Peyroux, entre deux bouffées de tabac blond, puis deux accords grattouillés sur cette guitare qu’elle semble ne jamais quitter. « Cela s’est imposé par hasard lorsque nous avons voulu réaliser la pochette du disque avec Rocky Schenck, photographe dont j’apprécie l’univers contemplatif et sombre… »

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L’économie dans sa tour d’ivoire

— Par Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon Membres des Économistes atterrés —

Il faut le dire d’emblée, l’économie enseignée à l’université fut historiquement plutôt favorable aux idées confortant les positions sociales et l’ordre bien établis. Mais l’avènement du capitalisme néolibéral approfondit cette tendance jusqu’à un point caricatural. Toute pensée dissidente ou simplement distante par rapport à la théorie libérale néoclassique fut écartée : le keynésianisme fut relégué dans les placards lorsque la dérégulation financière s’imposa et tout le marxisme fut banni en même temps que s’écroulèrent le mur de Berlin et les pays prétendument socialistes.
Le seul paradigme admis est celui du calcul individuel optimisateur, des anticipations rationnelles, du marché meilleur allocateur des ressources en face d’un Etat forcément improductif et gaspilleur : ainsi, la prospérité et le bien-être étaient promis à l’humanité entière si les capitaux pouvaient circuler sans entraves, des places financières aux sweatshops (ateliers de misère) en passant par les paradis fiscaux, au bénéfice des actionnaires. Tous les économistes bien en vue et bien en cour se mirent à justifier les privatisations, le recul des services publics, de la protection sociale et du droit du travail.

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La voix et la force de l´École Nationale de Ballet de Cuba

— Par Teresa Valenzuela Traduit par Alain de Cullant —
Les Rencontres Internationales des Académies pour l’Enseignement du Ballet ont lieu tous les ans depuis 1964 à La Havane

Depuis l´an 2000, le siège de l´École Nationale de Ballet est situé sur le célèbre Paseo del Prado, dans un bâtiment datant de 1904. Les caractéristiques les plus visibles de l´immeuble de quatre niveaux sont les luxueux escaliers de marbre et les sols, les nombreuses fenêtres, la polychromie et l´harmonie entre les arrondis des colonnes, les décorations extérieures et intérieures où l’on souligne les plafonds avec divers éléments décoratifs. La menuiserie maintient son style et les sols conservent leurs dalles originales de marbre de Carrare.

Sa directrice, la professeur Ramona de Saá, Prix National de Danse 2006 et Docteur Honoris Causa en Art, irradie d´énergie et d´enthousiasme quand elle parle de l´institution ; ses yeux bleus s’illuminent en se référant à la méthodologie cubaine dans l´enseignement du ballet : « Les particularités de nos classes sont, entre autres, que dans le dosage des programmes d´études se trouve comment nous élaborons et enseignons un mouvement pour qu´il serve de préparation à d´autres, comment nous incorporons les phases d´apprentissage, les étapes et la musique afin que l’élève, quand il fait un mouvement caractéristique, soit préparé pour l´exécuter.

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Concours de poésie en langue créole de la Caraïbe

 règlement concours

1. KL2 organise périodiquement un concours de poésie en langue créole de la Caraïbe.

2. Ce concours de poésie est EXCLUSIVEMENT réservé à des textes écrits en langue créole de Dominique, Guadeloupe, Guyane, Haïti, Martinique, Sainte-Lucie.

3. Ce concours est ouvert à tous créolophones d’origine ou d’adoption.

4. Ce concours est ouvert à la participation des scolaires du niveau 6ème à la terminale.

5. Un jury composé de créolophones martiniquais auxquels s’associeront des jurés créolophones de Dominique, Guadeloupe, Guyane, Haïti, Sainte-Lucie, décernera trois Prix :

Kalbas Lò 1 Kalbas Lò 2 Kalbas Lò 3

Et un prix kalbas Lò Jénès.

Toutefois, le jury se réserve le droit de citer d’autres poèmes non primés.

6. La graphie recommandée est celle dite du GEREC F., à savoir « tout ce qui s’écrit se prononce, tout ce qui se prononce, s’écrit ».

7. D’autres façons de graphier sont acceptées mais, en cas de publication des poèmes primés, KL2 se réserve le droit d’utiliser pour ce, la graphie ci-dessus recommandée.

8. Chaque participant/e au concours fait parvenir, du 18 février au 15 juillet 2013, un poème inscrit au maximum sur DEUX PAGES (soit 2 feuilles A4) de format 21×29,7cm – recto/verso, interligne 1, 5.

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Man-Chomil au Madinina du Rire

— Par Jean-José Alpha —

La Man-Chomil de Georges Mauvois, portée à la scène théâtrale par Aurélie Dalmat du Tam Théatre, a été jouée pour le Madinina du Rire (mdr), devant un important parterre de séniors acquis à la Comédie créole, dans la salle Aimé Césaire de l’Atrium à Fort de France.

Il est vrai que du lever de rideau au dénouement final, le public rit à gorge déployé des personnages qu’il reconnait aisément. Les situations subies par les usagers du bureau postal communal où se déroule l’action, sont rythmées par les crises d’hystérie de dame Chomul (Aurélie Dalmat), postière et petite nièce du sénateur. Quant à la receveuse du bureau de poste (Suzy Singa), pendue au téléphone et débordée par ses affaires personnelles, par la balourdise de la dame Dagobert, standardiste de son état (Sarah-Corine Emmanuel), par les erreurs de comptabilité de la dame Chomul qui n’en démord pas de hardiesse, de mépris et de profitations à l’égard des usagers, elle entretient les cancans et la division entre les deux comparses pour sauvegarder son autorité, et protéger, du même coup, ses relations adultérines avec Monsieur l’inspecteur des postes Macaron (Jean Emmanuel Emile).

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Déficit linguistique de l’enfant et situation de la famille en Martinique

–-  Par George Huyghes des Étages —

 Au cours de plus de 30 ans d’exercice de la psychologie à Fort- de – France (en cabinet

privé et pendant plusieurs années en association à des orthophonistes et des rééducatrices en psychomotricité) et après le traitement statistique des données que constituent les résultats aux tests accumulés depuis tant d’années, j’ai pu  constater que la plupart des enfants qu’on m’amène pour difficultés scolaires souffrent d’un important déficit  verbal.

Ce déficit – en l’absence de tout trouble auditif  et quel que soit le milieu social d’origine –  porte électivement sur les connaissances acquises (vocabulaire et information). La grande majorité de ces enfants ont des capacités intellectuelles normales et même  « très supérieures » ( à mon avis, beaucoup de petits martiniquais peuvent être considérés comme surdoués : ils obtiennent des scores très élevés aux épreuves de raisonnement tant verbal que pratique mais leurs potentialités restent inexploitées car la plupart d ‘entre eux n’ont à leur disposition qu’un nombre restreint de mots et d’informations pour  comprendre ce qu’on leur dit ou ce qu’ils lisent et pour s’exprimer.)

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Dominique Berthet, écrivain d’art

— Par Manuel Norvat —


 

La galerie Berthet, rue de seine, à Paris, est consacrée à l’art contemporain. J’y ai aperçu récemment des œuvres qui n’avaient rien de préhistoriques, des œuvres « résolument modernes » selon le mot du poète, autrement dit du créateur, de l’artisan des arts, c’est-à-dire somme toute, de celui qui dans toutes les cultures nous fait entrer en modernité. Comme quoi les vieilleries poétiques ne sont pas incompatibles avec la modernité. Le problème c’est que le contemporain n’est pas forcément moderne puisqu’il peut être passéiste, réactionnaire, ultra, fasciste ou futuriste. La nouveauté dans l’art n’est donc pas gage de révolution. C’est d’instinct la question fondamentale de l’esthétique de tous les temps : Est-ce de l’art ou du cochon ? Le genre de questionnement que l’on peut avoir aussi bien devant un certain tableau de Courbet qu’en présence d’une installation dite contemporaine.

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Convergences Caraïbes 2013 : du 12 au 29 avril 2013

—  Par Marie GAUTHIER —

Pour la 3ème année consécutive, « Convergences Caraïbes »
présente au public du 12 au 29 avril 2013, les oeuvres d’une vingtaine d’artistes plasticiens.
Une première nouveauté en 2013, c’est la proposition d’un thème de réflexion où chaque artiste a la possibilité d’approfondir la singularité de sa démarche, d’engager et d’affirmer ce qui sous-tend sa pratique artistique.

Ce thème : « l’atelier de l’artiste ».

La deuxième nouveauté c’est l’ouverture simultanée de l’événement sur 3 sites : la Galerie de la Véranda à l’Atrium, la Galerie ODIS7 au Marin et la Galerie Tout Koulè au Village de la Poterie des Trois-Ilets.
Le thème de « l’atelier de l’artiste » est récurrent dans la tradition artistique, dans l’art moderne, ainsi que dans l’art contemporain : Le Titien, Vermeer, Courbet, Picasso, Brancusi, Dali, Jasper Johns, Ilia Kabakov, Miguel Barcelo, etc. Parfois « manifeste », parfois testament, face à l’histoire de l’art dans sa continuité et ses ruptures, c’est l’occasion pour l’artiste de montrer ses méthodes de travail en révélant quelques secrets de fabrication, les axes de sa démarche, la cohérence de ses partis pris plastiques et idéologiques, ses liens intimes avec la création.

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« Jeux de scène » 5 et 6 Avril 2013 à 20h00 Salle George Tarer à Lauricisque

THEÂTRE

La Ville de Pointe-à-Pitre présente :

 

 

Jeux de scène

Vendredi 5 et samedi 6 Avril 2013 à 20h00

Salle George Tarer à Lauricisque

Une comédie de Victor Haim avec Isabelle Kancel et Céline Morel.

 

C’est la première répétition de la pièce d’une auteure-metteur en scène mondialement reconnue, Gertrude, et d’une ancienne star de la scène, Hortense, qui compte bien faire un brillant come-back. L’harmonieuse collaboration va se

muer en un désopilant règlement de comptes.

 

Qui dominera l’autre dans ce rapport de force sadique et drolatique où se mêlent attirance et répulsion ?

 

Tarif unique : 20 €

Réservations : 0690 35 07 20

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« Pakèt Kongo » de Sébastien Doubinsky

Vient de paraître aux éditions Mémoire d’encrier
Pakèt Kongo
Sébastien Doubinsky
Poésie
ISBN : 978-2-89712-075-7
Format: 4.25 po x 7 po
94 pages
PRIX : 17,00 $
En librairie dès le 2 avril 2013

COMMUNIQUÉ
Vient de paraître chez Mémoire d’encrier le recueil de poésie de Sébastien Doubinsky
Pakèt Kongo.
Voici un livre qui surprend par son côté décapant. Un écrivain polymorphe qui cherche à briser les limites et les conventions littéraires et qui se moque des catégories et des genres.
Le poème passe en revue l’art nègre, la tour Eiffel, le sourire de Picasso, l’histoire chinoise… L’auteur veut rompre avec la tradition de la poésie lisse et avance vers quelque chose de plus rude, qui s’emboîte tels des rites de passage.
La référence au vaudou est claire dès le titre. Le Pakèt Kongo est ce ballot de soie à forme humaine qui représente l’initié ou son double. Il est utilisé fréquemment pour le traitement de certaines maladies et aide à protéger les initiés contre les mauvais esprits.
Sébastien Doubinsky nous présente dans Pakèt Kongo une suite de vignettes, de poèmes-affiches, ready-made.

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«Kinshasa Kids» : chiards d’assaut

— Par Maria Malagardis —

Congo. Dans «Kinshasa Kids», le Belge Marc-Henri Wajnberg invente une fiction survoltée sur des «enfants sorciers» sauvés de la rue par un musicien lunaire et excentrique.

Ville gigantesque et délabrée de 12 millions d’habitants, Kinshasa, capitale de la république démocratique du Congo (RDC) a inspiré ces dernières années bien des cinéastes étrangers qui l’ont élu comme un eldorado disjoncté de la créativité de rue. Ils en ont fait le décor de documentaires particulièrement réussis, comme Benda Bilili ! (2010), qui raconte l’émergence d’un groupe de musiciens handicapés, ou Kinshasa Symphony (2011), qui évoque le destin d’une formation de musique classique. Mais Kinshasa est aussi la ville de l’Affaire Chebaya, un crime d’Etat ? (2012), le plus politique de tous, qui évoque le procès raté de l’assassinat d’un militant des droits de l’homme.

Kinshasa Kids semble ainsi s’inscrire dans cette lignée de fascination pour la vitalité de la capitale congolaise. Mais, contrairement aux apparences volontairement trompeuses, ce n’est pas un documentaire. Le scénario, «totalement construit», souligne le réalisateur belge, Marc-Henri Wajnberg, utilise simplement les codes du documentaire «pour insuffler plus de vie et de liberté dans la narration».

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Aimé Césaire à la Gare Saint-Lazare

 

Par Raymond Destin, membre de l’association des Amis d’Aimé Césaire d’Ile de France —

 

C’est un vendredi, le 9 octobre 1931 que Aimé Césaire débarque du train venant du Havre. Il revient d’une traversée maritime à bord du bateau « le Pérou », qui a commencé en Martinique, 15 jours plus tôt, le 24 septembre, pour rejoindre Paris où il est inscrit au Lycée Louis Le-Grand.

A la cinéaste Euzhan Palcy, il confia plusieurs années plus tard, que ce fut à la Gare St Lazare qu’il vécut son premier contact avec les Français. Mais au lieu d’y trouver des blancs, il découvre avec étonnement l’importance de la communauté antillaise. « De foule, dit-il, il n’y avait que nos compatriotes, tous venaient accueillir ceux qui arrivaient et que le train amenait à la Gare Saint-Lazare(…) ; la gare était un point de ralliement extraordinaire et on rencontrait là des gens qu’on n’avait pas vu depuis vingt ans, depuis trente ans… »

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Les sénégalais aiment en nous tout ce qu’il y a de Césaire.

— Par Patrick Chamoiseau —
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Dakar : conjuration du vieux désert,
souffles des terres et vents de sable
sous l’étrange signe de l’Atlantique offrant sa face originelle.
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Ici, le fleuve urbain, effervescent, charrie des lots de traditions 
masques tombés, peuples défaits en de nombreuses personnes,
toutes les misères qui font commerces dessous les opulences.
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J’ai vu Ousmane Sow, géant de terres et de secrets,
qui habite de son père l’immensité du souvenir,
ô ciseleur des démesures dans des restes de légendes.
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Voir Gorée c’est visiter l’invisitable : le bavardage et la démonstration 
brisent les stèles du silence, et le tourisme offusque l’inoubliable blessure.
Ô frères, pesez  l’ombre, courbez vous, honorez le murmure.
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Les sénégalais aiment en nous tout ce qu’il y a de Césaire.
*
Hamidou, mon ami, j’ai bien touché le lien, serré le noeud et chargé la distance. C’est donné.
 
PC
Patrick CHAMOISEAU

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Wadjda : un petit bijou saoudien

—Par Roland Sabra —

 

En deux plans, les deux premiers, tout est dit. L’ouverture du film se fait en plan rapproché sur une dizaine de gamines récitant une prière, toutes de noir vêtues. Le regard se porte sur l’une d’elle, cheveux lâchés sur le dos et qui dégagent le visage, elle est la seule à porter des percings aux oreilles. Ensuite vient un gros plan sur les pieds des récitantes qui montre des chaussons noirs des chaussettes blanches et… une paire de converse. De la tête aux pieds Wadjda est donc une non conformiste, une hétérodoxe. On le sait les premiers plans d’un film, tout comme la première phrase d’un roman, «  Longtemps je me suis couché de bonne heure »(1) sont déterminants. Une œuvre mal commencée est souvent une œuvre ratée et inversement. Cela apparaît comme une vérité de toute évidence avec ce tout premier film saoudien réalisé par une femme, Haïfaa Al-Mansour et qui,  avec subtilité et beaucoup de tact, traite, excusez du peu, de la condition féminine en Arabie Saoudite !!

 

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Naître ou ne pas naître fille en Inde

— Par MARIO CIFALI Psychanalyste et écrivain —

Qu’il s’agisse du rejet des veuves ou de leur suicide, du mariage forcé des enfants, de l’infanticide ou du viol mortel, dans maintes situations les femmes indiennes sont brutalisées par une seule et même politique relationnelle.

A la différence de Montaigne, je ne peux soutenir : «Il n’y a rien de barbare et sauvage en cette nation, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage.» Connaître les us et coutumes d’un peuple ne signifie pas accepter ses violences. Où que ce soit, la barbarie n’est pas justifiable sous couvert de croyance. Entendre que la vie doit être martyrisée, parce qu’ainsi elle donne accès à la félicité de l’au-delà, glace le sang. «Souffre et meurs ici bas, tu bénéficieras des béatitudes de l’autre monde» : cette parole d’un traditionaliste indien en dit long. Elle appelle la réplique : «Pourquoi ne meurs-tu pas à l’instant ?» En Inde, l’esprit déifiant qui tourmente les hommes, les femmes et les enfants est souverain. En lui, un imaginaire, mâtiné de superstitions, décide des conduites des individus.

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L’inquiétante résurgence des théories de la race

— Par Bernadette Hétier et Pierre Mairat, coprésidents du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (MRAP). —

Bernadette Hétier et Pierre Mairat, coprésidents du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (MRAP) mettent en exergue « la gangrène de la racialisation du discours qui affecte aussi certains secteurs communautaires, et c’est là un fait nouveau ». Ils en appellent « au législateur pour que la proposition de retirer le mot race de la Constitution soit retenue ».

 Leur tribune:

« Le racisme peut se définir par la multiplication de propos ou d’actes stigmatisant telle ou telle catégorie de la population, par des rapports de domination inscrits dans une histoire liée ou non à la colonisation, par la relégation sociale, les discriminations, par un statut de citoyen de seconde zone, par des contrôles policiers, etc.

Mais il peut s’exprimer aussi dans un corps de doctrine racial. Les théories racistes peuvent, selon les contextes, se propager à l’ensemble de la société et doivent être combattues et dénoncées clairement et fermement. Le combat du Mrap contre le discours racial d’extrême droite ou de droite extrême est connu.

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Que cache l’assistance sexuelle aux handicapés ?

Cette proposition renforce l’ordre établi 
par la domination masculine

— Par Anne-Cécile Mailfert 
et Julie Muret, porte-parole, 
et Claire Serre-Combe, 
militante d’Osez le féminisme. —

La société prend enfin conscience que les personnes handicapées, tout comme les valides, ont une sexualité et une vie affective. Mais le débat se focalise sur des cas individuels extrêmes, souvent des hommes, avec plusieurs handicaps physiques et/ou moteurs lourds, qui ne sont pas forcément représentatifs de la situation des personnes handicapées. Celui qu’on donne à voir en ce moment sur nos écrans de cinéma : The Session, de Ben Lewin, ou le documentaire Sexe, amour et handicap, de Jean-Michel Carré, ou encore Hasta la Vista, de Gilles De Schrijver, mettent en scène des personnages masculins lourdement handicapés, à la recherche d’une sexualité qu’ils estiment ne pouvoir trouver que dans le recours à une tierce personne, de préférence prostituée. Ils popularisent l’idée que la sexualité des personnes handicapées est forcément impossible autrement.

Cette sexualité est bien souvent taboue. Les professionnels se sentent mal à l’aise face à cette question, l’éducation à la sexualité est encore moins faite qu’ailleurs, les familles acceptent mal que leur enfant handicapé grandisse et s’émancipe également dans sa vie affective et sexuelle.

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La vraie Église des pauvres

 — Par Michael Löwy Sociologue franco-brésilien. Directeur de recherche émérite au CNRS. —

Le pape François entend être du côté des plus faibles. Née comme lui en Amérique du Sud, la théologie de la libération portait ce message. Fera-t-il le choix de s’en inspirer ?

Le premier pape latino-américain, François, semble vouloir se distinguer des idées et des pratiques de son prédécesseur, en se référant à saint François d’Assise et en mettant la pauvreté au centre de son pontificat. Pour être comme elle d’origine sud-américaine, est-il proche de la théologie de la libération ? Il est permis d’en douter…

Ce qu’on désigne habituellement par théologie de la libération – un corpus de textes produits depuis 1971 par des figures comme Gustavo Gutierrez, Hugo Assmann, Frei Betto, Leonardo Boff, Pablo Richard, Enrique Dussel, Jon Sobrino, Ignacio Ellacuria, pour ne citer que les plus connus – n’est que l’expression intellectuelle et spirituelle d’un vaste mouvement social, né au moins une dizaine d’années plus tôt, qui se manifeste à travers un réseau serré de pastorales populaires (de la terre, ouvrière, urbaine, indigène, de la femme), de communautés ecclésiales de base, de groupes de quartier, de commissions justice et paix, de formations de l’Action catholique, qui ont assumé de façon active l’option préférentielle pour les pauvres.

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