— Par Yves Untel Pastel —
Chlordécone,
le peuple accuse,
L’état récuse
Chlordécone,
Nos terres distillent
La mort à petit feu
Le peuple suffoque
Halète, crache une braise
Cancéreuse
Des générations sacrifiées
Et personne au banc des accusés :
Le peuple accuse, l’État récuse !
Les prétoires sont sourds à toute plainte
Les juges en livrée de corbeau
Ricanent à l’énonciation des charges
Nulle doléance n’est recevable
Puisque les preuves s’évanouissent
À peine versées aux mains des greffiers
Et cependant, les hommes flétrissent
Leurs testicules s’atrophient
Le mal ronge du dedans
Émascule même les plus viriles
Et c’est tout un peuple
Qui agonise sous castration chimique
C’est tout un peuple qui attend
Un péril sans visage
Un tueur rampant
Dans un silence funeste
Et le grand mal porte
Ce nom barbare
CHLORDECONE