M' A

El Dorado, Canaima, le rein de l´Amérique

 — Par Graziella Pogolotti—

 Une longue colonne vertébrale parcourt un côté de l´Amérique du Sud. Mais, au cœur du continent, traversant les frontières, fertilisant les zones boisées, générant des mythes et des légendes, les eaux se multiplient en fleuves et en énormes cascades. Dans le vaste territoire baigné par un système circulatoire complexe se trouvent les limites de la Colombie, du Pérou, du Brésil, du Guyana et du Venezuela. C´est le royaume d´Amalivaca où les Indiens se reliaient entre eux grâce à d’efficaces canoës et avançaient vers le Nord pour atteindre les Caraïbes, comme l’a démontré Antonio Núñez Jiménez. À l´époque de la colonisation, les européens ont fracturé cette unité primordiale. Les mythes originaires abandonnés, les légendes ont surgi. La littérature va se faire par les écrivains chargés d’une expérience de vie particulière, perméabilisés par un esprit de l´époque. Les mots et les images s’imposent au long du processus de l´écriture par le biais d’associations, de mémoire souterraine et même à partir d’incidents fortuits qui font irruption dans l´immédiateté.

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Concours « Pas à pas avec Aimé Césaire »

pas_a_pas_acec_cesaire-1Voici les questions, le règlement et le bulletin de participation du jeu concours « Pas à pas avec Aimé Césaire », organisé par la Bibliothèque départementale de Prêt, service culturel du Conseil général de la Martinique.

  Ce jeu-concours est organisé dans le cadre des célébrations par le Conseil général du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire.

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 Le second fichier format PDF comporte les quatorze questions sous forme d’encart publicitaire.

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Appel à figurants pour « Une Saison au Congo », mise scène Christian Schiaretti

 t_n_p   Pour ce spectacle nous cherchons des figurants afin de constituer un bataillon de soldats d’Afrique noire. Cet appel s’adresse aux personnes, de nationalité française ou ayant un titre de séjour avec une autorisation de travail, ayant déjà une pratique amateure, ou des velléités dans un domaine tel que le théâtre, le chant, la musique, la danse, les arts martiaux, le sport de combat… Après

trois journées d’audition prévues les 3, 4 et 5 octobre 2013 à Fort-de-France

(le lieu exact sera communiqué par retour de mail) organisée par Baptiste Guiton, assistant à la mise en scène,

la collaboration s’établira en deux temps

: 1–‐ Des répétitions

sur le plateau du Grand Carbet avec l’ensemble des comédiens du spectacle : Trois jours de présence durant les répétitions du 28 au 30 octobre 2013 (sous réserve de modifications)

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“La vie de Galilée “ du 9 au 12 octobre. Théâtre de Foyal

—Dossier de presse—
galileeLa pièce
Galilée, est le savant qui révolutionna la science au XVIIème siècle. Il démontre que la Terre tourne autour du soleil, mais sa contribution au savoir humain va plus loin : avec lui la vérité devient tout autre chose. Ce qui est vrai n’est plus ce qui est écrit dans les livres depuis des siècles, mais ce qu’on voit et ce qu’on expérimente : la science moderne nait avec lui. Il est écrit par exemple depuis des siècles que la Terre est la seule planète autour de laquelle tournent les astres, puisqu’elle est censée ne pas bouger. Or Galilée découvre avec sa lunette les satellites de Jupiter ; c’est l’une des nombreuses découvertes qui fragilisent les croyances religieuses qui disent que Dieu a placé la Terre au Centre.
Une lutte acharnée se met alors en place entre Galilée et la religion. On lui promet d’être brulé vif ou torturé s’il persiste dans ses recherches. Que fera-t-il ?
La vie de Galilée est l’œuvre testamentaire de Bertolt Brecht. Elle n’a été montée que cinq ou six fois depuis la mort de Brecht en 1956 du fait de sa longueur (4h) et du nombre de ses personnages (43).

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Dans la mode, la diversité se défile

 —Par Sylvie Chayette et Aude Lasjaunias —

mannequins_blancsNe faire défiler « que des mannequins blancs est incompatible avec les caractéristiques d’une société moderne ». Début septembre, à la veille du grand mois des Fashion Weeks, la lettre ouverte que Bethann Hardison a envoyée à toutes les grandes chambres syndicales de couture a semé le trouble dans le petit monde de la mode. Appuyée par deux autres grands tops noirs, Iman Bowie et Naomi Campbell, l’ancienne directrice d’agence de mannequins et fondatrice de la Diversity Coalition dénonce la sous-représentation sur les podiums des femmes et des hommes de couleur. Et accuse d' »acte raciste » des maisons comme Belstaff, Margiela, Donna Karan ou Calvin Klein.

La preuve par les chiffres, grâce au site américain Jezebel qui recense depuis 2008 le nombre de mannequins « issus de la diversité » sur les podiums new-yorkais. Pendant les collections automne-hiver 2013-2014, sur 4 479 « looks » présentés, 3 706 l’ont été par des modèles blancs, 409 par des Asiatiques et 271 par des Noires.

« Plusieurs fois, j’ai entendu des créateurs s’excuser en disant : « Nous avons déjà trouvé une fille noire.

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Roms : la commune humanité bafouée

Signer la pétition   Voir les signataires

romsLe nouveau gouvernement a choisi la continuité avec l’ancien : la politique d’expulsion des camps de « Roms » étrangers continue de plus belle. Aux mêmes motifs. Avec à peu près les mêmes mots, les mêmes images. Avec les mêmes présupposés et les mêmes conséquences. À commencer par l’ethnicisation de familles issues de lieux et d’histoires multiples, qui ne se reconnaissent pas nécessairement de destin commun, sauf celui auquel on les assigne : le cercle vicieux de la misère et de l’exclusion.
Cela, nous ne voulons, nous ne pouvons pas l’accepter. Il y a deux ans, il importait déjà de se dresser en opposition à la politique de stigmatisation et de persécution menée sous la houlette de Nicolas Sarkozy, dans l’esprit du discours de Grenoble, contre les Roms et les gens du voyage. C’est avec la même détermination que nous nous élevons aujourd’hui contre la politique menée aux dépens des Roms sous la responsabilité du président de la République et de son premier ministre par leur ministre de l’Intérieur.
Manuel Valls renoue en effet avec une rhétorique qui avait mené un de ses prédécesseurs à la présidence de la République, et la République au bord de l’abîme.

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Ces écoliers de l’impossible

— Par Danielle Attali —

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A Madiana à 19 h

Un documentaire raconte la soif d’apprendre de quatre enfants du bout du monde, parfois au péril de leur vie
C’est le genre de récit qui vous chamboule « grave », comme on dit dans une cour de récréation. Pas juste un documentaire. Sur le chemin de l’école palpite de courage, de mérite, de désir d’apprendre. On y voit des mômes magnifiques. Quatre valeureux, Jackson en tête, tels des mousquetaires qu’on devrait montrer en exemple à tous les enfants pour leur donner, à eux aussi, du courage.
Jackson, donc. Il vient de passer quelques jours à Paris, avec sa petite sœur, Salomé. Il a visité la tour Eiffel, fait du shopping, dormi à l’hôtel. Il a 13 ans et arrive du Kenya. Avant de devenir l’un des héros de Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson, il n’avait jamais pris l’avion, jamais vu d’eau courante, la télévision, une route goudronnée ou même dormi dans un vrai lit. Lors de sa première nuit à Nairobi, il n’a pas fermé l’œil : « Trop de bruit. 

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32 totems de l’entrée sud de Saint-Pierre

— Par Roland Sabra—

totems_cauquil-1On peut faire confiance à Patrick Chamoiseau pour ne pas livrer la réalisation du Grand Saint-Pierre aux seuls architectes, sociologues, économistes et tutti quanti. Démonstration avec l’inauguration des trente-deux totems à l’entrée sud de la ville. Le projet d’embellissement des entrées de la ville de Saint-Pierre a été confié  à l’agence « « Interscène » fondée par le paysagiste, urbaniste et ethno-botaniste Thierry Huau qui a déjà réalisé de nombreux aménagements paysagers à travers le monde ( Liban, Madagascar, Nouvelle Zélande, Vietnam…) et dans l’hexagone. Son parti-pris pour Saint-Pierre ancienne capitale, détruite et renaissante à été de retenir un objet typique des cultures amérindiennes et africaines, le Totem en mahogany, qu’il a imposé dans le cahier des charges de l’appel d’offres. La charge symbolique est forte. L’arbre vivant a été coupé, séché pour renaître à la vie sous forme de Totem, être mythique fondateur d’une lignée qui survivra à la mort des éléments qui la composent.

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L’empire de la raison

 Corps, objet en jeu dans diverses modalités d’appréhension de l’existence

 — Par Victor Lina —

  clivageRésumé

L’usage courant des choses et des produits de la pensée illustre un terme possible du processus de la constitution du sujet. Son aliénation plus ou moins précoce à l’ordre qui le précède s’actualise dans un choix obligé. L’émergence du symbole en est une issue contrastée.

Mot clés  Objet, corps, symbole

 « Il y a de la violence au principe de toute valorisation »

 C.L-STRAUSS

 L’arbitraire décision de séparer et par conséquent de dégager la partie du tout participe de l’accès au symbolique. Cela est notamment amené par Freud quand il met en évidence, dans la dernière partie de son œuvre, le clivage, la spaltung, la refente pour rendre compte d’un fait clinique qui est la perversion fétichiste. « Celle-ci révèle une double position du sujet, la coexistence d’une double affirmation contradictoire : l’absence du pénis chez la femme et son démenti par la création d’un fétiche qui rend la femme acceptable comme objet sexuel. » Instaurant la consistance de ce bout virtuellement détaché, cet artifice permet au sujet d’admettre que la femme, sinon de l’avoir, puisse l’être, être un objet sexuel, mais également être le phallus.

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« Miroirs des princes » : le royaume des Narcisse, par Michel Schneider

narcisseL’écrivain et psychanalyste décrit la spirale infernale dans laquelle sont pris les hommes politiques.

Le « miroir des princes », comme le rappelle Michel Schneider au début de cet essai critique, est un genre littéraire venu de l’Antiquité, qui connut un particulier éclat au Moyen Âge. Pour conseiller le souverain dans le gouvernement de soi-même et du monde, les moralistes lui présentaient, comme en reflet dans le miroir, l’image du roi parfait. En espérant que le roi réel, flatté dans sa vanité, s’efforcerait de ressembler à son image idéale.

Aujourd’hui, poursuit Schneider, les miroirs tendus au prince ne sont plus des traités philosophiques mais des images médiatisées. Elles sont produites dans un rapport de force pervers par le triangle des politiques, des médiatiques (communicants + journalistes) et des « basiques » (les spectateurs/ électeurs/sondés). Chacun s’efforce dans une spirale infernale de se projeter dans l’autre. Ainsi finit-on par croire que people et peuple se confondent.
Le vertige de la toute-puissance

L’écrivain – également psychanalyste et longtemps haut fonctionnaire – sait aussi se faire polémiste. Quelques beaux cas récents ne pouvaient qu’exciter sa verve : le duo Hollande/Cahuzac, la litanie des « Moi, président… » lors du débat Hollande/Sarkozy, le feuilleton Strauss-Kahn, les paillettes du précédent quinquennat devenu Sarkoshow… Bienvenue au royaume de Narcisse amoureux de son reflet, ivre de son image, coupé du monde, avec pour seule musique celui de la nymphe Écho.

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« Isuma » Anthologie de poésie nordique de Jean Désy

—Dossier de presse —

isumaOn est toujours d’un lieu. Un lieu où aller et revenir. Un ancrage qui forge l’identité et qui fonde notre présence au monde. Dans le cas de Jean Désy, c’est Isuma, c’est-àdire l’esprit du Nord qui fait de lui un capteur de songes, et de sa poésie une pierre de patience. Le poète regarde les points cardinaux et déclare : « l’infini, c’est pour moi ».
« J’ai bourlingué comme un fou dans le Nord, travaillé comme un fou, souffert avec les souffrants et les suicidaires. J’ai admiré les accouchées les plus stoïques du monde. J’ai appris à chasser. J’ai pêché des truites mouchetées et des ombles arctiques qui sautent encore dans mes rêves. »
Le point de vue de l’éditeur
Isuma, anthologie de poésie nordique est un manifeste de la nordicité. La parole nous apprend le bon usage du monde. Poète, médecin, Jean Désy revendique la chair blessée du Grand Nord, donnant aux mots et à cette blanche géographie une part d’humanité et de puissance jusque-là insoupçonnée. Bourlingueur, il court les routes, les soleils, les outardes, les blizzards, les lichens, nous montrant les chemins du nord dans l’humilité et la splendeur des paysages.

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Fin des journaux à bord d’Air Caraïbes qui passe au tout numérique

presse_numeriqueLa compagnie française Air Caraïbes a abandonné mardi la presse papier à bord de ses avions au profit d’une version tout numérique disponible sur tablettes.
L’offre, baptisée iZipress, est une application gratuite disponible sur l?App Store pour iPad et iPad mini et sur Google Play pour tablette Androïd, précise la compagnie dans un communiqué.
Les passagers y trouveront six titres de presse quotidienne, un choix de 14 magazines, un roman renouvelé tous les mois ainsi que le magazine de bord de la compagnie Arc-en-Ciel et le catalogue des articles proposés en duty free à bord des vols long-courriers.

L’accès à iZipress est possible 48 heures avant le départ du vol. Le nombre de titres offerts à chaque passager varie en fonction de son degré de fidélité: de deux titres pour les non abonnés à 21 pour les clients les plus fréquents.
« Sur le réseau transatlantique, les passagers des classes Madras (Affaires) et Caraïbes (Premium Economy) pourront également lire la presse sur un iPad mini distribué par l?équipage (…) prêté pendant la durée du vol », ajoute la compagnie, spécialiste de la zone Caraïbes.

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Avis de parution … septembre 2013

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 Notre newsletter est disponible au format Excel

Notre newsletter est disponible au format Excel

L’IMPLANTATION COMMERCIALE
Alain Laguerre, Georges Virassamy
Sous la direction de Georges Virassamy et Alain Laguerre
L’implantation commerciale d’une entreprise est un acte fort reposant à l’origine sur des considérations industrielles ou commerciales. Mais les pouvoirs publics ont introduit des éléments qui pervertissent la rationalité du choix d’implantation, notamment des incitations fiscales. Par ailleurs, des contraintes (environnementales, d’urbanisme) réduisent voire suppriment le désir d’implantation. Celle-ci doit constamment concilier pouvoir public de volonté et pouvoir privé de volonté.

(Coll. C.E.R.J.D.A, 18 euros, 184 p., septembre 2013) EAN : 9782343007557
EAN PDF : 9782336322308  EAN ePUB : 9782336672397

PACIFIQUE DE PROVINS ET MAURILE DE SAINT-MICHEL
Missionnaires capucins et carmes aux Antilles
Julia DAVID, Bernard Grunberg, ROMAIN ZERBIB
Carmes et capucins ont participé aux premières étapes de la colonisation française des Petites Antilles. Seuls deux d’entre eux nous ont laissé un témoignage de leur mission et de leurs actions : Pacifique de Provins (1588-1648) et Maurile de Saint Michel (1615-1659).

(Coll. Corpus Antilles/Sciences sur les Indiens de la Caraïbe, 38,5 euros, 390 p.,

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Sur un air de KwaZulu-Natal

La programmation musicale sud-africaine du Festival d’Automne s’est ouverte en beauté mardi, au son de deux fascinantes chorales zouloues originaires du KwaZulu-Natal. 

KwaZulu-NatalA l’est de l’Afrique du Sud, le KwaZulu-Natal porte une longue histoire qui, dès le XVI° siècle, croise la route de navigateurs et naufragés portugais, et bien sûr celle du royaume Zoulou qui rayonna sur  toute l’Afrique australe au XIX° siècle. Devenu un « bantoustan », sorte de prison géante réservée aux ethnies noires au temps de l’Apartheid,  ce territoire est celui où se sont constituées deux des chorales qui ont assuré la première, cette semaine, du Festival d’Automne 2013, dont les programmations musiques et danses sont largement consacrées à l’Afrique du Sud.
White Birds à petits pas

L’ensemble Mpumalanga White Birds est constitué de treize hommes tous affublés de costards sombres, gilets rouges brillants et gants blancs. Ils chantent sous la direction de Mlungisi Ngubo, leader vêtu de blanc. L’image de leur apparition à petit pas est immédiatement entraînante, séduisante. Le terme « isicathamiya », qui désigne le genre vocal qu’ils pratiquent et qui s’est imposé dans les mines du Gauteng voici un peu plus d’un siècle, signifie d’ailleurs « marcher doucement, avancer sur la pointe des pieds », rapport à une époque où les chants et danses des mineurs ne devaient pas verser dans le tapage ni déranger les patrons.

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Quand des députés de la République légitiment le permis de tuer

—Par Yann GALUT, député PS du Cher, fondateur et porte-parole de la Gauche forte; Patricia SCHILLINGER, sénatrice du Haut-Rhin, fondatrice et porte-parole de la Gauche forte; Mehdi Thomas ALLAL, délégué général de la Gauche forte.—

permis_de_tuerDes responsables de la Gauche forte dénoncent la virulence des attaques dont les institutions garantes du respect de l’ordre font l’objet.

«L’affaire du bijoutier de Nice» en dit long sur l’état de notre société et les comportements inacceptables de l’UMP «buissonnisée».

Un fait divers devenu viral

Le fait divers dramatique occupe ainsi la première place dès le soir du 11 septembre, avec des reportages sur toutes les chaînes nationales et d’information continue, un duplex organisé devant le commissariat, un microtrottoir où la colère des habitants est filmée, un sujet sur les braquages de bijouterie, une reconstitution en 3D de la scène du crime…

L’effet boule de neige est indéniable. La complexité de l’affaire n’a pas toujours été abordée les premiers jours, l’aspect émotionnel et le point de vue du bijoutier faisant l’objet d’une mise en valeur particulière : témoignages de bijoutiers braqués le jeudi, puis le vendredi soir — dont le trouble face à leur souvenir des faits ne pouvait que susciter l’empathie —, analyse des faibles «risques» de peines encourues par le bijoutier… Tout conduisait le téléspectateur à s’identifier à cet artisan, qui n’aurait fait que réagir légitimement à une agression très violente.

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Pour une stratégie de retrait

— Par Patrick Chamoiseau —

constructionsAu cours des quinze à vingt ans qui viennent, la planète terre aura bien entamé une nouvelle jeunesse.
Dans le renouvellement de cet écosystème, il est à craindre une montée plus ou moins considérable du niveau de la mer.
Quelle que serait l’ampleur du phénomène, il est inévitable que tout le littoral martiniquais se voit sérieusement avalé, creusé, – à tout le moins : très méchamment redessiné.

Or, 27 de nos 34 communes ont organisé leur centre, leur cœur, leur âme, sur la frange littorale, à quelques mètres des premières vagues.
Qu’en subsistera-t-il ?
Mystère.

A cela s’ajoutent l’actuelle lacune sismique et les bouleversements climatiques : cyclones, foudres, séismes et tsunamis…
Dans certaines conjonctions, la dévitalisation risque d’être totale.
Et donc : envisager les années qui viennent sans une stratégie de retrait constitue plus qu’une aberration.
Cela relève du crime.

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Les fantômes du Drakkar

— Par Benoît Hopquin —

le-drakkar

Cette scène est devenue le symbole du drame. Sous les décombres, Eric Mohamed s’accroche désespérément à la
main de son sauveur, Yves Verdier, un autre para français. Les deux hommes ne se reverront qu’une fois, au cours d’une cérémonie.<
| AFP / JAMAL FARHAT

UN HOMME NE PLEURE PAS. Quand ils avaient 20 ans, quand ils étaient dans les paras, ils croyaient à cette baliverne. Ils avaient ravalé leur chagrin, cadenassé leur douleur, tu leur détresse. Aujourd’hui, ils en ont 50 et se foutent bien du qu’en-dira-t-on. Ils savent que cette pudeur virile n’a fait que les détruire un peu plus, les ronger au plus profond, année après année. Alors, ils pleurent désormais. Ils chialent comme les gosses qu’ils étaient encore, ce 23 octobre 1983, à Beyrouth, quand l’immeuble Drakkar s’est effondré. Leurs copains sont morts. Eux s’en sont tirés, dans le sens où on les a sortis de là, blessés, miraculés, en tout cas vivants. Mais une partie d’eux-mêmes est restée là-bas, ensevelie sous les gravats, la plus belle peut-être : l’insouciance.

Ils venaient de milieux populaires, de petits patelins, de familles nombreuses souvent.

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Le théâtre privé retrouve de l’entrain

— Par Alain Beuve-Méry —theatre_placier

Tous les ans, comme ce 11 septembre, les trois coups de la rentrée des théâtres privés parisiens (non subventionnés) sont frappés rue Blanche, au Théâtre de Paris. Dans le hall aux murs rouges et colonnes en stuc blanc, tous les directeurs de salles, producteurs, tourneurs, acteurs, auteurs, attachés de presse se bousculent pour humer l’air de la rentrée. Directeur du Théâtre Edouard VII et président du Syndicat national des directeurs et tourneurs du théâtre privé (SNDTP), Bernard Murat est là pour présenter les évolutions.

En ligne de mire, cette année, le projet de loi d’orientation relatif à la création artistique, « vide dans sa partie consacrée à la préservation de la diversité culturelle » et ne comportant « aucune disposition censée mieux réguler l’activité d’entrepreneur de spectacles ». Les services de la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, sont invités à revoir leur copie.

Mais l’essentiel des propos ne se situe pas là. Après avoir connu une année noire en 2012, Bernard Murat constate depuis juin « un frémissement » de la fréquentation pour la cinquantaine de théâtres privés, adhérents du syndicat (L’Atelier, Théâtre Antoine, Comédie des Champs-Elysées, Folies-Bergère, Hébertot, Marigny, Michodière, Mogador, Saint-Georges, Poche-Montparnasse, Variétés, Béliers Parisiens, etc.).

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Héloïse Poli expose à la Galerie ODIS 7

heloise_poli_portrait— Dossier de presse —

Héloïse Poli, est actuellement étudiante aux Beaux-Arts en Martinique, elle entame sa troisième année en section graphisme. Entourée par l’Art depuis son enfance, elle baigne, manipule, s’essaie à tous les médiums : peinture, dessin, modelage, histoire de l’art.. Très vite passionnée, l’appareil photo s’incrit instinctivment dans son patrimoine intérieur. Ainsi il en devient un des médiums les plus important. C’est sans suivre de cours spécifique elle photographie naissent au grés de ses inspirations. De plus avec son cursus graphique, elle manipule le collage numérique en travaillant avec les logiciels et exclusivement ses photographies. Elle vit et travail en Martinique.
Elle expose aujourd’hui à la Galerie ODIS 7.
Son intention? Faire parcourir au spectateur une histoire, une curiosité, une envie de savoir, de comprendre, de se laisser aller, de guetter, de divaguer, de surprendre…

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« Le majordome » : un destin en marche

— Par Ysa de Saint-Auret—

le_majordomeA Madiana

Une fresque historique. Une biographie qui s’inspire du parcours d’un domestique noir au service de la Maison Blanche. Cet homme a vraiment existé ; Eugène Allen, (rebaptisé Cécil Gains dans le film) Devenu majordome dans les années 50,  sous sept présidents consécutifs, il a vécu au plus près les changements historiques des droits des noirs, témoin privilégié des bouleversements politiques  sur la violence du racisme qui est encore très répandue à l’époque.

On traverse  l’histoire de la ségrégation au fil de l’itinéraire de ce majordome. Lee Daniels narre l’évolution de la politique américaine et des relations entre les communautés, dans le regard de Cécil Gaines. L’assassinat du président Kennedy, Martin Luther King, Le mouvement des « Black Panthers ». La guerre du Viêt-Nam, le scandale du Watergate….L’élection du président Obama. La relation entre le majordome  et son fils ainé est l’occasion de stigmatiser le fossé des générations, particulièrement dans cette période enflammée. Le père est respectueux des institutions, et le fils est révolutionnaire. Deux modes d’action pour revendiquer la même chose : L’égalité entre les peuples.

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« Sois belle et plais-toi » : question existentielle … question essentielle

sois_belle_&_plais-toi-2Un zeste de mystère enveloppe cette exposition d’Hélène Raffestin.  Le thème abordé : « La Femme, moderne, indépendante, libre…de toutes contingences religieuses, libre de choisir sa vie, sa sexualité, sa carrière…. La femme libre est celle qui refuse tout dogme ou autorité pouvant l’empêcher d’être ce qu’elle désire être. »Ses collages hypnotiques promettent un choc visuel intense.

Sa démarche nait des convulsions d’une époque contrariée. «  Nous portons   presque tous en nous un échec initial » Plus une révolte intellectuelle, qu’un style. Cet instant arrêté par l’artiste, est celui de la création, celui qui précède la connaissance d’avant toute idéologie et de toute soumission. Son œuvre accomplit le voyage intérieur qui la rend a une virginité d’avant la naissance. 

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Haïti cherche désespérément 20 milliards de dollars d’investissements

—Par Le Monde.fr avec AFP —
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Plus de trois ans après le violent tremblement de terre qui a détruit Haïti, faisant plus de deux cent cinquante mille morts, les dirigeants haïtiens cherchent un peu plus de 20 milliards de dollars pour relever le pays de la terrible catastrophe.

« Selon nos calculs, le pays a besoin de 20 milliards de dollars d’investissements directs pendant cinq à dix ans pour devenir un pays émergent », a estimé Grégory Mevs, l’un des plus grands entrepreneurs d’Haïti, à la tête du Conseil consultatif présidentiel sur le développement économique et l’investissement (CCPDEI), qu’il codirige avec l’ancien président états-unien Bill Clinton.

Haïti est le pays le plus pauvre du continent américain, avec un taux de chômage évalué à plus de 70 % de la population active, et où la majorité de la population vit avec moins de 1 dollar par jour. Au cours de l’année 2012, seulement 200 millions de dollars ont été investis dans le pays, selon le Centre pour la facilitation des investissements (CFI).

HAÏTI SOUFFRE DE SON IMAGE

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« Kamp », par Hotel Modern : des marionnettes pour montrer Auschwitz

— Par Fabienne Darge —

kampModelés dans l’argile, les visages des figurines s’inspirent du célèbre tableau de Munch, « Le Cri ».

Auschwitz en marionnettes ? La proposition peut légitimement susciter un certain sentiment d’incrédulité, voire de malaise. La compagnie néerlandaise Hotel Modern l’a osé, pourtant, en un spectacle extraordinaire et bouleversant, Kamp, créé à Rotterdam (Pays-Bas) en 2005 et qui, depuis, ne cesse de tourner dans toute l’Europe.

En France, on a pu le voir juste quelques soirs en 2006 à La Ferme du Buisson, à Noisiel (Seine-et-Marne), puis en 2008, à Malakoff (Hauts-de-Seine). Le revoilà au Centquatre, à Paris, où il fait l’ouverture de Temps d’images, le festival qui mêle arts de la scène, arts plastiques et visuels. Il lance une belle programmation placée sous le signe des relations entre l’indicible et les images, avec, notamment, la projection en avant-première du nouveau film du cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh, L’Image manquante (mercredi 18 septembre).

Kamp, c’est donc le camp d’Auschwitz reconstitué dans ses moindres détails, en une vaste maquette qui occupe l’espace de la scène. Les baraquements, la ligne de chemin de fer, les barbelés, le portail où s’affichaient les mots « Arbeit macht frei » (« Le travail rend libre »), et même les chambres à gaz et les fours crématoires.

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De la famille antillaise

« Quelques mots écrits  pour dire psy »

rhizome—Par Victor Lina—

Ayant fait le constat d’un échec de la recherche anthropologique à faire ressortir les éléments de structure ou de constance de la famille antillaise ou à pouvoir traduire ce qui en constitue l’essence, Jean BENOIST propose de s’en tenir au moins au seul élément fonctionnel suffisamment résistant aux variations, à savoir, la « maisonnée », notamment la maisonnée matrifocale comme unité corésidentielle. Si l’on entend la maisonnée comme le définit LEVI-STRAUSS c’est-à-dire une société à maisons selon le modèle médiéval du domaine et son château, on peut considérer ce qui se passe souvent sous nos latitudes, l’implantation de nouvelles maisons sur le terrain familial au bénéfice de descendants, comme pâle copie pouvant être comparable  à ce schéma.
De son côté, Fritz GRACCHUS philosophe guadeloupéen, décédé en 1979, avait posé radicalement la question de l’existence de la famille antillaise.
Il fait remarquer que « le sentiment de la famille et la découverte de l’enfant sont des acquisitions récentes n’atteignant que progressivement toutes les couches de la population européenne». Les définitions que l’on donne à la famille antique ou à la famille moderne en passant par la famille féodale diffèrent nettement par leur contenu.…

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De Schoelcher à Tombouctou

— Par Guy Flandrina —

schoelcher_larmeDans la nuit du 10 au 11 septembre 2013, la statue de Victor Schoelcher – réalisée depuis 1964 – située à l’entrée de la ville éponyme a été vandalisée. Dans l’oeuvre originale, Victor Schoelcher tenait, dans chacune de ses mains, des chaînes brisées, symbolisant la fin de l’esclavage. Il est debout sur un bas-relief comportant un extrait du décret d’abolition de l’esclavage : « Nulle terre française ne peut plus porter d’esclave » . Sur la statue qui vient d’être saccagée des inscriptions outrageantes et exprimant de l’intolérance sont tracées. Le ou les illuminés ou pseudo révolutionnaires savent-ils seulement que de leurs mains sacrilèges ils portent atteinte à l’oeuvre d’une grande artiste martiniquaise ?
Cette statue a été réalisée par Marie-Thérèse Julien-Lung-Fu, l’une des rares femmes à avoir, en son temps, été admise à l’école des Beaux-Arts à Paris. Femme poète, écrivain, conteur, sculpteur… viscéralement attachée à sa terre et à ses traditions, tout comme son ami l’artiste « Khoko » René-Corail. Ne nous a t-elle pas d’ailleurs légué les fameuses « Recettes de Da Elodie » ?

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