M' A

Un monde à venir.

— Par Françoise Vergès—

drapeau_reunionSuffit-il d’un drapeau pour ancrer le sentiment d’appartenance à une terre, ses langues, ses croyances, ses musiques, ses cultures, ses combats ? Pour que ce sentiment d’appartenance se traduise par le désir d’en faire une terre où il fasse bon habiter ? En faire une terre à protéger, à défendre, à cultiver, à valoriser ?

Une installation sur le phare de Sainte-Suzanne se veut porteuse de cette possibilité. Revêtu des couleurs du drapeau réunionnais et des couleurs de la République, le phare se ferait le messager d’une société dont la pluralité a été forgée dans les conflits, les tensions, les inégalités et c’est justement pour cela que sa pluralité est une richesse. Un phare ? Oui, car il est dans cet espace charnière, l’espace du rivage par où l’étranger à l’île débarque et jette son premier regard sur cette terre qui deviendra la sienne. Car tous lui furent étrangers. C’est cela sa force, d’avoir été peuplée de femmes et d’hommes venus de civilisations différentes et qui ont su trouver ce qui pouvait les réunir, l’amour de cette terre, de la langue qui s’y est forgée, des cultures et des mémoires vivantes qui l’habitent.

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« Florebo quocumque ferar », ou l’importance de l’analyse des symboles

— parGilles GAUVIN, Docteur en histoire contemporaine—

drapeau_reunionEn 1925, le gouverneur Merwart créait un blason pour La Réunion qui, jusqu’au début des années 1980, figurait sur des ouvrages, des cartes postales ou était même utilisé comme fanion par certains clubs sportifs. Il était surmonté de la devise de la Compagnie des Indes, à qui la mise en valeur économique de l’île avait été octroyée par le roi de France : « Je fleurirai partout où je serai portée ». Phrase magnifique par son sens, si l’on songe à la symbolique qu’elle peut constituer aujourd’hui pour toute la communauté réunionnaise disséminée sur la planète, mais phrase terrible lorsqu’on sait à quoi fut associée cette Compagnie qui participa à une mondialisation économique écrasant les individus, esclaves ou colons, pour des objectifs guidés par l’intérêt d’une exploitation commerciale au profit de quelques-uns. Et pourtant cette phrase fait partie de l’histoire de la construction de l’identité réunionnaise. Dans Marianne, à la fois symbole de la République et figure du marronnage, Davy Sicard a magnifiquement chanté ce double visage de notre histoire qu’il nous faut assumer et à partir duquel nous pouvons sans peur nous ouvrir au monde.

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Y a-t-il un jazz cubain ?

 — Lino Betancourt Molina —

jazzmenLa ville de La Havane est le siège du Festival Jazz Plaza depuis 29 ans, là se donnent rendez-vous des jazzistes cubains et d’autres pays. Le festival est appelé ainsi car le premier de ces événements a eu lieu dans la Maison de la Culture de la municipalité havanaise Plaza de la Révolución. La maison de la rue Calzada et 8, dans le quartier El Vedado, était occupée anciennement par la Société Lyceum Tennis Club, ensuite, en 1968, elle a accueilli le Centre d´Information et des Études de la Culture, où les mardis, dans la soirée, le spécialiste Horacio Hernández, une autorité du jazz, offrait des conférences avec des enregistrements d´artistes du monde de ce genre. Ces réunions des passionnés de cette musique  ont entraîné que le premier festival de jazz ait lieu dans cet endroit en 1979, présidé par le talentueux Bobby Carcassés, qui cette année est encore une fois à la tête de l´organisation de l´événement.

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Plaidoyer pour les sages-femmes !

— Gracienne LAURENCE —
sage-femme-2Trop longtemps silencieuses !
Bonnes filles, obéissantes, patientes à l’infini, les sages-femmes ont jusqu’à ce jour accepté avec une satisfaction contrainte un strapontin dans la hiérarchie médicale, bien évidemment loin derrière les médecins, les dentistes et les pharmaciens. Ont-elles jamais été admises dans ce monde élitiste (moins actuellement, démocratie oblige) fait de corporations jalouses de leur statut et de leur pouvoir ? Rien n’est moins sûr !
Pendant longtemps, cette profession dont l’origine se confond avec la nuit des temps a été pratiquée essentiellement par des femmes, appelées ventrières. En ces temps là, les filles n’allaient guère à l’école. Certes elles n’étaient pas alphabétisées, mais elles n’étaient pas pour autant dénuées d’intelligence. C’est pourquoi le temps passant, elles vont concevoir un art de l’accouchement qui se transmettra oralement de mère en fille, de génération en génération et ceci pendant des temps immémoriaux.

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Césaire, Lam, Picasso, « Nous nous sommes trouvés »

 Se tient à la Fondation Clément au François, sans doute la plus belle exposition jamais organisée en Martinique.

expo_cesaire_lam_picasso  — par Roland Sabra —

 Fin avril 1941 le vapeur Capitaine Paul Lemerle arrive enfin dans la baie de Fort-de-France un mois après son départ de Marseille avec à son bord trois cents cinquante intellectuels européens pourchassés par le nazisme triomphant. Le bateau a vingt ans d’âge, poussif il est au deux tiers de sa vie. Il ne dispose que de sept couchettes réparties entre deux cabines. Les passagers, s’entassent dans les cales sans air ni lumière sur des lits de fortune, ou ce qui en tient lieu, des grabats plutôt. Qui y-a-t-il parmi cette « racaille » selon les termes employés par la police »collaborationniste » de Marseille ? André Breton, Claude Levi-Strauss, Victor Serge, Anna Seghers, Wifredo Lam, des artistes, des savants, des communistes, des juifs, des anarchistes, des républicains espagnols. Une fondation étasunienne l’ »Emergency Rescue Committee » (ERC) est chargée par son gouvernement de sauver les personnalités intellectuelles menacées par l’hitlérisme qui en échange accepteront d’offrir à la grande Amérique le service de leur savoir.

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Et si Joséphine Baker entrait au Panthéon ?

—Par Régis Debray (Ecrivain et philosophe) —

baker_josephC’est toujours le présent qui se célèbre lui-même en consacrant tel ou tel fantôme tutélaire. Pourquoi, dès lors, ne pas jouer cartes sur table, sans trop se mentir à soi-même ?

En rendant les honneurs du Panthéon à Joséphine Baker, l’époque ne ferait qu’endosser haut et fort ce qu’elle a de singulier, et de plus dynamique. Elle se distingue de ses devancières par ceci que la femme libre, le colonisé, le coloré des confins, le bi ou l’homosexuel, ont fait irruption à l’avant-scène, avec des formes d’art jusqu’alors dédaignées, la danse, le rythme, le jazz, la chanson.

L’esprit des hauteurs a trop censuré le corps, le grand absent des annales homologuées républicaines – même si le sport, la mode et la publicité le rendent omniprésent. Tous ces nouveaux venus, exotiques ou excentriques, n’ont-il pas éventé notre province ? Ils ont, en nous perturbant, beaucoup donné. Notre modernité leur doit son merveilleux, le plus clair de ses battements d’aile et de coeur. On peut leur en rendre grâce.

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Jouets de Noël: « Les garçons sont plus contraints que les filles par les normes de genre »

Le choix des cadeaux de Noël est encore très différencié en fonction du sexe de l’enfant. L’analyse de Mona Zegaï, doctorante en sociologie à l’université Paris VIII.

sexe_des_jouetsLes achats de Noël battent leur plein. Sous le sapin, y aura-t-il les mêmes jouets pour les filles et les garçons?

Majoritairement, les parents disent choisir les jouets en fonction des goûts de leur enfant et non de leur sexe. Mais si un garçon veut un jouet socialement attribué aux filles, comme une poupée ou un poupon, par exemple, ils vont davantage le recadrer que pour une fille. On appelle cela le contrôle social. Il y a là une contradiction entre le discours parental et les faits.
Parcours de chercheuse

En école d’informatique, Mona Zegaï passait beaucoup de temps sur les forums de discussion de l’intranet. « Comme il n’y avait que 4% de filles sur 350 étudiants, on m’interpellait souvent sur les rapports hommes-femmes. » Avec La Domination masculine, livre »difficile et génial » de Pierre Bourdieu, Elle abandonne alors l’informatique pour entrer en deuxième année de sociologie par équivalence. Elle entre alors en deuxième année par équivalence, tout en achevant son cursus en informatique.

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Refondation de l’école ou éducation des élèves ? …

 —Par Jean GABARD —

eleves-2Depuis quarante ans l’Ecole a connu des bouleversements et s’est considérablement améliorée. La question de la rentabilité de l’école occupe pourtant le devant de la scène. Ses résultats semblent en effet en baisse et l´échec scolaire, loin de diminuer, s´accroît. Après les multiples réformes à l’école, il est toujours possible d’en proposer d’autres et même de procéder à « une refondation de l’Ecole », mais ne faudrait-il pas plutôt changer l’angle d’attaque ? Ne serait-il pas primordial, pour pouvoir les instruire, de s’intéresser à l’éducation de ceux qui deviennent des élèves à l’Ecole ?

Il est peu probable que l´élève, de milieu aisé ou défavorisé, soit moins intelligent que ces prédécesseurs. Devenu le centre du système scolaire, il se peut, par contre, qu’il soit de moins en moins motivé. De multiples réformes ont pourtant été adoptées pour rendre plus intéressants et plus efficaces les apprentissages. Et quels en sont les résultats ? Non seulement ceux-ci ne sont pas positifs mais la motivation des élèves parait inversement proportionnelle à l’amélioration de leur condition de travail ! Les nouvelles méthodes, seraient-elles en cause ?

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Des geoles de Pinochet à la Présidence

— D’après AFP—
michele_bacheletLa socialiste Michelle Bachelet a largement remporté dimanche l’élection présidentielle au Chili devant la conservatrice Evelyn Matthei et devra désormais relever le défi de mettre en oeuvre les profondes réformes qu’elle a promises.
Après un premier mandat en 2006-2010, Michelle Bachelet a été élue avec plus de 60% des voix dimanche, selon les premiers résultats partiels, portant sur 56% des bureaux de vote.
[…] Grande favorite, Michelle Bachelet, 62 ans, médecin de formation et première femme élue à la tête d’un pays sud-américain en 2006, a confirmé les pronostics qui lui promettaient une victoire très confortable.
Au cours de la campagne, l’ex-présidente a promis de mettre en marche dans les 100 jours après son élection un ambitieux programme de réformes.
Ce programme est notamment fondé sur une révision de la Constitution de 1980 héritée de la dictature, une réforme fiscale envisageant une augmentation de l’impôt des sociétés de l’ordre de huit milliards de dollars (3% du PIB) destinée notamment à une refondation du système éducatif pour instaurer une éducation publique de qualité, l’amélioration du système de santé et des services publics.

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Le Salon International du Livre : un des leviers de la politique culturelle en Martinique.

—J.José Alpha, acteur culturel—

salon_inter_livre_matnikLe Salon international du Livre 2013 dédié à Aimé Césaire, organisé pour la première fois par le Conseil régional de la Martinique dans les premiers jours du mois de décembre 2013, a été marqué par la volonté des élus de faire de la Culture l’un des principaux leviers du développement et de la fierté des Martiniquais. 
En l’inscrivant de facto dans les manifestations du Centenaire du poète et homme politique Martiniquais, les organisateurs du Salon l’ont placé au centre d’un calendrier de communications et de réflexions nécessaires à l’identification de certains atouts culturels et économiques de la Martinique :Grand Saint Pierre, Embellie des Trois Ilets, Biennale Internationale des Arts Contemporains (BIAC), Forum de la Diaspora, Assises régionales de la formation, Conférence internationale des investisseurs, Salon de l’Agriculture …

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Une parole sur Aimé Césaire

-Allocution prononcée par Manuel Norvat à l’Ecole Normale Supérieure de Paris le 13 décembre 2013

 manuel_norvat-4Les lecteurs d’Aimé Césaire se retrouvent dans un temps éperdu.

 En cette année du centième anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire, j’ai pour ma part, fêté mon cinquantième anniversaire. Mon approche, ma lecture de Césaire, s’est faite de manière précoce : autour de ma quinzième année. J’entends alors parler de l’homme politique et du poète tout aussi bien. Je me souviens avoir déclaré à ma mère à l’époque : « Je voudrais être le maire de Fort-de-France, comme Aimé Césaire ! ». Puis, dans ce temps-là, c’est le choc, la commotion provoquée de la découverte du Cahier d’un retour au pays natal : un livre où il n’y a rien à comprendre. Son opacité manifestait l’impossibilité d’en faire le tour (même à coup de dictionnaire !) et aussi l’impossibilité de s’en passer. Le Cahier me charroyait tout simplement dans certaines phases de la parole du conteur créole, dans ces moments sacrés du tirage du conte où celui-ci dit des choses complexes et feuillues amarrées aux Afriques imaginées des Antilles d’alors : ce qui (hors l’espace des livres) se traduisait il y a trente cinq ans en coiffures afro, en tresses, en boubous ou en dreadlocks rebelles.

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L’explosion du street art « made in France »

 —Par William Plummer (Monde Académie)—
la_tour_13Désormais reconnu, le street art remporte depuis peu l’adhésion du grand public. Dans ce qui apparaît comme un phénomène planétaire, les artistes français se distinguent tout particulièrement.

A Vitry-sur-Seine, les murs se suivent mais ne ressemblent pas. Rue après rue, les œuvres de street art se succèdent, apportant une certaine poésie appréciée des Vitriots. Depuis près de cinquante ans, cette ville du Val-de-Marne mène une intense politique culturelle d’implantation d’œuvres urbaines : l’arrivée du street art à Vitry-sur-Seine n’a donc rien d’un hasard.

Initialement connu sous le nom « d’art urbain » ou « writing », cet art est apparu vers la fin des années 1960 aux Etats-Unis sous la forme de graffitis, tags, collages et autres affiches, dans les rames du métro new-yorkais.  A l’origine assimilé à du vandalisme, ce nouveau moyen d’expression – des jeunes surtout – s’est imposé peu à peu comme un art à part entière jusqu’à rencontrer un succès fulgurant depuis la fin des années 2000.

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24ème édition du Prix Carbet de la Caraïbe

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Programme du 16 au 19 décembre 2013

Le Prix Carbet, porté par l’Institut du Tout-Monde, récompense chaque année une œuvre de la Caraïbe ouverte aux imaginaires et aux identités multiples, particuliers et complémentaires.
La créolisation du monde fonde la vocation du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde dont l’ambition consiste à :
– Contribuer à une meilleure compréhension des phénomènes et processus de créolisation,
– Favoriser la diffusion de l’extraordinaire diversité des imaginaires des humanités, qui s’expriment, se disent, se relayent et se relient, à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions artistiques et des modes de vie nouveaux.
La créolisation du monde se poursuit, l’humanité se révèle.
Au-delà de la langue, au-delà de la Caraïbe, le Prix Carbet contribue à la promotion d’une autre vision du monde, un monde ouvert, composite, un monde riche de ses mélanges et singularités, un monde éloigné d’un universel généralisant, un tout-monde. Le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde, qui rassemble les sensibilités de notre région autour des productions littéraires créolophones et francophones, veut contribuer à défendre et à illustrer l’unité-diversité (ainsi que sa première proclamation en 1990 le soulignait) de nos cultures caraïbes.

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La charte des langues régionales enfin ratifiée?

langue_regionaleDECRYPTAGE – Promesse de campagne puis mesure inscrite dans le plan pour la Bretagne, la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, en souffrance depuis des années, pourrait bientôt se concrétiser, comme l’a précisé vendredi Jean-Marc Ayrault.

Vendredi, à l’occasion de la signature définitive du pacte d’avenir pour la Bretagne, Jean-Marc Ayrault a apporté une précision d’importance quant à la préservation de la langue bretonne promise dans ce plan : le Parlement va examiner, au plus vite, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Selon le député PS du Finistère Jean-Jacques Urvoas, également président de la Commission des Lois, une proposition de loi pourrait être examinée à cet effet « le 20 janvier prochain sans doute ».
Qu’est-ce que cette charte?

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Césaire & Picasso, Césaire & Lam à la Fondation Clément

 Suite de l’article « En revenant de l’Expo. »

—Par Roland Sabra —madame_lumumba-325b

Quand le dessin illustre le poème

Parmi les pièces rares présentées on peut voir l’enveloppe originale dans laquelle le tapuscrit de « Tombeau du soleil », annoté de la main de Césaire, a été envoyé à « Monsieur André Breton, 45 West 56 th St, New-York, 19 NY, Etats-Unis d’Amérique », ansi qu’un tiré à part du «  Cahier d’un retour au pays natal » dédicacé à Wifredo Lam avec pourrait-on croire une plume Sergent Major trempée dans un encrier d’écolier. Émotions assurées.

Césaire n’était pas né que déjà Picasso découvrait l’art africain qu’il utilisera comme une machine de guerre contre l’art occidental. Césaire partira lui à la recherche du « Nègre fondamental » avec un objectif qu’il ne lâchera plus jamais : «  Me reconquérir, voilà mon obsession » dit-il. Ces deux démarches suffisent-elle à provoquer la rencontre ? Certainement pas, d’autres faisceaux vont converger. Plus que l’appartenance en elle-même au Parti Communiste Français ( PCF) dès le lendemain de la seconde guerre ce sont les modalités de cette appartenance qui les réunissent.

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Nelson Mandela, une ligne morale

Le leader de l’ANC a changé son pays par la lutte et le  » respect des ennemis « . Souvenirs d’un ancien soldat afrikaner devenu écrivain de l’antiapartheid
—Par Mark Behr —
mandela-360J’avais 21 ans lorsque j’ai entendu le nom de Nelson Mandela pour la première fois. A l’époque, j’avais obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires dans un lycée afrikaner, avec l’histoire parmi les matières principales. J’avais participé fièrement, en tant que soldat, à la guerre menée par l’Afrique du Sud en Angola, et je m’apprêtais à infiltrer le Congrès national africain (ANC) pour le compte du gouvernement.

Nous étions en 1984 et je visitais l’une des universités sud-africaines connues pour son progressisme. A l’autre bout du campus, des voix puissantes chantaient :  » Nelson Mandela, un jour il nous libérera, du pays de l’apartheid.  » Je m’étonnai :  » En l’honneur de qui, ce chant ?  » Ce à quoi mon compagnon anglophone répondit :  » D’un quelconque terroriste emprisonné à Robben Island. « 

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Filles et garçons : mêmes jouets !

— Par Marie-Josèphe Sellaye-Hardy Dessources, de l’ UFM —

Pour développer toutes les capacités, finissons-en avec les «jouets de filles» et des «jouets de garçons».

sexe_des_jouetsNoël, moment privilégié d’achat de jouets pour les enfants.
Comment, pour nous parents, grands-parents, taties etc… et plus particulièrement les femmes, qui sont le plus souvent chargées des achats, (et bientôt nous l’espérons beaucoup plus d’hommes), choisir celui qui fera plaisir à ceux et celles à qui ils sont destinés ? Mais que représentent réellement ces jouets ?

Objets culturels et sociaux, les jouets sont loin d’être neutres et anodins : à travers eux, les enfants intériorisent les rôles d’adultes, ceux que notre société patriarcale et capitaliste veut les voir assumer plus tard.
Les jouets y préparent chaque sexe et leurs permettent d’intégrer les règles instituées, les normes et les valeurs de notre société. Les jouets participent donc à la construction des enfants. Ils sont autant une source d’apprentissages que de plaisir !

Quels jouets, pour qui ?
Les jouets se répartissent en grande partie en deux univers arbitrairement cloisonnés : « pour filles » et « pour garçons ».

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Dany Laferrière élu à l’Académie française

— Par LEXPRESS.fr —

dany_laferriereL’écrivain canadien d’origine haïtienne a été élu ce jeudi à l’Académie française par 13 voix sur 23. Il prend le fauteuil d’Hector Bianciotti, décédé en juin 2012.
L’écrivain canadien né en Haïti Dany Laferrière a été élu jeudi à l’Académie française au fauteuil de l’auteur d’origine argentine Hector Bianciotti, décédé en juin 2012, a annoncé l’institution, dont les statuts n’imposent aucune condition de titre ni de nationalité.

Le nouvel immortel a été élu au premier tour par 13 voix sur 23, a précisé l’Académie, fondée par Richelieu en 1635, chargée de veiller au respect de la langue française et d’en composer le dictionnaire.

Parmi les autres candidats à l’immortalité, un prétendant a surpris les vénérables qui lui ont accordé une voix: un lycéen de 15 ans, Arthur Pauly. « Imaginons, en faisant un grand effort, que je sois élu, je deviendrais immortel à 15 ans! Ne serait-ce pas merveilleux? » avait écrit le jeune Arthur, passionné de littérature, dans sa lettre de candidature, acceptée par les habits verts. L’âge limite pour poser sa candidature sous la Coupole est depuis 2010 fixée à 75 ans.

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Féminisation du discours!

— Par Muriel Ameller, George Arnauld, Huguette Bellemare, Lydia Ramaël —

langue_sexiste« Les hommes qui agissent dans notre pays »… « Les grands hommes qui font ce pays »… « Bonjour à tous »… « Les hommes politiques »… «Bonsoir chers téléspectateurs »… « Ceux qui nous ont fait le plaisir d’être là aujourd’hui » (il y a 80% de femmes !)… Et même, pour le comble, cette interpellation : « Messieurs les hommes politiques ! »…

… Pourtant grâce à d’âpres et courageuses luttes individuelles et collectives, les femmes ont conquis l’accès à tous les postes professionnels, politiques et économiques. Mais ce langage commun refuse d’enregistrer ces avancées.

Cependant, aujourd’hui, de plus en plus, les femmes se révoltent contre ce déni et réclament la féminisation des titres, des appellations et des discours, ce qui est d’ailleurs inscrit dans la loi. Les femmes veulent sortir de cet exclusivement masculin que l’on prétend neutre (ex : « tous »)  ou générique (« homme avec un grand H » !), mais dans lequel elles se sentent niées. Pourquoi ?

C’est que ce langage ne reflète pas la réalité de la société : numériquement, nous sommes la moitié de la population, et nous sommes présentes dans toutes les professions.

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En revenant de l’Expo…

 Aimé Césaire, Lam, Picasso « Nous nous sommes trouvés »

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— Par Roland Sabra —

Suite de l’article Césaire, Lam, Picasso, ils se sont trouvés!

Passé le sas d’entrée sur la droite sont accrochés dans ce qui peut ressembler à une alcôve quelques masques ayant accompagné Césaire, Lam et Picasso leur vie durant.

  S’en tenir à la déclaration péremptoire et agacée de Picasso en réponse à une critique de sa période cubiste un peu trop réductrice « L’art nègre ? Connais pas ! » c’est tordre la pensée du peintre, lui qui précise, «  Il n’y a pas d’art nègre, mais une manifestation du génie humain qui, à la suite des circonstances, s’est exprimée et développée en Afrique. » Le paradoxe tient à ce que Picasso va contribuer, peut-être plus que tout autre, mais sans doute involontairement, ou tout au moins sans en mesurer toute la portée, à la constitution d’un nouvel objet, «  L’Art nègre » précisément, dont il dit par ailleurs ne rien savoir ! Le statut des objets africains rapportés par les navigateurs portugais dès le XVème siècle et constitués en collections à partir du tout début du XXème siècle par Maurice de Vlaminck comme l’atteste Guillaume Apollinaire, sont porteurs d’une ambiguïté qui ne cesse de faire débat aujourd’hui encore.

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Vers plus de transparence dans la fixation du prix des carburants

— Par David Dahomay —

pompe_a_essenceAfin que chacun puisse se faire son opinion sur l’actualité liée au carburant, et sur les menaces de grève des gérants de stations-service.

*CP – Décret carburant

*Arrêté n°2011-761 du 22 juin 2011

*Projet arrêté interministériel carburant

Pour ma part, je considère comme une petite « révolution copernicienne » ce projet de décret visant à réglementer les prix des produits pétroliers, qui permettra d’imposer aux pétroliers la transparence dans leurs coûts réels et leurs marges. En effet, selon notamment l’article 10 du projet de décret :

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Pierre Aliker, un militant de l’émancipation

— Par Pierre Chaillan —

pierre_alikerLe 20 avril 2008, Pierre Aliker avait prononcé l’unique discours des obsèques d’Aimé Césaire. C’était sa dernière apparition publique de premier plan. Devant le chef de l’État de l’époque, Nicolas Sarkozy, il avait rappelé, dans une grande dignité, que « les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais » sous une pluie d’applaudissements. Il avait cité Karl Marx. Cet engagement pour l’émancipation, la dignité humaine et la justice ne l’a jamais quitté, telle son habitude de se vêtir de blanc, en hommage à son frère, le journaliste André Aliker, assassiné en 1934. Ce dernier, militant communiste martiniquais, membre du groupe Jean Jaurès et rédacteur en chef du journal Justice, avait été retrouvé sans vie, noyé près d’une plage. Quelques semaines auparavant, il avait dénoncé dans Justice les agissements de békés dans une affaire trouble de fraude fiscale et de corruption.

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Refusons la société de surveillance !

Cette tribune a été publiée dans ‘Le Monde’ par un collectif d’écrivain, dont les Prix Nobel Orhan Pamuk, J. M. Coetzee, Elfriede Jelinek, Günter Grass, Tomas Tranströmer, Juli Zeh, Marie Darrieussecq, Philippe Djian, Catherine Millet. La liste complète des signataires est consultable en ligne sur le site change.org

espionageAu cours des derniers mois, l’étendue de la surveillance de masse est devenue de notoriété publique. Quelques clics de souris suffisent à l’Etat pour accéder à votre portable, à votre boîte mail, à vos comptes sur les réseaux sociaux et à vos recherches sur Internet. Il peut suivre vos engagements politiques. En partenariat avec des sociétés Internet, il recueille et stocke vos données et il peut donc prédire vos habitudes d’achat et vos comportements.

Le pilier de la démocratie est l’intégrité inviolable de l’individu. L’intégrité humaine s’étend bien au-delà du corps physique. Dans leurs pensées et dans leur environnement personnel et de communication, tous les êtres humains ont le droit à une intimité sans encombre. Ce droit fondamental est rendu caduc par l’usage abusif des avancées technologiques par les Etats et par des entreprises dans leurs activités de surveillance.

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Césaire, Lam, Picasso, ils se sont trouvés!

Se tiexpo_cesaire_lam_picassoent à la Fondation Clément au François, sans doute la plus belle exposition jamais organisée en Martinique.

 — En guise d’introduction par Roland Sabra —

 Fin avril 1941 le vapeur Capitaine Paul Lemerle arrive enfin dans la baie de Fort-de-France un mois après son départ de Marseille avec à son bord trois cents cinquante intellectuels européens pourchassés par le nazisme triomphant. Le bateau a vingt ans d’âge, poussif il est au deux tiers de sa vie. Il ne dispose que de sept couchettes réparties entre deux cabines. Les passagers s’entassent dans les cales sans air ni lumière sur des lits de fortune, ou ce qui en tient lieu, des grabats plutôt. Qui y-a-t-il parmi cette « racaille » selon les termes employés par la police »collaborationniste » de Marseille ? André Breton, Claude Levi-Strauss, Victor Serge, Anna Seghers, Wifredo Lam, des artistes, des savants, des communistes, des juifs, des anarchistes, des républicains espagnols. Une fondation étasunienne l’ »Emergency Rescue Committee » (ERC) est chargée par son gouvernement de sauver les personnalités intellectuelles menacées par l’hitlérisme qui en échange accepteront d’offrir à la grande Amérique le service de leur savoir.

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Oublions les «trente glorieuses», une prospérité sans croissance est possible

—| Par Lucas Chancel (Chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri-SciencesPo)) et Damien Demailly (Coordinateur du programme « Nouvelle prospérité » à l’Iddri-SciencesPo) —

stag_ecoDans la grande majorité des pays industrialisés, les taux de croissance sont en baisse depuis quarante ans. Pour les générations nées après les « trente glorieuses » – un Français sur deux –, les appels au retour d’une « croissance forte » semblent désuets et irréalistes. D’autant plus que les taux de croissance des décennies à venir pourraient être plus faibles encore que lors des décennies passées, pour au moins quatre raisons.

D’abord, la désindustrialisation de nos économies contribue à ralentir tendanciellement la croissance, les gains de productivité étant plus faibles dans les services que dans l’industrie. Les récents drames humains associés aux plans de productivité dans des entreprises de télécommunications rappellent qu’il est difficile d’accroître la productivité dans le secteur des services sans mettre en danger la santé des travailleurs ou la qualité du service rendu.

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