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Benoîte Groult, le féminisme jusqu’au bout du crayon

— Par Lucie Servin —
ainsisoit_benoite_groultCatel a écrit « Ainsi soit Benoîte Groult« , une biographie dessinée d’une grande figure du féminisme, récompensée par le prix  Artémisia.

Ainsi soit Benoîte Groult, de Catel. Éditions Grasset, 22 euros. «Une bande dessinée, quelle drôle d’idée ! » s’est exclamée Benoîte Groult lorsqu’elle a compris l’ambition de Catel d’écrire un roman graphique sur sa vie. Il faudra toute la force de persuasion de la dessinatrice pour convaincre l’écrivaine que la BD ne se limite pas à Bécassine. Bien lui en a pris.

À quatre-vingt-treize ans, Benoîte Groult est de celles qui ont traversé et marqué l’histoire du féminisme du XXe siècle.

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Au Lamentin, un handicapé enchaîné dans sa chambre pendant 45 ans

 prisonnierCet homme, souffrant de graves troubles mentaux, était maintenu dans un état proche de celui d’un prisonnier.

Lorsque les secours l’ont trouvé lundi matin, l’homme, hirsute, était «couvert de poils comme un animal», selon Martinique 1ère qui a révélé l’information. Daniel, 51 ans, aura passé quarante-cinq ans enfermé dans une petite chambre transformée en cellule au domicile de sa mère, dans le quartier Acajou du Lamentin, deuxième plus grande ville de la Martinique après Fort-de-France.

C’est la sœur de Daniel qui a donné l’alerte. Elle a découvert la situation de son frère il y a cinq ans, lors d’une visite à sa mère. Celle-ci, bien que trop âgée pour s’occuper de son fils mentalement dérangé, continuait de le considérer comme un enfant. Mais avec ses chaînes, ses barreaux et sa porte cadenassée, la chambre de Daniel ressemblait davantage à une geôle de prison qu’à une chambre d’enfant. La sœur avait déjà prévenu les services sociaux. Le médecin de famille, au courant de la situation et qui venait «de temps en temps», aurait déclaré aux médias locaux que «beaucoup de choses avaient été faites.»

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Le capital brûle les planches

— Par Marina Da Silva —

angle_alphaÀ partir de Capitalisme, désir et servitude, lecture de Marx et Spinoza par Frédéric Lordon, Judith Bernard démonte le projet néolibéral de se rendre maître de nos passions.

Judith Bernard n’a pas froid aux yeux. S’emparer de Capitalisme, désir et servitude (paru en 2010 aux Éditions la Fabrique), où Frédéric Lordon démontre, à partir de la notion de servitude conceptualisée par Marx et, plus inattendu, du désir selon Spinoza, que le projet du capitalisme néolibéral est de se rendre maître de nos passions, relevait vraiment du défi. Même revu pour la scène, le texte reste complexe et exigeant, mais elle parvient, avec cinq autres comédiens dont une danseuse, à en faire un objet théâtral intelligible et intelligent, poétique et drôle, Bienvenue dans l’angle alpha.

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Koletetkolezepol : 5ème colloque le 26-01-2014

koletetkolezepolChaque jour apporte les preuves d’une incompréhension, voire d’un divorce, entre les responsables des Institutions politiques,  sociales, culturelles, économiques qui nous gouvernent et la Population. Ni an tjak an koté. Les Martiniquais seraient-ils résignés? Seraient-ils satisfaits? Une nouvelle éruption se préparerait-elle ?

Comment améliorer le rapport « qualité-prix » du service Public ? Comment optimiser l’action des responsables élus et administratifs ? Comment favoriser des démarches efficaces de la part des Citoyens et des usagers ?

Fidèle à sa méthode, KTKZ, vous invite à réfléchir ensemble à ces problèmes et à proposer des solutions concrètes dans le respect total de vos options.

Le V° COLLOQUE DE KOLETETKOLEZEPOL se tiendra

DIMANCHE 26 JANVIER 2014   – DE 8 H 30 à 13 H 30 –  Salle de la FOL Route de Didier

 THEME :   RELATIONS ENTRE INSTITUTIONS ET POPULATIONS

 

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Le CMAC condamné pour licenciement abusif !

— Par Roland Sabra—

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On se souvient des conditions, honteuses pour leurs auteurs, dans lesquelles Josiane Cueff, alors directrice du CMAC avait été « remerciée » pour le travail accompli à la tête de la Scène nationale de Martinique en 2011 et 2012. Si le court bilan de la Directrice pouvait et devait faire l’objet d’un débat tout à fait légitime les manières de faire utilisées pour se défaire de sa présence soulevaient et soulevent encore, rien qu’à les évoquer, des haut-le-coeur. Il est des moyens, des méthodes qui déshonorent ceux qui y ont recours. Une cabale, menée par un groupe d’artistes dépités de ne pouvoir se hisser au niveau des exigences artistiques d’une scène nationale et organisée en sous-main par un groupe d’oligarques colonisant à son profit l’encadrement de la structure, avait conduit à l’éviction de la directrice. Des arguments martinico-lepenistes avaient été avancés, des procédures dignes de patron-voyou avaient mises en œuvre. Et tout cela bien sûr par des hommes et des femmes de « gôche », de progrès.

Les voilà aujourd’hui condamnés par le Conseil des prud’hommes de Fort-de-France pour licenciement abusif.

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Deux morts et six blessés dans une fusillade en Martinique

—AFP 13 janvier 2014—

la_mortLes faits se sont déroulés en pleine nuit à la sortie d’un restaurant de Sainte-Anne.

Deux jeunes hommes d’une vingtaine d’années sont morts et six personnes ont été blessées lors d’une fusillade «entre bandes rivales», dans la nuit de dimanche à lundi, à la sortie d’un restaurant de plage en Martinique, selon les gendarmes. «C’est une bagarre qui a dégénéré entre deux bandes rivales», a déclaré à l’AFP le capitaine Noviant, commandant en second de la compagnie du sud du Marin.

La fusillade s’est produite à 1h40 au restaurant «Le Touloulou», situé sur la plage et jouxtant la plage du Club Méditerranée, à la Pointe du Marin, sur la commune de Sainte-Anne. Alertés pour une bagarre, les secours ont pris en charge à leur arrivée une première victime, défavorablement connue des autorités. Blessé par balles, le jeune homme est décédé quelques minutes après, durant son transfert vers le Centre hospitalier universitaire de Fort-de-France.

Le bilan s’est alourdi après la découverte sur place du corps d’une deuxième victime, âgée aussi d’une vingtaine d’années. Une troisième victime, d’abord donnée morte, est en réalité grièvement blessée et son pronostic vital est engagé.

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Juste pour rire, … savoir et tolérer

— Par Jean-José Alpha—
le_rire_grd_mystereSouvent l’humour cultivé par les minorités est l’art de transformer leurs trop nombreuses difficultés à s’intégrer et leurs humiliations, en objets de plaisanterie et en jouissance.
Pendant longtemps le cinéma américain a relégué les comédiens noirs vers de nébuleux castings de films misérables destinés à leur communauté. Pour obtenir un rôle, ces artistes ont été obligés de jouer le jeu des stéréotypes racistes de l’époque. L’évolution des mentalités leur a néanmoins permis d’établir un « afro-etablishment » au cinéma et à la télévision et d’élaborer une forme d’humour typique de leur minorité.
Ce fut par exemple le cas de Bill Cosby devenu le numéro Un de l’humour télévisé « black » avec son émission hebdomadaire : « le Cosby Show ». Par le rire, il a légitimé l’existence d’une famille noire de classe moyenne. Richard Pryor avec ses comédies irrésistibles au cinéma, a pavé la voie de son successeur, Eddie Murphy. Ce dernier a battu les recors du box- office dans les années 1980 avec « le Flic de Beverly Hills » et « Un prince à New york ».

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La Compagnie Christiane Emmanuel célèbre 25 ans de danse et de création en Martinique !

— Communiqué de presse —

cie_chris_emmanuCréée en 1989, la Compagnie Christiane Emmanuel inscrit sa ligne artistique dans un langage chorégraphique résolument contemporain et caribéen, qui puise sa source dans l’idiosyncrasie martiniquaise et caribéenne. Très active sur la scène artistique, la compagnie possède aujourd’hui un répertoire riche et diversifié qui démontre sa vivacité et sa place majeure dans la création de l’île. Tout au long de ces années, elle a connu le succès critique et la reconnaissance du public en Martinique et en dehors du territoire. Elle a également joué un rôle fondamental dans le cadre de la formation des danseurs professionnels de Martinique et dans la sensibilisation du grand public à la pratique de la danse contemporaine. Elle poursuit notamment ce travail auprès des jeunes générations par des actions en milieux scolaires et hors temps scolaires.

Afin de célébrer sa 25ème année, la Compagnie Christiane Emmanuel vous invite à suivre son actualité tout au long de l’année 2014 !

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Requiem pour Jean Métellus (1937-2014)

Portrait d’un médecin en poète
— Par Joël Des Rosiers —
jean_metellus-2L’impression, tenace, envoûtante, que la disparition d’un grand homme de lettres et d’un grand médecin, neurologue spécialiste du langage, puise à des eaux profondes, non pas seulement celles de la tristesse ou de l’accablement – non sans que l’inquiétude ne vienne à celui qui se risque à saluer la mémoire du disparu – mais de la certitude que son œuvre contenait en elle-même les racines d’un art médecine et qu’on y retrouvait une langue d’écrivain, sa musique, sa distinction, son entêtement et finalement ce qui est irréductible à tout autre, une écriture.

Peu de médecins écrivains ont incarné à ce point la problématique du double déploiement : écrire un poème est chaque fois réapprendre à parler. Comme si l’intention poétique, hostile à toute entrave et toujours jalouse de l’indépendance du langage, annulait par avance la faculté de parler. Pourtant, face à ces deux instances, Jean Métellus arrivait à préserver avec force l’autonomie de l’une, la poésie, tout en établissant l’incidence de l’autre sur les actes de parole, la science du langage.

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Rencontre avec Léonora Miano prix Fémina 2013 pour « La saison de l’ombre »

Conversation littéraire avec l’auteure lundi 20 janvier 2014 à 18h30 Salle Frantz FANON de l’Atrium

leonora_mianoLe prix Femina 2013 a été décerné  à la Camerounaise Léonora Miano pour La saison de l’ombre (Grasset). Ce roman raconte l’esclavage, mais du point de vue de ceux qui ont dû vivre avec le traumatisme de voir les leurs arrachés à leur amour.

Le monde s’est effondré deux fois dans l’Afrique subsaharienne. Dans son récit pionnier Le Monde s’effondre, le grand romancier nigérian Chinua Achebe a raconté le délitement brutal de la société et de la pensée dans le pays ibo, à l’arrivée des colonisateurs britanniques au 19e siècle. Son roman donne à voir comment les doubles maux de la colonisation et la christianisation ont fait voler en éclats les équilibres des règles et des traditions millénaires, et ont bouleversé irrémédiablement l’existence des peuples. Marchant sur les pas de son illustre aîné, la Camerounaise francophone Léonora Miano remonte plus loin dans l’histoire de son continent pour raconter à son tour le premier grand bouleversement que fut l’esclavage transatlantique pour son peuple.

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Le Hobbit « La désolation de Smaug » : juste magistral!

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

le_hobbit-2A Madiana

Ce second opus du Hobbit raconte  la suite  des aventures de Bilbon  Sacquet parti reconquérir le Mont Solitaire et le Royaume perdu des Nains d’Erebor dans les Monts Brumeux. Conseillé par le magicien Gandalf le Gris, façon Merlin l’enchanteur alchimiste chapeau pointu il est accompagné d’une belle palette  de treize nains, farfelus, vilains pas beaux mais sourires malicieux,  barbe tricotée, cheveux hirsutes, sourcils broussailleux en accents circonflexes,  héroïques et air circonspect, dont le chef est Thorïn Ecu-de-Chêne plus déterminé que jamais. Apres avoir vécu un périple inattendu, tout ce petit monde bien attachant, mélange de naïveté et d’intelligence, s’enfonce à l’est où elle croise Béorn le changeur de peau et des nuées  d’araignées  géantes de Mirkwood au cœur de la forêt noire qui réserve bien des dangers : Descentes de rivière dans des tonneaux, duels avec  la meute effrayante des orcs, rencontre avec un loup-garou. Ils sont sur le point d’être capturés par les guerriers Elfes Sylvestres,  oreilles pointues
d’un monsieur Spock. Les nains arrivent  à Esgaroth puis au Mont Solitaire où nos héros vont devoir affronter la plus terrifiante des créatures,  le dragon Smaug. 

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« Le Métis de la République » : un film écrit aux crayons de douleur

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret  —

metis_repub-325A Madiana
Un zoom avant sur une carte d’état major cernant le département de la Sarthe et en son milieu  la ville de Sablé sur Sarthe qui s’est couverte de gloire  malgré elle en élisant Raphael Elizé premier magistrat noir d’une ville de  France Métropolitaine. « Pour les  habitants de Sablé, Elizé n’est pas noir, ce n’est pas le noir qu’on voit aux actualités dont on nous dit qu’il n’est bon que pour la danse et pour la musique. On connait ce noir personnellement. » Voila comment le film commence, sur  fond assourdi du discours de Martin Luther King : « I have a dream »

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Michel Foucault et archéologie de prison

—Par Jérôme Lamy, historien des sciences —
prisonDans son cours sur la « société punitive », l’historien et philosophe étudiait comment les sociétés capitalistes traitent les individus ou les groupes dont elles veulent se débarrasser.

La société punitive, de Michel Foucault. Éditions Ehess, Gallimard, Seuil, 2013, 26 euros.  Dans son cours au Collège de France de l’année 1972-1973, Michel Foucault abordait ce qui allait devenir la thèse centrale de son livre Surveiller et punir, à savoir la transformation, au XIXe siècle, des modes de répression des illégalismes. L’enseignement du philosophe s’ouvre sur une analyse serrée de la figure du criminel comme ennemi social. En considérant la politique comme une perpétuation de la guerre civile, Foucault réinscrit l’économie de la punition dans l’ordre capitaliste de la modernité. Il remarque également que la morale religieuse vient redoubler la structuration pénitentiaire. La bourgeoisie, jusqu’à la Révolution, s’est accommodée d’une certaine forme d’illégalisme des classes populaires. Mais une fois au pouvoir, et disposant de l’institution judiciaire, les illégalismes des plus humbles lui sont devenus insupportables, car elle craignait une confiscation de son capital. Foucault pointe ici la double articulation du système punitif aux exigences capitalistes et aux impératifs moraux.

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Jane Campion va donner du sens au festival de Cannes

—Par Dominique Widemann —
JaneCampionLa réalisatrice néo-zélandaise présidera le jury du 67e Festival de Cannes. Double Palme d’or, pour son court métrage pour Peel en 1986, puis pour le long métrage pour La leçon de piano en 1993, elle devient la première femme réalisatrice présidente du jury.

Il y a un an, la Quinzaine des réalisateurs avait décerné à Jane Campion le carrosse d’or,  pour l’ensemble de son œuvre. Dominique Widemann, journaliste critique à l’Humanité, lui avait alors consacré un portrait, Jane Campion, le cinéma expérience sensorielle. Nous le republions:

Avant de remettre à Jane Campion le prix de la reconnaissance de son travail par hommes et femmes de métier réunis au sein de la Société des réalisateurs de films (SRF), initiatrice de la Quinzaine, une de ses œuvres a été projetée, Top of the Lake. Quête de limites émotionnelles aux délicats croisements des genres, polar et emprise psychologique, exploration des relations familiales, affinités et dissonances, Jane Campion poursuit ses thématiques en une nouvelle cristallisation.

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Lip. Puisqu’on vous dit que c’est possible!

lipEn ce début 2014, alors que l’actualité des mouvements sociaux se fait prégnante tant dans nos régions qu’au plan national, la BU-Schoelcher a choisi d’inaugurer son calendrier culturel du semestre en portant un regard historique – et actuel – sur des évènements qui marquèrent avec éclat les derniers soubresauts des regrettées Trente Glorieuses.
Projection du film documentaire « Lip. Puisqu’on vous dit que c’est possible » monté et coordonné par Chris Marker
à la « BUvette » (niveau 0 de la BU)
 le mardi 14 janvier à 19h

La séance sera suivie d’un échange/débat avec des représentants du mouvement syndical martiniquais.

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Des rôles pas drôles dans l’affaire Dieudonné

« Prétendre combattre l’extrême droite alors qu’en fait on lui trace un boulevard, c’est ouvrir davantage encore la boîte de Pandore », estime Michel Guilloux dans l’édito de l’Humanté de ce vendredi.

tristesse-1Ainsi le Conseil d’État saisi en urgence par Manuel Valls a-t-il désavoué ce jeudi soir le tribunal administratif de Nantes, trois heures à peine après la décision de ce dernier. Ainsi celui qui a depuis longtemps quitté les rives de l’humour et de la dérision pour se vautrer dans la fange de l’antisémitisme a vu interdire sa prestation et, de fait, l’ensemble d’une tournée. L’on découvre au passage ces jours-ci   »l’évaporation » de sommes qui se comptent en centaines de milliers d’euros engrangées par l’ami des 
Le Pen et de fascistes revendiqués, pour ne pas dire plus. Le pourfendeur du «système» ne s’en tire pas si mal côté tiroir-caisse.

Mais le tribunal ligérien interrogeait, entre autres, la méthode employée, visant une prestation donnée sans autre souci «depuis plusieurs mois à Paris» renvoyant dans ses cordes un ministre de l’Intérieur dont la méthode contribue largement à promouvoir celui qu’il prétend combattre.

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Le décret LUREL : une opportunité pour repenser la filière carburant dans les DOM

— Par Danielle LAPORT
Docteure en Sociologie – Sociologue du travail
Enseignante-chercheure associée à l’Université Paris-Est-Créteil
Co-rédactrice du Rapport sur la chaîne pétrolière en Martinique (ARACT 2009) —

pompe_essenceLes années passent et se ressemblent pour la filière carburant dans les DOM. Une situation de crise permanente caractérise ce secteur d’activité. La crise de 2009 qui avait pour revendication la baisse de la vie chère a débuté avec  la question du carburant. De nombreux rapports tentent de lire la réalité de ce secteur d’activité singulier. Singularité qui se situe à deux niveaux : la présence des compagnies pétrolières à chaque maillon de la filière et l’encadrement par l’administration de ce secteur d’activité qui en fait un « secteur de prix administré » du fait de situation monopolistique à l’importation, au raffinage et au stockage.
Deux logiques contraires coexistent, une logique habitée par le tout profit et une logique portée par l’intérêt général, pour la gestion et la distribution d’une ressource indispensable au fonctionnement d’un micro-territoire insulaire. Si les décrets se ressemblent quelque peu, le décret LUREL, qui tente de porter réponse à la baisse des prix à la pompe, introduit une variante de taille permettant un contrôle plus affirmé pour un calcul au plus juste des marges afin d’éviter d’importants profits privés.

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Pour une agriculture d’excellence en Martinique

— Par Jean-Philippe Nilor—
agriculture_excelle-2Discours prononcé le 7 janvier 2014 à l’Assemblée Nationale par Jean-Philippe Nilor, Député de la Martinique, à l’occasion de la discussion du projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt.

« Je partage totalement l’ambition de ce projet de loi qui propose de réconcilier les performances économiques et environnementales. C’est une approche audacieuse que nous avons toujours prônée.
Il s’inscrit clairement dans une approche systémique qui intègre la formation, l’installation, la transmission des exploitations, la production, la transformation, la distribution, la consommation.
Cette politique de rupture avec les politiques agricoles menées jusqu’à aujourd’hui est potentiellement porteuse d’avancées, particulièrement en Martinique.

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Le retour de Duvalier.

— Par Jacky Dahomay—
la_faucheuse-3Ce texte, sans doute noir, est l’expression d’une expérience personnelle, mais il  se veut un hommage à tous ceux qui sont morts sous les dictatures en Haïti

Je suis en train de déjeuner tranquillement, sous le regard envieux de mon chat, quand je reçois d’Haïti, un coup de fil de Sylvie Bajeux m’annonçant  la triste nouvelle : le premier janvier, date d’anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le président Martely est venu à la célébration officielle aux Gonaïves accompagné de Jean-Claude Duvalier. Il y avait aussi un ancien  dictateur comme Prosper Avril ! Le président Martely a fait un appel solennel aux autres anciens dictateurs pour l’aider à consolider son pouvoir. Symboliquement, c’est lourd, trop lourd !
 De rage, j’envoie promener mon assiette de court-bouillon.  Mon chat bondit hors de la cuisine puis revient, sans doute attiré par les éclaboussures de poisson, mais suspend son geste félin en une interrogation muette en me fixant du regard, comme si son étonnement d’animal interrogeait ma propre humanité. Veut-il me signifier que la rage, en politique, est toujours impuissante ? Je reste donc debout mais ma tête vacille.

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Tribune libre : « Faire entendre notre voix »

— Par Jean Abaul et Alain Limery pour le CNCP—
porte-voix« JE n’accepte pas de voir notre jeunesse dans la rue » «  JE pense au sort de nos personnes âgées », « JE réponds à de nombreuses  sollicitations » « JE suis porteur d’un programme qui fera la commune aller de l’avant » !!!  Peu de gens croient encore en la sincérité de la kyrielle de ces  candidats (es) qui, juste avant les élections,  viennent chanter leurs déclarations d’amour envers le peuple.  Mais, prétexter que « tous les politiques sont des pourris »  pour se détourner du « carnaval des élections » ne saurait être une attitude satisfaisante. Le seul résultat de cette position est de laisser le champ libre aux « agoulous » et aux magouilleurs. Or,  les élus, au bout du compte,  détiennent un pouvoir, même limité, d’agir sur notre vie quotidienne et ils ne  pourraient  absolument pas mettre en œuvre les politiques dénoncées  s’ils n’avaient l’aval d’électeurs.

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« Adresse d’Elisabeth Badinter aux femmes qui portent la burqa » : un bel article?

— Par Roger BELLEMARE—

burqa_niqab-325J’ai reçu récemment dans un e-mail, transféré cinq fois,  la photocopie d’un article de Mme Badinter paru le 9 juillet 2009 (!) dans le Nouvel Observateur, intitulé : « Adresse à celles qui portent volontairement la burqa » avec comme seul commentaire : « bel article ».  J’ai lu et relu cette adresse et, j’en suis désolé, je ne trouve pas que ce soit un « bel article », mais plutôt un article  consternant.
Pour comprendre celle qui parle, il faut savoir qui elle est et d’où elle parle. Elisabeth Badinter est la fille de Marcel Bleustein Blanchet, elle est féministe mais aussi femme d’affaires. Actionnaire majoritaire du conseil de surveillance du groupe Publicis (4° groupe mondial de publicité) créé par son père, ce qui lui donne collectivement avec sa famille la 51ème fortune de France. Elle fait partie de la gauche sociale-démocrate.
Enfin, elle n’ignore pas que l’Article 9-2 de la Convention Européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales prévoit que : « La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions… que celles… nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.

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Les filets de colin gonflés à l’eau et aux produits chimiques

—Par Le Nouvel Observateur—
poisson_indus-2Une étude met en évidence cette pratique frauduleuse et difficilement détectable qui alourdit la facture pour le consommateur.

Le poisson vendu en filet, pratique et facile à cuisiner, est de plus en plus populaire auprès des consommateurs. Mais des méthodes couramment employées comme le trempage, l’injection ou les additifs, qui favorisent la rétention d’eau, permettent d’accroître le poids de la marchandise à bon prix comme l’explique un article d’UFC-Que choisir.

C’est pour mettre fin à ces pratiques frauduleuses que le Syndicat national du commerce extérieur des produits congelés et surgelés (SNCE), qui regroupe les principaux producteurs de poissons surgelés, a décidé de réagir. « En période de crise économique, de stagnation des ressources halieutiques, de forte demande dans le monde, beaucoup peuvent penser qu’ajouter de l’eau aux produits peut permettre de gagner plus, constate Stéphane Barbut, président du SNCE. Mais, à terme, il y aura un prix à payer pour tous. »

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Le poète et neuro-linguiste haïtien Jean Métellus est mort

jean_metellusJean Metellus nous a quittés. Il était né le 30 avril 1937 à Jacmel (Haïti), il émigre en France en 1959 à l’époque de la dictature des Duvalier. Il exerçait la profession de neuro-linguiste, en même temps que ses multiples activités littéraires de romancier, poète, dramaturge et essayiste.

Marié, père de trois enfants, il était médecin des Hôpitaux de Paris au Centre Hospitalier Émile Roux, en tant que neurologue spécialiste dans les troubles de la parole.

Après des études secondaires au Lycée Pinchinat de Jacmel, Jean Métellus occupe le poste de professeur de mathématiques au Lycée Célie Lamour de sa ville natale de 1957 à 1959. Il poursuit ses études en France à la Faculté des Sciences de Paris, suivi d’études de Médecine à la Faculté de Médecine de Paris. Docteur en Médecine en 1970 et Docteur en Linguistique en 1975, il conjugue harmonieusement ses deux spécialisations dans son quotidien médical et littéraire qui lui ont valu la reconnaissance de sociétés savantes. Il a été lauréat de l’Académie de Médecine en 1973, 1976, 1984 et de trois prix littéraires qui lui ont été décernés en 1982, 1984 et 1991.

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Angelin Preljocaj, la langue du signe

— Par Rosita Boisseau —
angelin_preljocajAngelin Preljocaj débarque de New York, évoque sa tournée au Kazakhstan. Il se pointe par surprise au Palais Garnier, où se joue Le Parc (la pièce y était à l’affiche jusqu’au 31 décembre), prépare une exposition au Théâtre de Chaillot, avant de repartir pour Aix-en-Provence, où il dirige le Centre chorégraphique national. Il ne semble pas avoir le tournis, dissimule le jet-lag des artistes qui vivent avec leur valise, arrive toujours à l’heure aux rendez-vous.

Preljocaj, figure de premier plan de la danse contemporaine française depuis le milieu des années 1980, vedette à l’international, a le chic de rester simple. Il répète actuellement « la saison 3 » de sa « série » autour du compositeur américain John Cage intitulée Empty Moves III, qui sera à l’affiche du festival Montpellier Danse, en juin. Décryptage du succès d’une star qui brille sans faillir ni faiblir.

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Snoop Dogg, un rappeur qui s’oxygène

— Par Stéphanie Binet —
snoop_dogSnoop Dogg a beau changer de nom à chacun de ses albums parus en 2013 – il s’appelle Snoop Lion en avril pour Reincarnated et Snoopzilla pour 7 Days of Funk publié le 10 décembre 2013 –, il a ses habitudes et s’y tient. Le rappeur de 42 ans se vante de fumer un nombre invraisemblable de joints par jour (75), il aime toujours passionnément le funk auquel il rend hommage dans son dernier disque, et… il a toujours une bonne heure et demie de retard à ses rendez-vous.

A Los Angeles, où il reçoit dans les coulisses de l’émission « The Jimmy Kimmel Live » sur ABC, sa loge est aussi enfumée qu’un hammam. Ce qui n’empêche pas ses gardes du corps, ses amis et les responsables du label indépendant Stones Throw Records, qui publie son dernier CD, de se presser dans la petite pièce pour l’écouter.

Il y a vingt ans, le 23 novembre 1993, Snoop Dogg pulvérisait les records de ventes de disques avec son très attendu Doggystyle (Death Row Records/Interscope) : en une semaine, il en avait écoulé plus d’un million d’exemplaires.

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