— Par Jean-Marie-Nol, économiste —
C’est une première dans l’histoire politique récente de la France : la dissolution de l’Assemblée nationale le soir même des résultats des élections européennes. Cette décision, surprenante et inattendue pour de très nombreux citoyens et observateurs de la vie politique, marque un tournant majeur et suscite de nombreuses interrogations quant à ses motivations et ses conséquences. Le président Emmanuel Macron, qui avait auparavant affirmé à plusieurs reprises son intention de ne pas lier les élections européennes à la politique nationale, a surpris en prononçant cette dissolution immédiatement après les résultats. Cette décision semble nationaliser l’interprétation des élections européennes, ce qui contraste fortement avec les déclarations faites par Macron pendant les années précédentes et durant la campagne. Ainsi à plusieurs reprises Emmanuel Macron a montré une attitude pleine d’ambiguïté et un discours paradoxal. Emmanuel Macron a-t-il tout prévu ? En désignant systématiquement le Rassemblement National (RN) comme le principal adversaire politique, le président français semble avoir joué un rôle crucial dans la banalisation de l’extrême-droite en France. L’annonce récente de la dissolution de l’Assemblée nationale a suscité des critiques acerbes de la part des experts politiques, qui y voient une stratégie minutieusement orchestrée pour les trois dernières années de son mandat.