M' A

« Timbuktu » en route pour une Palme d’or?

timbuktu

COMPÉTITION OFFICIELLE – Le charme, la poésie, la violence, le film d’Abderrahmane Sissako, Timbuktu, grand film anti-djihadiste qui se déroule dans le nord du Mali, ouvre la compétition. Attention chef d’œuvre!
Premier film de la compétition, premier choc et une conviction. Timbuktu pourrait bien remporter la palme d’or. Ce serait alors une première pour l’Afrique noire et la Mauritanie. Kidane, sa femme et sa fille habitent encore sous la tente dans le désert et élèvent leurs vaches, loin du danger de la cité mais pas pour longtemps. Car en ville, la population ne vit plus. Elle survit dans un nouveau monde où tout est interdit : la musique, le sport, le chant… les femmes doivent se voiler totalement, mettre des gants, les hommes ne sont pas épargnés… Les Djihadistes venus d’ailleurs sèment la terreur, la charia fait des ravages, lapidations, coups de fouets, condamnations sans raison. Tandis que l’imam tente de ramener du sens dans ce  monde devenu totalement absurde et que certains résistent à leur façon, le destin de Kidane est scellé quand il tue Amadou le pêcheur à cause d’une bête égarée dans ses filets.

→   Lire Plus

Animations prévues aux Trois-Ilets et au François.

franc_iletsUn programme riche qui se déroule jusqu’à samedi du côté des Trois-Ilets
Mercredi 21 mai
17 heures, le bourg, place Gabriel-Hayot,arrivée de la première étape du grand prix cycliste du 22 Mai organisé par la Pédale Pilotine.
19 heures, projection d’un film sur les 22 Mai aux Trois-Îlets de 1998 à 2011, organisée par Tifermasc au restaurant chez Yayane,.
Jeudi 22 mai,
6 heures 15 départ de la marche découverte vers la distillerie de l’habitation Vatable. Animée par l’historien Serge Pain et organisée par l’association Chou’s Kampech.
8 heures, ce sera le départ de la deuxième étape du grand prix cycliste du 22 Mai. À la même heure, Narcisse ouvrira les portes de son atelier installé à la Croix (rond-point de Vatable).
Coup d’envoi du tournoi de football « Minipouss » à Beaufond, organisé par la ville, l’Éveil des Trois-Îlets et Beaufond en Mouvement.
Samedi 24 mai
Colloque sur la libération des esclaves au musée de la Pagerie.
De 9 heures à 13 heures, plusieurs conférences programmées avec les historiens Geneviève Léti, Érik Noel, Liliane Chauleau et Héliane Haustant.

→   Lire Plus

Saint-Pierre – Mai culturel 2014

Jeudi 22 Mai 2014 : LES CONVOIS DE LA RESISTANCE
7h00 : Départ de la marche (Municipalité de Saint-Pierre)
Place Roxelane – Groupe COLIBRI
Arrivée de la marche : Quartier Sainte-Philomène – prise de paroles
Retour Place Bertin – Collation au marché
Traversée du Relais du NEG-MAWON 10ème Edition
Exposition – AADPAS – Maison de la Bourse (du 22 au 28)
9h00 : Grand Village Culturel, Artisanal et Artistique – Place Bertin
10h00 : Prestation de danse : bèlè avec le groupe » BEL’KANMAN »
Projection de films sur le marché couvert : TROPIQUES AMERS (Production de LIZLAND FILMS -52 mn) et CLARA ET LES MAJORS

→   Lire Plus

L’homophobie et la transphobie doivent reculer

— Par David Auerbach Chiffrin —

homophobie-650

La Journée mondiale de lutte contre les homophobies & LGBT-phobies (lesbophobie, gaiphobie, biphobie & transphobie) a eu lieu le samedi 17 mai. Nous, personnes africaines et afro descendantes, Françaises et Français d’outre-mers ou personnes solidaires, à la suite de l’appel lancé le 22 avril 2013 par 103 associations et militant/e/s d’Afrique et des outre-mers ou solidaires en faveur du mariage homosexuel et du respect de chaque vie humaine, réaffirmons notre attachement aux valeurs humanistes portées par cet appel.
Alors que les discours et les actes de haine homophobes et LGBT-phobes continuent de se répandre en France, en Afrique et ailleurs dans le monde (notamment en Russie), coïncidant avec une vague de nationalisme et d’affirmation agressive des régimes les plus autoritaires, nous estimons qu’il est urgent que les démocrates et les personnes les plus soucieuses du respect de l’autre se rassemblent et expriment leur solidarité avec nos frères et soeurs LGBT (lesbiennes, gais, bi et trans).

→   Lire Plus

Naomi Kawase ouvre «Deux Fenêtres» avec une très grande âme

Still the Water, ce film magistral mériterait bien une Palme d’or !

— par Siegfried Forster —

still_water«Deux fenêtres» («Still the Water»), de Naomi Kawase.

 Sur une île japonaise remplie d’esprits, Naomi Kawase crée des images d’une beauté sidérante. Sa caméra filme les cœurs des corps, les gestes et philosophies des comédiens s’expriment avec une justesse qui semble suffisante pour remplir une mer entière.

Il cherche soigneusement l’endroit au cou qui se prête pour l’incision. Suspendu à un arbre, la chèvre ligotée est à la merci de l’homme. La peau de la bête est blanche comme la neige et comme la barbe du vieux monsieur. Une couleur innocente et pure, perturbée par le sang incarnadin qui coulera dans la coupelle. Saigner une bête à blanc, à l’écran, cette mort longue et pénible se transforme en leçon de vie et poésie. Le calme et la cruauté du geste tranche avec la beauté environnante. Des routes vallonnées nous transportent sur cette île paradisiaque nommée Amami. Les grandes vagues font penser à la célèbre estampe de Kanagawa, la côte sauvage, les collines et forêts vierges rappellent les royaumes de Miyazaki.

→   Lire Plus

La démocratie sans les femmes ?

La parité entre hommes et femmes est un progrès.

— Par Huguette Bellemare et George Arnauld —

culture_egaliteLe combat pour la parité a arraché en France, depuis une quinzaine d’années, quelques avancées, même si nous les jugeons encore insuffisantes. Nos machistes ont bien été obligés de reculer sous la lutte des partisanes et partisans de l’égalité des droits politiques entre hommes et femmes. Dans les élections municipales (et ceci a été récemment élargi aux communes de 1000 à 3000 habitants) ainsi que dans les conseils régionaux, on a acté des listes paritaires (un homme/une femme). On a obtenu aussi que les bureaux des municipalités alternent les postes d’adjoints à parité entre les hommes et les femmes. Ce sont des progrès appréciables.

Qu’en est-il de la parité dans nos communautés de communes ?

Nos combats sont ils terminés ?
L’étude des trois différents bureaux des Communautés des communes est édifiante.

→   Lire Plus

Université Antilles-Guyane: les fonds européens ont été siphonnés à grande échelle

— Par Lucie Delaporte—

argent_partiDes documents confidentiels auxquels Mediapart a eu accès dévoilent comment des millions d’euros de subventions européennes ont disparu dans des montages opaques à l’université des Antilles-Guyane. Une information judiciaire vient d’être ouverte pour « détournement de fonds » et « escroquerie en bande organisée » tandis que la nouvelle présidente de l’université parle de « système mafieux ».

 C’est un système vieux de quinze ans qui est en train de vaciller. Son effondrement menace d’emporter des universitaires, des responsables politiques locaux et n’épargnera pas l’État qui a choisi de fermer pudiquement les yeux durant toutes ces années. À l’université des Antilles et de la Guyane s’est développé un impressionnant système de détournement de fonds sans que, jusqu’à ces derniers mois, personne trouve rien à redire. À tous les niveaux ou presque, les autorités concernées ont failli. Aujourd’hui, après plus d’une décennie où les alertes n’ont pourtant pas manqué, le système semble se lézarder.

→   Lire Plus

Colloque de l’Association de Psychanalyse  » Forum »

Il était question du...FÉMININ

— Compte-rendu de Benedetta Jumpertz —
forum-2014-a

Une partie du public

Cela fait près d’un mois que le colloque de l’association de psychanalyse « FORUM » a réuni un public de professionnels mais aussi de personnes tout simplement curieuses du sujet annoncé : « Le féminin ». Ce colloque a tenu voire dépassé toutes les promesses de foisonnement de pensées que nous nous étions faites. Il s’agissait d’explorer « le féminin » en tant que concept psychanalytique intervenant dans la sexualité aussi bien de l’homme que de la femme.

Par le biais d’exposés de haute volée, de nombreuses voix d’ici et d’ailleurs, féminines pour la plupart, ont tracé des voies de réflexion… en essayant de répondre à la question de Freud qui apostrophait la recherche ainsi « Que veut la femme ? »

→   Lire Plus

Myriam et Marlène, deux drôles d’oiseaux, à L’Artchipel et au Moule, en Guadeloupe,

Principe de précaution rime avec ... action

— par Scarlett JESUS, critique d’art.—

jo_baker principe_precau-2
Photo Fred Lagnau

 

Face à une menace grave pesant sur la santé et l’environnement, et  sans même attendre d’avoir toutes les données scientifiques,  le « principe de précaution »,  exprimé à Rio en 1992, est une incitation à réagir dans l’urgence.
Pour nous en convaincre, deux danseuses ont fait le choix de s’engager physiquement dans un corps à corps avec le sujet. Quitte à y laisser quelques plumes… à terre. Et, sachant que le rire est le meilleur remède pour exorciser nos peurs, elles vont donner à leur  performance un ton décalé, parfaitement ajusté avec leur propos discordant, le burlesque.
Myriam Soulanges, lauréate 2010 du Concours des jeunes chorégraphes « Danse arc-en-ciel », est guadeloupéenne et vient de la culture hip-hop. Marlène Myrtil est martiniquaise et a été formée à la danse contemporaine. Inséparables, elles constituent un duo qui n’est pas sans évoquer, sur le mode féminin, un couple bien connu du cinéma burlesque, Laurel et Hardy. L’une est grande et brune, tandis que l’autre est petite et « chabine dorée », leur deux visages impassibles affichant la même physionomie « ababa ».

→   Lire Plus

Les trois diables du populisme

— Par Edouar de Lépine —

trois_diables-1Le 150e anniversaire de l’Abolition avait donné lieu à de grandioses manifestations, aussi bien du côté des anciennes colonies françaises qu’à l’initiative du Parlement et du gouvernement socialiste de Lionel Jospin. J’ai commis à cette occasion un petit ouvrage de vulgarisation des connaissances disponibles à l’époque, Dix semaines qui ébranlèrent la Martinique. (Maisonneuve Larose-Servédit, Paris 1999) Télécharger ici : Epilogue de « Dix demaines qui ébranlèrent la Martinique »

« Il reste à espérer, écrivais-je alors, que le cent cinquantième anniversaire aura suffisamment titillé la curiosité intellectuelle de nos chercheurs et de nos étudiants pour donner un nouvel élan à la recherche même limitée à la Martinique. »

Le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée dans notre société

S’il est vrai que quelques ouvrages ont paru depuis qui ont parfois renouvelé notre approche de l’esclavage et de son abolition, il n’est pas sûr que nous ayons réussi à clarifier autant qu’il est souhaitable, la question des rapports avec l’ancienne puissance coloniale qui ont été largement déterminés par les circonstances de l’abolition dans notre pays, ni celle des relations entre descendants des maîtres et descendants des esclaves.

→   Lire Plus

17 mai 1954, la fin de la ségrégation scolaire aux États-Unis –

— Par Christophe Deroubaix —

segregatoion_scolaire

Il y a soixante ans, le mouvement des droits civiques remportait une victoire historique avec un arrêt de la Cour suprême qui ordonnait la déségrégation dans les écoles publiques. Le début d’une décennie de luttes qui débouchèrent sur le vote de la loi sur les droits civiques en 1964.
C’était un temps où la Cour suprême des États-Unis faisait déjà la pluie et le beau temps mais elle y faisait plutôt le beau temps. C’était un matin de printemps des « fifties », le 17 mai 1954 pour être exact. La plus haute juridiction du pays avait à juger une affaire opposant Linda Brown au bureau de l’éducation.

La première est une élève noire, habitante de Topeka, au Kansas. En 1951, sa famille veut l’inscrire à l’école la plus proche du domicile : une école blanche alors que l’établissement réservé aux Noirs est distant de plus d’un kilomètre. Inscription refusée. Le père de Linda porte l’affaire en justice. La loi de l’État du Kansas autorise le principe des écoles séparées dans les villes de plus de 15 000 habitants, mais seulement pour le cycle primaire.

→   Lire Plus

« Participation directe de la France au génocide des Tutsi du Rwanda : vous avez dit absurde ? »

— Par Bruno Boudiguet et Serge Farnel. —

bisesero-1Bernard-Henri Lévy a, dans un récent « bloc-notes » paru dans Le Point, tenu à réagir à la polémique récente sur le rôle de la France au Rwanda il y a vingt ans : « Tout ce faisceau d’erreurs et de fautes ne fait pas une ’’participation’’ au génocide. Et on ne peut évidemment pas dire que l’armée française ait eu une implication ’’militaire’’ dans les tueries. Mais que la France ait eu une responsabilité politique et morale dans cet enchaînement de monstruosités hélas prévisibles, c’est l’évidence. » Ces paroles font directement écho à celles du chef de l’État rwandais Paul Kagame qui, peu avant la vingtième commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis, fustigeait dans les colonnes de Jeune Afrique « le rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même. » Il ajoutait : « Interrogez les rescapés du massacre de Bisesero en juin 1994 et ils vous diront ce que les soldats français de l’opération Turquoise y ont fait.

→   Lire Plus

Trois pays, trois peuples, trois jeunesses, trois universités

— Par Max Bellozip —

3_universitesFin 2013, des étudiants alliés à des personnels du pôle Martinique de l’UAG ont manifesté contre la scission de l’université sous le slogan « 3 pays, une seule jeunesse » faisant accroire que la jeunesse est une et indivisible.
La jeunesse ne constitue nullement un groupe homogène et uniforme d’individus, loin s’en faut et notre jeunesse estudiantine de l’UAG est à l’image de nos sociétés : en son sein existe des jeunes appartenant à différents groupes sociaux et de diverses origines, en particulier des Guadeloupéens, des Guyanais, des Martiniquais. Les aspirations de ces jeunes correspondent, pour beaucoup, aux aspirations, aux revendications des différents groupes constituant leurs peuples respectifs. Un jeune est d’un peuple et la jeunesse une et indivisible n’est qu’une revue de l’esprit, inventée pour les besoins d’un combat d’arrière-garde. Preuve en est, les jeunesses de Guadeloupe et encore moins de Guyane ne se sont retrouvées dans ce mouvement initié et limité à la Martinique.

→   Lire Plus

Richard-Viktor Sainsily Cayol : Rhizomes hybrides ou la poïétique d’un syncrétisme

"L'art rhétorique"

— Par Christian Antourel et Ysa de Saint-Auret —

sansily-cayol-1D’une modernité mélangée d’héritage, Richard-Viktor Sainsily Cayol nous parle d’un fruit de racines multiples, de mélanges d’influences qui aboutissent à la création ultime : « La plus belle performance humaine : un syncrétisme »

Son œuvre apporte une ivresse du regard. Diversités, fantaisies mises à mal des langages de la plastique. Il donne à voir une brillance, un style unique et une forme de démesure, dans des postures d’absence et de fixité. Finalement, c’est du gâteau, beau, accessible, bien ficelé et juste assez étrange, pour titiller le spectateur trop rigide. Un art de l’intelligence et de l’exploit formel un art qui surmonte naturellement des contraintes formidables, c’est d’abord ça. Mais cette prouesse, plus subtile encore, laisse flotter dans l’air une part de mystère sucré, impossible à cerner, une ambiance d’énigmes mathématiques, des sous entendus, du sous- texte, vu dans le sens de l’émotion, pensée dans le registre de la nuance qu’il revisite avec une pertinence et un sens de l’actualité qui laisse pantois. Car son monde est parfaitement en adéquation avec la « Schizofrénésie» mise en scène.

→   Lire Plus

Galerie ODIS’7 du Marin : Traces Gravures contemporaines des Amériques

« Entre hommages et nouveautés »

Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
nerio2_325Cinq graveurs professionnels Nerio Quintero du Vénezuéla, Juan Bautista du Mexique, Mayra de los Santos Mexique, Dio Viana du Brésil, Elbia Polanca Venezuela, réunis autour des formes et du savoir faire, évoluent entre mémoire individuelle et mémoire collective à travers la mise en scène de techniques où sont inscrites les traces du temps qui passe, les mots d’une histoire qui défile tout comme les non-dits et les silences partagés.

Depuis la nuit des temps des empreintes gravées dans le cuivre, le bois, la pierre, sont imprimées sur du papier ou du parchemin. Chacun à leur manière les artistes cherchent à briser le silence et questionnent le poids de l’espoir et de la tradition, à travers une profusion graphique, une série de gravures qui s’exposent dans les espaces de la Galerie Odis’7. De leurs songes, ces artistes posent dans les jeux de lumière de la galerie des souvenirs magnifiques : objets d’où, du matériau le plus pauvre, le graveur fait surgir une œuvre irradiante qui vient accrocher les lumières d’aquatinte ou rouletting en mille facettes à ses reliefs.

→   Lire Plus

L’antisémitisme nauséabond de « Welcome To New York »

Hésitant entre le documentaire animalier sur la vie sexuelle des bêtes et le film porno cheap, ce brulôt ajoute à la misogynie des relents antisémites douteux.

— Par Sorin Etienne —

welcome_to_n-yCRITIQUE -Le Figaro a vu le film d’Abel Ferrara inspiré de l’affaire DSK divulgué samedi soir sur la plage cannoise du Nikki Beach.

Pour ceux qui l’ignorent encore, Welcome to New York, s’inspire de la chute de l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Khan. Gérard Depardieu joue DSK, renommé Georges Devereaux. Il joue d’abord son propre rôle dans un prologue qui le montre répondant à des faux journalistes lors d’une fausse interview. «Je ne considère pas que je joue, je suis le personnage», explique l’acteur, précisant qu’il n’aime pas les gens qui font de la politique: «Je les hais». Et dès la première scène, on ne sait pas si on voit Depardieu ou DSK.

Toujours est-il que Devereaux n’a pas le temps de tomber le masque puisqu’il n’en porte pas. Dans son bureau cossu, il écoute à peine son chef de la sécurité lui expliquer le protocole qui l’attend en tant que candidat à l’élection présidentielle.

→   Lire Plus

Autour de Faust de Goethe

Par Jandira Bauer, metteure en scène

faust_jandira-2L’Allemagne a eu son grand poète et la magie son épopée: cette épopée, c’est le drame gigantesque de Faut. Goethe était initié à tous les mystères de la magie philosophique, il avait même pratiqué dans sa jeunesse la magie cérémonielle. De ces tentatives audacieuse, il écrivit Faust. Faust est le magnifique commentaire d’une des plus belles pages de l’Évangile. Le génie humain représenté par Faust, prend pour valet l’esprit du mal, qui aspire à devenir son maître, il épuise vite tout ce que l’imagination met en joie dans les amours illégitimes, il traverse les orgies de la folie et du charme souverain de la beauté. La nouvelle Eve a lavé avec le sang d’Abel la tache du front de Caïn et elle pleure de joie…

L’ENFER, DÉSORMAIS INUTILE, EST FERME POUR CAUSE D’AGRANDISSEMENT DU CIEL.

Tant qu’il il y aura une lumière visible, il y aura une ombre proportionnelle à cette lumière.

→   Lire Plus

Le respect de l’amour (4)

Une vie du Sénégal à la France par Djenaba DIALLO & Michel PENNETIER

Suite de l’épisode 3 djebaba

LE RESPECT DE L’AMOUR, Ch.1 «  Le tourbillon » ,

 Le narrateur :

 Les paroles de Djenaba entrent en moi depuis trois semaines, c’est un flux rapide émaillé de tournures percutantes dont j’essaie de restituer quelques unes : «  je gère le mal », «  il faut faire un bisou au lion » ( parlant de la seconde épouse) , «  Les mères déglutissent sur les enfants ce qu’elles ont sur le cœur » ( parlant de sa mère), «  les hommes sont des chasseurs », «  Je peux avoir de la colère, mais je n’ai pas de haine car je comprends chaque être humain et la colère devient pitié » (évoquant les hommes). J’aurais pu enregistrer tout simplement les paroles de Djenaba et en conserver toute la fraicheur.

→   Lire Plus

« Welcome to New York » : Marketing 1 – Cinéma 0

— Par Christophe Carrière —
welcome_to_n-yRefusé par le Festival de Cannes, le long-métrage d’Abel Ferrara avec Gérard Depardieu en ersatz de DSK a été projeté sur une plage de la Croisette. Un événement orchestré de main de maître par le producteur Vincent Maraval, au service d’un très mauvais film.

Il s’appelle Devereaux, est un économiste français mondialement reconnu, est promis aux plus hautes fonctions de l’Etat, et a un appétit sexuel pathologique, au point de violer une femme de chambre dans un grand hôtel new-yorkais. Toute ressemblance avec un personnage existant n’est pas fortuite et ni Gérard Depardieu, interprète principal, ni le producteur Vincent Maraval, ne s’en cachent. C’est même l’élément marketing massue de ce film qui ne sortira pas en salles, mis en ligne sur les plateformes VOD depuis ce samedi 17 mai à 21h. L’autre argument poids lourd promotionnel est inattendu. Refusé par le comité de sélection du Festival de Cannes, Vincent Maraval fait de Welcome to New York un film maudit. Sous entendu ici et là que le Festival aurait subi des pressions pour que le long-métrage ne soit pas au programme officiel…

→   Lire Plus

Universelle « Marseillaise »

— Par Edgar Morin (Sociologue et philosophe) —

marseillaiseLa Marseillaise, que l’on chante désormais dans une étonnante unanimité, des communistes aux lepenistes, vient d’être brutalement mais justement secouée. Cela ne vient pas de la ministre Christiane Taubira, qui a préféré commémorer l’esclavage en se recueillant plutôt qu’en chantant l’hymne qui a accompagné toutes les aventures de la France une bonne part du XIXe siècle, mais aussi les cruelles expéditions coloniales, couvrant d’un voile glorieux les méfaits de la colonisation. Cela vient de l’acteur Lambert Wilson, qui, à la suite des remous anti-taubiresques causés par la droite, s’est soudain senti honteux des paroles – racistes, dit-il abusivement –, en fait sanguinaires et vengeresses, du 1er couplet, que l’on chante en ignorant les autres. Comme ce couplet apparaît révoltant et absurde si on le place dans notre conjoncture actuellement pacifique, j’ai voulu expliquer pourquoi il me paraît important de l’assumer quand même.

→   Lire Plus

« Kouta » au Tarmac

Splendeurs et misères d'un petit lieutenant mandingue, narrées par un diabaté, contées par un kouyaté.

koutaMassa Makan Diabaté… un auteur majeur d’aujurd’hui au Mali
De retour au Mali, dans sa bonne ville de Kouta, après avoir « baroudé partout où la présence française était menacée », le lieutenant Siriman Keita jouit d’un immense prestige auprès de ses concitoyens, tout auréolé d’une gloire acquise dans les rangs de l’armée coloniale. Mais son crédit va être peu à peu terni par son comportement. Retiré dans sa maison, l’ancien combattant va se livrer à de multiples frasques et errements qui lui valent rapidement l’hostilité de ses concitoyens. Il va de déconvenues amoureuses en déconvenues politiques, pense trouver le salut dans la religion, mais d’autres mésaventures viendront encore ternir une auréole contestée et contestable…
Il y a du Clochemerle, du Jules Romains, du Pagnol dans cette chronique de la vie d’une petite ville malienne mais il y a surtout la tradition et la parole, l’enracinement dans le verbe et le quotidien mandingues. La satire est grinçante, le propos affable, le proverbe sage et moqueur…

→   Lire Plus

« Que retenir de la revue Tropiques ? »

Journée d’étude le mardi 20 mai 2014 – salle 10 Fac de lettres organisée par Dominique BERTHET

tropiques

« Surréalisme, corde raide de notre espoir »
Suzanne Césaire
« Il était une fois un homme noir accroché à la terre noire »
Aimé Césaire et René Ménil

Face au régime de Vichy auquel il fallait opposer un refus total, en créant la revue Tropiques, Aimé Césaire et René Ménil voulurent affirmer l’originalité de la culture des Antilles. Afin d’engager les Martiniquais à répondre à la « dynamique spéciale de leur complexe réalité », ils entreprirent l’étude systématique du milieu géographique : de la flore et de la faune, de l’histoire, de la langue, du folklore, des traditions orales et de leurs racines africaines.
Se référant à Mallarmé, à Rimbaud, à Lautréamont ou à Breton, mais aussi aux écrivains noirs américains, les rédacteurs de Tropiques envisageaient l’acte d’écrire comme une opération poétique de suggestion capable de provoquer dans l’homme antillais un saisissement tel que, docile aux forces tumultueuses de la vie, il fasse la révolution en lui-même et dans la société.

→   Lire Plus

« Potins d’enfer » : bon et après?

—Par Roland Sabra —
potins_d_enfer_courtes-lignSi le théâtre est l’art de prendre de la distance avec les choses il est aussi celui de les regarder en face, sans détours. La mort, et l’au-delà s’il existe, sont des thèmes rarement abordés de front. Jean-Noël Fenwick dans » Potins d’enfer », la pièce présentée par la Compagnie Courtes-Lignes, bien connue des martiniquais s’y colle avec humour. Deux hommes et une femme qui ne s’étaient jamais rencontrés se retrouvent dans une sorte de sas. Il y a parmi eux une journaliste de radio, un homme politique, un coiffeur homosexuel. Voilà ce qu’ils étaient en partie dans le monde des vivants, car la plus futée des trois va vite comprendre et expliquer à ses compagnons de voyage qu’ils sont morts et qu’ils sont en transit vers une destination qui pour l’heure leur est inconnue. Faire rire à propos d’un homme politique, d’une journaliste et d’un homosexuel est une facilité de l’air du temps. Facilité dans laquelle Fenwick plonge avec délectations en faisant du coiffeur un extraverti féminisé à outrance, une folle en un mot. On a bien compris que dans l’association coiffeur et homosexuel c’est le deuxième terme qui est mis en avant avec tous les clichés les plus éculés qui soient.

→   Lire Plus

Cannes 2014 : le réalisateur de « Timbuktu » fond en larmes

abderrahmane_sissakoLe long métrage a reçu un accueil aussi chaleureux qu’inattendu sur la Croisette. Son réalisateur, Abderrahmane Sissako, n’a pu contenir son émotion devant les journalistes, qui l’ont vivement applaudi.

«Les raisons de faire un film sont toujours multiples», affirme Abderrahmane Sissako. Les raisons de l’aimer également. Le réalisateur mauritanien a surpris les spectateurs cannois, mardi, avec Timbuktu, un film au regard juste et aux acteurs touchants. Mercredi, l’équipe s’est prêté au jeu de la conférence de presse. Exercice pas si facile pour de nombreux acteurs qui tiennent leur premier rôle dans le film, et un moment délicat pour le réalisateur lui-même, qui s’est laissé submerger par l’émotion.

Parmi les multiples motivations du film, une en particulier a pris le dessus: la lapidation à mort d’un couple non marié, survenue quelques mois auparavant. «Ce n’est pas pour ça que j’ai fait le film, mais parce qu’on n’en n’a pas parlé», lâche le réalisateur. Un silence insupportable à une époque où «un nouveau téléphone portable qui sort, c’est tout la presse qui va en parler», et une preuve, pour lui, que l’on «devient indifférent à l’horreur».

→   Lire Plus

Par Grace principautière la guerre fût évitée…

et le paradis fiscal préservé!

— Par Roland Sabra —

grace_de_monaco-1Apprentis bacheliers ne comptez pas sur le film d’olivier Dahan pour réviser votre cours d’histoire. Vous risqueriez, peut-être d’épater le correcteur de votre copie en lui dévoilant une face cachée de l’histoire de France, mais plus sûrement de le faire grimper aux rideaux pour peu qu’il ait quelques réminiscences de ce qu’il est chargé d’enseigner. Olivier Dahan nous dévoile en effet une page sombre de la Vème République. De Gaulle aurait voulu aligner la fiscalité des monégasques, qui ne payaient pas d’impôts sur celle de la France en décrétant un blocus du Rocher et en menaçant de l’envahir. Mais tout de Gaulle qu’il était, il allait se heurter à une fille de maçon étasunien devenue actrice, puis princesse bien déterminée à résister au blitz fiscal envisagé.
Résumons l’intrigue : Lorsqu’elle épouse le Prince Rainier de Monaco en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière exceptionnelle . Six ans plus tard, alors que son couple bât de l’aile Alfred Hitchcock lui propose le rôle principal dans son prochain film «Pas de printemps pour Marnie».

→   Lire Plus