M' A

« Se battre » ou la parole profonde des laissés-pour-compte

Réalisé à Givors, dans la banlieue lyonnaise, ce film sobre, intense et juste laisse monter les mots de ceux qui font face, chaque jour, au dénuement.

— Par Arnaud Schwartz —

se_battreJean-Pierre Duret, ingénieur du son et documentariste, compagnon de route – entre autres – des frères Dardenne, et Andrea Santana, architecte urbaniste venue du Brésil et passée au cinéma, livrent avec Se battre l’un des films les plus forts et dignes qu’il nous ait été donné de voir sur le thème de la pauvreté. Guidés par un ancien prêtre-ouvrier, ils ont posé leur caméra à Givors, cité industrielle de la banlieue sud de Lyon, ville ayant reçu beaucoup d’immigrants au fil des décennies et perdu nombre d’emplois.
En ce lieu encore marqué par son passé ouvrier et par les solidarités qui en découlent, le couple a pris le temps de se porter à la rencontre de ceux que l’on ne voit ni n’entend. Jeunes et pleins d’espoir, comme Eddy le boxeur, moins jeunes et en reconquête d’eux-mêmes, comme Dénia qui « apprend la patience » en récoltant des choux, âgés comme Élisabeth, qui fut éditrice, ou Agnès, qui nourrit les canards et les ragondins, lève les yeux vers un pont embouteillé et confie : « Je suis exclue de tout, je ne fais plus partie du monde qui bouge.

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L’Etat accorde 20 millions d’euros aux industries culturelles

— Par Alain Beuve-Méry —
clownsC’est l’une des premières mesures concrètes du rapport Lescure sur « l’Acte II de l’exception culturelle » qui prend enfin forme. L’institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (IFCIC) a reçu, mercredi 5 mars, une dotation exceptionnelle de 20 millions d’euros pour aider les industries culturelles.
Dans son rapport, M. Lescure préconisait de faire de cet établissement, qui dispose d’une bonne connaissance de l’économie de la culture et d’une grande variété d’outils d’intervention, « le bras armé de la banque publique d’investissement [BPI] pour le soutien aux services culturels numériques ».
MISSIONS ÉLARGIES
Mais pour cela, il fallait dégager des moyens. A l’été 2013, le gouvernement avait arbitré en faveur de l’IFCIC et autorisé qu’il récupère 20 millions d’euros sur les 90 millions prélevés sur le fonds de roulement du Centre national du cinéma et de l’image animé (CNC).

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Sur les pesticides

— Par Jacky Dahomay —

Le Conseil d’Etat n’a pas admis le  recours du ministre Le Foll contre l’ordonnance de référé du Tribunal adminisstratif de Basse-Terre qui a suspendu l’arrêté préfectoral du 29 avril 2013 donnant autorisation à l’épandage aérien. C’est une grande victoire pour nos associations ayant lutté contre la pratique de l’épandage aérien.
Par ailleurs, le dernier rapport publié par un organisme indépendant, l’Eceri, affirme que trois des cinq pesticides utilisés dans les plantations de bananes en Guadeloupe et en Martinique sont jugés très toxiques: le propiconazole et difénoconazole sont potentiellement cancérigènes et neurotoxiques. Ils peuvent toucher le système nerveux. Quant au Gardian, il altère la fertilité et présente des risques pour le foetus.

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Le théâtre solidaire de deux pays meurtris

Avec deux pièces, « les Afriques à Paris et à Ivry » ont un but : rénover des centres culturels à Bamako et Bangui.

les_afriques_a_parisUne opération de solidarité artistique avec le Mali et la Centrafrique aura lieu, avant une tournée française et européenne, au Grand Parquet et au Théâtre Antoine-Vitez d’Ivry (1). Le Théâtre de la Ville s’y associe, le 10 mars, avec un grand concert. Cela s’intitule « les Afriques à Paris et à Ivry ». À l’affiche, deux pièces de théâtre venues de deux pays meurtris, la Centrafrique et le Mali. Il s’agit de sensibiliser le public et de récolter des fonds pour aider à la reconstruction des deux centres culturels de BlonBa (Bamako) et de Linga Tere (Bangui). Songo la rencontre a été coécrit et co-mis en scène par le Centrafricain Vincent Mambachaka, directeur de l’espace Linga Tere, et le Français Richard Demarcy, à la tête du Naïf Théâtre. Richard Demarcy nous a dit : « C’est un conte universel et emblématique du patrimoine centrafricain. Deux bureaucrates bossus chargés d’annoncer la destruction de la forêt vont être initiés par des esprits… »

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« Un été à Osage County » : mauvais temps!

A Madiana. Drogue, cancer, alcoolisme et inceste sont en ménage. Lourdingue!

un_ete_osage_county-325On pouvait aussi ajouter à la liste un peu d’acomoclitisme, très répandu de nos jours, et une dose d’urolagnie, sans oublier pour les Antilles une bonne rasade de  mécanophilie mais trop c’est trop ! N’est pas Tennessee Williams ou  même Edward Albee qui veut !  Ce n’est pas l’accumulation des thèmes, fussent-ils scabreux qui fait un bon film. C’est bien évidemment la manière de les traiter, de les comprendre et  de les approfondir. L’adaptation cinématographique par l’auteur, Tracy Letts, de la pièce de théâtre étasunienne « Un été à Osage County » et réalisée par John Wells est éprouvante. Plus exactement fatigante. Ce n’est pas faute de beau linge. En effet la distribution réunie Meryl Streep, Julia Roberts, Sam Shepard, Juliette Lewis, Chris Cooper et Ewan McGregor.

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Le cri de colère de Christiane Taubira face à « l’impensable »

—Par Franck Johannès —

taubira_paroles_liberte-325C’est un petit livre, une grosse centaine de pages, « écrites au pas de charge durant cette poignée de nuits plus calmes » de la fin de l’année. Un cri de colère, mesuré, raisonnable et passionné, dans ce style fleuri et un peu ampoulé qui est l’inaltérable marque de fabrique de Christiane Taubira. « Le temps n’est pas à l’ordinaire », rappelle paisiblement la garde des sceaux, alors qu’aucun ministre de la République, depuis Roger Salengro qui s’est tué en 1936 après l’ultime crachat au visage d’un inconnu, n’a été à ce point traîné dans la boue.

« Le temps n’est pas à l’ordinaire. Sinon l’ordinaire du malheur qui s’annonce et que l’on choisit d’ignorer », écrit la ministre dans Paroles de liberté (Flammarion, 128 pages, 12 euros), publié le 5 mars. C’est la seule qui cite encore le grand Frantz Fanon, « l’essentiel n’est pas ce que l’on a fait de toi, mais ce que tu fais de ce que l’on a fait de toi ». Les insultes, pendant le long combat du mariage pour tous l’ont grandie, mais bien sûr l’ont touchée.

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Manifeste « Prenons la Une »

Collectif de femmes journalistes pour une juste représentation des femmes dans les médias et l'égalité professionnelle dans les rédactions.

 martinique_1ere325Nous, femmes journalistes, dénonçons la trop grande invisibilité des femmes dans les médias. Dans les émissions de débat et les colonnes des journaux, les femmes ne représentent que 18 % des experts invités. Les autres femmes interviewées sont trop souvent présentées comme de simples témoins ou victimes, sans leur nom de famille ni leur profession.
Nous, femmes journalistes, ne supportons plus les clichés sexistes qui s’étalent sur les Unes. Pourquoi réduire encore si souvent les femmes à des objets sexuels, des ménagères ou des hystériques ? Par ces déséquilibres, les médias participent à la diffusion de stéréotypes sexistes. Or ils devraient à l’inverse représenter la société dans toutes ses composantes.
Ces stéréotypes sont à la fois la cause et le résultat des inégalités professionnelles, des propos et attitudes sexistes au sein des rédactions, mais aussi du manque de sensibilisation des journalistes à ces sujets.

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Les Oscars 2014. « 12 Years a Slave » sacré meilleur film

oscarL’Academy of Motion Picture Arts and Sciences ou AMPAS (Académie des arts et des sciences du cinéma en français été fondée le 11 mai 1927 en Californie, sous l’impulsion de Louis B. Mayer, afin d’élaborer une feuille de route pour les grands studios et aider à la médiation au sein des conflits sociaux. Ainsi, elle a défini de nouvelles règles techniques et déontologiques dans la production et la distribution de films sur le sol américain.

L’Académie est composée de moins de 6000 membres, issus de différentes professions cinématographiques et dont la très grande majorité provient des États-Unis. L’Académie accepte néanmoins l’affiliation des professionnels du cinéma du monde entier. En 2004, elle comptait, parmi ses adhérents, des représentants de 36 pays différents.

Depuis 2013, la présidente de l’AMPAS est la directrice marketing Cheryl Boone Isaacs (en), la troisième femme après Bette Davis et Fay Kanin et la première Afro-Américaine à accéder à cette fonction

Selon une enquête du Los Angeles Times, réalisée en 2012, 94 % des quelque 5 700 inscrits étaient blancs, seuls 14 % avaient moins de 50 ans et les trois quarts étaient des hommes.

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08 mars : journée internationale de luttes pour les droits des femmes

1944 – 2014 : 70 ans de solidarité féministe

Cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes est l’occasion de dénoncer les inégalités, les discriminations, la violence dont les femmes sont victimes, mais aussi de montrer la solidarité dont nous avons besoin pour faire reculer tout cela, et aller vers une société avec plus de progrès, de respect et de dignité pour les femmes.

8 mars 2014 : toutes et tous ensemble et solidaires !

A l’appel de plusieurs organisations, syndicats et associations

Rassemblement dès 8h30

Place de l’enregistrement (devant le Centre Commercial Perrinon)

Manifestation de rue à 9h30
Nous vous attendons,
Ce rendez-vous s’adresse aux femmes et aux hommes
Tambour,  expressions libres, prises de paroles,
tout au long du parcours, autour de la condition des femmes

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Hommage à Guy Alexandre

— Par André Lucrèce —

guy_alexandreJ’apprends avec émotion la mort de mon ami Guy Alexandre.
Sociologue, professeur, ambassadeur d’Haïti en République dominicaine pendant de nombreuses années,  Guy Alexandre était un homme d’une grande richesse humaine et d’une très grande intégrité.
Guy Alexandre avait séjourné en Martinique à la fin des années 1970, et c’est à cette occasion que nous sommes connus. Nous nous sommes ensuite plusieurs fois rencontrés à Paris où nous avons été, avec d’autres intellectuels de la Caraïbe, à l’origine de la création de la revue Archipelago, Revue de la Caraïbe, dont le premier numéro parut en mars 1982. Nous avons eu l’occasion ensuite de travailler ensemble en Haïti à une vaste enquête sur la situation des infrastructures dans le sud du pays et des incidences de cette situation sur la vie sociale des habitants dont nous pouvions voir chaque jour l’extrême misère qu’ils affrontaient avec un courage insoupçonné.

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Henri TAULIAUT investit la galerie Arsenec

—Extraits du texte de Scarlett JESUS, critique d’art. —

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« Ce qui fait événement se situe du côté de la visite et non de la représentation : l’événement est interne à la réception et non à la forme même de la production ». Jean DUVALLON, L’Exposition à l’oeuvre, l’Harmattan, 1999.
Ceci n’est pas vraiment une exposition.
Henri TAULIAUT décide d’aménager l’espace, de le reconstruire pour rendre compte de son univers intérieur, mais aussi de son époque. D’emblée s’impose, avec le nécessaire déplacement du public, la notion de mouvement. Dans un espace théâtralisé le public va se voir mis en scène. Il devra effectuer un parcours le conduisant à la Parade amoureuse. Une Carte du Tendre contemporaine en quelque sorte, c’est-à-dire un parcours initiatique conduisant à l’accouplement, selon une scénographie qui se confond avec un rituel d’approche. La dramaturgie plastique ne peut alors échapper à un déroulement en trois actes, correspondant aux trois étapes successives de la conquête amoureuse : l’approche, la rencontre et la jouissance dans laquelle plaisir sensuel et esthétique se confondent.
Le post-modernisme.
Un siècle avant Henri TAULIAUT, PICABIA avait déjà intitulé une de ses toiles « Parade amoureuse ».

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Le cinéaste Alain Resnais est mort

alain_resnaisAgé de 91 ans, le réalisateur Alain Resnais est mort samedi soir à Paris « entouré de sa famille », a annoncé à l’AFP le producteur de ses derniers films, Jean-Louis Livi.

D’Hiroshima mon amour (1959) à Aimer, boire et chanter (2014), en passant par On connaît la chanson (1997). Alain Resnais, c’est 60 ans de cinéma. Le réalisateur français est décédé samedi soir à l’âge de 91 ans. « Sa mort est intervenue hier soir (samedi, Ndlr) entouré de sa famille et de ses proches à Paris », a indiqué à l’AFP le producteur Jean-Louis Livi. « Il était en train de préparer, avec moi, un autre film dont il avait écrit le premier scénario », a encore indiqué celui qui avait produit les trois derniers films d’Alain Resnais.

Récemment Alain Resnais avait été mis à l’honneur lors de la 64e édition du Festival du film de Berlin pour son dernier long métrage. Au cours de sa carrière, il a reçu un grand nombre de récompenses pour son oeuvre, avec plusieurs César.

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A côté des élections, la Vie

Tribune

— Par Robert Saé —
electionsC’est vrai, il faut attacher de l’importance aux élections dans sa commune. C’est vrai, le rapport entre les forces politiques issu des prochaines échéances sera l’un des éléments comptant dans l’évolution de notre pays. Mais,  quand même, un regard lucide sur le monde actuel ne devrait-il pas amener chacun à mieux évaluer la portée de ces scrutins ?  Il nous faudra bien plus que les commandes d’une municipalité ou de la collectivité Unique pour répondre aux défis qui sont les nôtres !
Face à la gangrène du système financier international et à l’agressivité des politiques imposées par les gouvernements agents du néolibéralisme, peut-on continuer à promettre le « développement » en prétendant séduire les investisseurs ou convaincre le gouvernement français de prendre en compte notre « retard de développement » et nos « spécificités »?

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Le carnaval de la Martinique

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Le carnaval de la Martinique est né de la rencontre des cultures européennes et africaines durant la colonisation Il a connu son heure de gloire à la fin du XIXe siècle.En 1902, l’éruption de la montagne Pelée détruisit la ville de Saint-Pierre. 30 000 habitants périrent, mais la tradition du carnaval se perpétua à Fort-de-France. Les festivités du « mercredi des cendres », typiquement martiniquaises, se retrouvent aussi en Guadeloupe et en Guyane.

 Il ne faut pas s’étonner de voir des obscénités dans le carnaval martiniquais qui est ouvert à tous et qui encourage la spontanéité. Les malpropres sont des personnages incontournables des jours gras et les chansons grivoises sont légion. Le carnaval ne peut se faire sans les bwadjaks, les vieilles voitures, automobiles arrangées pour la période, parfois taguées ou couvertes de photos. Sur le toit on peut y voir une baignoire, un bwabwa (personnage à l’effigie d’un homme politique ou d’une célébrité) ou des personnes. À cause d’incidents, les voitures doivent désormais être contrôlées. Chaque année les travestis et les personnages les plus traditionnels (Touloulous, Neg Gwo Siwo, Mariane Lapofig, Caroline Zié Loli, Medsen Lopital) ressortent dans les rues.

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Le régime des intermittents n’est pas un privilège

— Par Mathieu Grégoire (Maître de conférences en sociologie à l’université de Picardie-Jules-Verne) —
clownsLes intermittents du spectacle bénéficient-ils d’un régime « privilégié » d’indemnisation du chômage ? On connaît la rhétorique des contempteurs de ce régime : alors qu’ils ne représentent que 3,5 % des allocataires, les intermittents seraient responsables d’un quart du déficit de l’assurance-chômage.

Le hasard fait bien (ou mal) les choses. Car le déficit de 1 milliard d’euros attribué aux intermittents n’a à peu près rien à voir avec le déficit général de l’Unedic (prévu à 4 milliards en 2014). Comme l’a récemment rappelé la Cour des comptes, les intermittents, dont le déficit du régime est très stable, ne sont pour rien dans l’apparition de ce déficit qui s’explique uniquement par l’aggravation du chômage des salariés en CDI et en CDD. Attribuer un quart du déficit de l’Unedic aux intermittents est absurde : ce procédé purement rhétorique vise uniquement à désigner un bouc émissaire.

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Économie politique contre science économique

— Par Jean-Christophe Le Duigou —

plantu_eco-cL’auteur reconstitue le processus qui a conduit à la construction d’un nouvel ordre dans lequel tout semble se plier à l’économique et invite à renouer avec « l’économie politique ».

« À quoi sert un économiste », de Mariana Heredia. Éditions la Découverte, 2014, 
245 pages, 17 euros.D’où vient le rôle grandissant des économistes dans les affaires publiques ? Plusieurs auteurs se sont essayés, ces dernières années, à l’analyse de ce phénomène. La sociologue Maria Heredia, qui a soutenu sa thèse à l’École des hautes études en sciences sociales et enseigne en Argentine, sans rien lâcher d’un discours critique sur le néolibéralisme, cherche à appréhender à son tour cette économicisation de plus en plus poussée du discours public.

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Le Carnaval : une performance sans manifeste

— Par Joelle Ferly, artiste—

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Still Band, Gran Déboulé en 44 temps, de Joëlle Ferly ( plan fixe de la vidéo – 2009)

A l’absurdité de nos sociétés, à la mondialisation qui nous mène, à notre impossibilité de retrouver l’harmonie avec notre environnement, nous répondons: CARNAVAL!

Si l’usage du corps est ce qui définit, en art contemporain, la performance, alors la procession carnavalesque que nous connaissons sous nos latitudes, relève bien  de cette nouvelle forme d’expression que l’art moderne nous a léguée.

Qu’il soit nu, vêtu, peint, poudré, recouvert de boue, de cendres ou autre, le corps devient pour le performeur, son matériau premier de travail.

Dès les années 1920, l’artiste cherche à mettre en scène son corps et l’institue en tant qu’œuvre d’art.
Entre le théâtre et la danse, la performance se situe à la lisière du terrain connu et la sphère de l’esthétique.

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L’image troublée de Mgr Méranville

— Par M’A—

meranvilleL’Église catholique fait face depuis la fin du XXe siècle à la révélation de nombreuses affaires d’abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres et des religieux. Certaines de ces affaires ont été portées en justice, mais d’autres sont prescrites, souvent parce qu’elles ont été couvertes ou étouffées par la hiérarchie ecclésiastique. Depuis le début du XXIe siècle, de nombreux diocèses tendent à reconnaître publiquement leurs torts et cherchent à mieux collaborer avec les autorités civiles.( Wikipedia)

En Martinique la rumeur courrait depuis longtemps. Il a fallu qu’un paroissien détourne vers la presse un courrier adressé au pape par quatre prêtres pour que le scandale éclate. Ces prêtres dénoncent un comportement tendancieux vis à vis des jeunes garçons de la part du successeur pressenti de l’actuel archevêque qui aussitôt prend sa défense en évoquant « des allégations fumeuses ».

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L’homme, capitale de la jouissance

— Par Thierry Blin, maître de conférences en sociologie.—
metastasesTout passe entre les griffes de Slavoj Zizek, philosophe classé à la rubrique marxiste. Il livre ici un ouvrage tout à la fois brillant, inattendu, jargonneux, et inutilement complexe.

Métastases du jouir. Des femmes  et de la causalité, de Slavoj Zizek, traduit 
par Daniel Bismuth. Éditions Flammarion, 2014, 336 pages, 24 euros.  Prenez du Lénine, ajoutez du Lacan, sans oublier énormément de Cahiers du cinéma, et vous obtiendrez Slavoj Zizek. Son objet : décortiquer la culture populaire contemporaine. Cinéma, littérature, cyberworld, gender studies… Tout passe entre ses griffes. On le classe généralement à la rubrique marxiste, tendance insolite. Certains fâcheux parlent même de philosophe-entertainer, de « l’entertainment », le « spectacle », « l’amusement ».

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Mathieu Grégoire : « Il existe un modèle alternatif plus juste et moins coûteux »

—Entretien réalisé par M.-J. S.—
clownsQue répondre aux arguments employés depuis des lustres qui consistent à dire des intermittents qu’ils sont des privilégiés, qu’ils coûtent chers ?
Mathieu Grégoire. Que ce n’est pas la réalité. Même s’ils bénéficient d’un régime plus adapté à l’intermittence 
de l’emploi, les intermittents 
ne sont pas des privilégiés. 
Ils sont 3,5 % des allocataires 
et représentent 3,4 % des dépenses. Bref, rien d’extravagant. Mais 
l’idée est profondément ancrée. 
Le Medef et une presse à scandale les stigmatisent pour leur prétendu « déficit » d’un milliard d’euros. Pourtant rien n’est plus normal, dans le cadre d’une assurance – a fortiori quand il s’agit d’une assurance sociale – que certains présentent des excédents qui compensent le solde négatif de ceux
qui éprouvent le risque assuré 
et reçoivent plus d’allocations qu’ils ne cotisent.

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Pour Bernard Petitjean Roget

—Par Édouard de Lépine—
b_p_rBernard Petitjean Roget n’était pas seulement un ami. C’était un frère. Mais c’était aussi plus qu’un frère. Je ne vais donc point évoquer ici  mes relations personnelles avec avec lui.  Des relations qui ont lui ont valu, directement ou indirectement, tant d’insinuations malveillantes et d’accusations diffamatoires, dont il a été complètement lavé au terme d’une procédure qui a duré plus de 14 ans, mais qui l’ont terriblement marqué. Je me réserve d’y revenir dans d’autres circonstances.
Je veux parler ici de l’homme que la Martinique vient de perdre et qui était un grand Martiniquais. C’était un symbole.  Le symbole de la Martinique dont on se surprend à rêver parfois. C’était un Martiniquais conscient de la nécessité de construire notre communauté  : celle d’un peuple uni dans toutes ses composantes, sans exclusive, dans le respect de nos différences, caraïbes,  blancs, nègres,  Indiens, Chinois,  mais avec la ferme volonté de renforcer chaque jour notre unité pour faire face à de très réelles difficultés et  tirer le meilleur parti de nos possibilités qu’il croyait énormes.

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Guadeloupe : le chômage et l’emploi préoccupent davantage que l’évolution institutionnelle.

qualiststat-fevrier-2014

Pointe-à-Pitre. Vendredi 21 février 2014.CCN Le dernier sondage de Qualistat est un véritable camouflet pour tous les partisans d’une éventuelle évolution institutionnelle. Seulement 6% des personnes interrogées ont font une préoccupation et 5% citent la question identitaires. Et encore trois réponses étaient possibles!

En 2014, les Guadeloupéens se préoccupent toujours principalement de chômage et d’emploi (59%), d’insécurité (46%), de l’avenir de la jeunesse (38%) et de la situation économique de l’île (27%).
Le chômage et l’emploi, préoccupations davantage présente que l’an passé (+4pts) sont davantage mentionnés par les jeunes, à 67% (il est vrai, massivement touchés par le chômage) que les seniors, tandis que l’insécurité perd 8 points (passant sous la barre des 50% pour la 1ère fois depuis 2010), sans doute du fait d’une relative accalmie de la rubrique des faits divers depuis le début de l’année.

Consulter l’étude Qaulistat

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Les mots comme résistance à l’oppression et comme rempart contre la mort.

A Madiana : "La voleuse de livres"

 la_voleuse_de_livresPeu de films relatent la seconde guerre mondiale guerre du point de vue de la population allemande, voûtée sous les bombardements, toute à la fois soumise au régime nazi et soutien du pouvoir hitlérien. « La voleuse de livres », le film du Britannique Brian Percival adapté du roman best-seller de l’Australien Markus Zusak est donc une exception. Et ce à plus d’un titre.

 Allemagne donc, 1939. Un train, une femme, deux enfants, une fille d’une douzaine d’année, un garçon de quatre cinq ans, tout trois hantés par la faim. Le garçon ne survit pas, il meurt dans les bras de sa mère. Celle-ci, communiste, est contrainte de laisser sa fille Liesel chez les Hubermann, une famille d’adoption composée de Hans le mari, un père au cœur d’accordéon et Rosa, une mère au cœur colérique. Si le premier intérêt de la famille adoptive est la pension versée par l’État, très vite l’attachement va prendre le dessus. A douze ans Liesel ne sait ni lire ni écrire.

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Et Paco de Lucía s’en alla…

Décédé au Mexique, l'Espagnol était l'un des plus grands guitaristes flamenco au monde.

paco-de-lucia En 2010, le virtuose confiait au JDD jouer chaque spectacle comme si c’était « peut être le dernier ». « Alors, tu laisses ta peau dans le show et un peu de ta santé chaque soir qui passe », ajoutait-il. A 66 ans, fatigué par des années de scène, Paco de Lucía a été victime d’une crise cardiaque.

« Jouer vous procure un goût fugace d’éternité. » Fin 2010, alors qu’il s’apprêtait à faire le Zénith, Paco de Lucía confiait au JDD son plaisir de vibrer sur scène. A 66 ans, ce guitariste de génie, légende du flamenco, est décédé mercredi au Mexique. C’est la mairie d’Algerciras, sa ville natale dans le sud de l’Espagne, qui a annoncé la triste nouvelle, précisant que l’artiste avait succombé à une crise cardiaque. « La mort de Paco de Lucia transforme le génie en légende. Son héritage restera pour toujours, de même que la tendresse qu’il a toujours éprouvée pour sa terre », a déclaré le maire d’Algeciras, José Ignacio Landaluce, décrétant un deuil officiel de trois jours dans la ville.

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Roland Gori : « L’enjeu politique d’aujourd’hui est un enjeu d’humanité »

Comment «néopsychiatrie» et néolibéralisme provoquent-ils un «séisme de civilisation» ? Comment s’opposer aux nouvelles «servitudes volontaires» ?

roland_gory Le psychanalyste creuse son sillon critique de la dictature de la technique et de l’évaluation. Il signe un livre manifeste dont le titre résume le défi posé au sujet contemporain : « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? »

Le psychanalyste et co-initiateur de l’Appel des appels vient de publier « Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? » (éditions les Liens qui libèrent, voir l’Humanité du 7 février)⋅ Dans le prolongement de ses trois derniers ouvrages, de la Dignité de penser à la Fabrique des imposteurs, il poursuit ici son travail de critique des ravages du néolibéralisme et de la domination aveugle de la technique en un véritable manifeste de civilisation⋅

Vous parlez de «séisme anthropologique». Pouvez-vous en développer quelques-uns des aspects dont vous parlez dans votre ouvrage ?

Roland Gori⋅ Un point de départ pourrait être les travaux de sociologie d’Ulrich Beck sur « la société du risque » (1986)⋅ Aujourd’hui, il importerait moins de répartir les richesses que les risques.

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