— Par Dr Jean ROGER, chercheur indépendant, GMER Etudes Marines (www.g-mer.fr) —
Des forêts à perte de vue, des volcans, des espèces endémiques en voie d’extinction, des kilomètres de côtes immaculées, et un projet pharaonique pour concurrencer le canal de Panama. Nous sommes au Nicaragua, un des pays les plus pauvres, mais aussi des plus préservés d’Amérique latine sur lequel la Chine, dans son élan de conquête du monde, a jeté son dévolu depuis pas mal d’années déjà. Son objectif : relier la mer des Caraïbes à l’océan Pacifique en creusant un second canal, plus large, plus profond, plus long que celui du Panama. Une concession de 50 ans renouvelable vient d’ores et déjà de leur être attribuée par le gouvernement Nicaraguayen. Les raisons sont vaguement justifiées par les instigateurs du projet. Par exemple ils avancent le besoin de faire passer de plus gros navires, avec une plus grande fréquence, ou encore de relier la côte est à la côte ouest des Etats-Unis plus rapidement. Mais il y a surtout une raison bien plus évidente, celle de pouvoir aller pomper plus facilement les importantes réserves de pétrole du Venezuela pour les expédier à moindre coût vers la Chine.