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Rencontre avec Léonora Miano prix Fémina 2013 pour « La saison de l’ombre »

Conversation littéraire avec l’auteure lundi 20 janvier 2014 à 18h30 Salle Frantz FANON de l’Atrium

leonora_mianoLe prix Femina 2013 a été décerné  à la Camerounaise Léonora Miano pour La saison de l’ombre (Grasset). Ce roman raconte l’esclavage, mais du point de vue de ceux qui ont dû vivre avec le traumatisme de voir les leurs arrachés à leur amour.

Le monde s’est effondré deux fois dans l’Afrique subsaharienne. Dans son récit pionnier Le Monde s’effondre, le grand romancier nigérian Chinua Achebe a raconté le délitement brutal de la société et de la pensée dans le pays ibo, à l’arrivée des colonisateurs britanniques au 19e siècle. Son roman donne à voir comment les doubles maux de la colonisation et la christianisation ont fait voler en éclats les équilibres des règles et des traditions millénaires, et ont bouleversé irrémédiablement l’existence des peuples. Marchant sur les pas de son illustre aîné, la Camerounaise francophone Léonora Miano remonte plus loin dans l’histoire de son continent pour raconter à son tour le premier grand bouleversement que fut l’esclavage transatlantique pour son peuple.

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Le Hobbit « La désolation de Smaug » : juste magistral!

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

le_hobbit-2A Madiana

Ce second opus du Hobbit raconte  la suite  des aventures de Bilbon  Sacquet parti reconquérir le Mont Solitaire et le Royaume perdu des Nains d’Erebor dans les Monts Brumeux. Conseillé par le magicien Gandalf le Gris, façon Merlin l’enchanteur alchimiste chapeau pointu il est accompagné d’une belle palette  de treize nains, farfelus, vilains pas beaux mais sourires malicieux,  barbe tricotée, cheveux hirsutes, sourcils broussailleux en accents circonflexes,  héroïques et air circonspect, dont le chef est Thorïn Ecu-de-Chêne plus déterminé que jamais. Apres avoir vécu un périple inattendu, tout ce petit monde bien attachant, mélange de naïveté et d’intelligence, s’enfonce à l’est où elle croise Béorn le changeur de peau et des nuées  d’araignées  géantes de Mirkwood au cœur de la forêt noire qui réserve bien des dangers : Descentes de rivière dans des tonneaux, duels avec  la meute effrayante des orcs, rencontre avec un loup-garou. Ils sont sur le point d’être capturés par les guerriers Elfes Sylvestres,  oreilles pointues
d’un monsieur Spock. Les nains arrivent  à Esgaroth puis au Mont Solitaire où nos héros vont devoir affronter la plus terrifiante des créatures,  le dragon Smaug. 

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« Le Métis de la République » : un film écrit aux crayons de douleur

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret  —

metis_repub-325A Madiana
Un zoom avant sur une carte d’état major cernant le département de la Sarthe et en son milieu  la ville de Sablé sur Sarthe qui s’est couverte de gloire  malgré elle en élisant Raphael Elizé premier magistrat noir d’une ville de  France Métropolitaine. « Pour les  habitants de Sablé, Elizé n’est pas noir, ce n’est pas le noir qu’on voit aux actualités dont on nous dit qu’il n’est bon que pour la danse et pour la musique. On connait ce noir personnellement. » Voila comment le film commence, sur  fond assourdi du discours de Martin Luther King : « I have a dream »

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Michel Foucault et archéologie de prison

—Par Jérôme Lamy, historien des sciences —
prisonDans son cours sur la « société punitive », l’historien et philosophe étudiait comment les sociétés capitalistes traitent les individus ou les groupes dont elles veulent se débarrasser.

La société punitive, de Michel Foucault. Éditions Ehess, Gallimard, Seuil, 2013, 26 euros.  Dans son cours au Collège de France de l’année 1972-1973, Michel Foucault abordait ce qui allait devenir la thèse centrale de son livre Surveiller et punir, à savoir la transformation, au XIXe siècle, des modes de répression des illégalismes. L’enseignement du philosophe s’ouvre sur une analyse serrée de la figure du criminel comme ennemi social. En considérant la politique comme une perpétuation de la guerre civile, Foucault réinscrit l’économie de la punition dans l’ordre capitaliste de la modernité. Il remarque également que la morale religieuse vient redoubler la structuration pénitentiaire. La bourgeoisie, jusqu’à la Révolution, s’est accommodée d’une certaine forme d’illégalisme des classes populaires. Mais une fois au pouvoir, et disposant de l’institution judiciaire, les illégalismes des plus humbles lui sont devenus insupportables, car elle craignait une confiscation de son capital. Foucault pointe ici la double articulation du système punitif aux exigences capitalistes et aux impératifs moraux.

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Jane Campion va donner du sens au festival de Cannes

—Par Dominique Widemann —
JaneCampionLa réalisatrice néo-zélandaise présidera le jury du 67e Festival de Cannes. Double Palme d’or, pour son court métrage pour Peel en 1986, puis pour le long métrage pour La leçon de piano en 1993, elle devient la première femme réalisatrice présidente du jury.

Il y a un an, la Quinzaine des réalisateurs avait décerné à Jane Campion le carrosse d’or,  pour l’ensemble de son œuvre. Dominique Widemann, journaliste critique à l’Humanité, lui avait alors consacré un portrait, Jane Campion, le cinéma expérience sensorielle. Nous le republions:

Avant de remettre à Jane Campion le prix de la reconnaissance de son travail par hommes et femmes de métier réunis au sein de la Société des réalisateurs de films (SRF), initiatrice de la Quinzaine, une de ses œuvres a été projetée, Top of the Lake. Quête de limites émotionnelles aux délicats croisements des genres, polar et emprise psychologique, exploration des relations familiales, affinités et dissonances, Jane Campion poursuit ses thématiques en une nouvelle cristallisation.

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Lip. Puisqu’on vous dit que c’est possible!

lipEn ce début 2014, alors que l’actualité des mouvements sociaux se fait prégnante tant dans nos régions qu’au plan national, la BU-Schoelcher a choisi d’inaugurer son calendrier culturel du semestre en portant un regard historique – et actuel – sur des évènements qui marquèrent avec éclat les derniers soubresauts des regrettées Trente Glorieuses.
Projection du film documentaire « Lip. Puisqu’on vous dit que c’est possible » monté et coordonné par Chris Marker
à la « BUvette » (niveau 0 de la BU)
 le mardi 14 janvier à 19h

La séance sera suivie d’un échange/débat avec des représentants du mouvement syndical martiniquais.

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Des rôles pas drôles dans l’affaire Dieudonné

« Prétendre combattre l’extrême droite alors qu’en fait on lui trace un boulevard, c’est ouvrir davantage encore la boîte de Pandore », estime Michel Guilloux dans l’édito de l’Humanté de ce vendredi.

tristesse-1Ainsi le Conseil d’État saisi en urgence par Manuel Valls a-t-il désavoué ce jeudi soir le tribunal administratif de Nantes, trois heures à peine après la décision de ce dernier. Ainsi celui qui a depuis longtemps quitté les rives de l’humour et de la dérision pour se vautrer dans la fange de l’antisémitisme a vu interdire sa prestation et, de fait, l’ensemble d’une tournée. L’on découvre au passage ces jours-ci   »l’évaporation » de sommes qui se comptent en centaines de milliers d’euros engrangées par l’ami des 
Le Pen et de fascistes revendiqués, pour ne pas dire plus. Le pourfendeur du «système» ne s’en tire pas si mal côté tiroir-caisse.

Mais le tribunal ligérien interrogeait, entre autres, la méthode employée, visant une prestation donnée sans autre souci «depuis plusieurs mois à Paris» renvoyant dans ses cordes un ministre de l’Intérieur dont la méthode contribue largement à promouvoir celui qu’il prétend combattre.

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Le décret LUREL : une opportunité pour repenser la filière carburant dans les DOM

— Par Danielle LAPORT
Docteure en Sociologie – Sociologue du travail
Enseignante-chercheure associée à l’Université Paris-Est-Créteil
Co-rédactrice du Rapport sur la chaîne pétrolière en Martinique (ARACT 2009) —

pompe_essenceLes années passent et se ressemblent pour la filière carburant dans les DOM. Une situation de crise permanente caractérise ce secteur d’activité. La crise de 2009 qui avait pour revendication la baisse de la vie chère a débuté avec  la question du carburant. De nombreux rapports tentent de lire la réalité de ce secteur d’activité singulier. Singularité qui se situe à deux niveaux : la présence des compagnies pétrolières à chaque maillon de la filière et l’encadrement par l’administration de ce secteur d’activité qui en fait un « secteur de prix administré » du fait de situation monopolistique à l’importation, au raffinage et au stockage.
Deux logiques contraires coexistent, une logique habitée par le tout profit et une logique portée par l’intérêt général, pour la gestion et la distribution d’une ressource indispensable au fonctionnement d’un micro-territoire insulaire. Si les décrets se ressemblent quelque peu, le décret LUREL, qui tente de porter réponse à la baisse des prix à la pompe, introduit une variante de taille permettant un contrôle plus affirmé pour un calcul au plus juste des marges afin d’éviter d’importants profits privés.

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Pour une agriculture d’excellence en Martinique

— Par Jean-Philippe Nilor—
agriculture_excelle-2Discours prononcé le 7 janvier 2014 à l’Assemblée Nationale par Jean-Philippe Nilor, Député de la Martinique, à l’occasion de la discussion du projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt.

« Je partage totalement l’ambition de ce projet de loi qui propose de réconcilier les performances économiques et environnementales. C’est une approche audacieuse que nous avons toujours prônée.
Il s’inscrit clairement dans une approche systémique qui intègre la formation, l’installation, la transmission des exploitations, la production, la transformation, la distribution, la consommation.
Cette politique de rupture avec les politiques agricoles menées jusqu’à aujourd’hui est potentiellement porteuse d’avancées, particulièrement en Martinique.

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Le retour de Duvalier.

— Par Jacky Dahomay—
la_faucheuse-3Ce texte, sans doute noir, est l’expression d’une expérience personnelle, mais il  se veut un hommage à tous ceux qui sont morts sous les dictatures en Haïti

Je suis en train de déjeuner tranquillement, sous le regard envieux de mon chat, quand je reçois d’Haïti, un coup de fil de Sylvie Bajeux m’annonçant  la triste nouvelle : le premier janvier, date d’anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le président Martely est venu à la célébration officielle aux Gonaïves accompagné de Jean-Claude Duvalier. Il y avait aussi un ancien  dictateur comme Prosper Avril ! Le président Martely a fait un appel solennel aux autres anciens dictateurs pour l’aider à consolider son pouvoir. Symboliquement, c’est lourd, trop lourd !
 De rage, j’envoie promener mon assiette de court-bouillon.  Mon chat bondit hors de la cuisine puis revient, sans doute attiré par les éclaboussures de poisson, mais suspend son geste félin en une interrogation muette en me fixant du regard, comme si son étonnement d’animal interrogeait ma propre humanité. Veut-il me signifier que la rage, en politique, est toujours impuissante ? Je reste donc debout mais ma tête vacille.

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Tribune libre : « Faire entendre notre voix »

— Par Jean Abaul et Alain Limery pour le CNCP—
porte-voix« JE n’accepte pas de voir notre jeunesse dans la rue » «  JE pense au sort de nos personnes âgées », « JE réponds à de nombreuses  sollicitations » « JE suis porteur d’un programme qui fera la commune aller de l’avant » !!!  Peu de gens croient encore en la sincérité de la kyrielle de ces  candidats (es) qui, juste avant les élections,  viennent chanter leurs déclarations d’amour envers le peuple.  Mais, prétexter que « tous les politiques sont des pourris »  pour se détourner du « carnaval des élections » ne saurait être une attitude satisfaisante. Le seul résultat de cette position est de laisser le champ libre aux « agoulous » et aux magouilleurs. Or,  les élus, au bout du compte,  détiennent un pouvoir, même limité, d’agir sur notre vie quotidienne et ils ne  pourraient  absolument pas mettre en œuvre les politiques dénoncées  s’ils n’avaient l’aval d’électeurs.

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« Adresse d’Elisabeth Badinter aux femmes qui portent la burqa » : un bel article?

— Par Roger BELLEMARE—

burqa_niqab-325J’ai reçu récemment dans un e-mail, transféré cinq fois,  la photocopie d’un article de Mme Badinter paru le 9 juillet 2009 (!) dans le Nouvel Observateur, intitulé : « Adresse à celles qui portent volontairement la burqa » avec comme seul commentaire : « bel article ».  J’ai lu et relu cette adresse et, j’en suis désolé, je ne trouve pas que ce soit un « bel article », mais plutôt un article  consternant.
Pour comprendre celle qui parle, il faut savoir qui elle est et d’où elle parle. Elisabeth Badinter est la fille de Marcel Bleustein Blanchet, elle est féministe mais aussi femme d’affaires. Actionnaire majoritaire du conseil de surveillance du groupe Publicis (4° groupe mondial de publicité) créé par son père, ce qui lui donne collectivement avec sa famille la 51ème fortune de France. Elle fait partie de la gauche sociale-démocrate.
Enfin, elle n’ignore pas que l’Article 9-2 de la Convention Européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales prévoit que : « La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions… que celles… nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.

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Les filets de colin gonflés à l’eau et aux produits chimiques

—Par Le Nouvel Observateur—
poisson_indus-2Une étude met en évidence cette pratique frauduleuse et difficilement détectable qui alourdit la facture pour le consommateur.

Le poisson vendu en filet, pratique et facile à cuisiner, est de plus en plus populaire auprès des consommateurs. Mais des méthodes couramment employées comme le trempage, l’injection ou les additifs, qui favorisent la rétention d’eau, permettent d’accroître le poids de la marchandise à bon prix comme l’explique un article d’UFC-Que choisir.

C’est pour mettre fin à ces pratiques frauduleuses que le Syndicat national du commerce extérieur des produits congelés et surgelés (SNCE), qui regroupe les principaux producteurs de poissons surgelés, a décidé de réagir. « En période de crise économique, de stagnation des ressources halieutiques, de forte demande dans le monde, beaucoup peuvent penser qu’ajouter de l’eau aux produits peut permettre de gagner plus, constate Stéphane Barbut, président du SNCE. Mais, à terme, il y aura un prix à payer pour tous. »

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Le poète et neuro-linguiste haïtien Jean Métellus est mort

jean_metellusJean Metellus nous a quittés. Il était né le 30 avril 1937 à Jacmel (Haïti), il émigre en France en 1959 à l’époque de la dictature des Duvalier. Il exerçait la profession de neuro-linguiste, en même temps que ses multiples activités littéraires de romancier, poète, dramaturge et essayiste.

Marié, père de trois enfants, il était médecin des Hôpitaux de Paris au Centre Hospitalier Émile Roux, en tant que neurologue spécialiste dans les troubles de la parole.

Après des études secondaires au Lycée Pinchinat de Jacmel, Jean Métellus occupe le poste de professeur de mathématiques au Lycée Célie Lamour de sa ville natale de 1957 à 1959. Il poursuit ses études en France à la Faculté des Sciences de Paris, suivi d’études de Médecine à la Faculté de Médecine de Paris. Docteur en Médecine en 1970 et Docteur en Linguistique en 1975, il conjugue harmonieusement ses deux spécialisations dans son quotidien médical et littéraire qui lui ont valu la reconnaissance de sociétés savantes. Il a été lauréat de l’Académie de Médecine en 1973, 1976, 1984 et de trois prix littéraires qui lui ont été décernés en 1982, 1984 et 1991.

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Angelin Preljocaj, la langue du signe

— Par Rosita Boisseau —
angelin_preljocajAngelin Preljocaj débarque de New York, évoque sa tournée au Kazakhstan. Il se pointe par surprise au Palais Garnier, où se joue Le Parc (la pièce y était à l’affiche jusqu’au 31 décembre), prépare une exposition au Théâtre de Chaillot, avant de repartir pour Aix-en-Provence, où il dirige le Centre chorégraphique national. Il ne semble pas avoir le tournis, dissimule le jet-lag des artistes qui vivent avec leur valise, arrive toujours à l’heure aux rendez-vous.

Preljocaj, figure de premier plan de la danse contemporaine française depuis le milieu des années 1980, vedette à l’international, a le chic de rester simple. Il répète actuellement « la saison 3 » de sa « série » autour du compositeur américain John Cage intitulée Empty Moves III, qui sera à l’affiche du festival Montpellier Danse, en juin. Décryptage du succès d’une star qui brille sans faillir ni faiblir.

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Snoop Dogg, un rappeur qui s’oxygène

— Par Stéphanie Binet —
snoop_dogSnoop Dogg a beau changer de nom à chacun de ses albums parus en 2013 – il s’appelle Snoop Lion en avril pour Reincarnated et Snoopzilla pour 7 Days of Funk publié le 10 décembre 2013 –, il a ses habitudes et s’y tient. Le rappeur de 42 ans se vante de fumer un nombre invraisemblable de joints par jour (75), il aime toujours passionnément le funk auquel il rend hommage dans son dernier disque, et… il a toujours une bonne heure et demie de retard à ses rendez-vous.

A Los Angeles, où il reçoit dans les coulisses de l’émission « The Jimmy Kimmel Live » sur ABC, sa loge est aussi enfumée qu’un hammam. Ce qui n’empêche pas ses gardes du corps, ses amis et les responsables du label indépendant Stones Throw Records, qui publie son dernier CD, de se presser dans la petite pièce pour l’écouter.

Il y a vingt ans, le 23 novembre 1993, Snoop Dogg pulvérisait les records de ventes de disques avec son très attendu Doggystyle (Death Row Records/Interscope) : en une semaine, il en avait écoulé plus d’un million d’exemplaires.

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« Adolescents dans la tourmente » : entretien avec Julie Ostan-Casimir

ados_ds_tourmenteJulie Ostan-Casimir est Psychologue clinicienne (Paris ,1978), Docteur en psychologie de l’enfant et de l’adolescent (Paris, 1983), Docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Toulouse, 2006). Elle publie « Adolescents dans la tourmente », Troubles des conduites et des comportements, aux K. Editions,nov. 2013 ( ISBN : 9782918141341)
Entretien autour de son livre :

 _Madinin-Art : 1) Vous êtes Psychologue clinicienne, et vous travaillez en Institut Médico-pédagogique (IMP) et en Institut Médico-professionnel (IMPRO) ?

 Julie Ostan-Casimir : Oui, Je suis Psychologue clinicienne et Madinin-Art a déjà publié un entretien à propos de mon ouvrage, sorti en 2009 : « Ces enfants en échec scolaire massif ». Je présente des enfants, orientés vers ces Instituts, autrement que réduits à un manque, à une insuffisance. Aujourd’hui, je souhaite parler d’adolescents dans la tourmente.

 

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« Old Boy » à Madiana

old_boyLA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 01/01/2014

On n’aime pas

En 2004, Park Chan-wook avait frappé fort avec Old Boy. S’inspirant d’un manga, le cinéaste sud-coréen en tirait une variation très libre sur le Comte de Monte-Cristo, où un père de famille détenu quinze années durant dans une chambre d’hôtel sans fenêtre, puis libéré sans explication, partait en chasse de son mystérieux persécuteur… Spike Lee a le mérite de ne pas avoir adouci l’intrigue — la révélation finale ajoute même une dose de sordide. Mais le reste est une calamité. Quand Spike Lee recopie le film coréen, sa réalisation en pilotage automatique est bien incapable d’égaler le style flamboyant de Park Chan-wook. Les rares fois où il s’en démarque, c’est pire.

L’interprétation du pénible Josh Brolin n’arrange rien. Dans la première partie, il surjoue l’homme brisé façon Jack Nicholson sous cocaïne. Dans la seconde, sa palette très limitée d’expressions le rapproche davantage d’Arnold Schwarzenegger période Terminator… — Samuel Douhaire

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Une inconnue au Panthéon, pourvu qu’elle soit une femme

— Bruno NASSIM ABOUDRAR Professeur d’esthétique – théorie de l’art à l’université de Paris-III Sorbonne-

pantheonMona Ozouf veut faire entrer deux résistantes au Panthéon, Geneviève Anthonioz-De Gaulle et Germaine Tillion ; Régis Debray, une danseuse, Joséphine Baker. Taguées au pochoir sur les trottoirs du Quartier latin, des listes de «panthéonisables» mentionnent encore Olympe de Gouges, Louise Michel ou Simone de Beauvoir. Toutes des femmes exceptionnelles. C’est une manière subtile de négocier avec la dédicace inscrite au fronton du monument national : «Aux grands hommes, la patrie reconnaissante». «Homme» s’entendrait donc dans le sens d’humain (sens vieilli), mais «l’entre ici», comme résonnent encore les mots sonores de Malraux, ne s’entrouvrirait aux femmes qu’à condition de leur grandeur. Laquelle est supposée universelle, si les modalités en peuvent varier : grande artiste, grande philosophe, grande militante, etc. Une seule grande homme à ce jour, Marie Curie. Pour entrer au Panthéon, être un homme n’est donc pas, ou plus, un réquisit, mais il faut avoir été grand. Pour plusieurs raisons, cette règle, égalitaire en apparence, est en fait inéquitable.

D’abord, elle établit entre les mânes féminines vouées au Panthéon une forme de hiérarchie dérisoire et odieuse.

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Archie Shepp et Rocé, rencontre au sommet de deux esprits libres

—Entretien réalisé par Fara C.—
shepp_roce-325Dans le sillage de la sortie de leurs albums respectifs, Rocé a invité Archie Shepp au Bataclan, le 10 décembre. Discussion à bâtons rompus avec le légendaire saxophoniste et le franc-tireur du rap.

Qu’est-ce qui vous a interpellé, Rocé, chez Archie Shepp ?
Rocé. J’ai tout de suite perçu, dans sa musique, davantage que de la musique : une conscience politique. J’avais lu des interviews de lui et des passages le concernant dans le livre Free Jazz, Black Power, de Philippe Carles et Jean-Louis Comolli. Parmi les albums d’Archie qui m’ont secoué, il y a eu Coral Rock et Attica Blues, dont il a récemment sorti une nouvelle version, magnifique.
Archie Shepp. J’ai accepté l’invitation de Rocé, en 2004, sur deux morceaux de son disque, Identité en crescendo, parce que j’appréciais vraiment le mélange stylistique qu’il avait opéré : hip-hop, jazz, musique de danse… Je suis convaincu qu’il existe un continuum entre le blues, le jazz, le funk, le hip-hop, le slam… Certains éléments proviennent de racines africaines communes. Le show-biz a établi des classifications pour des raisons commerciales.

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Le retour du duvaliérisme en Haïti sous le manteau de la « réconciliation nationale »

—Par Robert Berrouët-Oriol —

neo-duvalierismeÀ quelques jours de la commémoration du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’année 2014 s’annonce déjà, en Haïti, sous le signe d’une mortifère et criminelle déflagration : le retour à visage découvert du duvaliérisme au pouvoir d’État avec la participation éhontée, provocatrice, du nazillon Jean Claude Duvalier –invité de Michel Martelly–, aux cérémonies officielles du Jour de l’Indépendance aux Gonaïves le 1er janvier 2014.

Pareille provocation, qui est en réalité une imposture et un amalgame, ne semble pas encore avoir immédiatement provoqué un raz-de-marée d’indignation en Haïti : la presse locale a même signalé l’événement sur un ton relativement banal sinon bienveillant. Ainsi l’agence en ligne HPN (Haïti Press Network), depuis Port-au-Prince, titre l’événement comme suit: «Indépendance – Célébration – Martelly, Avril et Duvalier, trois présidents pour un message d’unité1». L’article de HPN est repris par le site de la Radio Télévision Caraïbes, le 2 janvier 2014, sous le titre légèrement modifié «Gonaïves 1er 201: Martelly, Avril et Duvalier, trois présidents pour un message d’unit ».

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« On n’éteint pas la haine par décret »

— Par Pascal Bruckner (Essayiste)—

antiracisme-325L’écrivain antillais Frantz Fanon aimait à rapporter les paroles de son professeur de philosophie : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. » Un antisémite était forcément un négrophobe, englobant l’un et l’autre dans une même animosité.

On sait qu’en France comme aux Etats-Unis Noirs et juifs ont partagé une même solidarité d’exclus : ils étaient ces invisibles de la société, bannis de l’espace public réservé aux seuls WASP (Blancs anglo-saxons protestants). Cette belle unité s’est fracassée : le juif n’est plus « le frère de malheur », selon Frantz Fanon, mais celui dont la tragédie, en l’occurrence la Shoah, ternit la mienne et m’empêche d’être son frère.

MÉMOIRES BLESSÉES EN CONCURRENCE

Il y a eu des génocides avant 1942 et toute l’histoire de l’humanité est l’histoire d’un crime contre l’humanité. Tout se passe comme si l’Holocauste avait ouvert un espace d’interprétation : dans un cas, c’est un événement ouvrant à l’intelligence des crimes de masse, et qui permet de regarder d’un autre œil l’extermination des Amérindiens, des Aborigènes australiens, des Arméniens, des Herrero en Namibie, les crimes du colonialisme et l’abomination de l’esclavage ; dans l’autre, une théologie négative qui fait des juifs et d’eux seuls les agents d’une élection maudite.

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Amath Dansokho : « Derrière les guerres en Afrique, la guerre économique »

amath_dansokho« Avec la religion universelle qu’est devenu le capitalisme, on a encouragé l’émergence d’oligarchies bâties sur le détournement des ressources publiques. »

Le Sénégalais
 Amath Dansokho
 est une figure de la gauche africaine. Ministre d’État, l’ancien secrétaire général du Parti 
de l’indépendance et du travail, réputé pour son franc-parler, décrypte les engagements militaires français 
sur le continent.

Avec l’opération « Sangaris » en Centrafrique, la France est une nouvelle fois engagée militairement sur le continent. Comment jugez-vous cette posture de gendarme de l’Afrique ?
Amath Dansokho. Apparemment, c’est pour la bonne cause… Ces pays, le Mali, puis la Centrafrique, étaient confrontés à des situations catastrophiques. Il fallait une force pour enrayer le cycle des violences de masse. Dans ces circonstances, la France est apparue comme une force luttant contre des tortionnaires, des assassins de la pire espèce. Dans le cas du Mali, on voit mal quelle autre force organisée et puissante aurait pu arrêter l’avancée des djihadistes, des forcenés qui veulent imposer leur modèle de société par la mort et la violence. C’est ce qui explique le large soutien apporté à l’opération « Serval » au moment de son déclenchement.

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Bruno Latour, lecteur de Freud : complément d’enquête

— Par Wilfrid Magnier, psychanalyste.—

modes_existenceDans son Enquête sur les modes d’existence (1), Bruno Latour établit le cahier des charges de la psychanalyse, c’est-à-dire l’ensemble des points à respecter pour qu’il y ait psychanalyse. À partir de là, le sociologue et philosophe procède à sa critique en montrant qu’elle contribue au « malaise dans la civilisation ». La psychanalyse ne sait pas traiter avec les êtres invisibles, les dieux par exemple, explique-t-il. Elle est tributaire des Lumières qui, en distinguant le sujet de l’objet, ont rejeté les questions religieuses du côté de la superstition. Le couperet tombe. La partie est jouée, le jugement émanant d’une « autorité » intellectuelle sensément qualifiée : exit la psychanalyse au rayon des antiquités de la pensée et les Lumières avec, le tout, en deux « clics ».

Le problème, c’est que, pour le dire abruptement, ce cahier des charges est faux.

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Christiane Taubira condamne vivement le « pitoyable bouffon » Dieudonné

—Par LEXPRESS.fr, —

dieudon_bouffonLa ministre de la Justice Christiane Taubira publie un texte dans lequel elle s’attaque sans concession à Dieudonné et ses idées. Elle y privilégie la sanction à l’interdiction et appelle les citoyens à lutter.

Christiane Taubira mène une attaque en règle contre Dieudonné. Dans une tribune sur le Huffington Post publiée ce vendredi, la ministre de la Justice condamne les « pitreries obscènes d’un antisémite multirécidiviste », le « complice, après coup, de ce crime contre l’humanité » qu’est la Shoah, un « pitoyable bouffon ».

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