M' A

Brecht prend un coup de jeune

—Patrice Trapier —
la_bonne_ame_de_setchouanAvec l’adaptation de « La bonne âme de Se-Tchouan » de Bertolt Brecht par Jean Bellorini, on a tout pour être heureux.
Une troupe de comédiens qui jouent, chantent et se dépensent sans compter; trois excellents musiciens qui, à la manière de Kurt Weill, ponctuent, accompagnent et s’intègrent à la pièce; un texte aux innombrables échos contemporains; un dispositif scénique beau, puissant, multiple. Shen Té est prostituée dans la capitale du Se-Tchouan, c’est en partie la Chine, en partie l’occident, en partie hier (la pièce a été écrite entre 1938 et 1940), en partie aujourd’hui. Les textes de Bertolt Brecht ont valeur de fable.

Trois Dieux chez Brecht, un seul chez Bellorini incarné par Mel Hondo, la voix française d’Eddy Murphy et Morgan Freeman, cherche(nt) désespérément une bonne âme. Sera-ce Shen Té, malgré son métier de prostituée, malgré les embûches que vont lui tendre les pauvre qui l’entourent (il n’y a jamais d’angélisme chez Brecht, les lois qu’il dénonce s’appliquent à tous), ses ruses, son dédoublement avec le cousin Shui Ta. Karyll Elgrichi incarne ce double rôle avec force, tendresse, fragilité.

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Haïti, pays invité d’honneur du Salon du livre de Montréal

20 au 25 novembre 2013

Suite aux Rencontres québécoises tenues en Haïti du 1er au 8 mai 2013 à l’occasion des dix ans de Mémoire d’encrier, le Salon du livre de Montréal accueille Haïti comme pays invité d’honneur. Pour la présente édition, qui se déroule sous le thème «Une passerelle entre les cultures», Haïti déploie son imaginaire à la Place Bonaventure.En savoir plus

Pour l’occasion, des écrivains haïtiens sont parmi nous :Yanick Lahens, Kettly Mars, Emmelie Prophète, Laënnec Hurbon, James Noël, Jean-Robert Léonidas, Jean-Euphèle Milcé, Michel Soukar et Gary Victor.

Sont également présents des professionnels du livre: Monique Lafontant, librairie La Pléiade, Anaïse Chavenet, Communication Plus Distribution, Charles Tardieu, éditions Zémès. L’ancienne première ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis, figure emblématique du changement en Haïti et présidente de la Fondation Connaissance & Liberté (FOKAL), fait aussi partie de la délégation.

 

 

 

 

Voir la vidéo de Bonjour voisine.

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Christiane Taubira, la force du symbole

— Par Serge Letchimy —

taubira_n&bLes racistes ne s’y sont pas trompés : Christiane Taubira est de fait un symbole. Le propre des symboles est de capter les projections négatives, individuelles ou collectives, qui émergent des crises. Ce qui est injurié à travers elle ce sont les frustrations, douleurs, souffrances et impossibles, que la situation économique, sociale et sociétale, suscite en France. Cette réception est d’autant plus forte que ce symbole identifié par ces esprits malades se trouve au cœur de l’allégorie républicaine : la Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, garante des libertés, de la fraternité et de l’égalité pour tous, se trouve porteuse d’une différence visible. Dans une communauté traditionnelle, mono ethnique, mono religieuse, mono historique, le symbole concentre, rassure, exclue la différence. Ici, cet inattendu symbole proclame une constellation de différences : femme, noire, venue d’une périphérie, esprit rebelle, identité créole, mentalité progressiste, ouverte aux transformations du monde… Le symbole soudain bouscule, proclame une impérieuse diversité : les racistes n’en peuvent plus.

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Doris Lessing, une romancière engagée

Le Prix Nobel 2007 est décédée à l’âge de 94 ans. Militante féministe, anticolonialiste et anti-apartheid, elle avait traité les réalités africaines au travers de romans autobiographiques.

doris_lessing— Par Bruno Corty —

Elle était née sous le nom de Doris May Tayler, le 22 octobre 1919, dans l’ancienne Perse devenue Iran. Ses parents, Alfred Cook Tayler et Emily Maude McVeagh, étaient deux victimes de la Grande Guerre. Lui, ancien capitaine dans l’armée britannique, avait laissé une jambe au cours des combats. Elle, avait perdu son grand amour au cours du même conflit. C’est en soignant le soldat Tayler que cette infirmière d’origine irlando-écossaise vit son destin basculer. Deux ans après sa naissance, Doris eut un petit frère, Harry. La famille s’installa à Téhéran où le père travaillait pour la Banque impériale de Perse. «J’étais une enfant très perturbée, ultrasensible, confessera-t-elle plus tard. J’aurais pu dire que c’était parce que ma mère aimait mon frère et pas moi, mais c’est tellement ­banal. Je pense que mon mal-être tenait davantage du discours répétitif de mon père sur la guerre.» La romancière ­racontera la vie de ses parents en 2008 dans Alfred et Emily (Flammarion).

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Femi Kuti :  » L’afro-beat, une musique faite pour s’élever spirituellement et pour danser »

INTERVIEW – Femi Kuti, le fils du père de l’Afro-Beat, sort un nouvel album. Rencontre.
—Par Eric Mandel —
femi_kutiAppartenir à la caste des « Fils de… » peut se révéler un cadeau empoisonné, un privilège et une malédiction. Comment perpétuer l’héritage d’un paternel héroïque, tout en affirmant sa propre identité, sans sombrer dans le mimétisme? Femi Anikulapo Kuti le sait trop bien. Il est le fils d’une légende: Fela, le génial inventeur de l’afro-beat nigérian, cette musique de transe née au début des années 70 de la fusion entre musiques africaines (high-life, tradition yoruba) et musiques afro-américaines (jazz, funk)… Un personnage charismatique, parfois controversé, mais unanimement salué comme le champion du petit peuple et la bête noire des militaires qui se sont succédé à la tête du Nigéria depuis l’indépendance du pays, jusqu’en 1999. A sa façon, Femi a su affirmer sa marque sous l’ombre tutélaire de son illustre paternel, explorant des pistes plus personnelles pour s’affranchir de l’orthodoxie afro-beat, sans jamais trahir son essence. Interview à l’occasion de la sortie de son nouvel album ; No Place for my dream.

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UAG : « Vive la crise si elle permet d’aller plus loin »

—Par Gilbert Pago—

uagJe suis abasourdi par les décisions catastrophiques du gouvernement, prises de manière cavalière :
— Aucune volonté de rechercher l’apaisement dans ce conflit et le dialogue entre les interlocuteurs,
— Mise à l’écart brutale de la gouvernance de l’UAG en Guyane,
— Désaveu et contournement de la présidente de l’U.A.G,
— Nomination d’une administratrice provisoire membre de ces groupes de recherche en Guyane indifférents (quand pour le moins, ils ne sont pas hostiles) à l’U.A.G,
— Mesures prises sous la coupe de Taubira et probablement de Lurel.
— Consultation seulement après les faits, de la direction de l’U.A.G, des parlementaires des deux îles et des conseils régionaux de Guadeloupe et Martinique
— Mesures qui loin de calmer les choses ne vont qu’amplifier la division entre Guadeloupéens, Martiniquais et Guyanais sous l’œil goguenard et condescendant des quelques uns de « nos observateurs ».
La crise dans l’U.A.G couvait, elle a éclaté et quoique trop tardivement il fallait réagir en positif aux réclamations guyanaises !

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Allen Iverson, symbole de la condition des basketteurs noirs de NBA

— Par Rue 89 Sports —

allen_iversonAllen Iverson, joueur le plus spectaculaire de la NBA il y a une dizaine d’années, a pris sa retraite dans l’anonymat. Le sport spectacle n’a pas aidé cet individu fragile à sortir de sa condition précaire
Allen Iverson, star de la NBA au tournant du millénaire – MVP en 2001 –, a annoncé le 1er novembre l’arrêt de sa carrière de basketteur. Si l’on s’y intéresse ici, ce n’est pas seulement parce qu’il a été le plus spectaculaire de sa génération, le trait d’union entre les ères Jordan et Bryant.

Iverson a eu durant ses 14 années sur les parquets de la NBA l’image d’un enfant terrible. Présenté très jeune comme une future icône, sa carrière a été bien moins riche en succès – une présence en finale NBA – que prévue. Il a aussi connu toutes sorte de déboires judiciaires et financiers. Comment, un individu promis à une carrière exceptionnelle en vient-il à se perdre, se mettre en danger pour finalement annoncer sa retraite dans un relatif anonymat ?

Allen Iverson a grandi dans en Virginie, ancien Etat sudiste, où les séquelles de la ségrégation raciale sont encore très présentes.

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Violences envers les femmes : encore et toujours d’actualité

— Par l’Union des Femmes de Martinique —

violences_conjugalesL’actualité martiniquaise et régionale de ces derniers jours a été abondante en faits de violences envers les femmes : Viol par des ex-compagnons, viol avec objet sur une fillette, séquestrations et violences sur une jeune femme,… jusqu’au meurtre d’une femme guadeloupéenne par son ex-compagnon en France (du fait de la condamnation du meurtrier).

Tous ces drames sont relatés dans des rubriques de faits divers/justice, et vécus par beaucoup comme une banalité, trop souvent tolérés et considérés comme acceptable. Mais Ils sont la face émergée d’un iceberg, sur lequel nous vivons tous les jours. Une réalité qui touche de nombreuses femmes, beaucoup plus qu’on ne soupçonne, ou qu’on ne veut bien se donner la peine de voir.

Oui, les violences envers les femmes continuent et sont importantes.
L’enquête « genre et violences intrafamiliales en Martinique » réalisée en 2008 révélait des chiffres édifiants, et spécifiques aux femmes :

7,3% des femmes déclaraient des attouchements et 8% des viols ou tentatives de viol survenus avant leurs 18 ans,

30% des femmes ayant des relations conjugales avaient déclaré plusieurs atteintes, répétées ou jugées graves dans les 12 mois précédant l’enquête de la part de leur partenaire ou ex partenaire.

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« La voix humaine »: d’une distanciation l’autre

 

— Par Roland Sabra —

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« C’est l’extrême sensibilité qui fait les médiocres acteurs; c’est la sensibilité médiocre qui fait la multitude des mauvais acteurs; et c’est le manque absolu de sensibilité qui prépare les acteurs sublimes. » (Diderot, Paradoxe sur le comédien (1773-1780))

A qui se demanderait quelle mouche a donc piqué Michèle Césaire pour nous présenter au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France, les 14, 15 et 16 novembre 2013, au beau milieu d’une programmation essentiellement consacrée cette année à Bertholt Brecht une pièce de Jean Cocteau, on aurait beau jeu de répondre que si 2013 est l’année ou l’on commémore le centenaire de la naissance d’Aimé Césaire et d’Albert Camus, elle est aussi l’année du tricentenaire de la naissance de Denis Diderot. Si vous n’êtes pas plus avancé dans l’interrogation, si vous vous étonnez du rapprochement entre l’encyclopédiste du dix-huitième siècle, emprisonné pour avoir affronter les pouvoirs institués de son époque et le poète un tantinet mondain soupçonné de collaboration avec les troupes allemandes durant la Seconde guerre Mondiale c’est que vous n’avez pas vu la performance de Nicole Dogué dans « La voix humaine » mise en scène par Marja-Leena Junker.

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Patrick Chamoiseau : « Les racistes n’ont plus de refuge »

christiane_taubiraLa ministre de la justice, Christiane Taubira, a été victime d’insultes racistes à répétitions. Ces attaques n’ont pas suscité, dans un premier temps, d’émotion particulière dans la classe politique. Assiste-t-on à une libération et une banalisation de la parole discriminatoire ? L’écrivain Patrick Chamoiseau, prix Goncourt 1992, s’inquiète de cette prégnance du discours d’extrême-droite. Mais le Martiniquais voit également dans cette outrance verbale, cet accès réactionnaire une raison d’espérer.

La ministre de la justice, Christiane Taubira, provoque dans une partie de l’opinion publique une violence qui dépasse le cadre de ses idées politiques ou la simple opposition aux réformes qu’elle porte. Pourquoi ?

Christiane Taubira est une belle figure progressiste qui s’est retrouvée au cœur d’évolutions mémorielles ou sociétales majeures telles que la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité, le mariage pour tous, ou alors les mutations de l’idée d’emprisonnement et de sanction. Ce sont des domaines qui heurtent des sensibilités effrayées par les complexifications en cours dans nos imaginaires. Nous sommes désormais des sociétés d’individus forcés de déterminer leur échelle de principes en relation ouverte avec les autres individus, de manière autonome, singulière, sans le diktat d’une quelconque communauté.

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« Radiolaires » : « Les nuits Césaire » à Saint-Pierre et aux Trois-Ilets

 radiolairesles 23 et 24 novembre 2013

Radiolaires est un duo dans lequel Isabelle Fruleux interprète la poésie d’Aimé Césaire avec le pianiste Alain Jean-Marie.

 Venue du théâtre avec une formation de danseuse,Isabelle Fruleurx est sensible à ce qui lie ces deux expressions : Elle écrit sur son blog :

Mes prédécesseurs du spoken word l’ont bien compris, la poésie est la partition idéale à faire résonner, mais à incarner aussi, dans le sens charnel du terme.

 

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Le racisme est le propre de l’homme

— Par Tahar Ben Jelloun (écrivain) —

homme_dragonLe racisme est le propre de l’homme. C’est ainsi, il vaut mieux le savoir et faire en sorte qu’il ne progresse pas et qu’il soit combattu par la loi. Mais cela ne suffit pas. Il faut éduquer, démonter ses mécanismes, démontrer l’absurdité de ses bases et rester vigilant.

La société française est perçue ces derniers temps comme lieu d’un racisme virulent, mais au fond elle n’est pas plus raciste qu’une autre. Le rejet de l’étranger, du différent, de celui qui est considéré comme une menace pour la sécurité est un réflexe universel et n’épargne aucune société.

Le racisme peut dans certains cas se focaliser sur une communauté, mais cela ne veut pas dire qu’il ménage les autres. Autrement dit il n’y a pas de discrimination dans l’exercice de la haine. Tout le monde y passe.

Ainsi quand en France des voix se sont élevées pour évoquer  » un racisme anti-blancs « , j’aurais aimé les rassurer : quand on est rongé par le racisme, on n’aime personne. Une fois c’est le juif qu’on persécute, une autre c’est le Noir, une autre c’est l’Arabe et selon l’époque et le lieu où l’on se trouve c’est aussi le blanc qui est visé.

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UAG : sommes-nous toujours dans un état de droit ?

uagMembres de la communauté de l’Université des Antilles et de la Guyane, nous sommes absolument indignés du pilotage de la crise de Guyane par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
La présidente de l’Université vous ayant alerté dans un courrier officiel du jeudi 31 octobre, courrier relayé par la motion de la Conférence des Présidents d’Université du 7 novembre, sur la manière dont cette crise était gérée, sans aucune concertation avec la présidente et, plus largement, la gouvernance (instances consultatives et décisionnelles), nous revenons vers vous pour vous indiquer que la situation s’est encore aggravée.
Depuis le début de cette crise en Guyane, la ministre s’est substituée à la présidente de l’Université, sans même l’informer des mesures qu’elle entendait prendre.

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Instrumentaliser les enfants, c’est mettre en péril leurs droits

— Par Sophie Elizéon, déléguée interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’Outre-mer —

marionnettesA quelques jours du 20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant, il me parait opportun de rappeler les valeurs qui ont poussé la France à ratifier la convention internationale des droits de l’enfant moins d’un an après son adoption par l’ONU en 1989.
Ces valeurs humanistes se retrouvent dans les droits fondamentaux qui sont reconnus aux enfants du fait de leur manque de maturité physique et intellectuelle, et que les adultes se doivent de garantir. Dès lors, le rôle des adultes et des autorités est de protéger les enfants tant sur le plan sanitaire que social et juridique afin de préserver leurs droits à : la survie ; un développement dans toute la mesure du possible ; être protégé contre les influences nocives, les mauvais traitements et l’exploitation ; participer à part entière à la vie familiale, culturelle et sociale. Comment alors ne pas être scandalisé et alarmé par le triste spectacle d’enfants mis sur le devant de la scène par leurs parents pour insulter une ministre ?

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« Pour une critique d’art engagée » de Dominique Berthet

 — Par Pierre Juhasz—

Présentation de l’ouvrage de Dominique Berthet : « Pour une critique d’art engagée » Paris, L’Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », 2013

 berthet_pour_une_critique_eComme l’indique le titre, l’ouvrage porte sur la critique d’art, plus précisément, sur la nature de l’engagement du critique d’art. Dominique Berthet y questionne « la relation particulière qu’entretient celui qui projette de parler d’une œuvre avec l’œuvre elle-même (…). Qui est le critique ? Quelle est la nature de sa relation avec l’œuvre ? Quelle est l’utilité de la critique ? Quel est le projet de la critique ? Quelle est sa méthode ? Quel discours développe-t-il ? Qu’advient-il de l’œuvre ? »1.

 Cette constellation de questions en convoque une autre : « Qu’en est-il du discours critique ? En quoi consiste le fait d’écrire sur une œuvre ? Comment analyser une œuvre ? Que dire d’une œuvre et comment le dire ? »2.

 C’est là qu’apparaît une hypothèse pour l’auteur : l’idée que « le discours critique prend place lui aussi dans un processus créateur »3.

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Couches de Bébé, écologie et libération des femmes

culture_egaliteL’écologie est un mouvement d’idées qui, comme l’indique l’étymologie du mot  (grec oïkos : maison), considère que la Terre est notre maison, que nous devons en prendre soin, gérer au mieux ses ressources et son espace – non extensibles. Cela est encore plus vrai, bien entendu, d’une petite île comme la nôtre.
Aussi, les initiatives pédagogiques se multiplient-elles ici ou là. Par exemple, le numéro du mardi 22 octobre 2013 de France-Antilles rendait compte d’un grand « vide-greniers écologique » organisé le samedi précédent par la CACEM et son comité des œuvres sociales (COSCA).
Les consommateurs et les consommatrices étaient donc invité-e-s à « vider leur grenier pour ne pas remplir leur poubelle » et « les mamans », sommées de « mettre la main à la pâte (!) avec les couches jetables. » !

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M comme Marronnage : éloge de l’indocilité

— Par Dénètem Touam Bona —

 m_marronnageSi vous désirez vraiment savoir ce qu’est le marronnage, ne cherchez pas dans un dictionnaire. Contentez-vous d’ouvrir grand les yeux et les oreilles. Car les « nègres marrons » ne sont pas enterrés dans les livres d’histoire, ils continuent à vivre parmi nous ; à peine perceptibles puisqu’ils ne persistent dans l’être qu’en disparaissant. Dans M Marronnage, court-métrage sélectionné au Short Film Corner du dernier festival de Cannes, Patrice Le Namouric tente de capter la course furtive de ces fugitifs. Filmés au plus près, les corps des acteurs – par la virtuosité de leurs gestes et mouvements – s’épurent, s’effacent, se virtualisent. En l’espace de 18 minutes, ce « film-manifeste » développe une conception inédite du marronnage où les esclaves évadés, dans un monde totalitaire post-apocalyptique, se font ninjas et combattants de la liberté. Cette expérience cinématographique nous donne l’occasion de revenir sur la portée historique et utopique des évasions et sécessions d’esclaves.

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Camus/Césaire : le centenaire. [Colloque international]

13,14,15 novembre 2013  ATRIUM Salle Frantz Fanon  Fort-de-France, Martinique

camus_cesaireCe colloque international qui se tient à Fort-de-France du 13 au 15 novembre 2013, à l’instigation de l’Association mélanges Caraïbes, a pour objet une approche comparatiste de la notion de révolte chez Albert Camus et Aimé Césaire, ces deux grandes figures des lettres françaises du XXe siècle.
[ArgumentAire ]
“Qu’est-ce qu’un homme révolté ?” Pour Albert Camus : “Un homme qui dit non. Mais s’il refuse, il ne renonce pas : c’est aussi un homme qui dit oui, dès son premier mouvement. Un esclave qui a reçu des ordres toute sa vie, juge sou­dain inacceptable un nouveau commandement.” Pour Aimé Césaire, le Nègre fondamental, la révolte porte un nom : La négritude. “La Négritude résulte d’une attitude active et offensive de l’esprit. Elle est sursaut, et sursaut de dignité. Elle est refus, je veux dire refus de l’oppression. Elle est combat, c’est-à-dire, combat contre l’inégalité. Elle est (…) révolte contre (…) le réductionnisme européen.” Chez l’un comme chez l’autre, la révolte est donc un thème central ; elle est toute lucidité, toute exigence, elle doit être maintenue contre ce monde déraisonnable et la condition qui est faite à l’homme.

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Vision orwellienne

— Par François Taillandier —
pub_cibleUn texte de l’écrivain allemand Hans Magnus Enzensberger, intitulé le Terrorisme publicitaire, a été récemment publié par le Monde (1). Il s’agit d’un large panorama qui commence avec la bonne vieille « réclame » d’antan (née au cours du XIXe siècle) et s’achève avec les stratégies publicitaires les plus invisibles et les plus affûtées de l’Internet et des réseaux sociaux. Ce n’est pas une simple tribune, c’est un texte magnifique, une vision orwellienne. Je citerai quelques lignes qui me semblent cerner de façon décisive l’empire de la pub : « Ce que cela implique comme conséquences politiques et sociopsychologiques n’a été jusqu’à présent qu’insuffisamment exploré. Une armée d’universitaires-consultants, de sociologues et de spécialistes en études de marché, qui se mit au service des industries concernées, s’est chargée de ne pas le faire. Dans une économie de la captation de l’attention, il ne doit qu’en tout dernier lieu être question d’élucider le monde dans lequel on vit. » Ce qui est important est l’affirmation « s’est chargée de ne pas le faire ». La méconnaissance confiée aux experts… et confortablement rémunérée !

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Typhon, ouragan ou cyclone ?

— Par AFP —
cyclonesTyphons, ouragans et cyclones sont un même phénomène météo désignant la plus violente manifestation des dépressions tropicales, capable de dégager une puissance équivalente à dix fois la bombe d’Hiroshima.

Le typhon qui s’est abattu sur les Philippines, où les autorités évoquent plus de 10.000 morts et 2.000 disparus, est le mot asiatique pour un phénomène qualifié d’ouragan dans les Caraïbes et de cyclone dans les régions tropicales.

Les cyclones, terme générique pour ces phénomènes tourbillonnaires, sont mesurés par l’échelle de Saffir-Simpson en 5 catégories selon la force des vents maximum et l’ampleur des dégâts potentiels.

Le super typhon Haiyan est un typhon de catégorie 5, la plus élevée, avec des vents maximum estimés à 315 km/h et des rafales atteignant 380 km/h selon l’agence météo japonaise et le centre américain inter-armes de prévision des cyclones tropicaux.

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Baryshnikov, clown blanc pour Bob Wilson

— Par Barbara Théate —

the_old_womanAux côtés de Willem Dafoe, l’ex-star de la danse joue l’absurde dans une farce surréaliste du metteur en scène américain.

On les croirait sortis d’un film de Buster Keaton ou échappés d’un cirque. Le visage blanc, serrés dans des costumes noirs aux pantalons trop courts, une mèche de cheveux dressée sur le côté de la tête, deux Zébulon sautillants se livrent à un drôle de numéro entre danse, théâtre et mime, né de l’imagination débridée du metteur en scène Bob Wilson. Tels des jumeaux infernaux, Willem Dafoe et Mikhaïl Baryshnikov s’affrontent à coups d’onomatopées hilarantes en équilibre sur un trapèze, se baladant au milieu d’une forêt d’arbres en carton, valsant parmi des installations lumineuses.

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Chère Christiane Taubira,

—Par Christine ANGOT Ecrivaine —

christiane_taubiraJe viens de lire votre interview dans Libération (du 06 novembre), tout ce que vous dites est vrai, juste, ce n’est pas de ça que je veux parler, je veux vous parler de la fin de votre interview, on vous demande : «Avez-vous été déçue par la faiblesse des réactions qui ont suivi les attaques dont vous avez été victime ?» Entre crochets, il y a d’abord écrit : «soupir». Vous poussez donc un soupir puis vous répondez. Vous parlez des messages de soutien qui vous ont été adressés à titre personnel, vous expliquez que c’est gentil mais que ce n’est pas le propos, et vous avez raison. Vous parlez de l’analyse de l’historien Pascal Blanchard, que vous dites juste mais qui n’est pas une alerte, et vous avez aussi raison. Vous dites que des consciences françaises pourraient dire que les injures racistes dont vous avez fait l’objet ne sont pas périphériques mais sont «une alarme», ne sont plus un signe mais une alarme, un signal d’alarme, dites-vous, car quelque chose dans notre société se «délabre», c’est votre mot, se dégrade, fout le camp, pourrit, est sale, est crade, est dégueulasse, est nul, est fini, est foutu, et vous avez raison.

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L’ex-otageThierry Dol sort de son silence en Martinique

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L’ex-otage au Sahel, « éprouvé et fatigué », a remercié les habitants de la Martinique pour leur soutien.

L’ex-otage au Sahel Thierry Dol est arrivé vendredi accompagné de ses parents Mari-Jo et Alex vers 16 h 53 en Martinique depuis la métropole, où il a pris la parole pour la première fois depuis sa libération, afin de remercier les habitants de l’île pour leur soutien.

Un dispositif de sécurité conséquent avait été mis en place afin que l’ex-otage puisse quitter l’avion en toute quiétude pour rejoindre un salon privé aménagé dans des locaux jouxtant la piste d’atterrissage.

Souriant et détendu, l’homme au physique de déménageur, vêtu d’une chemise marron à manches longues, s’est aussitôt fendu d’une déclaration à la presse : « Je viens remercier le peuple qui a manifesté pour encourager le gouvernement à nous sortir du Mali, tout simplement. Je suis éprouvé et fatigué », a-t-il dit au micro d’un journaliste de Radio Caraïbes International.
Les premiers mots pour ses « compatriotes, amis et famille »

Thierry Dol a poursuivi en glissant quelques mots en créole. Après avoir répondu aux questions des journalistes, notamment sur ses conditions de détention, il a tenu à lire un texte qu’il avait soigneusement rédigé au préalable.

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« Gravity » : what a pity ou le vide sidéral

—Par M’A —

gravity

A Madiana

« Le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, est novice en matière d’expédition spatiale. Lors de son premier voyage, elle accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’ils effectuent une banale sortie dans l’espace, des débris en orbite s’abattent sur leur navette. Ils se retrouvent seuls dans l’espace, à 600 kilomètres de la Terre. Alors que leurs chances de survie sont minimes, ils doivent faire preuve de beaucoup de sang-froid et d’entraide pour tenter de rejoindre le sol. Perdus dans cet univers infini, ils essaient de gérer des réserves d’oxygène qui diminuent peu à peu. Bientôt, une seconde vague de débris met leur vie en danger… » Tel est le synopsis de Gravity, un phénoménal succès planétaire avec un scénario d’une pauvreté confondante pour ne pas dire d’une nullité ou d’un vide sidéral effayant. Le plus incroyable est de lire sous la plume de quelques-uns qu’il s’agirait là du plus grand film de science fiction depuis « 2001, l’odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick ! Il faut pour cela avoir oublié les débats intenses suscités par l’oeuvre de Kubrick il y a 45 ans, oublié la réponse, cinq ans après d’Andreï Tarkovski, avec « Solaris », adaptation du roman de de Stanislas Lem, reprise par Steven Soderberg en 2002.

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Marine Lepen non grata !

Déclaration d’une cinquantaine de personnes opposées au F.N. et à la venue annoncée de Marine Lepen Aux Antilles. L’éventail des sensibilités représentées est assez large même si les signataires n’engagent pas forcément leurs organisations par leurs signatures. La montée dans certains pays de mouvements néonazis et le scandale de la volonté de « dénaturaliser » de dizaines de milliers de Dominicain-e-s d’ascendance haïtienne donnent une importance particulière à toute expression antiraciste , antifasciste, anti xénophobe.

peste_blondeCette fois, la rejeton Le Pen n’a pas choisi la méthode discrète. Confortée par une atmosphère nauséabonde de montée des groupes néo-nazis dans divers pays euro péens, elle annonce urbi et orbi qu’elle visitera les colonies avant la fin de l’année.
Elle pousse la provocation jusqu’à prétendre que les problèmes des Le Pen avec nous seraient de l’histoire ancienne à ranger dans les souvenirs désuets .
Nous, soussigné-e-s, répondons au contraire que tout dans le contexte prouve la malfai¬sance des thèses et des pratiques développées par les groupes d’extrême droite : aux assassinats odieux de Grèce s’ajoutent ceux de Paris ou d’ailleurs. (Suite au verso)
Aux propos racistes de telle lepéniste même désavouée pour outrance maladroite, s’ajou¬tent les dérives des personnages contaminés par la vague bleu marine.

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